Petit casse-croute et rencontre inattendue |Liva [TERMINE]

Le regard porté vers le miroir ne présageait rien de bon. Voilà exactement 8 jours que la blondinette n’avait rien bu et ça commençait vraiment à paraître dans son caractère, mais surtout au niveau de la couleur de ses yeux. Habituellement vert pelouse à la venue du printemps, ils étaient plutôt couleur rouge sang, qui lui rappelait tant bien que de mal qu’elle devait diriger son esprit vers son prochain repas. Plusieurs personnes croyaient qu’elle ne s’aurait jamais fait au régime du clan mais jusqu’à ce jour elle n’avait jamais enfreins leur règles. C’était assez facile à comprendre si on regardait du point de vue de Gabrielle, qui tuait beaucoup plus par plaisir que par besoin. Alors, ce défi de s’attarder qu’aux espèces animales s’était révélé vraiment facile. Certes, le goût ne valait aucunement celui du sang humain mais ça lui convenait parfaitement et elle le prenait plus comme un fardeau à porter après tous ces nombreux meurtres. Tout de même, cet écart d’abreuvement valait bien de préserver une vie d’humain de plus sur cette terre. Même si plusieurs vampires qu’elle rencontrait qui n’était pas du clan ne cessaient de la perturber avec leur question et surtout avec leur intimidation rien ne la ferait changer d’avis. Et puis quand ces vampires la perturbaient trop elle finissait tout simplement par leur sauter dessus avant de commencer une bataille endiablée. Avec le temps, ce genre d’activité était devenu une vraie passion et les gens devraient penser à appeler ça un sport, après, de le mettre dans une discipline olympique où elle gagnerait plusieurs médailles. Il fallait dire qu’elle se sauvait immédiatement lorsqu’elle sentait qu’un humain allait saigner, ne voulant même pas découvrir ce qu’elle ferait. Gabrielle avait une grande confiance en elle, mais à ce sujet elle ne voulait simplement pas faire des folies tant elle tenait à cœur sa nouvelle famille.

Habillée d’une robe turquoise bien trop courte pour la saison la vampire n’avait cessé de regardé son regard. Peut-être cette tenue était inappropriée pour la température mais ce qui bouillonnait en elle servait à couvrir ses espaces de peau à l’air libre. Bon sang qu’elle avait du temps à perdre alors qu’elle pourrait être en train de s’abreuver s’un cerf de virginie, une des meilleurs bêtes de toute la terre je vous le dit. Cette idée la mit dans un tel état qu’elle frappa de son poing sur sa toilette. La blondinette regretta immédiatement son geste tout simplement parce qu’elle venait de fait une assez grosse bosse dans son super meuble antique! Il ne fallait vraiment plus qu’elle reste dans cet endroit une minute de plus où elle allait faire un sacré carnage. Elle s’empara d’un papier et d’un crayon et lorsqu’elle eut fini son message elle alla le coller à la porte de Livia. Il y était écrit :

Citation :

Coucou Liv’
Ça fait une éternité que l’on ce s’est pas parlée tu ne trouves pas? Rejoins-moi à Shenandoah à 1h30. Je vais être dans le même coin que d’habitude, je vais essayer de t’attendre avant de manger.
Bisous, Gaby.

Et sans plus attendre quoi que se soit, mais non sans oublier de se chausser, elle partit à la conquête de ces bois sombres. Sa vitesse plus que phénoménale était due à son manque de nourriture, faisant renaître ses instincts les plus profonds. Une chance qu’elle ne rencontra aucun humains en vue parce qu’elle aurait peut-être put faire une immense folie. Il était 12h43 et elle ne savait même pas si elle pouvait attendre son amie avant de commencer son joyeux festin. Gabrielle arriva rapidement à son endroit de prédilection, une haute butte dans la forêt qui lui permettait d’apercevoir plus loin certaines proies. Elle s’asseya par terre aux affuts des alentours sans manquer de relever la tête vers le ciel, d’où elle devina que la lune éclairait les feuilles de la cîme des arbres. Si elle continuait comme ça, elle pourrait attendre Livia… Sauf que… Ce bruissement de feuilles… Ce n’était pas dut à son amie et c’est dans un état de totale léthargie qu’elle sauta sur le lièvre qui reçut en un temps record les crocs de la belle dans son cou. Ces petites bêtes étaient bien trop fragiles et surtout ne contenait vraiment pas assez de sang. Mais alors qu’elle suçait avidement la dernière goutte qui restait dans son organisme une odeur vint lui chatouiller les narines, avant qu’elle lâche la proie et se tourne vers sa petite blondinette préférée. Elle lui fit un sourire telle celui d’un enfant prit en faute puis lui dit :

