Blodwyn - Feeling Like A Monster (Done)

Blodwyn, mon premier prénom, mélange de "Blood" et de "Win" ainsi que Victoire, mon deuxième prénom. Leur signification est bien simple. Mon père était médecin à la deuxième Guerre Mondiale. Il était déjà marié à ma mère à l'époque, et le fait qu'il ait survécut et qu'au final, les Allemands aient perdus leurs lente conquête du monde à rendu mes parents si heureux qu'ils ont même décidé de m'appeler Victoire, mais aussi Blodwyn, puisque beaucoup de sang à coulé malgré le fait qu'on ai gagné la guerre. Enfin, c'est ce que ma mère m'a raconté.
Surnom : Bee, je n'aime pas tellement mes prénoms, puisque le premier est sanglant et le second, trop français. Je me présente donc sous le pseudonyme de Bee, qui est plus court et plus léger.

Mon corps humain: Quiconque pose les yeux sur moi ne pourrait se douter de ce que je suis réellement. J'ai eu la chance de ne pas hériter de ces poils disgracieux qui viennent avec ma situation. En fait, j'ai la peau très lisse et douce qui prend de la couleur selon les saisons, je peux être très pâle quand le soleil ne se pointe pas le bout du nez, ou bien bronzée après quelques jours sous les rayons lumineux. Mes cheveux sont bruns, ou châtains, je dirais un beau mélange des deux et je les portes longs, un peu en haut du milieu de mon dos. J'ai les yeux verts, assez foncés et de grandes lèvres pulpeuses. Pour ce qui est de ma taille, je suis petite et maigre, aux premiers abords, les gens pensent qu'ils peuvent me briser d'une seule main, pourtant ce n'est pas le cas. J'ai beaucoup de force pour une femme de ma carrure, cela est dut évidement à ma situation de lycan. Mon visage est parfaitement symétrique, pas de cicatrices, pas de tâches de rousseurs quelconque. Même que parfois, quand je me regarde dans le miroir, j'ai l'impression d'être une poupée, je m'en sens presque irréelle.
Mon corps de loup: Je suis aussi petite pour un loup-garou, recouverte d'un pelage entièrement blanc et épais. Mon poil est beaucoup plus dense au niveau de la nuque, à cause de mes cheveux. Pourtant je n'ai jamais souhaité me les couper, étant plus souvent en humaine qu'en louve, de toute façon. Comme mon pelage, j'ai de longues dents blanches. C'est plutôt inhabituel de nos jours de voir un loup blanc et je ne sais pas réellement pourquoi je ne suis pas comme les autres, grises ou rousses, ou encore cuivrée, je suis facilement repérable durant l'été et cela me pose certains problèmes.

Style vestimentaire : Que porte un loup-garous? Autrefois je portais des vêtements plutôt propre et même chers payés, cependant, depuis ma transformation, je trouve dommage de mettre en lambeau mes jolies robes. Donc, depuis quelques années, j'ai un style beaucoup plus simples. Rien de très extravagant. Je porte une fidèle veste de jeans, des shorts aussi en jeans, des débardeurs que je prends souvent dans les friperies, à bas prix et que je me fiche un peu de détruire. Je dois dire que j'aime bien la nouvelle mode "hippie* qui commence à faire son apparition, je trouve que c'est léger et simple. Je peux aussi parfois me permettre quelques étourderies en portant de jolies robes, seulement dans les grandes occasions ou quand je suis certaine de ne pas me transformer durant la journée. Pour les chaussures, j'y vais simplement, des chaussures de courses blanches ou des bottes, encore une fois, que j'ai achetées dans les friperies à prix moindre, car les chaussures sont souvent la dernière chose à laquelle je pense lors de mes transformation et je n'ai pas toujours le temps de les enlever...

