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 I get high with a little help from my friends [Conrad]

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Livia S. Hagebak
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Livia S. Hagebak


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Nourriture : Manger du daim, c'est manger sain.
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● Âge Du Perso: 79 ans. En paraît 21, l'âge de son décès.
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MessageSujet: I get high with a little help from my friends [Conrad]   I get high with a little help from my friends [Conrad] EmptyLun 20 Oct - 21:36

    On ne pouvait clairement pas dire que l’ambiance était à son paroxysme. Bien loin de là en vérité. Livia se mourrait de terminer son travail. Mais elle en avait encore pour une bonne paire d’heure. Si au moins, il y avait un tantinet de clients pour faire de l’agitation mais non. Elle se battait en duel avec le cuisinier pour savoir qui sortirait les poubelles histoire d’avoir quelque chose à faire et ne pas traîner comme une âme en peine. Pendant le coup de feu de midi où les voyageurs, randonneurs, voire certains habitants venaient faire une pause, elle ne savait plus où donner de la tête et réclamait une accalmie qui lorsqu’elle est arrivée l’ennuyait à mourir, sans mauvais jeu de mot. Ce n’est pas qu’elle puisse être fatiguée ou surmenée. Juste qu’elle devait déployer un double d’effort. Tant d’odeurs humaines dans une même pièce. De possibilité de sang qui se révélaient au détour d’un couteau mal ajusté. De contenance pour s’empêcher de servir à la vitesse de la lumière comme ses facultés lui ouvraient la possibilité. Elle était encore bien jeune au regard des membres de son clan. Avec le temps lui avait-on assuré, elle pourrait mieux s’adapter à la vie en société humaine. Elle avait déjà fait pas mal en cette direction en refusant toujours de toucher aux humains. Et s’il n’y avait eu cet incident, elle n’en connaîtrait pas même le goût.

    Le ciel, gris, morne, insipide, déversait une pluie fine et continue au dehors. Le genre qui vous agace prodigieusement. Celle que vous sentez à peine et qui par conséquent ne vous bloque pas pour sortir sans utiliser de parapluie. Et qui pourtant vous mouille jusqu’à la moelle des os arrivé une fois à destination. Celle qui vous frisotte les cheveux avec de fines particules d’eau posées dessus. Celle qui se pose sur votre visage, lui donnant une impression désagréable de suintement. Poussant un profond soupir, elle avait son esprit si rentré à l’intérieur d’elle-même qu’elle sursauta brusquement en entendant des bruits de pas derrière la porte et bien avant que cette dernière ne s’ouvre dans un tintement joyeux de clochettes venues d’on ne sait où et que le nouvel arrivant ne se soustrait à la nuée aquatique du dehors, elle était déjà debout, un sourire collée sur les lèvres.

    « Bonjour. »

    Elle n’avait même pas eu besoin de se retourner pour découvrir l’identité de la personne qu’elle allait découvrir en posant ses yeux dessus. Chacun d’entre eux avait son odeur particulière. Comme les vins un jour un vampire lui avait-il dit. Sauf que Livia n’avait été adepte du vin. Elle l’avait pris pour argent comptant sans aller chercher plus loin. Et cette odeur qui émanait de l’allemand exilé était caractéristique. Fort et avec un certain caractère. Les odeurs sont indescriptibles. Elles se vivent. Elles se sentent. Et outre, celle de Conrad avait de plus un parfum de scandale si l’on pouvait dire.

    « Ton pied va mieux ? » fut son accueil enjoué tandis qu’elle se dirigeait derrière le comptoir pour remettre en marche la cafetière.