« Désolée… Mais je te jure ce n’est qu'une entrée!»

Comment aurait-elle put s'empêcher de lui parler avec une vois aussi enfantine? Elle venait vraiment de se faire prendre la main dans le sac et Gabrielle aurait sincèrement voulut attendre son amie avant de manger. Mais était-ce sa faute si ce lièvre c'était pointé devant elle? Sûrement pas, sinon il aurait passer par un autre chemin, à coup sûr!

« Vilde, c’est vrai qu’une nouvelle arrive aujourd’hui? »

Sautant tout bonnement sur place telle une sauterelle dans un champ de maïs elle regarda la vampire avec un immense sourire ancré sur les lèvres. Elle avait été mordue bien trop jeune et même avec le temps son caractère n’avait pas évolué du fait qu’elle pouvait être très immature. Surtout, lorsqu’il s’agissait de quelque chose qui touchait au clan, elle était immédiatement dynamique. Voilà maintenant 194 ans exactement qu’elle était venue en Islande pour se convertir aux bons vouloirs des Ragnarök. Depuis ces années, plusieurs étaient venus rejoindre leur rang, mais hélas pas assez pour pouvoir dépasser en nombre les autres vampires. Il y avait peu de ses êtres de la nuit qui voulait changer leur régime et en venir au sang d’animaux. Gabrielle croyait toujours dur comme fer que cette sorte de végétarisme était la meilleure chose qui pouvait lui arriver dans sa longue vie d’immortelle. Et puis, les trois anciens du clan étaient assez vieux pour pouvoir reconnaitre ce qu’était l’avenir des vampires.

Le rayon de soleil qu’elle était, Vilde ne put s’empêcher de sourire elle aussi, devant une de ses petites protégées. C’était elle qui l’avait accepté en premier chez les Ragnarök et la vampire avait une confiance infinie en elle. Ce qu’elle venait d’apprendre de la bouche d’Aron était donc totalement vrai et la blonde ne pouvait que s’en réjouir. Chaque nouveau membre lui permettait de nouveaux liens mais elle n’avait jamais trouvé un réel ami, un qui aurait à peu près la même tranche d’âge qu’elle. Eleanor priait fort en cet instant, elle priait que cette nouvelle venue soit la personne qu’elle attendait depuis longtemps. Alors que les deux blondes se trouvaient en haut de l’escalier surplombant le hall, la porte d’entrée s’ouvrit laissant apparaître Aron, suivit d’une blondinette aux traits plutôt prometteurs. La furie que Gabrielle était, elle se retrouva en face de la vampire, du moins avant de la serrer dans ses bras en guise de bienvenue. Est-ce que ses prières étaient réalisées?



Pourquoi fallait-il que l’aînée se retrouve toujours dans des situations qu’elle ne devrait pas être? Elle était plus vieille que Livia mais cette dernière était plus responsable et surtout plus calme que la vampire. Pourtant, même se ce trait de caractère les différenciait énormément, les deux filles faisait partie de ce que l’on pouvait appeler, ami malgré les différences. Si l’on y pensait bien, leur couleur de cheveux était une chose qui les rapprochait, et d’ailleurs, était-ce une coïncidence ou 99% des vampires du clan étaient blondes? Mais encore, le mot n’était pas assez fort pour exprimer comment l’aînée pouvait apprécier sa petite protégée. Gabrielle essayait toujours d’être près d’elle lorsque des vampires de bas ordres lui lançaient des insultes. Pourtant, on ne peut pas être partout à la fois alors elle devenait vraiment en colère lorsqu’elle finissait par apprendre qu’il lui était arrivé quelque chose. La fidélité tait pour la vampire une de ses plus grandes valeurs, du moins directement après celle de la famille qui venait en premier de tout.

