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 You are forcing me to remember [Alister]

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Livia S. Hagebak
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Livia S. Hagebak


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Votre Prénom/Pseudo : Hélène.
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● Âge Du Perso: 79 ans. En paraît 21, l'âge de son décès.
● Citation: Vous avez tort. J’entends les cris, je vois l’effroi, l’horreur, le sang, la mer, les fosses, les mitrailles. Je blâme. Est-ce ma faute enfin ?
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MessageSujet: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyDim 19 Oct - 23:30

    Comment faisaient-ils les vautours ? Attendaient-ils toujours après la mort ? Pour que celle-ci se présente devant eux et qu’ils puissent s’en repaître sans le moindre effort ? Quel était le but de leur existence si cette dernière n’était vouée qu’à attendre la mort de quelqu’un d’autre ? Leur vie était-elle si différente de la sienne dans ce cas ? Mais était-ce vraiment le moment de rêvasser et de se lancer des considérations philosophiques dès le lever du soleil ? D’autant que ça n’avait strictement rien à voir avec ce qu’elle avait sous les yeux. Cet oiseau noir qui volait en cercle concentrique au dessus de l’interminable forêt et qu’elle apercevait par sa fenêtre. Ce n‘était pas un vautour mais une buse, un aigle ou un tout autre rapace dans le même genre qui s’attaquait aux animaux en vie. Comme elle. Poussant un profond soupir, elle détourna le regard pour se concentrer à nouveau sur l’image blême que lui renvoyait le miroir devant lequel elle était installée, se préparant pour sortir faire un tour. Oh bien sûr, c’était normal qu’elle soit aussi pâle. Même avant, elle l’avait toujours été et c’était ce visage d’albâtre qui séduisait tant la haute société suédoise qui y voyait l’exemple de la perfection du pays. Et bien sûr, c’était tout aussi normal d’avoir une peau aussi laiteuse et translucide quand on était mort. Plus de sang pour irriguer et entacher ses joues de rougeurs inopportunes lorsqu’elle sentait un regard un peu trop ardent se déposer sur elle. Mais aujourd’hui, sans raison particulière, elle se trouvait encore plus semblable à un fantôme que d’habitude.

    Loin de ces préoccupations, elle se secoua et changea de vêtement. Délaissant le costume de serveuse orange que Renee leur imposait, elle y substitua un haut blanc à manche courte et à liseré bleu sur le décolleté au dessus d’un jean classique. Cela faisait peu de temps que les femmes portaient des pantalons et plus encore que Livia avait décidé de tenter l’expérience. Elle qui avait toujours connu les robes, même lorsque la mode du Paris des années folles était à la garçonne. Mais il fallait bien avouer que c’était tellement plus confortable et avec la menace qui grondait à Babylon, cela lui semblait plus appropriée. Même en étant particulière agile et rapide, c’était parfois difficile de se battre en jupe. Elle laissa pendre ses longs et fins cheveux blonds, et attrapa une veste pour se couvrir un minimum. Certes, elle n’avait jamais froid puisqu’elle était elle-même à température glaciale, au sens propre et non figuré, mais nous étions en décembre. Les autres humains se douteraient forcément de quelque chose s’il la voyait se promener les bras nus dans l’air humide des montagnes. Et on n’était jamais à l’abri d’un rayon de soleil traversant le ciel lourd et nuageux de la petite ville de montagne. Aussi pâle soit-il. A son image.

    « Je vais faire un tour. » murmura-t-elle en sortant de l’immense bâtiment que représentait North Wind Manor.

    Elle n’avait pas besoin de crier. De toute manière, sa mère lui avait toujours appris et intimé qu’une jeune fille devait s’exprimer sans jamais hausser la voix sous peine d’être parfaitement incorrecte. Et de toute manière, tous les habitants de la maison avaient une ouïe si aiguisée qu’il ne lui aurait presque pas fallu dire à voix haute ce qu’elle s’apprêtait à faire. A peine avait-elle mis le pied dehors qu’une bouffée d’air frais vient fouetter son visage et faire onduler ses cheveux, comme une caresse de bienvenue. Sans rien d’autre ressentir qu’un bien être, la jeune fille se mit en marche. Elle hésitait encore sur la direction à donner à sa journée. Elle avait mangé récemment mais il lui serait peut être utile de croquer un petit daim. Elle pouvait passer voir Mayra mais il était sans doute un peu trop tôt encore pour la jeune lycéenne. Elle pourrait aussi se poser au cimetière et observer la nature s’éveiller tout doucement sous ses pieds. Mais c’était un peu trop morbide et elle n’affectionnait pas particulièrement cet endroit. Une quatrième proposition s’imposa alors à elle, un médian entre les autres.

    Résolue, elle se dirigea vers les montagnes. Ca lui ferait une ballade, lui permettrait de prendre l’air – notez l’ironie de l’expression quand on ne respire plus – et si un animal se présentait à elle, le destin aurait parler pour lui-même et contre sa vie. C’était un moment qu’elle appréciait particulièrement. L’aube. Parce qu’il était le moment inverse de sa tragédie. Du moins c’est ce qu’aurait affirmé Sigmund si elle avait eut l’occasion de le rencontrer. Ce qui ne s’était jamais fait. Mais tout était encore si calme, si jeune et si naïf. Persuadé que la journée qui allait débuter était une promesse d’avenir et qu’elle ne se terminerait jamais. En y réfléchissant bien, c’était ce à quoi elle s’était enfermée pendant 40 ans. Elle le demeurait encore. Mais est-ce que cette illusion lui avait réussi ? Pas vraiment au final ne put-elle s’empêcher de penser en effleurant de ses doigts fins le délicat pendentif que lui avaient offert Norman et Alister.

    Elle aurait dû avoir ses sens en éveil. Ce n’était d’ailleurs pas la raison pour laquelle elle avait finalement opté pour cette petite ballade improvisée ? Elle n’était pas venue se nourrir ? Pourtant, elle était une fois de plus enfermée dans sa bulle sans remarquer ce qu’il se passait autour d’elle. Toute sa vie et au-delà de cette dernière, on lui avait fait le reproche. Mais elle ne changeait toujours pas. Et une fois de plus, elle se faisait avoir. Cette fois cependant elle avait les armes pour répondre. Elle ne serait peut être pas de taille mais hors de question qu’elle n’abdique. C’était ce qu’elle avait décidé au moment où elle découvrit l’identité du vampire présent dans les environs. Une odeur qu’elle aurait reconnu entre milles, dix milles, un millions d’autre. Et c’est d’une voix où la surprise se teintait de joie contenue qu’elle murmura, le cherchant dans la végétation dense et touffue de la forêt :

    « