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 & through these crazy times [Olaria]

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Livia S. Hagebak
SWEET ADMIN | Take these broken wings and learn to fly.
Livia S. Hagebak


Nombre de messages : 3641

Age : 40
Votre Prénom/Pseudo : Hélène.
Nourriture : Manger du daim, c'est manger sain.
Humeur : gotta a feeling that tonight's gonna be a good night.
Date d'inscription : 08/10/2008

TELL ME EVERYTHING.
● Âge Du Perso: 79 ans. En paraît 21, l'âge de son décès.
● Citation: Vous avez tort. J’entends les cris, je vois l’effroi, l’horreur, le sang, la mer, les fosses, les mitrailles. Je blâme. Est-ce ma faute enfin ?
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MessageSujet: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyVen 16 Jan - 21:08

& through these crazy times [Olaria] Rosari10 & through these crazy times [Olaria] 30x8n5t



    A cet instant précis, Livia était heureuse comme jamais elle ne l’avait été. Comme elle se l’était refusé de l’être depuis un demi-siècle entier, malgré ce que son corps juvénile et à peine sorti de l’adolescence le laissait penser. Elle avait retrouvé une certaine paix intérieure qui lui avait fait défaut auparavant et qui très certainement ne perdurait pas. Jusqu’à la prochaine tragédie qui avait toujours la fâcheuse tendance de marquer sa vie. Mais cet après-midi, elle était heureuse. Complète. Du moins en partie. Celle qui manquait et ce de manière cruelle et intenable, elle l’avait mise de côté. Elle l’avait fait taire pour quelques temps. Il n’y avait pas de raison pour qu’elle ne soit pas un tantinet heureuse. Elle le méritait tout autant que les autres. Peut être même plus que les autres. Elle n’était pas un monstre, malgré ce qu’elle avait subi, malgré sa nature profonde qu’elle avait réussi à dominer là où tant de membres de son espèce se laissaient emporter. Elle avait vécu un drame qu’aucun humain ne serait amené à vivre, du moins l’espérait-elle. Même son pire ennemi ne méritait pas ça. Enfin … non, elle ne l’aurait même pas infligé à Draven. Elle se serait contentée de le tuer si jamais elle parvenait à mettre la main dessus. Bien qu’elle ne se fasse pas d’illusion sur le résultat d’un éventuel combat avec ce dernier. Comment tenir face à un vampire expérimenté et dont la force puissante provenait d’un sang humain frais et fort lorsqu’on était qu’une jeune vampire végétarienne ?

    « Oups. »

    Alors qu’elle arrivait près de Babylon à toute allure, voulant faire part de ses heureuses retrouvailles avec Gabrielle ou Louise, elle se rappela qu’elle allait devoir reprendre une vitesse humaine pour ne pas mettre l’accent sur ce qu’ils étaient et ne leur mettre la puce à l’oreille. C’était déjà difficile à justifier la présence et la concentration de ces êtres à la peau translucides et à la beauté intemporelles qui inspiraient inconsciemment une crainte pour ne pas en rajouter. Elle ralentit considérablement son allure et se recoiffa légèrement, quant bien même elle apparaîtrait comme toujours parfaite aux simples yeux humains. Jetant un furtif coup d’œil, prenant une légère inspiration pour vérifier qu’il n’y avait pas de danger à l’horizon, elle sortit tranquillement de la forêt et se rapprocha du village, ignorant délibérément le chien qui était en train de réparer une voiture à l’extérieur. Qui serait assez fou pour être en manche courte en hiver dans les montagnes de Virginie, les mains dans le cambouis ? Seuls les loups-garous étaient aussi stupides pour marquer leur différence. Mais comme ils l’étaient suffisamment pour s’installer sur le territoire des vampires, il ne fallait pas trop leur en demander.

    C’est alors qu’elle se dirigeait d’un pas alerte vers le manoir où sa nouvelle famille avait élu domicile qu’elle sentit une odeur familière en passant devant le terrain vague qui se situait derrière l’église. Le sourire déjà légèrement présent sur ses lèvres s’intensifia et elle ralentit l’allure en jetant un coup d’œil aux environs pour découvrir celle dont elle avait perçu l’odeur. Une odeur délicieuse de cuisine et d’épice, mélangée à celle plus marquée et légèrement amère de ce produit qui faisait fureur en ce moment dans le mouvement que l’on qualifiait d’hippie.

    « Ollie !! » la salua-t-elle joyeusement en se rapprochant d’elle. « Comment vas-tu ? »

    Elle se laissa tomber aux côtés de l’humaine et entreprit d’observer ses traits délicats et magnifiques. D’un point de vue personnelle, et si on mettait de côté Vilde et Pernille qui ne comptaient pas vraiment en y regardant de plus près, Ollaria Halloran était la femme la plus belle de tout Babylon. Curieusement, les hommes ne semblaient pas la remarquer ou qu’avec un dédain non dissimulé. La nature humaine était si stupide par moment que c’en était agaçant de penser qu’elle allait devoir vivre avec de tels individus pour tellement de temps encore. Malgré leur sociabilité, leur intérêt et leur culture des plus passionnantes, Olaria et son époux, n’étaient pas appréciés au sein de la communauté. C’était peut être à cause de ça que les deux femmes s’étaient rapprochées l’une de l’autre, malgré leur différence de culture, d’éducation et surtout d’âge –pas forcément celle que l’on croit. Olaria était mise à l’écart pour des raisons évidentes et stupides bien malgré elle. Livia demeurait l’étrangère aux yeux de tous les habitants. La nouvelle qui a autant de mystère et de secret qu’on préfère ne pas creuser en profondeur. Mais s’ils avaient raison dans un certain sens de rester à l’écart des Ragnarök pour leur propre survie, rien ne justifiait la mise au ban des Halloran.

    « Judd travaille ? »

    Livia posa son regard ambre, marque du repas qu’elle venait de faire et qui l’avait repu avec contentement, dans celui franc et plein d’étoiles de son amie. Parfois, elle aurait tant aimé n’être qu’humaine. Vieillir aux côtés de l’être aimé. Trouver son âme sœur comme l’avait trouvé Olaria. Et la garder rien que pour soi. Avoir des enfants avec elle et les observer grandir ensemble. Elle avait passé tant de temps à les observer à la faveur de la nuit, dormant paisiblement dans leur lit enlacé. Quand on a l’éternité pour soi, on trouve vite le temps long sans procuration. Et ce qui liait les deux humains, c’était un peu pour elle sa bouffée de fraîcheur. Ce qui lui faisait rester ici et refuser le monstre qui attendait une minute d’inattention de sa part pour se réveiller. Être le témoin du bonheur d’une autre était suffisant pour l’apprécier et Livia ne voulait en être privé pour rien au monde.
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyDim 18 Jan - 16:45

L’idée de le perdre, lui, la lumière de sa vie, l’unique raison de vivre qu’elle possédait, lui soulevait le cœur et lui coupait le souffle et pourtant, elle se trouvait impuissante face à cette fatalité, face à ce coup du sort qui s’acharnait inexorablement contre eux. Elle aurait aimé posséder des pouvoirs magiques et que d’un claquement de doigts, sa maladie disparaisse mais elle ne serait jamais wonder woman et elle le déplorait. Si seulement elle avait été un dixième de la personne qu’il était, si seulement elle avait été en mesure de faire front à tout ce qui lui tombait dessus avec la tête haute, cela aurait été la moindre des choses, cela lui aurait grandement facilité les choses et il aurait été en paix mais non, il fallait sans cesse que son sale caractère prenne le dessus et elle avait tout gâché, une fois de plus. La jeune métisse se trouvait minable de s’être comporté de la sorte, d’avoir inquiété d’avantage un mari qui était déjà l’ombre de lui-même. Mais qu’était-elle censée faire ? Qu’attendait-on d’elle ? Qu’elle soit en mesure d’être là et de le voir agoniser, d’assister à sa mort lente et douloureuse en sachant pertinemment que personne ne pouvait rien pour lui, pas même un putain de Dieu qui équivalait à une maudite fable d’enfants ? Alors c’était ça, sa destiné ?

Non, ça ne pouvait pas finir comme ça et si il y avait bien une chose dont elle semblait persuadée, c’était que leur histoire était trop belle pour se terminer de la sorte. Il semblait être écrit qu’ils mourraient ensemble ou jamais et elle ne croyait pas si bien dire. Même si aujourd’hui, il ne restait que des miettes de ce « eux » qu’ils formèrent autrefois, Olaria mettait toute son âme à croire en une possible chance, elle refusait d’admettre l’évidence parce qu’au fond d’elle, c’était une véritable certitude que jamais il ne partirait. Comme si elle avait le pouvoir de voir l’avenir, comme si ce n’était pas la voix de l’amour qui lui murmurait à l’oreille qu’il subsistait une chance que la maladie se résorbe mais bien celle de la raison. Divaguait-elle ou avait-elle raison de continuer à croire pour deux ? Personne ne croyait en eux, en leur couple, en leur amour et ils avaient pourtant formés un des couples les plus heureux du monde, pourquoi n’en serait-il pas de même pour ça ? Peut-être parce que quand on grattait un peu le vernis qui embellissait grandement le tableau, on apercevait ces quelques fissures, minuscules, infimes, qui pourtant avaient dévastées la maisonnée Halloran. Alors oui, peut-être que l’espoir était vain mais c’était la dernière chose sur laquelle la jeune femme pouvait s’appuyer.

L’internement de Judd à l’hôpital fut le coup de massue qu’elle ne supporta pas, pas plus que cette dernière dispute où pour la première fois, il lui avait hurlé dessus sans la laisser en placer une, signe qu’une fois encore, elle avait été trop loin et avait mis à bout l’homme le plus patient au monde. C’était sans doute le signe le plus flagrant de leur mésentente et elle se demandait quelle décision elle prendrait si jamais il venait à survivre. Est-ce qu’elle serait capable de le regarder encore dans les yeux en sachant qu’il n’aspirait qu’au divorce, en sachant qu’elle n’était qu’un poids pour lui et que trop gentil, il était incapable de lui dire clairement et ouvertement. C’était une véritable déchirure de s’imaginer loin de lui alors qu’il serait en parfaite santé mais on ne pouvait décemment pas forcer les gens à aimer, elle était bien placée pour le savoir. L’unique chose qui lui importait c’était le bonheur du géant, même si celui-ci était sans elle. Pour cette raison, elle le fit sortir rapidement de ces murs blancs et puants le produit désinfectant. Elle ne voulait pas qu’il finisse ses jours dans un endroit aussi sinistre, tout valait mieux que cela.