Un sourire tout aussi fautif comme Livia le voyait souvent, la plus vieille des deux ne put s’empêcher de lâcher un petit rire cristallin mais mélodieux. Ce n’était pas vraiment facile à voir de premier ordre mais cette Liv’ avait un sacré sens de l’humour, du moins lorsqu’on arrivait à le comprendre. Et puis, après cette entrée les deux vampires pourraient s’attarder à un plus gros morceau, du moins après avoir parler un bon coup. Et puis de toute façon, elle avait bien fait de manger un morceau sinon elle n’aurait jamais put tenir correctement une conversation sensée. Elle se leva alors du sol pour venir s’assoir aux côtés de son amie avant de soupirer. Elle allait bien, néanmoins elle sentait que quelque chose d’incontrôlable se préparait et elle ne comprenait vraiment pas pourquoi. Jamais elle n’avait sentit une telle sensation et elle avait commencé quelques jours plus tôt.

« Tu vois, d’habitude je n’aurais rien de nouveau à raconter et je dirais simplement que ça irait. Pourtant, cette fois-ci c’est différent. J’ai un pressentiment Livia… Je ne sais pas du tout ce que c’est, et je crois que ça me fait peur.»

Du moins, si elle pouvait encore sentir avec force ce sentiment elle aurait peut-être sentit une peur l’envahir. On aurait dit que son corps essayait de la prévenir d’une chose qui dépasserait son entendement. Comme quoi la vie éternelle n’était pas toujours facile à vivre!

« Peut-être qu’il va se passer quelque chose d’anormal pour une fois. Enfin, plus que ça ne peut déjà l’être.»

Comment pouvait-elle décrire le sentiment qu’elle éprouvait au plus profond d’elle-même alors qu’elle ne l’avait ressentit qu’une fois? La dernière fois que la vie lui avait permit de ressentir une telle chose c’était le jour où elle avait mis fin à la relation, même de si courte durée, qu’elle avait eut avec son engendreur. Elle savait qu’il ressentait pour elle bien plus qu’il ne le devrait, après tout, c’était l’homme qui était tombé amoureux de sa mère, pas d’elle en particulier. C’était justement ce fait qui causait un aussi grand émoi dans le cœur de la douce qui ne savait plus quoi penser. Comment pouvait-elle l’aimer seulement elle, et pas à cause de sa défunte mère? C’était bien la première fois que Gabrielle pouvait dire qu’elle détestait amèrement Constance. La raison ce cette nouvelle haine était facilement explicable, elle avait peur d’être également tombée sous l’emprise ce son vampire. Étant encore bien trop jeune, et surtout ayant la folie et l’énergie d’une nouvelle-née elle avait préféré le quitter, pour aller commencer son siècle de carnage.

Elle avait crut être en mesure de l’oublier, et la seule personne qui y était parvenu était le vampire qui venait tout juste de réintégrer le clan, Lestat. La vérité, aussi dure soit-elle avait empêché qu’ils soient unis pour la vie. Elle sentait une espèce de force en elle, comme une alarme qui sonnait à toutes les secondes et qui voulait dire de réagir, de faire n’importe quoi mais de réagir. Parce que sérieusement, comment réagirait-elle si Nicolas se présentait à nouveau devant elle? Certes, une immense terreur s’emparerait de son corps, une peur qui lui disait c’est tout de ta faute, il te cherchait, pour te punir. La voix de son amie la sortie de sa torpeur. Elle passa tranquillement son regard qui était fixé au sol pour venir se plonger dans les yeux de Livia. Elle avait un regard qui permettait à tout le monde d’être calmés, de se sentir dans un cocon, un état d’âme parfait.