Psychologie : Je dois dire que j'ai toujours porté beaucoup d'importance aux vies humaines. Valeur qui m'a été enseignée par mes parents, tous deux médecins. C'est difficile encore aujourd'hui, pour les femmes de devenir médecin, par contre, avec le temps, les choses évoluent et j'aurai beaucoup plus d'aisance à devenir docteur que ma mère en a eu autrefois. Tout de même, au début, lorsque j'ai commencé les cours de médecine, nous étions douze femmes sur cent-vingt-trois hommes, à la faculté de médecine. Aujourd'hui, trois ans plus tard, six d'entre mes consœurs étudiantes de médecine ont quitté la faculté pour devenir mère au foyer, et trois autres se sont recyclée du côté des infirmières. Moi-même, je suis mes cours, la plupart du temps, par correspondance, mais tout de même, certains jours, je reçoi un appel de l'un de mes professeurs, me disant que le cours qu'il donnera le jour suivant vaut vraiment la peine d'être vu. Je me déplace donc, quelque fois, tout de même, a l'Université pour certains cours et aussi pour les examen. Bref, tout ce blabla pour vous dire à quel point les études de médecines sont importantes pour moi. J'apporte peut-être trop d'importance à sauver des vies. Sinon, on dit souvent que je suis trop gentille, mais cela à toujours été ainsi, cette générosité fait partie de moi. Je n'ai d'ailleurs jamais ressentit de haine envers qui que ce soit. Mis à part Hitler et ses nazis, dont mon père parlait souvent lorsque j'étais jeune, puis finalement envers les vampires dont j'ai appris l'existence après ma transformation. J'ai même beaucoup de mal à accepter cette situation de lycan. Cette nouvelle vie qui fait que j'ai dut fuir les gens que j'aimais le plus, mes parents. Même si je garde contact avec eux, les baisers sur le front de mon père qui rentre à la maison après une journée de travail me manquent terriblement. Je donne mon amour maintenant aux gens de ma race, en leur faisant des repas durant la journée, en soignant les blessures qui prennent un peu plus de temps à guérir, bref, je prend soin d'eux au maximum, comme ils l'ont fait pour moi au tout début, lorsque je ne comprenais pas ce qui m'arrivais. Mon futur métier ne me permettant pas de maladresses, je suis très précises et habile de mes mains. Comme personne ne peut être parfait, j'ai aussi quelques défauts. Je suis impatiente et je n'aime pas attendre. Aussi, je suis trop naïve et je fais souvent confiance aux mauvaises personnes. Depuis ma transformation, je suis devenue plus souvent colérique et agressive, j'essaie de contrôler cela, mais je dois dire que ces traits de caractères font maintenant partie de moi, et je dois l'assumer. De plus, je suis assez insécure et j'ai souvent besoin d'être réconfortée pour un oui ou pour un non, l'angoisse est l'un de mes pires sentiments. Aussi, depuis ma transformation je suis devenue un peu craintive lorsque je suis entourée par beaucoup de monde, j'évite les foules. Étant une personne très sensible, je suis difficilement consolable lorsque de mauvaises choses m'arrivent et dans ces moments, on dirait que je cesse d'exister.

Goûts : Je préfère de loin la musique, versus la télévision. Je ne vais jamais au cinéma, mais souvent aux concerts. Je chante même sous la douche, heureusement pour les autres, j'ai supposément une jolie voix. J'adore aussi faire la popote, la nourriture, les bonnes odeurs. Puis avec ma nouvelle famille qui bouffe comme des goinfres, je cuisine pratiquement tout le temps, en essayant toujours de nouvelles recettes. La plupart du temps mes repas sont composés en majorité de viande. Je n'aimais pas tellement la viande avant ma transformation, mais maintenant je ne m'en passerait plus! J'adore faire du patin à roulettes, ça m'amuse et ça me tiens en forme. De plus, c'est un moyen de transport amusant! Je n'aime pas vraiment les animaux, et c'est bien comme ça, parce que s'il me prenait l'envie d'avoir un chien ou un chat, j'ai peur de finir par le manger durant mes phases lycanthropes. Par contre, pour les chevaux, c'est différent. J'aime faire de l'équitation. Je préfère le soleil aux jours de pluie, comme beaucoup d'autres. J'aime aussi la propreté, je frotte parfois un peu trop, mais c'est une qualité pour un futur médecin. J'ai aussi horreur des insectes.