    Depuis qu’ils se connaissaient, une amitié particulière liait le mortel et l’immortelle. C’était différent des liens qu’elle avait avec Mayra. Une sorte de fraternité venue tout droit d’Europe. Elle ne pouvait nier qu’il lui faisait clairement penser à Ludvig et Anders réunis en un seul et même corps, des décennies après la mort de ces derniers. C’est peut être cette résurgissance de souvenirs qui amenèrent Livia à se rapprocher de lui et qui les lança dans ce tourbillon démesuré de défis à relever. Le dernier en date ? Aller faire sonner les cloches de Ste Sophia à 4h sans se faire attraper. En principe simple à réaliser mais en pratique difficile puisque le seul moyen d’accès la nuit était l’extérieur du clocher. Et allez vous enfuir en redescendant après votre méfait sans vous faire attraper alors même que vous vous trouviez dans une petite ville où tout le monde connaissait tout le monde. Conrad l’avait relevé haut la main mais s’était mal réceptionné en descendant. Au moins, avait-il gagné et même si personne ne se faisait d’illusion sur les responsables du réveil nocturne de Babylon, c’était fait. A Livia désormais de relever le défi. Le truc pour elle était de le faire sans utiliser ses pouvoirs. De une, elle n’oubliait pas qu’elle était en présence d’un être humain. Et de deux, c’était plus équitable comme ça. Avec lui, elle retrouvait son âme d’enfance et une insouciance qui l’avait quitté au premier cri de la fin.
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MessageSujet: Re: I get high with a little help from my friends [Conrad]   I get high with a little help from my friends [Conrad] EmptyMar 21 Oct - 19:43

      « … moi, je me fous de la société, chantonnait-il le plus innocemment du monde, et de sa prétendue moralité … »

    Au-delà du seul fait que Conrad ne chantait pas spécialement juste, le plus choquant demeurait qu’il virevolte de tout côté sans beaucoup de considération pour la norme qui veut que les individus de son âge marche tranquillement et communément, et avec encore moins d’attention pour la pluie qui pénétrait pourtant ses vêtements sans difficulté. Un sourire quelque peu idiot sur les lèvres, il dansait, tournait, sans se préoccuper des regards de passant hâtés par l’averse, ou le scrutant depuis les vitrines de la rue les yeux ronds et incompréhensifs. Un air de bonne humeur se jouait dans chacun de ses gestes, dans chacun des mots qui échappait à la barrière de ses lèvres sans l’ombre d’une difficulté. Il ne se privait d’aucun aigu, d’aucune transformation de l’air ou tant d’autres choses encore. C’était de futiles petits détails qu’il voulait ignorer pour arranger cette chanson à sa manière. Rien ne valait une petit interprétation très personnelle.

      « … j’aimerais simplement faire l’amour avec toi ! lâcha-t-il énergiquement en se stoppant net. »

    Son sourire s’étendit un peu plus dans cette particularité qui semblait dire « Je suis un imbécile heureux ». Il demeurait désormais là, statique sous la pluie qui rendait sa visibilité plus délicate à force de quelques mèches se collant à son front en retombant sur ses yeux. Peu semblait lui importer que la terre s’ouvre sur ses pieds s’il pouvait encore profiter de ce moment particulier, particulièrement jouissif, et que seul lui pouvait savourer avec une véritable justesse. Il n’existait aucune règle qui le lui interdise, et pourtant il gardait à l’esprit de pouvoir heurter la conformité du banal des individus qu’il croisait, ne serait-ce que d’un regard.

    Quand l’air à la fois chaotique et mélodieux de la chanson lui revint à l’esprit, il repartit de plus bel. Il n’avait aucune destination définie, mais c’était tellement secondaire. Il n’avait rien à faire des heures à venir, ou plutôt si, mais puisqu’il ne se voulait guère pressé par le temps d’une manière ou d’une autre, il avait décidé de remettre à quand « Dieu le voudrait » le moment de faire ce qu’on attendait de lui. Service rendu à un rien universel avant d’en rendre à quelconque autre à une communauté ingrate, égoïste et capitaliste ! C’était sa philosophie de la journée. De l’heure. De la minute. Voire même de la seconde. Versatile comme la météo du jour, Conrad gardait seulement pour lui son sourire, sa danse improvisée ainsi que son interprétation si personnelle qu’elle faisait bien de l’être.

    En bifurquant dans la rue adjacente – non sans avoir préalablement pris le soin de descendre du trottoir et d’y remonter successivement quelques fois, Conrad reconnut le restaurant dans lequel Livia travaillait. C’était d’ailleurs le temps élément qu’il retenait de cet endroit ; un lieu un peu trop « tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles » à son goût. Mais ce n’en était pas moins le repère de sa camarade de jeux en titre. S’il y avait une personne avec qui Conrad était en mesure de régresser d’au moins vingt ans en moins de vingt secondes, c’était Livia. Quelqu’un de particulier et de simple à la fois. Gentiment banale, mais exceptionnellement différente au regard de l’allemand. De plus, il ne connaissait personne qui soit en mesure de relever le défi qu’il avait préparé. Car, quoi qu’il advienne, personne ne pouvait prétendre avoir réellement grandi. Surtout pas lui. Certes. Il avait une revanche à prendre, et seule Livia était en mesure de seulement y prétendre. Quant à réussir, c’était à voir.

    Il traversa la chaussée au mépris des véhicules qui freinèrent plus ou moins. Cela ne l’arrêta guère. Il poursuivit son chemin jusqu’à enfin se mettre à l’abri. Il entendit quasi immédiatement un « bonjour » auquel il ne répondit pas. Il passa ses mains sur son front jusqu’à rejeter vaguement ses cheveux collants et trempés. Il se sécha grossièrement avant de s’approcher du comptoir. Il arqua un sourcil en lançant à Livia un simple regard plein de défi. Il finit par sourire avec malice. Il n’y avait pas à dire ; Conrad n’était bon que pour garder d’importants secrets. Les mauvais coups bas et vicieux, cela avait toujours été l’affaire de sa sœur. Mais puisque démesure il faut, démesure il y aurait ! Il avança donc, l’air de rien.

      « Faites la maligne jeune fille ! joua-t-il d’un air grave. Si vous saviez ce que le foutre destin vous réserve ! Ah, mon enfant ! Quel dieu avez-vous offensé pour mériter pareil châtiment ? ajouta-t-il dans un sourire malicieux. Sans doute tous. »

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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: I get high with a little help from my friends [Conrad]   I get high with a little help from my friends [Conrad] EmptyMer 22 Oct - 22:43

    C’était une sorte de première pour elle. Bien évidemment, depuis qu’elle avait été transformée, elle avait toujours vécu avec des êtres humains et leur compagnie n’avait pas toujours été désagréable. Mais à l’époque, son petit trio n’acceptait d’autres que ses propres membres. Elle avait toujours vécu dans cette sorte de bulle de bonheur qui excluait toutes les autres personnes n’en faisant pas partie. Elle les côtoyait mais ne les voyait pas. Et lorsqu’elle se retrouva seule, les humains passèrent d’ombres insignifiantes à de véritables dangers à chaque coin de rue, à chaque odeur saisie. Elle ne s’était jamais repue que de sang animal mais elle étant encore jeune et soumise à des passions auquel son corps succombait sans arrière pensée pour son âme qui aurait pu s’y refuser. Mais depuis qu’elle avait trouvé refuge auprès du clan des Ragnarök, la jeune suédoise avait enfin trouvé un nouvel élan pour ses relations avec les êtres humains. Ils n’étaient plus de vulgaires meubles auquel on finissait par ne plus prêter attention. Ils n’étaient plus ces sacs de sang frais sur pattes dont la tentation était si présente. Ils étaient des êtres vivants comme elle – ou presque – et qui méritait toute considération. Elle vint même à se lier avec eux. A rire avec eux. A se retrouver humaine avec eux à nouveau. Et Dieu que c’était bon de ressentir ça. Elle était heureuse en un sens. En un sens seulement toutefois.

    Passant derrière le comptoir, histoire d’accueillir dignement le seul et unique client de l’après-midi, bien que ce soit un ami, la demoiselle jeta un coup d’œil furtif au cuisinier absent. Il devait être sorti par la porte de sortie jeter les poubelles et être en train de fumer une cigarette. Peut être pas du tabac. Livia l’aurait bien suivi mais l’arrivée de Conrad dans les lieux promettait des moments tout aussi joyeux. Alors qu’elle restait plus en retrait et était moins exubérante, elle s’était tout de suite entendue avec lui sans le fréquenter assidûment comme c’était le cas de facto avec Mayra. Il y avait comme une volonté en commun, en dehors de leur origine géographique proche, qui les poussait à retrouver cet âme d’enfant qu’ils avaient perdu bien trop tôt et qui les incitait à se lancer des défis plus fous et stupides les uns que les autres. Encore une fois, en le voyant, un sourire sincère se dessinait sur ses lèvres et déjà elle imaginé les scénarios les plus farfelus qu’il allait lui imposer pour la mettre au défi. Il savait parfaitement qu’elle les relèverait tous, sans même attendre qu’il ne les lui expose. Parce que c’était bon de se sentir vivante alors que le corps était littéralement mort.

    Une fois que le café fut réchauffé, elle lui en versa une tasse sans qu’il ait eut besoin de demander – on faisait comme ça ici, même pour les voyageurs de passage : un café brûlant était tout ce dont à quoi on aspirait en arrivant en ville, plus encore quand on y vivait. Elle la remit ensuite en place et sortit une tarte aux myrtilles, spécialité de la maison, pour commencer à en découper les parts. Ne faisant pas attention à ce qu’elle faisait, observant d’un œil empli de malice Conrad et les malédictions qu’il appelait contre elle sur le ton de la plaisanterie bon enfant qu’elle lui connaissait, elle se coupa le doigt avec le couteau. Elle laissa échapper un petit cri de douleur et instantanément déposa ses lèvres sur son doigt. Plus pour empêcher Conrad de voir son sang nécrosé et par conséquent de la couleur de l’enfer que de s’empêcher de saigner. Elle le passa sous l’eau et en moins de deux secondes, toute trace avait disparu. Etonnante faculté de cicatrisation. Elle récupéra l’instrument tranchant et traître pour le passer également sous l’eau, histoire de, tout en répliquant, mutine :

    « Le dieu de la myrtille apparemment. Il n’apprécie pas qu’on mette ses enfants au four pour les caraméliser. »

    Elle termina de découper la tarte avant d’en déposer une part dans une assiette pour la faire glisser devant le jeune homme, cuillère avec. Cadeau de la maison. Comme à chaque fois. Pour chaque client. Babylon, immuable ? Elle se pencha ensuite sur le comptoir, posant le menton sur sa main et plongeant son regard azur et troublant dans celui de son camarade de jeu.

    « Mais peut être est-ce le destin qui m’a offensé ? Il doit en mesurer toutes les conséquences. »

    Ponctuant son assertion d’un éclat de rire, elle se redressa.

    « Quel mauvais coups as-tu encore préparé ? »
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MessageSujet: Re: I get high with a little help from my friends [Conrad]   I get high with a little help from my friends [Conrad] EmptyLun 27 Oct - 13:05

    Les dieux étaient de petits plaisantins qu’il fallait bien vite éliminer du vaste terrain de jeu de l’Humanité. Dès lors que tout à chacun s’en voyait défait, la partie pouvait alors enfin commencer, et ce dans les règles de l’art. Conrad lui-même ne voyait aucune existence susceptible d’être vécue si elle n’était pas guidée à un moment ou à un autre par une foi sans merci allant à l’encontre de Dieu. Rien qu’une fois, rien qu’un instant, il suffisait de douter de son existence. De choisir d’être leur antéchrist, et d’assumer ce rôle sans honte. Comme il était aisé de ne point y croire, mais il était courageux et sensé d’aller jusqu’à nier son existence. Conrad n’offensait nul être en niant la réalité du dieu des chrétiens, des juifs, ou des musulmans. Ils n’étaient absolument pas différents, seulement tous fous dans leur conviction abstraite et démesuré pour un être qui ne les sauverait de rien puisque ce pauvre diable avait complètement omis d’exister. C’était ainsi que Conrad voyait la religion. Il était pire qu’un athée, et plus fanatique qu’un croyant ; non pas parce qu’il appartenait à un mouvement lui dictant sa foi et envers qui, mais parce que, au contraire, il s’évertuait corps et âme à ne croire en rien. Et l’expérience tendait à prouver que celui qui ne faisait guère confiance ne pouvait être trompé. Il défiait nul être de pouvoir le trahir. Les dieux. (Il se contenta de sourire des plus vaguement à Livia). Il n’était point à douter que s’ils existaient réellement, l’on savait que les crimes dont on les affligeait était très certainement la raison de leur mystérieuse partie de cache-cache éternelle.