« Qu’est ce que tu veux dire ? Oh tu veux dire qu’on va arrêter de briller sous les rayons du soleil et qu’on n’aura plus besoin de tuer des grizzlis quand on aura les crocs ?
Son amie savait largement détendre l’atmosphère et Gabrielle s’en voyait réduite à éclairer à nouveau son visage d’un sourire, avant de laisser passer un rire entre ses lèvres. Elle ne lui en voudrait pas de toute façon, qui pourrait? Elle essayait juste de lui remonter le moral alors qu’elle ne savait aucunement ce qu’avait son amie. Et au fond, ça aussi c’était normal, rien ne semblait toucher l’être qui se trouvait à ses côtés, à part quelque chose d’amusant. Après un haussement d’épaules, Livia leva son regard vers le ciel telle un philosophe essayant de trouver une réponse aux fondements de l’univers.

« Ou on va finir par trouver un accord avec les autres ? »

Cette question était peut-être inutile si on pensait que la réponse serait indéfiniment négative. Gabrielle n’était pas non plus très heureuse avec cette guerre pour le territoire de Babylone. Ils ne pouvaient pas aller s’installés ailleurs, comme ils le faisaient si souvent? Depuis qu’ils étaient ici, la vampire avait néanmoins apprit à connaître les BB et elle n’avait en effet pas put contrer ce sentiment de haine qui bouillonnait en elle. En les regardant, elle n’avait que d’affreux souvenir du passé qui lui revenait en tête, chose qu’elle ne pouvait accepter.

« Moi aussi je trouve que cette guerre n’a pas sa place. Mais je ne peux pas m’empêcher de ressentir une grande haine quand je vois les BB. Ils n’arrivent pas à déceler la vérité et le bon avenir. Parallèlement, les Cruor sont encore très jeunes, il est possible de les raisonner je crois.»

Une tête lui revint en mémoire, cette jeune vampire qu’elle essayait de faire changer les envies. Lisbeth, tellement inconsciente et Gabrielle espérait lui faire voir l’avenir même de la race des Vampires. Pourtant, il ne fallait pas s’éloigner du sujet primaire et Gabrielle alla prendre la main de son amie, avant de la serrer, comme si sa vie en dépendait.

« J’ai l’impression que si mon cœur battait encore, il aurait succomber à une crise cardiaque. Ce que je ressent ne vous touche pas par contre, je crois savoir ce que c’est et il ne m’en convient qu’à moi de m’y mêler.»

La querelle constante qui faisait rage entre les Black Blood et les Ragnarök ne semblait jamais vouloir prendre fin, ou du moins, pas tant que l’un des deux vivrait encore. Il y avait dans le monde des gens qui ne seraient jamais fait pour s’entendre de toute façon, tout le monde le savait. Pourtant, la grande différence qui séparait les clans de tous les autres c’était justement le fait qu’ils n’étaient pas humains. S’ils avaient quelque chose à régler ils y allaient eux-mêmes, ils ne faisaient pas qu’appuyer sur un bouton afin de déclencher une bombe et d’anéantir l’ennemi en ayant levé que le petit doigt. Leur condition faisait qu’on se battait à l’ancienne, et encore, ils n’utilisaient même pas d’armes, que leurs poings, la force et surtout leur esprit. Comment en venir alors a bout de l’autre s’ils ne restaient pour l’instant de chacun de leurs côtés? Ils étaient là, à se regarder, et même à parler avec l’autre alors qu’on a pertinemment envie de mettre fin à la vie de l’autre pour la subsistance de son clan.

Cette idée d’affronter toujours l’autre clan n’était pas vraiment la priorité dans la tête de la vampire. Du moins, elle essayait de régler les choses les plus prioritaires en premier et si jamais c’était de se battre avec un BB elle le ferait largement. Il y avait cependant toujours cette envie de surpasser ces vampires sanguinaires et surtout les filles. Pour les gars, Gabrielle savait comment s’y prendre et généralement ça finissait par un jeu de chat et de souris extrême. Elle était comme ça, séduire les mecs était pour elle un jeu d’enfant. Elle aimait se sentir désirer, et elle avait l’impression d’être la reine de leur envie pour quelques heures. De toute façon, elle avait bien le droit de flirter avec la plupart des hommes qu’elle avait, elle était libre comme l’air. Ou du moins, elle l’était. C’était ça le plus difficile dans la vie, comprendre les couples.