Manies/Phobies : Je suis toujours en train de jouer dans mes cheveux, de les brosser, de les coiffer. Surtout lorsque je me sens stressée. Du plus, je me mord la lèvre lorsque je me sens mal à l'aise. Sinon j'ai une terrible frayeur des armes à feux et des grandes foules. J'ai aussi terriblement peur que quelque chose de mal arrive aux gens que j'aime.

Autres : Je suis toujours en contact avec mes parents, bien qu'il m'ait fallu un an avant de leur écrire. Je n'ai toujours pas eu le courage d'aller les visiter à Brodcaster.

Dr. Denis et Dr. Lydia Graham: Ils se sont rencontrés à la faculté de médecine. Ils sont aimants, gentils, généreux... ils m'ont inculqués de très bonnes valeurs. Mon père était Médecin secouriste à la Deuxième Guerre Mondiale alors que ma mère restait à la maison durant cette époque difficile. Beaucoup de pères sont morts durant cette guerre, mais pas le mien. Il a reçu une médaille d'honneur pour les nombreuses vies qu'il a sauvé. Se sont tous les deux de très bons parents et je les aimes de tout mon coeur. C'est pour cette raison que j'ai quitté le nid familial après ma transformation, par peur de les blesser, ou pire.

Phyllis S. Hoover: Ma première véritable amie. Ma confidente. Elle est un peu comme le pilier qui fait que je me tiens toujours debout. Je la considère comme ma soeur. Elle m'a aider à traverser la période la plus difficile de ma vie et m'encourage toujours à poursuivre mes études. Je serai toujours là pour elle, si elle en a besoin. Je pense que c'est mon tour de lui remettre la pareille.

Alexander P. MacDraw: Lui aussi, un peu comme mon frère, m'a aidé au début, comme tout les autres membre de la meute d'ailleurs. Juste le fait de sa présence dans une même pièce que moi me fait sentir en sécurité, comme si rien ne pouvait nous atteindre. C'est pourquoi j'aime bien passer du temps avec lui. Parfois il peut être très imprévisible par contre, mais jamais je n'ai eu peur de lui, même pas une seule fois.

Conrad Baxter: Tout comme moi, il a du mal à accepter d'être devenu ce que nous sommes. Nous partageons ce sentiment et nous nous comprenons. Ce qui fait que nous sommes tous les deux d'un soutient mutuel important. Il ne parle pas beaucoup, mais je sais qu'il m'écoute et qu'il me comprend. J'essaie de l'aider à soulager sa conscience, afin qu'il apprenne à mieux gérer ses émotions et ses transformations, mais rien n'y fait. Je garde tout de même espoir. Je ressens une tendresse infinie envers Conrad.

Nathaniel Z. Evans: Ce Nate à quelque chose de particulier. Sa manie de se passer la main derrière la nuque me rend complètement dingue. En fait, il me plaît beaucoup. Pourtant, comme il est plutôt du genre assez réservé, j'ai parfois du mal à lui faire la conversation. Il me semble être une personne complexe et d'une certaine façon, blessé de l'intérieur. C'est peut-être ce qui m'attire chez lui au fond, car j'ai la mauvaise habitude de vouloir réparer les gens...