Cependant, le voir dépérir de jour en jour avait un effet dévastateur sur la jeune femme qui avait dû prendre 20 ans de plus en quelques mois. Affronter ça seule était de la pure folie mais à qui aurait-elle pu faire part de ses ennuis ? Qui aurait voulu l’entendre ? Ca ne regardait qu’elle et son mari et c’était son devoir d’être forte, même si elle devait s’effondrer par la suite, peu importait. Néanmoins, elle ressentit tout de même le besoin de s’éloigner de la maison pour quelques minutes voir même quelques heures et c’est ainsi qu’elle atterrit à la lisière de la forêt, un sachet plein d’herbe qui ne ressemblait absolument pas à celle qu’on pouvait tondre. Avec adresse, elle se roula ce qu’on appelait communément un pétard ou un joint et tira plusieurs lattes dessus, essayant de transformer ses pensées négatives en fumée mais cela ne fonctionna pas longtemps. Comme tout ce qu’elle avait pu essayer jusqu’à maintenant.

Une voix qui semblait lointaine la tira pourtant de son état léthargique avant qu’un ange blond ne s’installe à ses côtés. Il lui fallut un bon moment pour percuter qu’il ne s’agissait pas d’un miracle et de l’ange Gabriel mais bien de sa vieille amie, la magnifique et ténébreuse Livia. Un vague sourire se glissa sur les lèvres généreuses de la métisse avant de disparaitre tandis qu’elle reprenait une bouffée de ce qui ne faisait qu’effacer momentanément sa peine. Tout ça était ridicule, elle en convenait volontiers mais elle était si désespérée que tout était bon pour oublier cet état de fait.


« Bien… » répondit-elle, le regard vide

« Et toi, tu as l’air d’être particulièrement de bonne humeur. » remarqua-t-elle

Holly ignorait ce qui l’avait véritablement rapproché de la blondinette, si c’était leurs différences respectives ou bien tout simplement cet amour inconsidéré pour la vie, peut-être les deux ou aucun mais une chose était sûre, jamais elle n’avait rencontré une personne aussi compréhensive et complémentaire avec elle. Si on omettait son mari, ce qui n’avait strictement rien avoir. Livia était ce genre de personne ouverte d’esprit qui ne juge pas et ne fait que vous donner de sages conseils, elle espérait cette fois son amie n’aurait pas oublié sa panoplie de vieux sage.


« Pas vraiment, il est à la maison. » souffla-t-elle avant de détourner les yeux, se sentant coupable de ces semaines de silence

« Tu sais, si je ne t’ai pas donné de nouvelles depuis un moment, c’est qu’il s’est passé quelque chose… C’est … »

Un rire nerveux lui échappa et elle passa ses longs doigts fins dans ses cheveux.

« Judd va mourir et il me déteste, on ne se comprend plus. Je… C’est terriblement déprimant mais j’ai tout essayé pour changer ça mais rien n’y fait. Je crois que ça fait un moment qu’il ne veut plus de moi ! » débita-t-elle franchement

Elle avait tellement besoin de parler qu’elle en oubliait ses bonnes manières. Le moment était venu de vider son sac et comme Judd ne l’y autorisait pas, elle se vengeait sur l’unique personne capable de l’écouter plus de deux minutes sans se mettre à lui hurler dessus.
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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyDim 25 Jan - 15:35

    Si elle n’avait pas été entièrement tournée vers son propre bonheur et qu’elle n’avait pas été cantonnée à sa joie de retrouver une partie d’elle-même, de se réconcilier avec cette dernière et d’envisager un avenir un peu plus radieux que ce qu’elle imaginait jusqu’alors, elle aurait remarqué. Elles ne se connaissaient pas depuis très longtemps eu égard des décennies que la jeune suédoise avait vu s’écouler et verrait traîner en longueur par la suite. Mais pourtant, elle aurait remarqué la légère ligne qui barrait le front de son amie. Signe extérieur de son souci. Elle aurait vu la profondeur de son regard d’obsidienne qu’elle avait pendant si longtemps admiré s’obscurcir davantage qu’à l’habitude. Et cette légère moue qui tirait le bord de ses lèvres pleines vers son côté droit. Ce n’était pourtant pas la première fois. La plupart des habitants de Babylon, la Mecque des vampires, l’enfer des humains, le purgatoire des loups-garous, on ne pouvait pas dire qu’ils étaient très tolérants. Et dire qu’un vent de révolution soufflait sur le pays. Qu’on reconnaissait les droits civiques aux personnes différentes, celles qui avaient tant été opprimées par le passé, celles à qui on avait volé leur terre avant de les rendre malades pour faciliter la tâche. Et c’était comme si Babylon, trop en hauteur, trop étouffée par la forêt dense environnante, était comme protégée de ce vent. En dehors du temps. Et pas seulement parce qu’une partie de ses résidants ne vieilliraient jamais. Elle n’avait pas remarqué au premier abord mais dès qu’Olaria ouvrit la bouche pour lui répondre un mensonge sans réelle conviction, la vampire se fit plus attentive et tourna un regard suspicieux sur son amie à la peau d’ambre.

    « Oui. Mais tu ne vas pas bien. »

    Ce n’était pas une question. C’était une affirmation. Semblable à elle-même, Livia sentit une bouffée d’angoisse et d’inquiétude revenir au galop pour s’emparer de son être et faire chavirer son estomac. Que se passait-il ? Qu’est ce qui pouvait bien venir ternir l’humeur de son amie mortelle à la joie et à la douce folie habituelle ? Où était-elle cette Olaria qu’elle connaissait d’habitude mais qui n’avait rien à voir avec le zombie qu’elle avait devant elle ? Si elle ne sentait pas l’odeur délicieuse du sang humain qui bouillonnait dans ses veines juteuses, Livia aurait pu croire qu’elle aurait rejoint son espèce. Mais ce n’était pas ça. Pour autant, cela ne semblait pas moins grave. Silencieuse, le regard interrogatif, Livia attendit que son amie se livre. Qu’elle lui explique ce qu’il se passait ou s’était passé. Judd était-il impliqué ? Visiblement oui, eu égard à la légère réaction qu’eut son épouse quand elle prononça son nom. Avait-il eu un accident ? Les habitants s’en étaient-ils pris à lui ? Non, elle le saurait. Le shérif ne laisserait jamais quelque chose dans ce genre arriver. Et même si c’était le cas, Mayra ou Vilde lui en aurait parlé. Nul n’ignorait le lien d’amitié qui liait la jolie noire et la pâle vampire.

    Et voilà qu’elle s’excusait de ne pas avoir donné de nouvelles. C’était insensé. Qui lui aurait reproché en de telles circonstances ? Le fait de ne pas les connaître, d’imaginer le pire plutôt que le meilleure pour ne jamais être déçue, ne faisait qu’accentuer l’angoisse et surtout la compassion du vampire. Puis les mots sortirent finalement. Mettant des expressions sur des situations. Les sourcils de Livia se froncèrent d’incompréhension tandis que son amie répondait à ses questions silencieuses et attentives. Judd allait mourir. Bien sûr c’était évident. Il n’était pas comme les membres de son espèce. Chaque souffle, chaque battement de cœur le rapprochait de son dernier souffle, de son dernier battement avant qu’il ne se taise à jamais. Mais ce n’était pas nouveau, ça. Comment Olaria pouvait s’en inquiéter ? Il devait encore avoir un minimum de 40 années à vivre, quoi que réduite vu l’endroit où ils avaient décidé d’élire domicile.

    « Comment ça il va mourir ? »

    Elle ne comprenait pas. Ou alors il lui était arrivé quelque chose ? Quelque chose de grave et qui compromettait ses jours. Et soudain la suite des propos d’Olaria la frappa de plein fouet. L’horreur de la situation la saisit à la gorge et si son cœur avait résonné de quoi que ce soit dans sa cage thoracique, sans l’ombre d’une hésitation, il se serait interrompu en même temps que sa respiration. Mais c’était déjà chose faite depuis 77 ans. Elle se redressa brutalement et enfonça ses ongles dans la paume de sa main à tel point que si elle avait été vivante, normale une trace sanglante s’y serait installée. Tel n’était pas le cas une fois de plus.

    « Qu’est ce qu’il s’est passé ?! »

    L’angoisse se lisait dans ses yeux dont la couleur dorée et chaude prenait au fil des minutes écoulées une teinte de plus en plus sombre, rejoignant l’obsidienne du regard d’Olaria. La même couleur de sa faim. De sa colère. De sa peur. Qui avait osé faire ça ? Pourtant nul n’ignorait que les Halloran étaient sous la protection de Livia et donc du clan Ragnarök. Qui serait assez bête pour les attaquer ? D’autant que le jeune homme massif n’était pas du genre à s’aventurer dans la ténébreuse forêt. Et les loups ? Ils ne faisaient pas leur travail, cette bande de bons à rien stupides et patentés ? A moins que ce ne se soit passé pendant une battue ? Ou Judd avait été trop loin dans ses investigations. L’avaient-elles amené au manoir des Black Blood ? Non, il n’en serait jamais sorti vivant. Pouvait-est ce être le fait d’un nouveau né ? Non, là encore il aurait eu du mal à s’en réchapper, sauf si quelqu’un avait volé à son secours. Mais qui ?

    « Il s’est fait mordre, c’est ça ? »

    Bien sûr, Olaria n’était pas sensé connaître l’existence des vampires. Mais ses mots avaient dépassé ses pensées. Ca avait été plus fort qu’elle. Elle ne voyait pas d’autre explication. Si Judd ne traversait pas l’horrible agonie de la transformation, comment pourrait-il rejeter son épouse et ne plus vouloir d’elle ? L’amour qui unissait les deux humains, malgré les médisances et les regards en coin n’avait pas d’équivalent. Il n’y avait pas d’autre explication.

    « Explique-moi. »

    Elle voulait tout savoir, qu’Olaria lui raconte tout dans les moindres détails sans rien omettre. Ca lui permettrait de se calmer et de ne pas se laisser emportée par sa fougue. Elle n’était pas le genre violente comme la plupart des membres de son espèce, elle s’était assez démarquée à ce propos par le passé. Mais dès lors qu’on touchait à sa famille, à des personnes qu’elle estimait profondément, elle ne connaîtrait pas de repos jusqu’à ce que le coupable ait été désigné et qu’il ait payé pour son forfait. En 77 ans, elle n’avait pas changé de point de vue et si le meurtrier de sa famille était toujours en vie - si on pouvait appeler ça comme ça – c’était uniquement parce qu’il savait parfaitement brouiller les pistes.
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyJeu 29 Jan - 23:48

Les fois où l’idée d’appeler Livia lui avait traversé l’esprit étaient nombreuses mais elle n’avait pas craqué pour autant. C’était surtout une question de fierté, même au fond du gouffre, elle ne pouvait délaisser la seule et unique chose qui lui restait. C’était stupide et sans doute méprisant vis-à-vis de son amie mais qu’aurait-elle pu lui dire ? Combien elle était malheureuse ? Que cette situation était ingérable et que même elle, qui avait habituellement réponse à tout, séchait quand il s’agissait de solutionner ce problème de taille. Non, inutile, ce qui se passait dans la famille, devait se régler en famille, même si la blondinette en faisait partie depuis un moment déjà. En décidant de se lier à la métisse, envers et contre tous, elle avait immédiatement gagné une place de choix dans l’estime des Halloran, ce qui expliquait sans doute que dans leurs bons jours, ils se voyaient au moins une fois par semaine. Mais Olaria n’avait tout simplement pas pu, en l’apprenant, il avait fallu assimiler la nouvelle et tenter de vivre avec et puis il y avait eu ce nouveau job et la dégradation de son mariage, si bien qu’elle n’avait trouvé ni le courage et encore moins le temps de passer un coup de fil qui aurait pourtant pu la soulager grandement.