Dans l’après-midi plutôt froide dans lequel se retrouvait les deux blondes du clan, on aurait put croire à deux brebis de concours égarée. Gabrielle se tourna la tête vers sa consœur pour pouvoir s’abreuver de tous les mots qu’elle lui disait. On aurait dit que lorsqu’elle parlait, la vampire ne devait manquer aucun de ses mots tellement ils étaient tous important. Il était peut-être en effet possible de les raisonner, du moins certains. Elle avait l’espoir de pouvoir convaincre son amie, mais elle savait qu’elle devait sa vie à Declan, son mari de surcroit. Était-il vraiment possible de convaincre ces êtres bornés? Il valait mieux se tourner ver les Cruor, ils étaient encore indéfiniment jeunes. La blonde vint rejoindre son point, disant que c’était impossible de les convaincre. Elle jeta un coup d’œil étonné sur sa personne, comme si la révélation ne lui faisait pas plaisir et l’avait même prit par surprise.

« La vérité est parfois dure à avalé. Moi aussi j’arrive de plus en plus à la voir… On va devra peut-être s’entretuer un jour…»

Après cette grave déclaration, la blonde se sut, elle ne pouvait être plus sérieuse que cela. Ils devaient se faire à l’idée, un des deux clans survivraient… Du moins si l’histoire continuait de se perpétuer de la sorte. Ce sujet en venait même à lui faire oublier son étrange sensation, du moins, pour en faire apparaître une autre, qui était plus vive encore. La question que lui posait son amie aurait put être perçue normalement, à chaque fois que quelqu’un prononçait son nom. Il fallait avouer qu’elle ne lui avait jamais parlé de leur histoire… Il était peut-être le temps… Sauf qu’elle ne devait pas parler de son passé à lui, elle se l’Avait promit depuis belle lurette.

« Non ce n’est pas en rapport avec lui… J’ai l’impression que je me pose beaucoup trop de questions. C’est idiot, je n’ai pas aimé souvent dans ma vie mais ça finit toujours par me revenir.» Elle abaissa son regard vers le sol comme pour aller chercher la force qu’il lui fallait. Elle se contenta de prendre la main de son amie et prit à nouveau la parole : « C’était il y a longtemps, durant mes 100 années et quelques d’errance, son groupe m’avait présenté à lui. Tu t’imagines, il était si jeune à l’époque comparativement à moi. Ça a duré trois ans, trois petites années avant que je je ne le quitte.» Elle releva les yeux vers son amie, et malgré la tristesse qui se lisait sur ses yeux elle ne verserait pas une seule larme, elle ne l’avait pas fait depuis tant d’années. « Je l’aimais, lui il aimait quelqu’un d’autre, une morte. Je n’ai pas put supporter plus longtemps le regard qu’il me portait, mais qu’il envoyait à un autre.»

Voilà, maintenant Livia savait pourquoi ils essayaient tant de s’éviter. Et puis c’était si peu dire, six mois sans qu’elle ne puisse lui adresser un mot seul à seul. Du moins, jusqu’à si peu récemment…