Douze ans tout ronds, l'époque de ma première transformation, pas ma transformation en loup, non, mais bien celle la plus importante pour une jeune fille, sa transformation en femme. J'avais déjà eu mes premières règles, mon corps commençait à pousser, mes hanches, mes seins, mon visage, tout était en train de changer. Cela ne m'effrayait pas comme la plupart des filles de mon âge. Mes parents m'avaient bien préparés à ces changements et j'avais très hâte déjà d'être une femme. Je me prenais presque comme une adulte, essayant de me faire passer pour plus mature que je ne l'étais. Néanmoins, je jouais toujours à la poupée, je me roulais encore dans l'herbe durant les jours ensoleillés, je faisais encore la course au parc avec mes amis, j'étais coincée entre deux époques de ma vie. Pourtant, malgré le fait que je vivais entre deux mondes, celui des enfants et celui des adultes, ce fut les plus beaux moments de ma vie.

Ma tante Gillis et mon oncle Bob étaient en visite à la maison. Ils m'avaient apporté un présent, un magnifique service à thé en porcelaine. Il était blanc, avec des motifs floraux dorés. J'étais tellement excitée de ce cadeau que je décidai d'en faire profiter nos visiteurs. Pendant que mes parents et nos invités étaient au salon et discutaient entre adulte, j'allai à la cuisine afin de faire bouillir de l'eau. Je voulais faire le thé, comme une adulte, et faire plaisir à tout le monde. Je pris un chaudron, le remplis d'eau et le mis sur le feu, pour le faire bouillir. Pendant que mon eau prenait sa température idéale pour le thé, je plaçai mon nouveau service à thé sur un grand plateau. Tout y était, les cinq tasses sur les soucoupes, j'avais mis du lait frais dans la crémière, des biscuits dans une assiette et du sucre dans le sucrier, tous l'ensemble était assortis. Pour rendre le tout encore mieux, j'avais même mis des fleurs dans un petit pot de verre sur le plateau, avec la boîte à thé de ma mère. Il y avait des dizaines de sortes de thés différents; camomille, Earl gray, citron, verveine, menthe, c'était la caverne d'Ali Baba des boîtes à thé. Je ne pouvais attendre de montrer tous cela à mes parents qui seraient sans aucun doute fières de moi. J’étais loin de me douter que le désastre m’attendait.

Lorsque l’eau fut assez bouillante, je fermai le rond du poêle, pris une serviette, comme ma mère le faisait, et saisi le chaudron. Je ne me souviens pas exactement comment cela à pu se produire, mais je dus faire un faux mouvement. Je me souviens que le chaudron était très lourd à porter, j’en avais probablement fait un peu trop, puisque de toute façon, il y avait beaucoup plus d’eau bouillante que la capacité de ma superbe théière. Bref, avant même que j’approche de la table ou j’avais posé mon service à thé, je renversai entièrement l’eau bouillante, me brulant la main au passage. J’échappai le chaudron sur le sol, en criant de frayeur. Sur le coup, je me sentis surtout honteuse, ne me rendant pas compte tout de suite de la douleur à retardement que m’infligerait ma brûlure. Mes parents accoururent à la cuisine en entendant mon cri. Il y avait de l’eau chaude partout sur le sol, j’étais montée sur une chaise pour ne pas me bruler les pieds. Je vis ma mère poser une main sur son cœur. Sur le moment, je pensai qu’elle était désespérée par ma maladresse, ce ne fut que plus tard que je réalisai que son geste était en fait du soulagement de voir que j’allais bien.