Parce qu’au fond, ses problèmes de couple venaient également de là. Elle criait beaucoup et s’emportait pour un rien mais malgré tout, Holly fut toujours habituée à beaucoup garder pour elle, résultat, elle était une véritable cocotte minute sur le point d’exploser. Jour après jour, elle supportait les remarques de son mari, elle se mettait la pression parce qu’elle était incapable de l’aider et de le soutenir comme il aurait fallu et devait en plus vivre avec le regard des gens braqués sur elle en permanence, d’autant plus maintenant que le géant était malade et que la population locale pensait craindre bien moins s’ils avaient affaire à Madame Halloran. Alors qu’elle n’avait toujours ressenti que de l’injustice et de la compassion face à leur bêtise, aujourd’hui, elle les haïssait avec force, les désignant comme responsable de ce déséquilibre dans son petit coin de bonheur. Très superstitieuse, elle se disait quelques fois, qu’à force de leur avoir voulu du mal, ils étaient parvenus à obtenir ce qu’ils voulaient. Ridicule, tout ça n’était que le fruit du hasard et même eux n’étaient pas épargné par les aléas de la vie, malheureusement.


« Peu importe. » répondit-elle avec lassitude

Qu’est-ce que cela pouvait faire qu’elle ait ou non le moral ? Qui s’en souciait ? Ce n’était pas sa priorité première, le plus important était de prendre soin de lui, de le soutenir de son mieux plutôt que de s’apitoyer sur son sort comme une parfaite petite ingrate. Ne l’avait-il pas sorti de ce bouge où elle vivait, affublée d’un père autoritaire et envahissant ? Ne l’avait-il pas aimé avec force et sans condition, contrebalançant avec toute cette haine qu’on avait nourrie à l’égard de la jeune femme depuis des années ? Ne l’avait-il pas comblé de bonheur ? Alors pour tout ça, elle n’avait pas le droit de baisser les bras et de se laisser aller. En s’ignorant, elle se forgeait une carapace qu’elle mettrait certainement des décennies à briser mais peu importait, c’était pour son bien à lui, même si ça les détruisait eux. C’était un sacrifice qu’elle se sentait prête à faire si ça pouvait lui sauver la vie.

L’incompréhension de Livia la mit un temps mal à l’aise, elle ne se sentait pas capable de tout lui raconter depuis le début, de partager ça avec elle alors qu’elle avait, une fois de plus, était en dessous de tout. Parce que s’il y avait bien une chose importante dans sa vie, c’était le jugement que pouvait avoir la grande blonde d’elle. Son avis avait toujours énormément compté et elle ne supporterait certainement pas de la perde également parce qu’en plus d’avoir été une amie pitoyable, elle aurait été une épouse détestable. Ses craintes s’accrurent quand elle croisa le regard inquiet de celle qu’elle avait cru connaitre sur le bout des doigts. Oserait-elle admettre sa faiblesse ou ferait-elle semblant à nouveau ? Il semblait clair qu’elle n’était plus en mesure de mentir, elle en aurait été incapable de toute façon, pas à elle.


« Mordre ? Ne me dis pas qu’il t’a appelé pour cette idée insensée ? Je… »

Déjà, elle ne trouvait plus ses mots et se retrouvait à bout de souffle, qu’en serait-il quand elle aborderait enfin le sujet douloureux ? Le fait était que le couple ne partageait plus rien et elle se disait qu’il n’y aurait rien eu d’étonnant à ce que son nounours de mari appelle une bonne amie de la famille pour trouver une solution à son problème, puisque sa propre femme semblait peu disposée à lui sauver la vie. A cette pensée, les larmes lui montèrent aux yeux et elle dut renifler avec force pour les contenir.

« Vaudrait mieux que je te raconte tout depuis le début, non ? » fit-elle, l’air morose

« J’ai tout d’abord cru qu’il me trompait, tu sais, je ne suis pas très aimée dans le coin et je me suis dit que le regard des gens commençait à l’ennuyer mais ce n’était pas ça … »

La jeune femme raconta à son amie l’épisode du bar où elle avait surpris son époux en charmante compagnie et puis quand il était rentré, ivre alors que cela ne lui arrivait jamais et l’annonce de son cancer des poumons, le coup de massue. Vint ensuite le résumé des mois qu’ils venaient de passer, entre disputes et éloignements, jusqu’à celle qui avait tout changé et avait poussé Judd à perdre le contrôle. Ce soir là, elle avait vraiment cru finir en miettes, comme le panier, sous ses mains puissantes. Mais il n’en fut rien, il s’était contenté d’amocher la voiture et de se rendre à l’hôpital, prêt à suivre un traitement qui, à ce stade de la maladie, ne donnerait plus rien. Elle l’avait retrouvé dans un piteux état et l’avait ramené chez eux mais le malaise subsistait, ils ne formaient plus grand-chose, malgré ses efforts pour rattraper ses erreurs.

« Tout est ma faute, j’aurais dû mieux le soutenir et le comprendre, mais comme d’habitude j’en ai fait qu’à ma tête et regardes le résultat. J’ai l’impression de vivre avec un inconnu qui me hait… » conclut-elle amèrement
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyJeu 5 Fév - 17:15

    La joie de vivre. C’était la première chose qui venait à l’esprit de Livia quand elle pensait à sa grande amie que représentait Olaria. La jeune métisse était tout sourire à chaque fois que les deux étaient amenés à se voir. Aussi loin que puisse analyser sa mémoire claire et efficace, la suédoise ne l’avait jamais vu triste ou mélancolique. Même lorsque Livia était elle-même d’humeur mélancolique ou triste, la simple vue de la magnifique humaine suffisait de lui remettre du baume au cœur et un sourire sur les lèvres franc et sincère. C’est la raison pour laquelle il lui était si difficile de comprendre le comportement qu’elle avait en ce moment même. C’était si peu elle. Olaria était un rayon de soleil, pleine de vie. Que ce soit dans le positif comme la majeure partie du temps. Ou dans le négatif lorsqu’elle se mettait en colère ou râlait sur les mentalités rétrogrades et profondément raciste des habitants de Babylon. Mais jamais, ô grand jamais, Livia n’avait pu assister à une quelconque mélancolie, vague à l’âme et plus encore à une profonde tristesse comme elle l’avait en cet instant précis. En conséquence, il était somme toute légitime qu’elle ne s’inquiète pour ne pas dire s’affole. Si Holly était dans un tel état, cela voulait certainement dire que quelque chose de grave s’était produit. Et la vampire avait peur d’en connaître la signification.

    « Bien sûr que si c’est important. » ne put-elle s’empêcher de la contredire.

    Idéaliste convaincue et profondément éprise du genre humain qu’elle plaçait au dessous de tout, Livia voulait faire passer le bonheur des autres avant toute chose et surtout que chaque être humain soit heureux dans l’existence qu’il menait, à chaque instant, chaque seconde de celle-ci. Tâche impossible. Travaux inatteignables. Une épreuve à imposer à Hercule en plus. Il demeurait que c’était ce qu’elle souhaitait par-dessus tout. Plus encore lorsqu’il s’agissait d’êtres qu’elle considérait comme cher à son cœur. Incontestablement, le couple Halloran en faisait partie. Si elle mettait de côté sa famille vampirique, Alister et Norman, les deux époux et Mayra, la fille du maire, étaient sous sa protection. Si elle devait révéler son secret pour les sauver, elle n’hésiterait pas. Si elle devait risquer sa vie – ou ce qui y ressemblait – elle n’attendrait pas une seconde de plus. Encore que sa vie était difficilement retirable. Tout le contraire des êtres humains, dont la chair était aussi fragile que le mental. Une simple pression de quelques décigrammes et la peau saignait.

    « Non. Quelle idée ? » s’enquit-elle au moment même où son amie se taisait, incapable de poursuivre.

    Elle comprenait de moins en moins. Il ne s’était pas fait mordre ? Si ce n’était pas le cas, quel était le problème ? L’idée que ce ne soit qu’un souci profondément et douloureusement humain ne lui avait pas même effleuré l’esprit. Et soudain, elle se rendit compte qu’elle venait de se mettre à découvert. Heureusement qu’Holly n’avait rien relevé, du moins pas davantage. Néanmoins, elle ne comprenait toujours pas. Quelle idée ayant rapport avec une quelconque morsure. La crainte de la réalisation la glaça plus qu’elle ne l’était déjà. En avaient-ils entendu parler ? Etaient-ils au courant ? Quelqu’un avait-il pris connaissance de la présence d’êtres de la nuit dans les environs ? D’habitude, les humains se doutaient de quelque chose. Surtout, avec tous ces meurtres qui mettaient la puce à l’oreille. Elle allait devoir en parler à Pernille, Vilde et Aron. Mais il y avait fort à parier que les décideurs de la famille décident de rester. Quitte à anéantir les nouveau-nés, la seule vraie menace de leur existence. Mais il était hors de question de laisser les lieux aux clans ennemis. De toute manière, Livia était bien ici. Elle ne penserait à quitter les Halloran et Mayra que plus tard. Quand sa jeunesse éternelle commencera à éveiller les soupçons.

