MI n°1 - Dangereux champignons [Olaria/Mailin/Phyllis]

Spoiler:

Ordre de passage : Olaria/Mailin/Phyllis

« …Déchiqueté ? »
« Tout à fait, déchiqueté, ils ont retrouvé le corps de la pauvre dans un état si effrayant que même les pompiers et les autorités sont sous le choc. Nous n’avons pas été autorisé à filmer mais ce que je peux vous dire John c’est que je n’ai jamais vu quelque chose de semblable … »

Le son du téléviseur lui parvenait difficilement de la cuisine, elle ne l’écoutait qu’à moitié de toute façon, trop préoccupé par la soirée qu’elle organisait depuis le début de la semaine. Elle ne connaissait rien de plus difficile que de réunir les personnes qu’elle aimait au même endroit et en même temps, chacun ayant toujours des obligations pour se désister. En réalité, elle soupçonnait Judd de ne pas vouloir assister à ses petites séances « au-delà du réel ». Elle ne pouvait le nier, elle adorait l’effet que lui procurait ces champignons, la métisse se sentait soudain invincible et intouchable, elle se sentait pousser des ailes et d’ailleurs, souvent, elle les voyait sur son dos et avait l’impression de parcourir le ciel, accompagnée de Livia qui elle, ressemblait plus à une fleur gigantesque qu’à la blondinette censée lui servir d’amie. C’était un rituel que les deux jeunes femmes tentaient de respecter et chaque fois, le géant s’éclipsait, n’oubliant pas d’envoyer à sa femme un regard bourré d’inquiétude et de reproches.

C’était plus fort que lui, il ne pouvait s’empêcher de se comporter comme un père et dans certaines circonstances, elle avait la vague impression d’être une espèce de petite chose fragile à ses yeux. Il semblait souvent oublier que sous ses airs de sainte ni touche, Olaria était une femme de caractère et qui refusait la fatalité, dès qu’elle avait décidé de prendre sa vie en main, plus rien ne lui résista, pas même lui. Seulement, ce petit extra qu’elle s’accordait de temps à autres, était le principal sujet de leurs disputes, il ne voyait pas l’intérêt de la chose et elle se bornait à lui répliquer qu’il n’était qu’un coincé ! Dialogue de sourds dont elle sortait toujours gagnante, ou presque…

« Qu’est-ce que tu me prépares de bon à manger ? » s’enquit le géant en passant la tête dans la cuisine
« Un sandwich ! » répondit-elle avec un grand sourire
« Ah c’est ce soir la « Champignons Party » ! Inutile que je te dise que je trouve ça stupide et que je préférerais que tu utilises ton énergie d’une toute autre manière ? »
« En effet ! Mais pour la question de l’énergie, j’en ai assez pour ça aussi. » soutint-elle en releva les yeux vers son mari
« Désolé mais les deux ne sont pas compatibles ! » fit-il avec malice
« Parfait ! » répliqua-t-elle, visiblement vexée par son refus

Elle agrippa son panier en osier et se dirigea vers la porte alors qu’il avançait dans sa direction pour s’excuser. Trop tard, elle lui ferma la porte au nez, signe qu’il valait mieux pour lui qu’il s’arrête là, et grimpa dans sa voiture. Le trajet fut animé par des débats internes d’un ennui mortel et elle en conclut que tout cela ne rimait à rien. Dans un état proche de la folie furieuse, elle gagna la lisière de la forêt, se garant non loin de son endroit favori. Comme à son habitude, elle était peu soucieuse de ce qui l’entourait, absorbée par des choses qui la dépassait et qui aurait dépassé n’importe qui à sa place, elle se sentait en déroute, incapable de gérer la moindre petite crise et tout ce mystère qui commençait à entourer Judd ! Elle le connaissait assez pour savoir qu’il avait changé et qu’il cachait quelque chose, ce qui la tourmentait le plus, c’était d’être persuadée que cela n’était pas anodin. Elle ne tenait plus, s’imaginant les pires scénarii dignes des meilleurs films à suspense.

Cette fois, cela ne manqua pas, elle l’imaginait membre d’une agence secrète engageant des assassins pour descendre les grands de ce monde, il en avait tout à fait le profil et la classe mais cela semblait si grotesque quand on le connaissait. Mine de rien, perdue dans ses réflexions, elle avait atterrit dans une zone qu’elle ne connaissait pas, elle eut un moment de panique en s’en apercevant avant de relativiser en repérant un coin rempli des champignons magiques. Avec une certaine grâce, elle se courba pour en ramasser une bonne vingtaine jusqu’à ce qu’un sale pressentiment lui noue le ventre et la fasse se relever. Son regard balaya la forêt sombre autour d’elle sans parvenir à discerner quoi que ce soit mais elle savait que c’était là ! Cette même sensation que le soir où sa mère était morte, à peu de choses près.

« Qui est là ? » demanda-t-elle

A sa question ne répondit que le mugissement du vent et le bruissement inquiétant des feuilles. La peur ne faisait plus partie de son vocabulaire mais par mesure de précaution, elle vérifia dans une de ses poches que son couteau porte bonheur se trouvait bien à sa place. Un flash la submergea et elle se souvint soudain de ce flash spécial à la télévision sur ces mystérieuses disparitions, toutes à proximité de la forêt, il lui semblait même avoir promis à son mari de ne pas y mettre les pieds et en y réfléchissant, c’était sûrement ce qu’il avait hurlé quand elle avait démarré. Elle n’arrivait plus à se souvenir, angoissée par ce qui se cachait dans les bois.

« Je suis armée ! Peu importe qui tu es salopard, je jure sur ma vie que je te ferais la peau ! »

Olaria dans toute sa splendeur, autant d’insolence que de bravoure mais ce n’était certainement pas ce qui la protégerait de la menace qui pesait sur elle.



HS: je suis navrée, dure semaine, à croire que j'en ai perdu mon latin

Maïlin ayant été supprimée, le sujet n'a plus lieu d'être.