Des larmes me montèrent aux yeux en les voyants entrer dans la pièce en panique. Mon père se mit à rire, je pensai qu’il riait de moi, mais je pense que lui aussi était soulagé. Il avait sans doute pensé que j’avais mis le feu à la cuisine, ou quelque chose dans le genre. Cela ne prit que quelques secondes avant que je ne réalise que ma main me faisait atrocement mal. Je me mis à paniquer. Faisant aller ma main dans tous les sens en criant : « Ca brûle! Ca brûle! » Ma mère contourna la flaque d’eau et m’emmena au salon. Elle expliqua à ma tante et à mon oncle que j’avais eu la bonne idée de faire du thé, mais qu’un accident était arrivé. Je dois dire que lorsque ma tante rajouta : « Ce sont des choses qui arrivent, même aux adultes!» en me faisant un beau sourire, cela me rassura, un peu. Ma main par contre, protestait contre cet accident stupide, elle me le faisait payer chèrement. Mon père nettoyait le dégât dans la cuisine et ma tante proposa d’aller l’aider, pendant que ma mère alla chercher de l’onguent et un bandage pour ma main. Je restai avec mon oncle un court instant, qui lui se fit moins rassurant. « Ouah, c’est une grosse brûlure! De l’eau bouillante, cela ne pardonne pas! C’est très douloureux. » Et moi je pleurais comme un bébé.

Ma mère revint avec sa trousse et soigna ma main avec de l’onguent, elle l’emballa dans un pansement de tissus, pour protéger ma peau. La douleur par contre, ne voulait pas s’en aller. Je ne pouvais plus arrêter de pleurer. Ma mère me serra dans ses bras, elle était de très bonne humeur, comme si ce qui venait de m’arriver était banal. Encore une fois, elle me rappela que c’était des choses qui arrivaient parfois, mais que j’allais avoir oublié tout cela le jour de mes noces. C’était une expression pour dire qu’en fait, ce n’était pas très grave. Pourtant je n’oubliai jamais cette journée. Tout cela à cause de quelque chose que m’a mère me chuchota à l’oreille. "Respire calmement, et ne pense plus qu'à ta respiration, oublie tout le reste, et la douleur va diminuer lentement". Et c’est ce que je fis. C’est vrai que cela me calma et qu’au final, j’eus moins mal. Je sais maintenant que les brulures sont des blessures très difficile à gérer.

Quelques minutes plus tard, j’entendis des claquements de vaisselle et ma tante entra dans la pièce avec mon plateau. Elle avait refait de l’eau et apportait le thé au salon. Mon père la suivi, souriant, de bonne humeur. Tout le monde était heureux, sauf moi, bien sur, qui était honteuse et qui souffrait le martyr. L’ambiance vivante fut tout de même contagieuse, je retrouvai mon sourire, malgré la douleur, me rendant compte que les adultes semblaient vouloir dédramatiser l’accident afin de me mettre à l’aise. J’étais aussi très heureuse de voir que mon plan de prendre le thé en famille avait été accueilli avec autant d’enthousiasme. Aujourd’hui, je suis terriblement consciente d’avoir grandit dans un milieu empli d’amour et j’en serai éternellement reconnaissante envers mes parents.

La transformation : Je n'oublierai jamais ce jour de grande importance; ce jour qui a changé ma vie. J'étais dans la forêt, tout près de chez moi, afin de trouver des champignons, pas pour les manger, non, mais pour m'amuser à les analyser sous mon nouveau microscope. Je voulais en apprendre plus, avoir de meilleures connaissances biologiques, je voulais montrer aux hommes que je pouvais être un excellent docteur, meilleure encore qu'eux. J'étais donc seule dans les bois, avec mon sac d'échantillons, sifflotant. Je dois dire que je ne me sentais pas craintive, j'étais même dans mon élément, me croyant seule et à l'abri, beaucoup plus qu'en ville, mais je me trompais. Il faisait soleil et chaud, c'était une superbe journée. L'ambiance douce de la forêt était teintée d'une lumière vert pâle, à cause des rayons du soleil qui traversait le feuillage des arbres. Mon œil s'attarda longuement derrière un tronc d'où j'avais cru voir un mouvement étrange.

