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 The name of the game [CONRAD]

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MessageSujet: The name of the game [CONRAD]   The name of the game [CONRAD] EmptyMer 22 Oct - 0:25

The name of the game [CONRAD] Anja511 The name of the game [CONRAD] Conrad10
THE NAME OF THE GAME
Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder.
Résistez et votre âme se rend malade à force
de languir ce qu'elle s'interdit.



{ La nuit tomba et la lune ronde s’éleva au dessus des arbres nimbant le paysage
D’une lumière laiteuse et fantomatique et l’instant originel demeurait vivant et
Impérieux. La loyauté, la fidélité, il connaissait le mariage de la terre et du ciel.
Il retenait sa violence et sa fougue et des profondeurs de la forêt, il entendait
L’appel résonner }



    Deux formes serrées l’une contre l’autre se détachaient sous la lumière de la lune pleine, en cette nuit de décembre. Des mains unies, des lèvres qui se cherchent, l’appel du désir se faisant pressentir avec force et superbe. La femme portait des habits sombres, élégants, avec une subtile touche de sensualité par l’échancrure de son décolleté ou bien la large fente de la longue jupe noire. Une tenue en apparence sage mais aux détails affriolants. Sa chevelure mi longue, d’un brun, entre coupé de mèche aux reflets châtains flottait légèrement au grès de la légère brise glaciale. Indifférente à la température hivernale, elle n’avait de cesse de dévorer du regard son amant, qu’elle tenait serrée contre elle, possessivement, baisant ses lèvres des siennes, avec une délicieuse lascivité. L’homme, qui ne portait qu’une simple chemise blanche à moitié ouverte sur un pantalon sombre, frissonnait au contact de sa peau si froide. Cependant, il ne s’interrogeait ni sur ce détail, ni sur l’extrême pâleur de sa compagne. Edward, semblait fasciné par cet être qu’il tenait dans ses bras, presque sous l’emprise d’un hypnotique charme. Las de toute logique, il se laissait aller avec un évident plaisir, se consumant de désir pour cette étrangère au regard aussi troublant que menaçant. Qui était-il pour ne serait-ce pour s’imaginer susceptible d’être digne de son intérêt n’avait de cesse de penser la belle mais néanmoins dangereuse Anja.

    Leurs silhouettes unies s’aventuraient de plus en plus dans le cimetière, s’attirant pour mieux se repousser au travers du dédale de tombe, insensible de briser la paix des morts. Tout leur être se tendait dans un unique dessein. L’assouvissement d’un plaisir, d’une luxure sans commune mesure. Anja s’enivrait de l’odeur douce et sucrée de cet homme sur qui elle avait jeté son dévolu. Point d’intérêt ne l’aurait conduit à se rapprocher de ce mortel si son sang n’avait pas eu l’audace de venir chatouiller son odorat si sensible.

    « _ Tu es sûre que c’est une bonne idée de venir ici, c’est sinistre et glauque par ici, s’enquit Edward d’un ton presque suppliant.
    « _ Que veux-tu qu’il nous arrive, chut, laisse toi aller à l’interdit, souffla Anja en prenant son visage entre ses mains glacées.

    Edward riva son regard intimidé à celui de sa compagne, et toute son inquiétude le déserta, le laissant simplement, une nouvelle fois subjugué par cette beauté inhumaine. Pas l’espace d’un instant, il ne s’inquiéta de sa sécurité personnelle, tant il convoitait l’inconvoitable. Le corps de cette femme qui lui faisait tourner la tête, mettait en émoi ses sens, ravageait son cœur de mille souffrances. Le plaquant sans ménagement contre le mur de pierre, d’un caveau d’une illustre famille de Babylon, Anja se reput de son gémissement de douleur, douce mélodie à ses oreilles. Les mains d’Edward interrompirent ses pensées lorsqu’hasardeuses, elles se glissèrent sur ses hanches, pour mieux se perdre au creux de ses reins, et sur le galbe d’une cuisse. Le désir de posséder cette créature enchanteresse conférait à cet homme si dénué de tout intérêt, une assurance masculine, le poussant à des actes sensuels bien qu’hésitant. Anja répondit à cette invitation en lui mordillant la lèvre inférieure en une invitation à partager un baiser aussi langoureux qu’empressé, résistant à la tentation de le mordre pour s’abreuver de ce liquide si cher à sa survie. La tentation devenait insoutenable et la vampire se décidait de céder à ses instincts de bête sanguinaire quand l’appel résonna. Une symphonie des plus pures, qui entravait tous ses sens, la rendant esclave de sa soif. Se détachant du corps de son amant, elle se retourna lentement, un petit sourire provocateur fleurissant sur ses lèvres au dessin parfait.