    Le propos n’était pas aux croyances diverses et variées des uns et des autres, mais Conrad avait cette sale manie de rire de tout, et surtout de tout ce qu’il n’aurait guère fallu. Il s’approcha de sa tasse de café et de sa part de myrtille sans envie, il en repoussa le bord de l’assiette pour accorder toute son attention à Livia, à laquelle il ne dissimulait absolument pas son sourire qui en disait long sur ce qu’il pouvait avoir à l’esprit. A choisir de jouer avec lui, il fallait souvent établir quelques règles. Si ceci avait été omis, alors il fallait assumer les conséquences de son acte jusqu’aux contrées pires que l’Enfer.

      « Non, la véritable question est de quel trouble psychologique es-tu susceptible d'être atteinte ? rétorqua-t-il dans un sourire. »

    Il se plut à faire durer un peu le plaisir. Il y avait très exactement deux phases dans le petit jeu qu’il entretenait. Deux phases durant lesquels le pouvoir de ces défis était sans limite. La première était de conserver encore les plans qu’ils créaient chacun leur tour. Laisser l’autre dans le doute, les questions sans réponses. La seconde n’était rien de moins que le moment d’accomplir les défis. Tout venait à point à qui savait attendre, paraissait-il, et Conrad n’était absolument pas quelqu’un de pressé. Bien au contraire, il était même d’une telle patience qu’il aurait quasiment pu attendre de livrer son défi à Livia en titre posthume. Quoi que ce serait encore trop peu si elle devait honorer sa disparition. Il élargit à peine son sourire pour reprendre :

      « En tous les cas, c’est la question que se poseront nécessairement les médecins quand tu auras accompli le défi que je viens justement t’imposer. A moi la revanche. »

    Car elle ne l’avait pas loupé la dernière fois. Certes, il appartenait beaucoup de responsabilités à Conrad, mais sans être rancunier, il était particulièrement vindicatif. Pour de petits détails comme celui-ci, comme dans de plus grands projets parfois. Il était loin d’avoir un esprit de compétition, mais rien ne pouvait lui être fait sans qu’il n’y eusse répondu au centuple. C’était comme un principe vieux de deux millénaire, que l’on applique par principe, même si l’on ignore comment il est né. Il le faisait seulement encore différemment. Car si cela marchait pour tout ce qu’on avait pu lui faire de mal, cela marchait également pour tout ce que l’on avait pu lui faire de bien. Qu’importe la nature des effets qu’il recevait, sa dette était toujours plus importante. Quelque part, il pensait pouvoir maintenir un équilibre de cette manière, et dans une autre mesure, c’était encore le meilleur moyen d’agir différent à toutes les titres honorifiques que l’on avait remis depuis des siècles à la Vengeance. Il s’empressa de détailler Livia de la tête au pied, pour lui accorder ensuite un sourire satisfait.

      « Et tu feras l’affaire, crois-moi. »
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MessageSujet: Re: I get high with a little help from my friends [Conrad]   I get high with a little help from my friends [Conrad] EmptyMar 28 Oct - 17:46