Ce mouvement avait été tellement rapide, que je pensai sur le coup qu'il s'agissait d'un petit animal, ou d'une simple feuille d'arbre. Cependant, il ne fallu pas plus de deux secondes afin que je sente une présence derrière moi. Me retournant rapidement, je pus voir un homme, d'une splendeur indescriptible, qui me regardait avec des yeux communicants du sadisme. Il était grand, très grand même, et costaud. Je fis un pas en arrière, sursautant. Comment pouvait-il être arrivé là sans que je ne m'en rende compte? C'est là qu'il fit aussi un pas vers moi, entrant dans un jet de lumière. Sa peau scintillait de mille feux. Je n’étais pas encore en médecine à cette époque, mais j'étais tout de même assez intelligente pour voir tout de suite que quelque chose n'allait pas.

Un grognement, espèce de ronronnement de plaisir, sortit de la gorge de l'homme devant moi. Prise de panique, je tournai les talons pour décamper, mais à peine eus-je fais trois pas que l'individu se retrouvait déjà devant moi. Je ne pu retenir un cri, et je fis demi tour une nouvelle fois afin de fuir. J'eu de la chance que le vampire veuille s'amuser avec moi, parce que, j'en suis bien consciente, s'il ne m'avait pas laissé courir pour son propre plaisir, s'il avait sur le champs décider de boire mon sang, je ne serais plus de ce monde aujourd'hui. Il me fit tourner dans tous les sens, courant et paniquant, pleurant et suppliant à cet étrange homme de me laisser partir.

Puis je me retrouvai coincée contre un grand rocher, au beau milieu de la forêt. J'étais prise au piège, le vampire me bloquant toute échappatoire, sauf une. Je remarquai une crevasse dans la pierre, juste assez grande pour que je puisse m'y glisser, mais pas mon assaillant, je pris donc cette opportunité, sans craindre ce que je trouverais au fond du trou, me glissant entre la faille de la pierre, je déchirai ma robe, mais cela n'avait pas d'importance. Je me rendis compte que la petite crevasse menait à une plus grande alcôve, comme une grotte ou vivent des chauves souris, d'ailleurs, il y en avait, mais je n'en avais pas peur, car je tremblais juste en songeant à ce qui m'attendait à l'extérieure.

Je pu voir le bras de mon ennemi passer par le trou de la grotte, heureusement pour moi, la faille était beaucoup trop petite pour qu'il puisse pénétrer, sinon, j'en serais bien évidemment décédée. C'est là que mon assaillant se mit à rire, d'un rire sinistre, très effrayant. Je pleurais, toutes les larmes de mon corps, prise par une panique évidente. Puis les paroles que le vampire me lança restèrent gravées dans ma mémoire. "Ne t'en fais pas ma belle, je ne dors jamais, je resterai là à t'attendre, on verra qui de nous deux est le plus patient." Et effectivement, il fut patient. Je restai là, à grelotter de froid, pleurant, désespérant, jusqu'au soir, puis jusqu'au matin, suppliant mon adversaire de me laisser tranquille, puis l'écoutant me répondre par des rires sadiques. La faim m'appela rapidement, le froid me rendait malade, je tremblais, mais pas seulement à cause de la température, j'étais morte de peur.

Le lendemain, donc, alors que le soleil se remettait à redescendre, j'avais passé plus de vingt-quatre heures dans cette grotte. J'avais faim, j'avais soif, j'étais exténuée, mais aussi en colère. Je n'avais jamais ressentit autant de colère, je trouvais la situation injuste et dénuée de sens. Qui était cet homme qui scintillait, qui courrait à la vitesse du vent et qui n'avait pas besoin de dormir? Je n’étais pas médecin, mais j'en connaissais déjà beaucoup sur le sujet, et je n'avais jamais entendu parler d'une quelconque maladie apportant ces symptômes. Je tentai de frapper le bras de mon ennemi qui se glissait une fois de temps en temps par la faille, avec une pierre, mais le choc ne fut douloureux que pour mes pauvres doigts qui avaient résonné sur le coup. Lui n'avait fait que rire, encore une fois.