    Il valait mieux qu’elle lui explique tout en effet. Car là, elle était clairement perdue. Et la stupéfaction se montra clairement sur les traits de la vampire. Judd la tromper ? Ce n’était même pas formulable. Elle avait du mal à se représenter la chose tant ils semblaient être faits l’un pour l’autre. L’un n’allait pas sans l’autre. Et imaginer le fort et robuste humain avec une autre que son épouse confinait aux portes de l’obscène et de l’insulte. Heureusement que tel n’était pas le cas. Amitié ou non, elle aurait dû à lui dire deux mots s’il avait fait pousser des cornes à son épouse. Mais elle ne put rester longtemps agacée par le comportement de Judd. Bien sûr, la mort, elle la savait rôder autour des humaisn. Ils mourraient un jour ou l’autre et quand on disposait comme elle de l’éternité on avait du mal à se représenter les éventuelles maladies. On finissait par les oublier avec le temps. Elles n’étaient plus que des désagréments. Malgré tout, la détresse qu’elle perçut dans la voix de son amie lui indiqua clairement la gravité de ses propos. Elle oublia de faire semblant de respire rpour le coup, aucun filet de fumée ne sortit de ses lèvres le temps du récit fait par Olaria. Et immanquablement, elle sentit sa gorge se nouer face aux disputes et à la félûre du couple qu’elle affectionait tant. Non, ils méritaient plus que ça. La vie ne les avaient jamais épargné. Ne pouvait-elle pas être plus clémente avec eux ? Fronçant les sourcils, elle se mordit la joue intérieurement avant dans un élan soudain de prendre la main d’Holly pour la rassurer et surtout lui assurer le contraire.

    « Non. Ce n’est pas de ta faute. Ni la sienne. C’est cette stupide fatalité qui vous poursuit. Et ce qu’il y a entre vous, c’est … ce n’est pas ça qui peut l’arrêter. S’il n’a jamais été dur, s’il a du mal à assumer, ce n’est pas à cause de toi. C’est la maladie, la souffrance qui parle. »

    Elle soupira profondément avant de reprendre même si elle avait peur de ce qu’elle était sur le point de dire :

    « Peut être surtout qu’il n’a trouvé que ce moyen pour ne pas te voir souffrir pendant … »

    Elle haussa les épaules, incapable d’aller plus loin. Les derniers instants étaient toujours douloureux. On ne veut pas les vivre seuls, face à la mort. Mais dans le même temps, on ne veut pas voir la souffrance des personnes qu’on aimait. Et ces dernières n’avaient peut être pas envie d’assister aux lentes agonies de leurs proches.

    « Il n’y a vraiment aucun recours ? »

    La maladie était-elle réellement mortelle ? Pourquoi ne pouvait-il bénéficier d’un sursis, le temps de trouver une solution ?

    *Tu la connais la solution…*
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptySam 7 Fév - 16:32

Même si depuis son retour de l’hôpital, les choses avaient quelques peu évoluées, le manque chronique de confiance et de dialogue demeurait, faisant souffrir terriblement la jeune femme qui ne savait plus à quel saint se vouer. Elle avait tout essayé, excuses, colère, joie et plaisanteries mais Judd n’était pas dupe, il y voyait certainement une façon de se faire pardonner et sans doute était-ce ce qui le mettait hors de lui, qu’elle parvienne encore à faire semblant après ce qu’elle lui avait balancé en plein visage. Mais s’il avait cru un seul instant à ce qu’elle avait pu dire sur le coup de la colère, c’est sans doute qu’il n’était pas si intelligent qu’elle pouvait le penser. Pour Olaria, le mariage était quelque chose de sacré, qu’on ne prenait pas à la légère, malgré l’époque et cette génération qui se voulait représentante de la liberté et particulièrement la liberté sexuelle et où la plupart des mariages volaient en éclats ou bien étaient très libérés, elle, demeurait persuadée que le véritable bonheur ne se trouvait qu’avec son autre soi, l’autre moitié de la personne qu’on était et non pas en multipliant les partenaires et en expérimentant tout et n’importe quoi. Pourtant, en dépit de ce côté très conservateur à propos du mariage, si elle avait été une seule seconde malheureuse, si l’idée qu’elle méritait mieux et que sa place ne se trouvait pas près du géant lui avait traversé l’esprit, elle n’aurait pas hésité une seule seconde à demander le divorce.

La métisse était une passionnée, une amoureuse de la vie et sans ce sentiment merveilleux qui éveillait tant en elle, elle n’était pas capable d’avancer et de croquer la vie à pleines dents. Ce fut justement ça qui avait précipité sa décision et l’avait poussé à accepter de lier son destin au grand brun et ce pour le restant de ces jours. Il était capable de la surprendre, toujours au moment où elle ne s’y attendait pas, c’était comme vivre avec une centaine d’hommes différents réunis en un seul. Jamais on ne pouvait se lasser du changement, il savait parfaitement quel visage adopter dans une situation donnée, agissant souvent au mieux. C’était une perle et il aurait fallu être folle pour ne pas accepter. Quelque part, même l’annonce de sa maladie était une sorte de surprise, un obstacle censé éveiller leur passion et accroitre leur amour et au lieu de cela, ça avait tout détruit. Peut-être qu’au fond, le problème c’était elle. Et si l’autre moitié de Judd courait encore dans la nature ? Et si ce n’était pas elle, il arrivait certaine fois que les deux morceaux d’une seule et même âme ne soient pas compatibles. Tout cela la plongeait dans une perplexité sans nom.

C’était justement parce qu’aujourd’hui, le dialogue était bloqué entre elle et son mari, qu’elle avait pensé qu’il s’était adressé à quelqu’un de plus à l’écoute et de moins fermé d’esprit. Qu’il contacte Livia n’aurait pas été une surprise, on ne pouvait pas dire qu’ils avaient une foule d’amis, les personnes de confiance se faisant plutôt rares. Cependant, ce qui éveillait sa curiosité, c’était pourquoi Livia parlait de morsure alors que Judd ne l’avait pas contacté. Est-ce que ses histoires faisaient le tour de la ville ou bien la blondinette en savait-elle bien plus qu’elle ne le laissait paraître ? Elle n’eut pas le temps de développer la question puisque celle-ci voulut en savoir plus. Holly lui raconta alors tout, du début à la fin, n’omettant que certains détails mais ne lui en n’épargnant aucun concernant sa médiocrité, comme s’il était capital qu’elle sache qui elle avait pour amie. S’auto- flageller restait l’unique chose qui lui remontait le moral et l’empêchait de voir la réalité en face.


« Tu sais, Judd est quelqu’un de fort, il peut supporter beaucoup mais certainement pas que je lui tourne le dos, j’ai précipité tout ça, accéléré sa maladie avec mes conneries et mes idées stupides. Aujourd’hui, j’essaye juste de me racheter même si je sais que je n’emporterai pas au paradis ce que j’ai fait. C’est comme si je l’avais tué moi-même. » fit-elle en reniflant

Jamais encore de tels propos n’étaient sortis de sa bouche, sans doute s’agissait-il de l’amour refoulé qu’elle ressentait pour Judd qui ne demandait qu’à s’exprimer d’une manière ou d’une autre, elle ne pouvait le serrer dans ses bras, l’embrasser ou si peu qu’il fallait une échappatoire au surplus de tendresse. Même si ça ne l’avançait pas plus, parler à quelqu’un d’extérieur lui faisait un bien fou, elle se libérait du poids qui se trouvait sur ses épaules depuis trop longtemps, elle devait se rentrer dans la tête qu’il fallait profiter du temps qu’il restait et non pas s’apitoyer sur son sort, dans cet histoire, il souffrait plus qu’elle.


« Si c’est pour ça, c’est stupide, on s’est engagés pour le meilleur et le pire, pour toute notre vie, il aura beau me détester, je ne l’abandonnerai pas, même si c’est la dernière chose que je dois faire. » affirma-t-elle avec une lueur de détermination brillant dans son regard ombragé

« Aucun, j’ai tout essayé, potions aux plantes, médecins, prières, vaudou, rien ne fonctionne. Je doute qu’il existe une autre alternative. Selon lui, il serait possible de devenir vampire ou je ne sais quoi, j’ai bien peur que la maladie le fasse délirer, je veux dire, quand bien même ces choses existeraient, pourquoi, alors qu’elles possèdent la vie éternelle et la toute puissance, viendraient-elles sauver un mourant de son terrible destin ? C’est ridicule ! Il faut se faire à cette idée, je vais me retrouver seule d’ici peu … Je n’espère qu’une chose, que la mort viendra me chercher peu après, que je n’ai pas à affronter ça toute seule. »
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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyLun 9 Fév - 16:28

    Non, elle avait du mal à le croire. Elle ne le pensait pas un seul instant. Comment un couple aussi amoureux pouvait-il se déliter de la sorte ? Pour une broutille. Du moins ce qu’elle considérait de son point de vue éternel comme une broutille. N’était-ce pas dans ce genre de situations que les amants, les époux, les amoureux étaient-il sensé se rapprocher ? S’aimer plus encore qu’auparavant. Profiter des derniers instants que leur offrait l’existence. Pour ne rien regretter. Naïvement, avec cette mentalité qu’elle conservait de sa vie d’humaine, elle était persuadée que l’amour se conservait, ne se déliait jamais et restait fidèle et heureux jusqu’à la fin, quelle qu’elle soit. Elle n’avait pas eu le temps d’être désabusée de ce point de vue là. De son éducation privilégiée, de ses connaissances avec l’amour lu dans les livres, de ses fiançailles arrangées avec un homme que toute jeune fille pouvait rêver sans l’espérer, elle avait conservé cette candeur de l’enfance qui consiste à voir la vie, l’avenir avec couleur et confiance. Comme si rien de mal ne pouvait jamais arriver. Que le mal ne se retrouvait ni dans les caractères humains, ni dans les faits de Dame Nature.

    Et pourtant, elle était parfaitement placée pour savoir que tel n’était pas le cas. Rien ne se passait jamais comme prévu, comme on entendait. On pouvait mourir comme ça sans raison. Juste parce qu’un monstre était dans les parages et avait une subite et incontrôlable fringale. Juste parce que le corps humain, mortel, fragile défaillait et vous lâchait en cours de route, sans préavis, et avec déshonneur. Tout comme elle était parfaitement consciente que les sentiments étaient fluctuants et non éternels et invariables comme ce qu’elle lisait dans ses romans à l’eau de rose durant son adolescence. Elle savait que ce n’était pas aussi facile et logique que ce que l’on voulait nous faire croire. Elle avait voulu lutter contre ces préjugés et ces stéréotypes, comme l’avait fait Judd et Olaria en quelque sorte. Ce n’était pas un mariage interracial qu’elle avait porté sur le devant de la scène. Non, elle souhaitait juste qu’on reconnaisse qu’une seule et même âme pouvait se trouver en trois personnes et non deux comme la morale populaire le croyait. Malheureusement, elle était trop jeune, trop fragile et pas assez expérimenté par la psychologie humaine – enfin vampirique en l’occurrence – et c’était la morale, l’habitude qui l’avait remporté. Elle avait aimé, profondément et de la même manière deux parts d’elle-même qu’elle avait cru pouvoir concilier. Son erreur avait été fatale à leur trio.