    Livia ne comprenait pas cette consigne de la patronne. Toujours offrir une part de tarte à tous les clients, quel que soit leur consommation – y compris déjà une part de tarte, ce qui n’arrivait jamais du coup. A croire que les êtres humains étaient de vulgaires estomacs sur pattes qui avaient besoin d’être comblés de temps à autre de nourriture aussi diverse que variée. Ceux de son espèce se contentait d’une seule, avec des saveurs différentes certes, mais ils pouvaient très bien passer des journées entières, voire dans certains cas extrêmes des semaines, sans se repaître. Il fallait juste éviter de les rencontrer en fin de parcours si on avait un sang bien rouge et bien odorant battant dans ses veines pleines de vie. En observant Conrad repousser délicatement la part de tarte, la demoiselle s’interrogea. Depuis quand elle-même n’avait pas vraiment manger ? Réellement manger ? Et non pas bu. La nourriture terrestre lui semblait aujourd’hui si vaine et sans saveur alors qu’auparavant quand la vie teintait ses joues lors des froides mâtinées hivernales d’une rougeur délicieuse. Les fruits étaient son péché mignon et une coupelle de fraise, de mûres ou de raisins ne durait jamais bien longtemps lorsqu’elle était dans les parages. Aujourd’hui, elle leur lançait un regard indifférent.

    « De schizophrénie bien sûr. » répliqua-t-elle en haussant les épaules, comme si elle énonçait une vérité des plus évidentes même pour le commun des mortels. « Qui pourrait soupçonner que derrière ce physique de petite fille sage et d’employée responsable se cachait celle qui te poussait aux vices les plus farfelues ? Bien évidemment, si on me venait me voir à ce sujet, je nierai en bloc et assurerai que c’est ta mauvaise influence qui m’a entraîné sur cette pente des plus glissantes. »

    Elle n’était pas tellement éloignée de la vérité que ça après tout. Qui pourrait en effet se douter que derrière son image de poupée de porcelaine se cachait un monstre assoiffé de sang et qui était capable de tuer un enfant si la faim était trop forte et de se repaître de sa vie, jusqu’à ses derniers battements, ses dernières agonies. De temps à autres, elle se laissait enfermée dans ce rôle qu’elle voulait bien jouer. Elle se surprenait à oublier ce qu’elle était vraiment. Sans doute parce qu’elle niait ce qu’elle était devenue véritablement à son plus grand malheur. Ce monstre qui avait massacré sa famille, de temps à autre, elle rêvait qu’il ait étendu sa soif complète jusqu’à elle et qu’il n’ait pas laissé une once de vie dans son cœur meurtri. Mais changer le passer était affaire impossible, non ?

    « Tu m’intrigues là… » murmura-t-elle Livia après que Conrad l’ait examiné de pied en cap.

    Intriguer était le mot adéquat. De manière générale, ils ne se révélaient jamais leur prochain coup réciproquement, gardant précieusement ce secret. Ils n’avaient pas peur que l’autre renonce avant d’être au pied du mur. C’était juste plus amusant de cette manière. Assister à la stupeur puis l’amusement qui se dessinait sur les traits du visage de la victime de leur fourberie. Et cela faisait également parti du processus. On faisait des plans. On imaginait les pires scénarios possibles. Mais au final, on n’était jamais déçu. C’est ce qui en faisait tout le charme. D’autant que ni l’un, ni l’autre n’avait refusé quoi que ce soit. Comme si rien ne leur faisait peur et surtout pas la mort.

    C’était compréhensible pour Livia qui était déjà passé par là une fois. Ca l’était moins pour Conrad. Enfin en apparence. Mais se défier de la vie, lui affirmer qu’on était bien meilleur qu’elle ou tout simplement par envie de mettre la mort à l’index. De lui proposer de venir les toucher de ses ailes sans jamais parvenir à les atteindre. Ils étaient plus forts, plus intelligents, plus rusés et surtout ce n’était pas le moment ultime. Ils le sauraient sinon. Non ? Posant sa main sur le comptoir, afin d’y faire reposer son menton songeur, son regard posé droit dans les yeux de son camarade, elle entreprit le jeu habituel du chat et de la souris pour lui faire sortir les vers du nez – attitude très animale je le conçois :

    « Est-ce que … ça implique des remontrances du shériff ? »

    Bien sûr la question ne se posait pas. C’était juste pour savoir si elle allait devoir courir en tenue d’Eve sur la Faulkner place revêtue de miel. Ca ne la tentait pas vraiment.
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