En laissant tomber la pierre sur le sol, mes mains se mirent à trembler, suivi du reste de mon corps. Je tremblai si fort que je ne pu rester debout, je m'effondrai sur le sol, prise de soubresauts. Je cru sur le coup à une crise de panique et donc, je pratiquai ma respiration, afin de me calmer. Cela ne dura pas longtemps, car voulant vérifier ou en était mes tremblements, je regardai mes mains. Elles se recouvraient d'un duvet rat et blanc, mes ongles s'allongeaient, mes doigts se déformaient. Les craquements d'os de ceux-ci me traumatisèrent d'avantage que la douleur, mais rapidement, la souffrance fut terrible. Je me rendis compte que mon ossature entière s'était mise à craquer et à se déformer. Avec mon esprit logique, je tentai encore une fois de trouver une maladie qui pouvait générer ce genre de symptômes, mais je n'étais pas stupide, ce qui m'arrivait découlait de l'impossible.

Je me mis à hurler de douleur, car la souffrance était si forte que j'en oubliai même ma peur. J'en oubliai même l'homme qui m'attendait dehors. Je ne comprenais plus rien, je ne savais pas ce qui m'arrivait. C'était beaucoup trop de moments de panique en vingt quatre heures. Je m'étalai de tout mon long sur le sol, grattant la terre avec mes ongles, qui étaient maintenant des griffes. Le pelage blanc avait recouvert le reste de mon corps et ma robe était réduite en lambeaux. J'étais là, couchée sur le sol et souffrant le martyr, souhaitant la mort. Puis je me rappelai ce que ma mère m'avait dit un jour alors que je m'étais brûlée avec de l'eau bouillante. "Respire calmement, et ne pense plus qu'à ta respiration, oublie tout le reste, et la douleur va diminuer lentement" Dans un dernier instinct de survit, je me mis donc à respirer profondément, me concentrant uniquement sur mon souffle, tentant d'oublier tout le reste. Évidemment, la douleur ne s'en alla pas, mais la respiration calma mes nerfs, et ma transformation devint plus rapide. Ne luttant plus contre ma situation, les choses se développèrent avec plus de facilité. Je fus un énorme loup blanc, en peu de temps.

J'étais beaucoup trop énorme pour sortir de ma cachette, à l'instar du vampire, je ne pouvais que sortir une patte, voir une épaule de la faille, mais ce fut bien assez, parce que lorsque celui-ci remis son bras dans la fente pour s'amuser, je lui envoyai un coup de griffe. Étrangement, je déchirai sa peau comme dans du beurre. Le vampire hurla, puis jeta un coup d'œil par la fente, ce qui fut une erreur, car je lui tailladai aussi le visage brutalement, m'étant rendue compte que je pouvais maintenant le blesser. Je crois que je lui ai fait peur au final, parce qu'il partit et je ne le revis jamais.

Je dus attendre quelques heures durant lesquelles je me croyais perdue, enfermée dans cette grotte qui m'avait sauvé la vie. Je pensais que cette transformation était irréversible et que je resterais coincée dans ce trou jusqu'à la mort, mais je redevins humaine et je pus me glisser de nouveau hors de la grotte. Complètement nue, en pleine forêt, je me glissai dans une cours adjacente aux bois afin d'emprunter des vêtements sur une corde à linge. Vêtements que je rapportai le lendemain matin étant incapable de tout vol. Je n'arrivai à la maison que vers vingt trois heures. Mes parents étaient inquiets et sur le point d'appeler la police lorsque je rentrai. Je leur donnai donc l'excuse la plus proche de la réalité que je pu inventer. Je m'étais perdue dans les bois, comme une idiote.