    « C’est dans la nature humaine. Eloigner ceux qu’on aime pour que la souffrance cesse. »

    C’était ce qu’elle avait fait. Ca n’avait pas fonctionné. Mais elle refusait que cela le soit pour le magnifique couple de ses amis mortels. Elle avait bien l’intention de les aider. Et l’idée germa dans son esprit au fur et à mesure des explications données par la jeune métisse, par les pistes qu’elle lui donnait sans s’en rendre compte. Elle imaginait parfaitement la solution qu’avait envisagée Judd et si l’horreur de la situation la prenait de court, elle ne pouvait venir lui faire le moindre reproche. Elle émit un petit rire en s’imaginant en puissante créature. Et l’ail, et le cercueil et le pieu ?

    « Parce que ces créatures se rappellent leur existence humaine et que peut être, certaines d’entre elles sont bonnes, ne sont pas des monstres assoiffés de sang. Mais des personnes qui ont du mal avec leur nouvelle condition. Et qui en faisant ça trouvent une justification à leur état vampirique. Une raison de leur transformation. Un moyen comme un autre de s’amender pour les horreurs qu’elles ont pu commettre ou dont elles ont pu être témoins sans intervenir ? »

    Déjà un plan se forgeait dans son esprit à l’image de ce qu’avait entendu son amie et surtout sur proposition de son époux. Mais si elle était amenée à aller à l’encontre de ses opinions et convictions, si elle devait goûter le sang humain de Judd pour le sauver, restait toujours le problème d’Holly. Cette fois-ci, ce serait elle qui mourrait tandis que son conjoint survivrait. C’était une spirale sans fin. A moins que Judd ne décide de la transformer à son tour. Mais était-ce qu’il voulait ? Et Olaria le voulait-elle également ? Savaient-ils ce que cette transformation impliquait ? La faim tenace qui vous paralysait. La douleur incendiaire qui s’emparait de votre corps, expurgeant tout ce qu’il y avait d’humain en vous. La froideur du marbre comme peau. Et la brutalité se cachant derrière chacun de vos gestes. Avait-il conscience du danger dans lequel allait être plongé Olaria s’il persistait ?

    « Mais toi ? Admettons que ces créatures existent et qu’elles offrent la solution miracle pour que Judd survive, toi ? Qu’est ce que tu en penses ? »

    Il était peut être temps qu’elle révèle sa véritable nature à son amie. Ils n’avaient pas le droit en principe. Mais s’ils avaient deviné leur existence, techniquement Livia n’avait enfreint aucune règle. Techniquement. Pas sûr que Vilde apprécie la chose. Toujours est-il quelle que soit sa décision, elle voulait avoir l’avis d’Holly sur le sujet avant de se jeter à plein pied dedans.

    « Tu crois que c’est possible ? Pour lui ? Pour toi ? Tu veux que je lui en touche deux mots ? »
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyMer 11 Fév - 23:24

« Tu veux que je te dise, c’est de la merde ! » affirma-t-elle avec un brin de colère, elle était trop épuisée moralement pour s’emporter d’avantage

La métisse ne pouvait affirmer ave certitude ce qu’elle aurait fait si elle s’était retrouvée à la place de Judd, mais elle ne l’aurait certainement pas éloigné d’elle comme il le faisait depuis quelques temps. Assister à la mort de la personne qu’on aime est quelque chose de bouleversant et de terrible mais mourir dans la solitude et l’indifférence l’est d’avantage. C’était comme si on vous posez cette question stupide que vous trouvez dans les magasines féminins : « Si vous étiez en train de vivre votre dernier jour sur Terre, avec qui aimeriez vous le passer ? ». La réponse était sans appel, seul le prénom de son mari lui viendrait à l’esprit, ils avaient réussis à surmonter bien des épreuves ensemble et pour leur dernière aventure, elle n’aurait certainement pas voulu qu’ils la vivent séparément. Mais lui, ne l’entendait pas de cette oreille, il n’en faisait qu’à sa tête, lui tenant rigueur des propos qu’elle avait tenu sous le coup de la colère et d’un ras le bol général, désormais, elle passait pour une épouse indigne et stupide, lui donnant l’impression de rester plus par pitié que par amour.

Elle n’était pas dupe et lisait dans son regard toute la déception qu’elle avait suscité, elle avait fait une sacrée chute du haut de son estime et malgré ses efforts, elle ne faisait que creuser de jour en jour vers la nullité la plus complète. Un comble pour quelqu’un qui s’était toujours battue pour réussir et se dépasser, aujourd’hui, elle ne parvenait même plus à trouver cette envie, ce besoin de se surpasser, sachant pertinemment qu’au bout de tous ces efforts, il n’y aurait aucune récompense, juste une sentence. Une séparation définitive. Si cela avait été un simple divorce, elle aurait au moins eu la consolation de le savoir heureux, même si ce n’était pas avec elle. Mais pas cette fois, il ne s’agirait pas d‘une happy end comme le cinéma pouvait en raffoler.


« Si je peux me permettre, t’es complètement à côté de la plaque ! » fit-elle avec froideur en fixant la blondinette dans les yeux

Olaria croyait difficilement à ces histoires de rédemption, de lambeaux d’humanité dans un corps mort, surtout pas après avoir entendu sa mère agoniser. Elle portait encore dans son dos, la preuve de la monstruosité de ces créatures, leur incapacité à éprouver de la compassion ou quoi que ce soit d’autre. Ils étaient en haut de la chaîne alimentaire, ils en usaient et en abusaient sans que quiconque n’ose venir les contrarier alors ce n’était qu’espoir vain que de croire qu’il sauverait un pauvre humain d’une mort certaine. Il n’y avait aucun intérêt pour eux, même si Judd, grâce à ses caractéristiques physiques particulières, aurait pu être un allié de choix une fois transformé. C’était d’ailleurs ce qu’elle craignait, qu’ils le lui enlèvent, profitant de sa détresse et de son désespoir pour l’abuser et finalement se servir de ça contre eux et pour les séparer. Alors la question se posait, le laisser mourir valait-il mieux que l’aider en faisant de lui un monstre qui ne voudrait plus d’elle ? Elle n’était toujours pas parvenue à se décider sur cette question.


« A t’entendre on croirait qu’elles existent réellement, je crois qu’il ne faut pas se faire d’illusion, ça ne vaut pas plus que ces contes stupides qu’on nous racontait quand nous étions enfants, des fables censées nous faire croire que tout finissait toujours bien mais c’est faux. Le vampire est l’archétype de la monstruosité, du manque d’humanité de quelqu’un qui ne trouvera jamais le repos et vole des vies pour garder l’illusion qu’il n’est pas mort. Je ne crois pas que ce soit un sort enviable. »

Holly était loin de s’imaginer qu’en déblatérant de tels propos, elle pourrait blesser son amie, elle était à des lieux de penser que Livia était l’une de ses créatures. A elle seule, la blondinette était le contre argument à tout ce que la jeune femme venait d’affirmer, elle était la bonté incarnée, la gentillesse était sa seconde nature et son humour décapant, jamais Holly n’avait rencontré personne plus adorable que sa meilleure amie et pourtant, elle était de ceux qu’elle décrivait comme des monstres. Peut-être que si elle avait été au courant, elle aurait daigné partager son expérience, ce qu’elle avait vécu cette nuit où sa mère avait été sauvagement assassinée. Parce qu’au fond, Olaria avait toujours su que son amie était différente même si elle ne parvenait jamais à dire en quoi, mais savoir qu’elle n’était pas humaine l’aurait certainement poussée à se confier, parce qu’elle aurait été certaine qu’elle était en mesure de comprendre. Le commun des mortels n’entendait rien à la magie, au vaudou et à toutes ces croyances populaires dans lesquelles la jeune afro-américaine avait vécue.

L a question que lui posa soudainement la blondinette la plongea dans la perplexité, elle fronça un temps les sourcils, ses méninges fonctionnant à plein régime sans qu’elle ne parvienne à trouver une réponse correcte et mûrement réfléchie à cette question inattendue. Que désirait-elle le plus au monde ? Garder son mari en vie, quelle que soit la forme, ou bien qu’il reste celui qu’il avait toujours été jusqu’à mourir, comme le reste de leurs congénères ?


« Je…J’en sais rien. Je ne voudrais pas qu’il devienne un monstre, ça altérerait sa nature profonde et je pense que je ne le reconnaitrais plus. Heureusement, je ne me trouve pas devant ce dilemme. N’est-ce pas ? »

C’était comme si elle était dans un rêve, soudain tout semblait réalisable et elle s’attendait, d’une minute à l’autre, à voir un elfe sortir d’entre les arbres et d’apercevoir un lutin sauter sur un brin d’herbe. La vampire détourna le regard, visiblement gênée par le regard lourd d’Olaria, qui toujours en quête de réponse, ne semblait pas encline aux concessions.

« N’est-ce pas ? » répéta-t-elle avant de se lever brusquement

« Depuis tout à l’heure je ne vous pas où tu veux en venir Liv’, lui en toucher deux mots ? Ca veut dire quoi ? Tu penses franchement que lui donner de faux espoirs est la solution vu son état ? Je pensais que tu comprendrais mais au lieu de ça, j’ai l’impression de faire face à Judd et à toute sa bêtise ! »

Comme souvent ces temps ci, la peine, la fatigue et la colère lui faisaient débiter des choses aussi horribles que fausses sans qu’elle ne soit en mesure de les retenir, c’en était fini de la gentille Olaria.
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptySam 21 Fév - 16:51

    De la merde ? Sans doute ? Très certainement mais c’était une solution comme une autre. Celle de la facilité. Celle qu’elle avait choisi elle-même il y a de cela des décennies. Parce que lire la douleur dans les yeux de l’autre est quelque chose d’insupportable. D’irréaliste également. On voudrait n’y voir que la joie, le bonheur de l’être aimé. Pas autre chose. Parce que tout autre sentiment ne serait pas logique. Parce qu’on n’ »était pas forcément taillé pour soutenir l’autre et affronter sa douleur quand on en est la cause. Elle admirait les personnes qui en avaient la force. Elle aimerait être comme elles. Olaria comprise. La vampire la classait même au sein de ces individus à la force d’esprit hors du commun. Aussi était-elle étonnée de la voir se décrire comme l’inverse de ce qu’elle pensait. Elle ne voulait pas y croire. Elle la connaissait bien. Plus qu’elle ne le saurait jamais. Plus qu’elle ne lui avouerait jamais.