    « _ Humm mon cher frère gémit faiblement Anja en faisant fi de sa proie.

    Armée de son plus beau sourire charmeur, la jeune femme se rapprocha de son frère jumeau, de son amour interdit, déposant ses mains à plat sur ce torse si divinement dessiné, s’attardant sur ce cœur battant. Immobiles, ses mains se firent caressantes, à mesure que ses lèvres se rapprochèrent de la joue de cet être qui mettait ses sens à nu, sa raison à mort. D’un léger baiser à la commissure de ses lèvres scella les salutations, alors qu’elle se serrait tout contre lui, dardant un regard assombri de désir sur le pauvre Edward, spectateur malgré lui, de cette scène emplie de sensualité.

    « _ Veux-tu te joindre à nous mon frère ? Susurra-t-elle à son oreille, une main trouvant refuge au creux de son cou.



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MessageSujet: Re: The name of the game [CONRAD]   The name of the game [CONRAD] EmptyMer 22 Oct - 19:26

    Dans sa vie de simple mortel, Conrad n’avait que deux certitudes. La première était qu’il n’y avait rien de plus primordial que sa liberté par l’anarchisme et l’anticonformisme. La seconde se trouvait être que nul être connu sur cette terre ne pouvait supplanter l’amour, la passion et la retenue mêlées qu’il partageait avec sa sœur jumelle, Anja. Ces deux essentiels confondus formaient un mélange formidablement dangereux, et dangereusement formidable à la fois. Beaucoup croyait en Dieu, d’autres à la Vertu, certains à l’Amour, et, quelques fois, les croyances abstraites se confondaient en milliers de dogmes qui formaient la grande religiosité passive de l’être humain. Si bien que même si Conrad refusait tout dieu et tout maître, même s’il n’acceptait de se laisser commander et conduire par personne, il s’était à moitié fait à l’idée qu’il demeurait l’esclave de la fusion à laquelle il ne s’était que trop abandonné auprès de sa sœur. Il avait l’intime conviction et sensation qu’elle possédait tout ce qu’il était, de la moindre parcelle de son esprit à la moindre parcelle de son corps. Ce n’en était qu’une meilleure raison pour la posséder à son tour. L’allemand l’espérait simplement à nul autre, et il s’attachait à ce qu’il fusse ni plus ni moins que le seul homme - et paradoxalement même aux regards des femmes – dans la vie de sa sœur jumelle.

    Et l’avantage était bien qu’Anja avait un rien de prévisible. Bien sûr, elle avait davantage de ressources, de ruses et de parades que la majeure partie du commun des mortels, mais, aux yeux de Conrad, elle gardait à aspect propice à l’anticipation. Des éléments capables de s’emboîter parfaitement l’un dans l’autre pour tracer un chemin direct jusqu’à elle. Et, en cette nuit, son frère désirait ardemment lui parler. Ce n’était pas un jour – ou plutôt une nuit – différente d’un autre, mais ce soir-là, précisément, il avait un pesant désir d’être près d’elle. C’était prendre le risque de milliers d’évènements en quelques minutes à peine, mais qu’avait-il à perdre si ce n’était la vie ? Dès lors qu’il ne voulait pas de la Mort davantage comme maître que la Vie, c’était d’un pas puérilement enjoué que Conrad prit le chemin du cimetière.

      « Dans la famille ‘j’aime les lieux glauques’, je demande Anja, murmura-t-il, non sans amusement. Bonne pioche. »

    Et c’était un endroit particulièrement sombre et austère, qui respirait davantage un calme intimidant que paisible justement. Conrad n’était pas de nature craintive, mais il avait l’amertume de ce que ce genre d’endroits évoquait. D’abord, il y avait l’unique fait qu’il soit placé sous le signe de la religion. Ensuite, Anja n’était que trop coutumière d’y emmener ses proies. C’était d’ailleurs dans sa nature de prédatrice qu’elle n’était que superbement prévisible. Il admettait aisément que dans les années qu’ils avaient partagées bien avant, il avait eu toutes les peines du monde à parer ses petites attaques sournoises qui les unissaient autant que les opposaient. Mais ces temps-ci étaient en partie révolus. Désormais, l’heure était au combat à armes égales, des armes qu’il avait pris le soin et le temps de forger avec intelligence. Pour une fois qu’Anja était dépourvue d’un des outils qu’il redoutait le plus en elle, Conrad avait cet espoir malin au creux de ses entrailles qui s’animait toujours davantage, à chaque pas qui l’enterrait dans l’encre de la nuit.

    D’habitude lecteur en mains et casque sur les oreilles, il demeurait replié sur lui-même, légèrement grisé par le froid. Les températures peu clémentes lui permettaient de se détacher de ses quelques tourments moraux. Il pensait à Anja. Ou plutôt, elle l’obsédait. Et il savait ce qu’il trouverait quand il l’aurait justement trouvée. Il connaissait ce profond sentiment de trahison dont elle ne l’épargnait jamais. Cette impression que plus rien n’a de sens, que tout est futile et insultant, d’une insolence à en mépriser totalement l’existence plus que les êtres qui la composent. L’envie était un terrible péché. Peut être le plus fou de tous. Mais rien ne valait cette émotion intense et ce principe étrange qu’était la possessivité. Ramener autrui à un statut d’objet. Le rabaisser à une condition si matérielle qu’il en perd son identité. Devoir posséder ses tenants et ses aboutissants. Être le maître, et le tenir en esclave. Mais Anja faisait tellement partie de lui que chaque fois qu’il la voyait avec quelqu’un d’autre, qu’importe cet autre, et qu’importe le rapport, Conrad avait ce douloureux sentiment de se perdre un peu plus lui-même. Or, il voulait s’appartenir. Il refusait qu’on disposât de ce qu’il était autant de ce qu’il n’était pas. Des espérances n’étaient pas des réalités, et quand enfin il trouva sa sœur dans les bras d’un homme, il s’abandonna à sa pesante et meurtrière frustration.

    Anja pouvait agir de la manière qui lui seyait le mieux, Conrad demeurait visiblement tendu. Il n’était absolument pas le genre de personnes qui dissimulent leurs émotions, bien au contraire. S’il était menteur et manipulateur, c’était seulement dans l’utilisation d’émotions diverses et variées, souvent concrètes mais exacerbées afin d’amplifier toute conséquence susceptible d’en découler. Or, en cet instant, même le contact de sa jumelle ne lui parut d’aucun réconfort. C’était bien elle qui flirtait avec tous ces « repas », mais c’était bien sur le « repas du soir » en question qu’il demeurait fixer. Et cet homme avait un rien de pathétique et d’incrédule. Il snoba royalement Anja, tandis que le regard de cet étrange inconnu fuyait le sien. Il desserra doucement les dents.

      « Non, je ne veux pas me joindre à vous, articula-t-il péniblement. »

    La repoussant, Conrad croisa une dernière fois le regard de cet homme qui crut enfin bon de fuir avant qu’il ne lui arrive quelque chose, sans même savoir que par excès et égoïsme, l’allemand venait justement de lui sauver la vie. L’ingratitude humaine, songea-t-il avec cynisme. Parfois, il se demandait même ce qu’il était en ce bas monde. Certainement mortel, oui, mais humain ? Ses yeux glissèrent enfin sur les courbes de sa sœur qui ne perdait jamais rien de sa superbe, insolemment, même, mise en valeur par les reflets de la nuit claire. Il vint effleurer sa joue du revers de sa main. Il fut bientôt si proche qu’il en eut presque un goût amer sur le bout des lèvres. Son regard se fit alors d’autant plus sombre, et refit lentement chacun des traits du visage d’une extrême candeur. Elle était magnifique. Superbe. Sublime. Cette enveloppe n’était rien au regard du feu qui la consumait, mais cela semblait déjà tellement trop. Il finit par la repousser dans un semi soupir qu’il réprima sur ses dernières instants.

      « L'amour supporte mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison, souffla-t-il. »
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MessageSujet: Re: The name of the game [CONRAD]   The name of the game [CONRAD] EmptyMer 22 Oct - 21:08

    Anja observait son frère à la dérobée, non ignorante du mal qu’elle lui infligeait en se montrant à lui, dans les bras d’un autre homme. Ce désir malsain de le tenter, de le repousser pour mieux revenir vers lui, conduisait son existence dans un enfer personnel des plus douloureux mais si agréable. Conrad représentait tout ce qu’il restait de son humanité et le destin voulait que ce soit tout ce qu’il y a de plus malsain au monde. La jeune femme n’esquissa aucun geste quand il la repoussa, éprouvant simplement une sorte de tristesse qu’elle endigua rapidement. Une grimace s’échoua sur ses lèvres quand Edward les quitta, voyant ainsi ses rêves de festin s’envoler en fumée. Malgré cela, elle n’arrivait pas à en vouloir à son frère. Comment pourrait-elle ? Depuis toute petite, elle n’avait de cesse que de lui pardonner car, ils étaient semblables. Son jumeau, son unique amour. Conrad s’approcha à nouveau d’elle, lui caressant la joue du revers de sa main. Lentement, comme pour apprivoiser ses instincts bestiaux, elle pencha son visage pour mieux ressentir la chaleur de sa peau, brûlant contact.

    « _ Le doute et la trahison ne sont rien comparés à la douleur de la tentation. Tu es si envoutant pour moi, si exquis , répondit douloureusement Anja en fermant les yeux, comme pour se détacher de regard assombri.

    Quand elle les rouvrit, Conrad se trouvait légèrement éloigné d’elle et l’envie de venir tout contre lui, d’épouser les formes de ce corps masculin aux dessins harmonieux, aux formes attrayantes, s’acharna à la torturer. A cette force tranquille mais c’était un désir aussi dangereux que mortel et céder à la tentation reviendrait à se tuer elle-même. La vampire songea tristement qu’elle devrait un jour songer à vivre sans cette moitié. L’odeur d’Edward se révéla à nouveau à elle, la laissant pantelante, non pas qu’elle était aussi entêtante que celle de son frère mais de par la soif qui s’éveillait en elle. D’habitude, Anja prenait ses dispositions avant de fréquenter ce dernier, afin de ne pas céder mais ce soir, il l’avait prise par surprise, l’empêchant de se repaitre convenablement. Un sourire malicieux vint fleurir sur ses lèvres et elle se glissa dans le dos de Conrad, collant sa poitrine contre lui, entourant son corps de ses bras, ses mains venant errer comme des ombres caressantes sur son torse. Ce portrait offrait un contraste saisissant entre lui, humain et elle, presque fantomatique, avec sa peau si pâle et froide. Son amant les observait, le souffle haché par une excitation qu’elle percevait par les battements frénétiques de son cœur.

    « _ Il semblerait que lui ne soit pas du même avis que toi murmura-t-elle en plongeant son nez au creux de son cou après avoir forcé son étreinte.

    Un gémissement la saisit alors que sensuelle, elle lui faisait face, respirant son odeur à plein poumon, ses lèvres effleurant la peau tendre de son cou. Tentation du diable qui la laissait folle de désir au creux de ses bras. Se détachant faiblement de lui, elle se recula, effleurant distraitement ses lèvres des siennes avant de plonger son regard assombri par la soif, dans celui de Conrad. Sa main, tout naturellement vint se placer sur sa joue, alors que d’une voix basse et rauque, elle reprenait la parole.

    « _ Laisses moi le tuer mon cher frère, apprends ce que je ressens quand je décide qui vit et qui meurt. N’est-ce pas grisant d’avoir tout pouvoir sur une personne ? , fit Anja, d’une tendresse terrifiante.

    Tournant autour de son frère, félinement, elle caressa du bout des doigts son torse, ses épaules, sa nuque avant de revenir sur sa droite, un sourire mi-prédateur mi-malicieux. L’idée même de manipuler l’être qu’elle aimait le plus attisait les flammes de son sadisme. Une main sur son épaule, elle susurra à son oreille, des paroles qu’elle savait, feraient mouche dans le cœur de son frère.

    « _ Il pourrait mourir dans d’atroces souffrances, n’ais aucun scrupule envers cette âme insignifiante. Il n’en n’avait pas à ton égard quand il voulait s’approprier ce qui te revient de droit, ce que tu rêves de posséder. Il a posé ses mains sur mon corps, baisé mes lèvres, salis tout ce qui t’es cher. Veux-tu que je l’épargne, où que je te montre à quel point je t’appartiens corps et âme.

    Patiemment, elle attendit la réponse de son frère, jouissant de l’instant présenté. Edward quant à lui, n’avait pas bougé de son poste d’observation, qu’il pensait discret. Pour un humain sans doute mais pas pour une vampire de son envergure, surtout pas pour une nouveau née. Ses émotions lui vrillaient l’odorat : peur, excitation, répulsion, jalousie. Un vrai délice pour son être.



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MessageSujet: Re: The name of the game [CONRAD]   The name of the game [CONRAD] EmptySam 25 Oct - 1:45

    La réciprocité de toute chose. L’on oubliait souvent le pouvoir d’un inverse. Qu’importe ce qu’étaient les deux éléments en question, il y avait dans l’un et son inverse une nécessaire et insatiable réciprocité, car c’était ainsi que les humains avaient voulu sa conception. Nul feu n’attaquait la glace sans que la glace ne pût attaquer le feu. Le jour et la nuit se répartissaient la terre au gré d’une longue rotation. Toute cause de l’un ayant un quelconque effet pouvait percevoir une réponse dans une cause quelconque de l’autre. L’effet était parfois différent, et parfois si semblable. En définitive, si Anja repoussait toutes les limites de la décence et contraignait son frère à baisser sa garde à force de charisme et de sensualité, Conrad lui-même était bel et bien en mesure de riposter à ce coup lâchement porté bien en-dessous de la ceinture. Mais la force de l’inverse qu’il détenait lui paraissait soudainement terriblement futile et insignifiante. Ils n’étaient pas du tout antonymes, mais bel et bien des inverses. Elle était un vampire, il était un humain. Elle était une femme, il était un homme. Elle était la mauvaise jumelle, il était le gentil jumeau autant qu’il était le mauvais jumeau et, elle, la gentille jumelle. Ils ne s’opposaient pas, ils étaient simplement capable d’une écrasante réciprocité. Il fallait avouer que cela conférait à Conrad une force qu’il ne méprisait guère. Force qu’il tendait même souvent à omettre.

    Elle savait où appuyer, et surtout comment. Conrad n’avait aucun secret pour elle. Chaque contact outrageusement accordé mordait les chairs et l’esprit de l’allemand qui demeurait insatiablement fixé au silence et à l’immobilité. Il peinait à croiser son regard, comme une proie soumise à son prédateur. Et c’était précisément ce qu’il était à cet instant précis.

    Bien qu’il ne puisse nier ressentir une profonde aversion pour cet homme, il la trouvait injustifiée. Selon lui, il était possible d’éprouver du ressentiment pour quelqu’un de manière parfaitement arbitraire et injuste. De ce fait, il tentait bon gré mal gré de s’en défaire, sans céder aux propos de sa sœur. Car elle n’attendait que de se nourrir, mais cette image d’elle le rebutait au plus haut point. Il était encore à ce jour incapable d’accepter une idée aussi bouleversante. Vampire. C’était pire qu’une malédiction. Il voyait souvent cela comme un châtiment douloureux où un être devait mettre à mort un de ses propres congénères pour survivre. C’était comme une lente régression dans l’évolution de l’espèce. Dans ces instants-là, il se forçait à penser que les vampires n’étaient pas une espèce suffisamment proche de la condition d’être humain. C’était deux races différentes. Plus qu’inverses, elles étaient contraires. De terribles prédateurs. Le sommet de la chaîne alimentaire. Anja le rebutait. Parfois, il oubliait totalement qu’elle était sa sœur, sa jumelle, son tout, et son rien. Parfois, il ne voyait en elle que le monstre qui le dévorerait un jour. Il ne se pensait pas capable de tolérer et de cautionner les meurtres qu’elle commettait à outrance. Mais, finalement, que n’aurait-il pas fait pour elle tant elle faisait partie de lui ?

    S’imprégnant de chacun de ses mots, Conrad laissa sa sœur discourir. Pourtant, un refus vrillait ses temps tandis qu’elle laissait encore sa main courir sur son épaule. Il l’observa longuement dans la confidence de la nuit, encore que trop peu capable de discerner la réalité du fantasme. Pourtant, dans un accès de lucidité, il écarta Anja en refermant ses doigts sur son poignet. Il la repoussa sans plus de violence, et la sonda quelques instants. Bien sûr qu’il ne tolèrerait jamais un tel affront ; cet homme avait été incroyablement stupide pour s’aventurer sur de tels terrains, mais le châtiment qu’Anja lui réserverait de ce fait ébranlait la certitude de Conrad.

      « La jalousie aveugle un cœur atteint, et, sans examiner, croit tout ce qu'elle craint. »

    Il se rendit compte de la colère qu’il éprouvait. Ce qu’il ignorait seulement était qu’il ne vouait cette aversion qu’à lui-même. Ce sentiment le consumait avec insolence, mais il ne luttait jamais contre ce fait, comme s’il avait été établi de manière aussi irrévocable que l’idée que la Terre tourne autour du Soleil. C’était contre sa nature. Lui qui ne voulait jamais croire en rien, pas même en ce qu’il pouvait voir, entendre ou toucher. Rien n’était aussi tangible que l’intangible. Et pourtant, il souffrait des émotions aussi basses que cette possessivité écrasante qui l’emplissait d’une noire fureur. L’on ne pouvait lui ôter Anja. D’aucune manière qui soit. C’était là son unique certitude, et pourtant il reconnaissait la manipulation qu’elle opérait sur lui. C’était profondément affligeant, et il s’y soumettait cependant. C’était à la fois insupportable et insatiable. C’était comme se créer une divinité non pas par nécessité ou envie, mais par pure soumission. Anja avait bâti le monde qu’il connaissait, la forteresse imprenable dont il s’entourait. Elle seule était en mesure de l’atteindre, de l’abattre. Non, elle avait bel et bien raison, cet homme avait été fou de croire qu’il pourrait s’approprier le bien le plus précieux que Conrad n’ait jamais possédé. Et il sembla radicalement se reprendre.

      « Tue-le. »
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MessageSujet: Re: The name of the game [CONRAD]   The name of the game [CONRAD] EmptySam 25 Oct - 16:10

    « _ Reste là Conrad, lui ordonna-t-elle sérieusement en plantant son regard dans le sien.

    Anja caressa tendrement la joue de son frère du bout des doigts, une lueur de tendresse au fond de son regard assombri par la soif. Depuis que ce dernier l’avait surpris se nourrir, elle avait toujours refusé de réitérer ce geste devant lui pour plusieurs raisons. La principale, restait celle de ne pas lui faire du mal, or, en pleine chasse, elle ne se fiait qu’à ses sens et son état sanguinaire. La seconde, était quant à elle, pour ne pas voir le regard dégouté de l’homme qui détenait son cœur. C’est dans ces moments là, qu’elle prenait conscience de sa monstruosité. Pourtant, elle n’arrivait pas à se projeter dans cette idée. Pour elle, être vampire représentait le sens même de sa mort, elle revivait, on lui donnait une autre chance de pouvoir vivre auprès de sa famille. Sans le geste de Lisbeth, elle serait morte dans cette chambre miteuse, loin de Conrad. La vampire s’éloigna à reculons, sans le lâcher du regard avant de se mettre à courir avec sa vitesse surhumaine, disparaissant subitement de son champ de vision.

    Edward qui observait la scène, offrait un visage stupéfait et craintif, comme s’il comprenait qu’il venait de se mettre en danger de mort. Quand il sentit un regard sur sa nuque, il se retourna lentement, essayant de séduire cette créature d’un sourire charmeur mais le regard de cette femme, le faisait trembler. Assombri, prédateur. Son amant se recula, essayant de lui échapper dans une vaine tentative, bredouillant des suppliques. Inutiles. Son dos buta contre une pierre tombale, le rendant hystérique. Anja s’amusa de cette réaction, s’approchant jusqu’à s’agenouiller à ses côtés, penchant la tête sur le côté.

    « _ Ne me tue pas, la supplia-t-il presque larmoyant.

    Anja répondit d’un simple sourire sadique avant de brusquement le saisir, lui faisant incliner la tête sur le côté pour planter ses crocs dans sa jugulaire. Aussitôt, un liquide chaud s’engouffra dans sa gorge, qu’elle avala en petite gorgée. Ce si délicieux nectar, nécessaire à sa survie. Durant de longues minutes, elle se nourrit des gémissements de douleurs d’Edward et de son sang. Plus, elle se sentait revivre, plus il s’éteignait. Puis, elle s’arrêta quand sa proie fut morte, le laissant retomber mollement. La vampire observa sa victime sans aucun regret. Si elle ne l’avait pas fait, elle aurait fini par s’attaquer à Conrad. Or, il en était hors de question car s’en prendre à lui, reviendrait à se tuer définitivement. D’ailleurs, elle se posa distraitement la question, comment pouvait-on tuer un vampire ? En le démembrant mais comment le faire soi-même ? Il faudrait qu’elle pousse un congénère à cette option, histoire de voir comment il ferait. Sadique ? Non, juste curieuse.

    De longues minutes s’écoulèrent encore avant qu’elle ne songe à rejoindre Conrad, la culpabilité l’étreignant car elle savait qu’elle le faisait souffrir. Néanmoins, la jeune femme n’arrivait à cesser ce petit jeu malsain entre eux. Le moindre contact l’emplissait de joie tout en la consumant en même temps car elle rêvait de pouvoir embrasser ses lèvres, de se donner à cet homme, corps et âme. Et dans le même élan, une sourde colère l’envahissait quand elle sentait des odeurs étrangères sur lui. La jalousie alors la dévorait comme une bête affamée et elle luttait contre l’envie de se débarrasser de ces intrus. Elle ne laisserait jamais personne se mettre entre eux, il était trop important à son existence pour le tolérer. Anja se redressa et épousseta sa jupe d’un revers pour le moins dédaigneux avant de retrouver son amour, un tendre sourire amusé au coin des lèvres.

    « _ Je suis une bonne citoyenne, je laisse mes déchets directement à la décharge. Au moins, on peut pas me le reprocher, s’amusa-t-elle, en venant tout près de lui.

    Anja pencha la tête sur le côté, ses yeux ayant pris une teinte rougeâtre bien loin de son bleu mordoré habituel. Le contre coup de sa nourriture pour le moins humaine. Le sentiment de ne pas être à sa place la saisit brusquement, lui faisant détourner les yeux. Conrad et elle n’appartenaient plus au même monde ni au même degré sur la chaîne alimentaire. Cependant, à son corps défendant, elle se refusait à l’idée de le quitter. Poussée par un besoin humain, elle s’approcha de lui pour se blottir dans ses bras, comme quand enfant, elle recherchait un peu d’affection. Etre une peste vous isole du reste du monde et de temps à autre, la solitude vous emmène dans des contrées éloignées.

    « _ N’as-tu jamais songé à ce que serais ta vie si le vampire qui m’a fait naitre, n’avait eu que l’envie de se nourrir de moi ? Que serais-tu devenu sans moi ? Aurais-tu fondé une famille avec femme et enfants, l’interrogea-t-elle dans un murmure, toujours contre lui.

    Cette pensée lui faisait subir mille morts. Savoir son frère dans les bras d’une autre, heureux loin d’elle, la peinait atrocement. Egoïstement, elle désirait être la seule à voir son visage se fendre d’un sourire, le voir jouir de tout le plaisir qu’elle provoquerait en lui. Elle souhaitait être sa vie.



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