Deux semaines plus tard, le phénomène se reproduisit, je me retrouvai recouverte de pelage blanc, courant dans la forêt. La transformation avait été plus facile, bien que toujours douloureuse. Au moins, je savais à quoi m'attendre et la panique fut moins grande, mais lorsque je me rendis compte que cet état allait probablement revenir à nouveau, je fis mes bagages, et quittai Broadcaster, sans rien dire. Je ne savais pas, à l'époque, ce qui m'arrivait et la crainte de faire du mal aux gens que j'aimais était trop grande. Je ne me donnai pas d'autre choix. Je fis la bonne chose au final, puisque je rencontrai des gens comme moi, qui m'aidèrent à passer au travers.

J'étais assise à la table de ma cuisine, remplissant un tas de documents administratif sous le regard approbateur de Phyllis qui préparait du café. Elle était terriblement enthousiaste à l'idée de mon inscription à la faculté de médecine. C'était d'ailleurs elle qui m'avait apporté toute cette paperasse à remplir. Cette manière de me couver comme ma mère l'aurait fait me rassurait d'une certaine façon. Sans elle, je n'aurais jamais fait cette demande. Bref, elle était avec moi et elle bavassait, sa bonne humeur me détendait. J'avais tellement de chance d'être son amie. Depuis mon arrivée à Babylon, elle avait été d'un soutient important pour moi, elle et les autres, bien sur, mais surtout elle. Pour faire ma demande, j'avais dus écrire à mes parents afin qu'ils m'envoient mes diplômes et mes papiers scolaires. Cette reprise de contact m'avait aussi fait beaucoup de bien. Ils étaient rassurés et bien sur, je l'étais aussi. Heureux que je décide de poursuivre mes études, ils m'avaient aussi beaucoup aidé. Ces documents administratifs étaient terriblement longs à remplir. J'avais l'impression de leur envoyer mon autobiographie, mais je devais passer par là.

Un cri de terreur vint me sortir de ma concentration. Phyllis qui était d'une nature calme était déjà debout sur une de mes chaises de cuisines lorsque je relevai la tête pour voir ce qui se passait. Elle se mordait la lèvre, les yeux ronds et effrayés en pointant un coin sur le plancher de ma cuisine. Je regardai le même endroit, et pus voir une énorme araignée. Pas n'importe quelle espèce d'araignée, non, c'était une espèce avec un corps rond et petit, possédant de longues pattes, elle était horrible. Partageant l'horreur des insectes de Phyllis, il ne me fallu pas beaucoup de temps avant de me retrouver, moi aussi, debout sur ma chaise, me frottant les bras et les jambes comme une damnée. J'avais cette impression psychosomatique d'avoir des milliers de fourmis qui me grimpaient dessus. Je regardai mon amie, toujours figée dans la même position qui cria: "Tues là!! Fais quelque chose!!" J'avais horreur des insectes, certes, mais probablement moins que Phyllis. Je décidai donc de lui montrer mon courage.

Je posai un pied par terre délicatement, puis l'autre, m'approchant lentement de mon comptoir de cuisine, là ou je cachais mes produits nettoyants. J'attrapai le clorox, avec un rictus de dégout sur le visage. J'étirai le bras vers la bête sauvage et sans plus attendre, j'aspergeai l'animal avec le produit nocif. La bestiole se tortilla dans tous les sens, mais l'effet escompté ne dura pas très longtemps. Sous les cris de terreur de Phyllis, l'horrible chose se mit à courir vers moi! Probablement pour se sauver du poison, mais mon cœur s'arrêta net. J'imaginais déjà l'araignée grimper le long de ma jambe pour se venger, mais je n'avais pas l'intention de la laisser prendre le dessus. Je l'écrasai de toutes mes forces avec la bouteille de javel, à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'elle soit à moitié en bouillie sur le sol, et l'autre moitié collée sur la bouteille. J'en fus dégoutée. Phyllis fini par redescendre de sa chaise, sous mes encouragements. Elle se colla sur moi, avec un visage encore plus dégoutée que le mien. Après un soupir de soulagement, je finis par dire:

"Et dire que si cela avait été un vampire on aurait prit un plaisir fou."

Et nous éclatâmes de rire.