    Non, elle n’était pas totalement à côté de la plaque mais si c’était ce qu’elle voulait croire, comment pourrait-elle venir lui affirmer l’inverse. Elle n’était que l’archétype de la monstruosité, du manque d’humanité de quelqu’un qui ne trouvera jamais le repos et vole des vies pour garder l’illusion qu’il n’est pas mort. Mais ces stéréotypes, se rendait-elle compte qu’elle entrait dans la même spirale que ceux qui la mettait au ban de la société et avec elle son époux. La noire, la métisse, celle qui n’était pas du côté des blancs anglo-saxons protestants, celle qui n’était pas non plus du côté des noirs mais en ressentait pourtant l’exclusion de part et d’autres. Dans une période qui pourtant aurait dû révolutionner le monde. Mais pouvait-on le changer d’une petite bourgade perdue en pleine montagne.

    « Oui, tu as sans doute raison. Ils sont différents de toi, c’est qu’ils doivent être forcément mauvais. »

    Son regard continua à respirer la bonté et la tendresse. Elle ne pouvait lui en vouloir. Elle ne savait pas la vérité. Elle n’avait été confronté qu’une seule fois à ce genre de créature. Et c’était un véritable monstre, la façade la plus noire de l’espèce à laquelle appartenait Livia. Comment pouvait-elle admettre que l’être qu’elle aimait le plus au monde ne devienne l’un d’entre eux. Mais si elle savait.

    « Mais Holly, tu es aussi différente de la majorité des habitants, est-ce que cela fait de toi quelqu’un de paresseux, de profondément méchant et pratiquant le vaudou la nuit pour voler les enfants de ton voisin ? » l’interrogea-t-elle franchement de sa voix douce et mesurée.

    Elle ponctua ses interrogations d’un léger sourire en haussant les épaules et en secouant négativement la tête. Elle venait de décrire tout l’inverse de ce qu’était véritablement son amie. Mais c’était pourtant le stéréotype qu’elle représentait dans l’esprit des bons gens de Babylon, comme ils s’appelaient eux même. Ne défendait-elle pas au même niveau cet idéalisme novateur, cette volonté que tout le monde vive en paix et que personne ne se ferme à l’autre sous le prétexte de sa différence ? Le léger sourire qui avait du mal à s’imposer après la sombre histoire racontée par l’humaine frémit quelques instants avant qu’elle ne reprenne la parole :

    « Qu’elles existent ou non, elles ne doivent pas être enfermé dans un stéréotype, tu ne crois pas ? Du moins, c’est ce que j’espère de tout mon être. »

    Elle la comprenait parfaitement pourtant. Si elle-même avait survécu en tant qu’être humain au massacre de sa famille par l’une de ces créatures, sans doute aurait-elle eu la même conception des choses. Si elle n’avait pas été sauvée et soignée par deux vampires si différents du premier, elle aurait forgé une haine inébranlable à l’encontre de ces créatures. Si elle-même ne s’était pas forgé un caractère aussi humain et bon que possible dans ce genre d’hypothèse, elle aurait rejoint Olaria dans ses affirmations. Mais elle avait eu toutes les cartes en mains. Holly quant à elle n’avait vécu que la première partie. Le meurtre affreux de sa mère, de cet être qu’elle aimait tant et qui lui avait donné la vie. Ce meurtre que Livia aurait peut être pu empêcher. Du moins, c’est ce qu’elle se tourmentait à croire. La vérité était que si elle était intervenue, elle ne serait sans doute plus là pour tenir compagnie à l’orpheline de mère.

    Elle lui jeta un furtif coup d’œil avant de se mettre à éviter son regard. Lentement mais sûrement une conviction se formait dans l’esprit de la vampire. Si Judd n’avait que cette seule solution, elle lui tendrait la main et lui offrirait ce qu’il voudrait pour rester auprès de la femme qu’il aimait. Ce serait dangereux et elle devrait en discuter avec elle auparavant pour qu’elle se forge une opinion, pour qu’elle sache s’il n’ignorait pas les conséquences de ce geste. Qu’il ne pourrait pas rester près d’Holly le temps que son sang se fasse moins tentant et qu’il ne lui prenne pas l’envie de lui sauter à la gorge pour s’en repaître. Elle nierait ses convictions pour se faire pardonner. Elle irait à l’encontre de ses principes pour offrir ce qu’elle avait refusé à Holly il y a des années de cela. Pour lui permettre de conserver l’être qu’elle aimait.

    « Holly, qu’est ce que tu crois vraiment ? Tu pensais qu’on ne marcherait jamais sur la Lune et pourtant … »

    Elle ne pouvait pas le lui dire directement. Elle devait le deviner par elle-même. En principe, les humains ne devaient pas connaître l’existence des vampires sauf s’ils leur servaient de nourriture. Et comme Livia n’avait jamais voulu connaître le goût de l’humain, elle n’allait certainement pas commencer en mangeant l’une de ses meilleures amies, tout humaine soit-elle.

    « Qu’est ce que tu sais sur les vampires ? »

    Elle se leva et se tortilla les mains tout en plantant son regard doré dans celui de la jeune métisse. Ses yeux dorés qui changeaient de couleur selon la faim qu’elle éprouvait, ou selon les sentiments qui l’assaillaient. Elle se mordilla les lèvres et vérifia qu’il n’y avait personne autour d’elle.

    « Le soleil qu’ils évitent ? »

    Elle jeta un léger coup d’œil sur le ciel lourd et toujours bordé de nuages.

    « Leur régime particulier ? »

    Nouveau coup d’œil cette fois-ci vers le Renee’s dinner où Livia travaillait mais où jamais personne ne l’avait vu porter une quelconque nourriture à ses lèvres malgré les propositions.

    « Leurs canines surdéveloppées ? »

    Sur cette remarque, elle eut un léger sourire en pensant à sa dentition aussi normale que celle des humains.

    « Les cercueils dans lesquels ils dorment. »

    Coup d’œil sur le North Wind Manor où jamais personne ne pénétrait si ce n’était les membres de son clan.

    « Mais au-delà de ces stéréotypes, qu’est ce que tu sais sur eux ? »
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyDim 8 Mar - 22:26

Jamais encore elle n’avait fait de parallèle entre elle et ces êtres qui n’étaient que des bêtes. Au premier abord, hormis leur forme humaine, rien ne les rapprochait et pourtant, vu sous cet angle, tout semblait différent. Bien sûr, elle continuait de douter fortement que certains de cette race pouvaient se comporter avec une once d’humanité mais la remarque de son amie ne pouvait que faire évoluer son point de vue. Que pensaient les petites gens des noirs ? La plupart du temps, ils ne représentaient, à leurs yeux, pas plus qu’un animal et on les traitait souvent comme tel, comme des personnes sous développées et barbares, comme les romains le firent des siècles plutôt en envahissant de nouveaux territoires. L’étranger, la différence, effraient toujours et la peur devient mère de tous les vices, poussant des hommes bons aux pires atrocités. Alors qui était-elle pour juger ces êtres ou vampires, peu importait leur nom ? Sa peine et la perte de sa mère justifiaient-elle sa haine ? N’incarnait-elle pas l’envie et le besoin de changement ? Malgré des siècles d’esclavage et de maltraitance, elle était celle qui avait épousé un blanc, oubliant ce racisme qu’elle subissait au quotidien, oubliant également ces personnes blanches qui l’avaient traîné plus bas que terre. Pourquoi cela ne pouvait s’appliquer aux immortels ?

L’horreur de la situation la prit par surprise et elle sentit la sueur perler à son front. Comment avait-elle pu devenir tout ce qu’elle méprisait ? Jugeant des choses, des phénomènes qui la dépassaient totalement et avec le regard de quelqu’un à l’esprit étriqué et au cerveau aussi gros qu’une noisette. Elle se trouvait lamentable. Au fil du temps, Holly s’était enfoncée dans son confort, omettant jusqu’à l’existence de ce qui avait rythmé sa vie et celle de sa famille et de ses ancêtres, faisant l’impasse sur ce qui la dérangeait pour continuer à mener sa petite vie insignifiante et cela avait été une grossière erreur parce qu’en faisant cela, elle s’était reniée. Elle, sa mère et sa propre histoire. Quelle honte, comme elle se sentait misérable, voilà qu’en plus de perdre son mari, elle avait perdu sa dignité et ses valeurs. Vivre dans une maison et avec un blanc ne la rendait pas meilleur, bien au contraire et elle avait peut-être tendance à l’oublier bien que les villageois ne se privaient jamais de le lui rappeler.

De plus, elle n’aurait su dire pourquoi, mais elle sentait que derrière cette remarque prononcée avec un certain détachement, se cachait autre chose. Comme si la blondinette s’était sentie blessée et touchée par les propos de la métisse mais pourquoi. Le cerveau de la jeune afro-américaine fonctionnait à plein régime mais rechigner à admettre l’évidence. Ca faisait bien trop en une seule journée, en une seule vie même. Avait-elle les épaules pour accepter et assumer la vérité, être amie avec bien plus étrange et anormale qu’elle, se retrouver prise dans une spirale et une sorte de combat qui ne la regardait pas mais qui pouvait, néanmoins, sauver la vie de l’homme de sa vie. Et si elle se trompait ? Si Livia était tout ce qu’il y a de plus normal ? Comment prendrait-elle cette remarque ou allusion déplacée ? Aucun doute, Olaria avait le don de se torturer pour pas grand-chose, parce qu’après tout, qui qu’elle soit, la grande blonde restait une très bonne amie.


« Je crois que j’ai oublié certaines de mes valeurs. » bredouilla-t-elle, pas très fière

« Cependant, quand tu as vent de certaines choses ou que tu assistes à d’autres, tu peux revoir ton jugement et ton opinion. Je … Tu vas certainement me prendre pour une folle Liv’ mais, j’ai déjà eu affaire à ce genre de créature, ça peut paraitre dingue et je n’avais que 5 ou 6 ans mais je me souviens parfaitement de cette nuit là. » marmonna-t-elle

Pouvait-on réellement comparer l’existence de ces créatures dont l’origine devait remonter à la nuit des temps avec une mission spatiale complètement stupide sur la Lune qui était aussi inhabitable que pouvait l’être le soleil. Quel progrès ! Tout ce que la brunette savait, c’était qu’il y avait bien des choses qui la dépassaient et dont elle ignorait le fondement, l’existence ou encore le fonctionnement mais elle n’était pas en mesure de juger. Pas elle qui avait pratiqué le vaudoo, consulté sa tante pour soigner son époux avec des potions et avait régulièrement des visions de l’avenir sans qu’elle ne sache d’où ça vienne.