Plus les souvenirs lui revenaient à la charge, plus la blonde se disait qu’il ne valait plus parler de Lestat. Elle savait que son amie comprendrait, pourtant elle estimait qu’elle avait le droit à son opinion, qu’elle pouvait lui demandé ce qu’elle voudrait, elle lui répondrait. C’était ce qui faisait d’elle une amie hors paire, elle était toujours honnête. Cela ne devait pas dire qu’elle pouvait éviter l’histoire si personne le lui demandait, dans ce cas elle ne le considérait aucunement comme un mensonge. Hélas, plusieurs personnes savent ce que représente le secret. C’est comme une maladie, elle finit par vous ronger de l’intérieur, jusqu’à laisser une coquille vide de vie, du moins si on en parle à personne. Pour l’instant, ce secret n’avait pas trop pesé sur sa conscience tout simplement parce qu’elle était déjà une coquille morte. Qui plus est, elle avait d’autres chats à fouetter que ses problèmes, et surtout bien plus à s’amuser pour rester dans la solitude. Il lui avait fait mal, mais avec le temps, c’est de moins en moins douloureux, la douleur qui au début brulait de l’intérieur finissait par s’estomper comme à l’aide d’un extincteur. Chez les Ragnarök, elle pouvait se sentir parmi les siens, et encore plus, parmi une famille, une famille qui pouvait la soutenir et c’est exactement pourquoi elle faisait la même chose pour eux. Elle rendait la pareille à tous les nouveaux venus du clan, ne doutant jamais de leur bon vouloir parce qu’elle était passée par là, elle savait ce que le doute pouvait engendrer dans l’esprit de quelqu’un. Gabrielle n’était pas du genre à se morfondre, et ça toutes ses connaissances pourraient l’affirmer, au fond, qui savait qu’elle avait mal à chaque fois qu’elle l’entrapercevait au manoir? Peut-être Naëlle, non, sans aucun doute Naëlle, on aurait parfois dit qu’elle savait mieux lire dans sa personne qu’elle-même.

Son regard vrilla à nouveau vers son amie blonde, sa presque petite sœur, celle qu’elle chérissait depuis qu’elle était entrée dans le clan. Il valait mieux oublier les mauvaises intentions, les mots qui lui faisaient mal, elle devait passer outre. Il ne faisait plus partit de sa vie, et il ne le refera sûrement jamais… Gabrielle devait à partir de cet instant être en mesure de parler de son ancien amour comme elle le ferait de n’importe qui. Elle inspira, expira doucement et plusieurs fois, comme si ça lui servait toujours à quelque chose. Elle ne put empêcher un mince sourire de fleurir sur ses lèvres lorsque Livia lui glissa que Lestat avait manqué sa chance, en quelque sorte elle le comprenait. Du moins, si elle s’éloignait vraiment des circonstances, s’entends. Peut-être que les choses auraient été différentes si elle avait eut la patience de l’attendre. Secouant ses pensées, elle se concentra toujours plus sur son amie, comme si elle pouvait effacé sa tête qui lui revenait à toutes les millisecondes.

« Ou peut-être que oui justement, je ne suis pas si intéressante que ça lorsqu’on me connait bien.»

Tellement de mensonges pour effectuer une passe qui la laisserait paraître moins vulnérable. Elle était tout sauf inintéressante, un autre fait que ses amis pourraient certifier. Alors pourquoi se borner à répondre à ses mots alors qu’il ne portait pas à une question? Elle doutait pouvoir remonter la pente si elle continuait ainsi. Puis, la blonde lui posa la question fatidique, là, elle ne pouvait plus mentir puisque c’était une réelle demande.
« Assez… Mais le pire c’est qu’il m’évite, énormément même, on dirait que j’en veux à sa vie. »

Elle souria à son amie tant la situation était idiote. Elle devait partir, elle ne devait plus parler de lui, c’était le début de toute chose. Elle passa doucement son regard de la forêt à son amie, toujours plus rapidement. Elle avait toujours faim, pourrait-elle passer ça sur cette excuse? Elle en doutait, mais elle comprendrait, elle le devait. La meilleure façon d’oublier tout ça serait surement, d’abord, de clarifier les choses avec Lestat, ce qui lui ferait un mal de chien. Ne voulant plus penser à ça de la soirée elle finit par ajouter :

«Bon... Mon entrée n’était décidément pas assez. On se reparle Livia, ça faisait longtemps, ça de devrait pas être le cas.»

Elle prit à nouveau la main de son amie pour ensuite s’évaporer à une vitesse phénoménale à la recherche d’une proie plus grosse que celle d’un lapin.