« Ce que j’en sais ? » s’étonna-t-elle avant de s’apercevoir que cette question était sérieuse

« Oui, à peu près tout ça … L’histoire du pieu dans le cœur, de leur penchant pour le romantisme du 19 ème siècle, la folie qui peut les prendre lorsqu’ils ont faim. Mais je ne vois pas en qu-… Livia, tu en parles comme si tu étais concernée, comme si tu partageais leur souffrance. Je sais que le vampire est loin d’être un mythe, tout comme je sais qu’il existe des choses incroyables dans ce monde… » commença-t-elle en éprouvant le besoin de se lever pour faire face à son amie de toujours

« Regardes moi dans les yeux et réponds à ma question Liv’ : Tu fais partie de cette catégorie de personnes ? Celles qui craignent le soleil, dorment dans des cercueils et vivent exclusivement la nuit ? » demanda-t-elle, posant son regard inquisiteur sur elle

L’atmosphère s’emplit d’une curieuse énergie, entre malaise et frayeur, jamais elle n’aurait pensé pouvoir autant effrayer quelqu’un. Soudain, elle prit conscience de la pâleur de la peau de Livia, de sa beauté qui ne se fanait pas, de ses rides qui n’apparaissaient pas, de la froideur de sa peau quel que soit le temps. Et puis ces fois où elles se voyaient, toujours par journée nuageuse ou bien la nuit, pour des soirées entre amis. Tout collait ou presque.


« Tu sais que j’ai raison, n’est-ce pas ? Je ne suis pas là pour te juger, je suis mal placée pour ça, crois moi. J’aurais juste aimé que tu trouves la force de me le dire toi-même sans que j’ai à jouer aux charades avec toi, j’aurais aimé que tu me fasses assez confiance pour me confier ce secret. »
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyDim 15 Mar - 15:51

    Livia s’en voulait quelque peu. Elle savait qu’elle avait été loin en osant comparer l’attitude de son amie à celle qu’adoptaient la majorité des habitants de Babylon, et du reste du pays de manière générale. Il n’y avait pas grand-chose de comparable entre ces populations après tout. La frontière qui séparait les blancs des noirs était une simple histoire de couleur de peau. De culture peut être aussi, mais cela pouvait se retrouver dans les confrontations Nouveau Monde-Vieille Europe. Rien de bien folichon et aucun réel fossé. Sauf qu’il était plus visible que celui qui pouvait exister entre les humains et les personnes du même genre que Livia. Et pourtant, il y avait bien plus de différence. Les vampires n’avaient pas été chassé ni réduit en esclavage. De toute manière, bien fou aurait été le banal être mortel pour avoir tenté une telle folie. Les noirs ne s’étaient jamais repus du sang humain en massacrant la malheureuse victime. En définitive, les vrais dangers n’étaient pas ceux à la couleur la plus sombre comme se plaisait à croire les racistes qui pullulaient à travers le pays entier. Cette réflexion fit légèrement sourire Livia. Non, les plus dangereux étaient justement ceux à la peau aussi blanche que les neiges éternelles qui couvraient les sommets des montagnes environnantes. Et pourtant, les membres du clan Ragnarök étaient les plus respectés de l’ensemble de la population, les plus admirés également, dans la limite de la crainte inconsciente que ressentaient les humains qui les côtoyaient.

    « Non, c’est une attitude normale, humaine. Profondément humaine. »

    Elle aurait réagi pareil si durant sa mortalité on lui avait également parlé de ces êtres immortels et glaciaux. Comme toutes les jeunes filles de son âge, elle avait frissonné quand son frère lui avait conté la terrible histoire de Dracula. Elle en avait eu des cauchemars et son seul refuge avait été de se dire que ce n’était qu’une œuvre de l’esprit. Des fantasmes hérités des temps plus anciens où l’homme civilisé n’avait pas réussi à dompter sa nature animale. Et que l’on s’était transmise de génération en génération. Elle s’était imaginé que les vampires, les loups garous et autres créatures de la nuit avaient autant d’existence réelle que les fées, les lutins et autres licornes. On lui aurait dit la vérité, elle aurait sans doute réagi comme Olaria malgré l’éducation altruiste et tournée vers les autres que lui avaient inculqués ses parents. C’était parce qu’elle était humaine alors et que la nature humaine était profondément imparfaite. Se rendaient-ils compte du potentiel qu’ils avaient ? Endormi. Mais elle connaissait ces êtres. Elle était douloureusement consciente de ce qu’ils étaient capable de faire et que le tableau qu’avait dressé la magnifique métisse n’était pas aussi éloigné d’une réalité que son clan et elle-même s’employait à combattre. Leur amitié était la preuve vivante et étrange que chasseur et proie pouvaient vivre en parfaite harmonie.

    Elle lui offrit un léger sourire se voulant réconfortant face à cette prise de conscience qu’elle lui avait faite avoir. Puis, plongeant son regard dans le sien, tentant d’y déchiffrer les véritables sentiments qui l’assaillaient, elle se figea plus qu’elle ne l’était déjà en l’entendant parler, partager son expérience terrifiante durant son enfance. La mort de sa mère sous ses yeux de petites filles. Aussitôt, la douleur s’empara de son cœur. Comme elle avait dû souffrir. Comme elle avait dû être terrifiée. Elle avait certainement dû croire que c’en était fini de son existence. Et qu’à tout le moins, son innocence avait connu son terme cette nuit-là. Elle la revoyait aussi nettement que maintenant alors qu’elle se tenait en face d’elle, des années plus tard. Elle avait changé mais c’était toujours les mêmes yeux, toujours la même souffrance qu’elle comprenait parfaitement pour avoir vécu une expérience similaire à la différence qu’elle était plus âgée. Et que donc, à défaut d’avoir eu moins peur, ça l’avait légèrement moins marqué. Elle se mordilla la lèvre inférieure et sincèrement lui assura :

    « Je suis vraiment désolée. »

    Désolée de ce qui lui était arrivé. Désolée de ne pas avoir pu l’en empêcher. Aurait-elle pu s’interposer et permettre à l’humaine de vivre, d’élever sa fille ? Son esprit torturé et coupable se complaisait à le croire, approfondissant le trou dans la poitrine qui se creusait à l’idée de n’avoir pu empêcher cet évènement. La vérité, claire et objective, était cependant différente. Elle n’était pas assez forte. Son corps était taillé pour le combat, pas son esprit. Elle n’aurait pas pu l’empêcher. Et plus encore, elle aurait provoqué la colère du démon de la même espèce qu’elle-même qui ne se serait pas contenté que de la mère. Son intervention en plus de la mort des mortels présents aurait conduit au massacre du voisinage et à sa propre mort.

    « Tu n’es pas folle ... » murmura-t-elle en baissant le regard vers les brins d’herbes aussi glacés que ses doigts qui jouaient avec eux. « Je te crois. »

    A nouveau, elle lui sourit doucement, voulant lui prouver qu’elle pouvait tout lui confier alors qu’elle-même cachait la plus grande partie de ce qu’elle était. Enfin, peut être pas l’histoire du pieu, la littérature et les cercueils. Ne pouvant s’en empêcher, elle intervint pour rajouter :

    « Et l’ail, tu oublies l’ail. »

    Mais la plaisanterie tourna court lorsque la métisse s’approcha de la vérité que Livia tentait de lui souffler depuis quelques instants. Elle n’avait pas le droit de lui révéler. Elle n’avait pas le droit de prononcer le mot banni du vocabulaire de son espèce. Ils étaient tellement plus et tellement éloignés de ce que les mortels pensaient d’eux. Sans défaillir, sans quitter les yeux sombres d’Olaria, la vampire retrouva un sérieux de mise et avec un peu de tristesse dans le fond de son regard, elle l’interrogea avec ce dernier.

    « Que crois-tu que je sois ? »

    Elle ressentit immédiatement l’électricité qui emplit l’air entre les deux amies. Avait-elle bien fait de lui donner les pistes vers lesquelles se diriger ? N’allait-elle pas prendre ses jambes à son cou et révéler au reste de la population la vérité sur le clan Rägnarok ? Et ce dernier lui pardonnerait-elle d’avoir mis en danger leur secret alors qu’elle était parfaitement consciente de l’interdit mortel qui pesait sur son épaule ? Mais il y avait des situations qui nécessitaient d’enfreindre les lois. C’était le cas aujourd’hui.

    « Je te fais entièrement confiance, Holly. C’est juste que … il y ait de ces interdictions que nous n’avons pas le droit de franchir sous peine d’un destin funeste. »

    Elle poussa un soupir avant de jeter un rapide coup d’œil aux alentours pour vérifier que personne n’était présent. Non bien sûr que non.

    « Je suis née il y a 77 ans. » murmura-t-elle, craignant qu’un membre de son espèce ne puisse l’entendre en passant dans le coin. Puis elle lui conta toute son histoire. Le massacre de sa famille. La transformation douloureuse. La parenthèse enchantée avec les deux êtres qu’elle n’ait jamais aimé au point d’y perdre son âme dans la leur. La fuite en avant. La rencontre avec Vilde, Pernille et Aron qui l’avaient accueilli comme si elle était leur enfant. Et leur rencontre à elles deux. « Voilà pourquoi, je les défends Holly. Il y a des monstres parmi eux, mais il y en a également chez les êtres humains. Nous voulons juste vivre en paix. Nous ne voulons aucun mal aux mortels. On demande juste à pouvoir exister. Est-ce que tu l’accorderas ? »

    Elle n’allait pas mettre le destin de Judd sur le tapis pour l’instant. Elle avait déjà assez à digérer. Et Livia espérait sincèrement qu’elle ne lui tournerait pas le dos. Il y avait des membres du clan qui était encore soumis à la férocité de ce qui avait été dans leur passé. S’ils l’apprenaient …
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptySam 21 Mar - 23:10

Holly n’était pas stupide au point de nier l’évidence, de refuser la vérité sous prétexte que cela la dérangeait. Certes, le fait que Livia soit différente pouvait poser bon nombre de problèmes, parce qu’eux étaient humains et qu’elle ignorait ce qu’il convenait de faire ou de ne pas faire en présence de ce genre d’être mais elle restait son amie, celle avec qui elle avait passées des soirées à délirer grâce aux champignons hallucinogènes, à qui elle avait raconté sa nuit de noces, sa rencontre avec Judd et tous ces petits détails dont on fait part à sa meilleure amie, parce que oui, Livia était indubitablement la meilleure amie d’Olaria. Quand elle n’allait pas fort, quand elle ressentait l’envie de parler, de s’amuser, une seule personne lui venait à l’esprit et c’était la blondinette. On ne pouvait pas dire que la jeune femme croulait sous les amis, elle et son mari vivait en autarcie involontairement, on ne voulait pas d’eux, on ne les aimait pas alors on ne les mêlait à rien. Jamais ils ne recevaient les invitations aux bals et autres fêtes du village parce qu’ils craignaient que la noire ne les empoisonne avec ses plats de sorcière et les rares fois où ils furent au courant de ce genre d’événements, c’était parce que le shérif était venu s’assurer qu’ils viendraient. Mais à quoi bon ? La seule fois où le couple avait fait cet effort, ils s’étaient sentis de trop, comme propulsés dans un monde parallèle où la chasse aux sorcières existait encore et où on pouvait faire tuer quelqu’un avec de simples soupçons en guise de preuves.

C’était ce que Livia devait vivre en permanence, évoluant dans le même monde que tous mais ne le percevant pas de la même façon. Les gens la craignaient parce qu’ils sentaient et constataient sa différence mais il ne s’agissait pas du même mépris, de la même haine qu’ils avaient à l’égard du couple Halloran. Ce que suscitait la blonde à la peau de marbre c’était la peur viscérale et inexplicable, quand elle se trouvait non loin de vous, vos poils s’hérissaient comme une sorte de réflexe de votre corps, indépendant de votre volonté. Tout chez elle exprimait la sagesse et la toute puissance, sa beauté n’avait rien de banal et de commun et quand on se plongeait dans l’azur de ses yeux, on pouvait découvrir qu’elle avait bien plus qu’une vingtaine d’années. Le regard ne mentait jamais et si la métisse avait été plus attentive et à l’écoute de ces signes, elle aurait certainement deviné toute seule, évitant de faire d’énormes bourdes et de mettre la personne qu’elle aimait le plus au monde, après Judd, mal à l’aise comme ce soir.


« Ne le sois pas, qu’aurais-tu pu y faire ? » répondit-elle

La mort de sa mère était une injustice mais on ne changeait pas le passé et même si elle aurait aimé que celle-ci soit encore là pour la soutenir, l’aimer et la conseiller comme une mère devait le faire, elle savait que rien n’arrivait par hasard. Toutes les expériences, même les pires, faisaient avancer et forgeaient la personne que nous étions, si tout avait été différent, se serait-elle retrouvée là ? Mariée à un homme merveilleux, amie avec une vampire et menant une vie bien en-dessous de ce qu’elle méritait et pouvait avoir ? La réponse semblait claire. Grandir en étant orpheline de mère lui avait appris à apprécier la vie, à chérir chaque jour et chaque seconde et à ne pas faire la difficile. Certes, ils ne roulaient pas sur l’or, ne vivaient pas dans un palace mais ils s’aimaient, à quoi bon l’opulence si à côté on ne vous aime que pour ce que vous possédez ? Soit, c’était réducteur de croire que la disparition de sa mère lui avait évité d’être prétentieuse mais elle se consolait comme elle pouvait. Aujourd’hui, sa mère n’était qu’un souvenir, elle ne se souvenait presque plus de son visage, ni de son odeur et de ses mimiques. Comment peut-on oublier des personnes si importantes. Quelle tragédie !


« Je crois que je préférerai être folle tu sais, que ces choses n’existent pas, les vampires, les visions, tout ça … » fit-elle en fixant ses pieds

Jamais encore elle n’avait abordé le sujet de ces curieuses visions qui la réveillaient en pleine nuit et lui montrait des choses qui semblaient incroyablement réelles. Parfois, elle avait même peur de dormir et restait des jours entiers éveillée, ne fermant pas l’œil pour s’épargner tout ça, ces gens qui souffrent, la mort de son mari, cette peur et tout ce sang, tellement de sang. Non, elle ne voulait plus y assister et avoir l’impression que toutes ces conneries étaient vraies, cela ne pouvait être le cas. Pourtant, il n’y avait rien de plus tangible, il s’agissait d’un don familial, se transmettant de génération en génération depuis des siècles, sa mère avait ce don et si elle en avait eu la possibilité, aurait certainement expliqué à sa fille comment s’en servir et le contrôler, malheureusement, Olaria se retrouvait devant un problème supplémentaire,qui, dans l’ordre de ses priorités, se trouvait tout en bas de la liste. Sa souffrance était secondaire à côté de celle de son époux.


« Tu n’as jamais été un monstre Liv’, je ne vois pas pourquoi ça commencerait aujourd’hui ! Tu n’as pas à me demander l’autorisation d’exister, je ne suis pas Dieu. Maintenant, il est vrai que je doute de la bonne foi des autres de ton espèce, mais toi, tu resteras toujours celle que tu es, ma meilleure amie. Je t’aime comme une sœur et jamais je ne ferais quoi que ce soit qui puisse te nuire, tu as ma parole. » promit-elle en se redressant en souriant

« Tu sais que tu peux me faire confiance. »

L’idée de trahir son amie de toujours ne lui venait même pas à l’esprit, pour elle, elle voyait cette annonce comme une révélation comme une autre, comme si Livia venait de lui annoncer qu’elle était mormone, à ses yeux, c’était du même registre. Peut-être était-ce stupide de voir les choses de cette façon, occultant le danger et le reste.

« Dis moi, tu manges quoi si tu ne tues pas d’humains ? Du sang en boîte ? » plaisanta-t-elle



HS: je suis désolée de la nullité de ce poste arf
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MessageSujet: Re: & through these crazy times [Olaria]   & through these crazy times [Olaria] EmptyJeu 26 Mar - 22:32

    « Les visions ? » se surprit Livia.

    Seule une vampire pouvaient s’interrogeait sur la possibilité d’entrevoir le futur autrement que par des supputations quand dans la même phrase, elle côtoyait le terme vampire. La septuagénaire qui n’en avait pas l’air fronça légèrement les sourcils et interrogea du regard son amie à la peau délicieusement colorée. De quoi parlait-elle donc ? Bien évidemment, elle avait entendu parler de ces personnes, ces humains qui avaient la possibilité de disposer de certains dons. Elle comprenait qu’on puisse bénéficier d’une oreille musicale ou d’un œil rêveur qui permettait de voir au-delà d’une simple coupe de fruit ou d’un champ de tournesols. Mais pour tout ce qui é »tait du surnaturel, elle avait un peu de mal. Peu importe qu’elle soit elle-même une créature prétendument imaginaire. Parler avec les fantômes – qui était bien plus qu’à la mode à son décès – ou voir l’avenir d’une personne dans des tarots ou pires dans des déchets de café relevait plus du charlatanisme qu’autre chose. Mais si cela venait d’Holly, elle ne pouvait décemment imaginer qu’elle se complaise dans une escroquerie.

    « Ceux de mon clan sont profondément bons. Ils ont un peu de mal à se contenir pendant le sevrage mais je t’assure qu’ils ne touchent plus au sang humain si tant est qu’ils y aient jamais goûté un jour. Par contre, je t’avoue que nous faisons office de paria parmi notre propre espèce. Et les autres, la norme dirons nous, est clairement moins pacifiste. Un peu comme les végétariens chez vous. »

    Etrangement à ce qu’elle aurait imaginé, le fait de tout révéler à son amie n’était pas aussi horrible que ce qu’elle avait dans un premier temps institué comme vérité contre laquelle rien ne pourrait contrevenir. Et de la manière la plus bizarre qui soit tout autant : elle était en quelque sorte soulagée. Pourtant, il n’y avait pas de quoi ressentir un sentiment d’apaisement ou de légèreté lorsqu’on admettait être une créature immortelle créée pour faire le mal. Mais ce n’était pas plus mal de se découvrir, de laisser l’autre entrer et de ne pas le laisser sur le seuil de la porte comme un bien mauvais hôte qu’elle avait eu la désagréable impression d’être ces dernières semaines. Pour ne pas avoir à faire face avec cette crise de conscience profondément humaine, il y avait bien une solution ne lui avaient cessé de répéter ceux qui partageaient son destin vampirique. Il lui suffisait alors de ne pas se lier avec les êtres mortels. Ils ne représentaient qu’une tentation. Et ce même si on avait été comme elle un vampire qui avait toujours su faire face au délicat nectar humain. Quant bien même, elle ne désirait pas leur aspirer le sang de leur veine, se repaissant et s’en pourléchant les lèvres par avance, il demeurait qu’ils possédaient quelque chose qui lui faisait envie. Et cette affirmation, elle ne pouvait la nier, étant la première à le reconnaître et surtout le regretter. Ils étaient humains. Ils avaient des défauts et des passions qui parfois ne leur permettaient pas de prendre la bonne décision. Ils avaient un laps de temps déterminé, plus ou moins long, sur cette terre qui leur ouvrait la possibilité de vivre intensément chaque instant de leur existence, de ne pas avoir à traîner en langueur dans chacune de leur attitude, d’apprécier chaque frôlement du vent contre leur joue, chaque caresse dorée du soleil. Chose que Livia ne pourrait plus jamais ressentir. Le chaud. Le lendemain. Rien d’autre qu’un glacial présent dans lequel tout se fondait sans couleur, sans saveur. Oui, les humains avaient de quoi provoquer son désir de prendre ce qui leur appartenait. Néanmoins, elle parvenait à se maîtriser sur le sujet et ne plus avoir à jouer de rôle avec son amie, ça n’avait pas de prix. Justement en parlant de prix …

    « Par contre, tu dois me jurer que tu ne le répètera à personne. Non seulement, cela pourrait mettre en danger tout le clan et nous serions obligé de fuir. Mais comme je te l’ai dit, les pacifistes se font rares chez nous et beaucoup sont ceux qui n’ont pas envie de savoir que leur secret est connu de ce qu’il considère comme un réfrigérateur ambulant. »

    Elle ponctua cette pointe d’humour vampirique d’un clin d’œil à l’adresse qu’elle venait de traiter comme chambre froide d’un magasin alimentaire. Et la joie dans son regard ne s’atténua pas lorsqu’à son tour Holly lui fit part d’une réflexion très amusante. Sans qu’elle s’en rendre compte très certainement.

    « Bien sûr. Tu crois que c’est vraiment du Tabasco que Gladys vend ? » Elle secoua négativement la tête avant de poursuivre d’un ton toujours aussi léger. « Non, nous faisons office de régulateurs de la faune locale. Je te parle des animaux en forêt, pas des clients de Windell même si il peut y avoir confusion de temps à autres. Chacun a ses petites préférences, pour ma part, je me contente largement de daims. J’ai un appétit de moineau. »

    Elle fit une petite moue avant de se secouer et de se redresser. La conversation qu’elles venaient d’avoir n’était pas gratuite. Elle s’était faite dans un but précis même si au départ ce n’était pas le but. Mais la vie avait ce don de vous emmener, de vous faire passer par des endroits dont vous ignoriez ou refusez d’admettre l’existence.

    « Si tu as d’autres questions, n’hésite pas. Mais il me semble que je dois avoir une petite conversation avec ton mari ? »

    Elle lui prodigua un sourire rassurant. Si elle devait aller dans des explications plus creusées, plus profondes, elle voulait le faire avec le couple ensemble. Non pas pour économiser des éclaircissements mais plus pour qu’ils comprennent tous les deux que les décisions qu’ils seraient sans doute amenés à prendre auraient des conséquences sur l’autre.


TOPIC TERMINE.
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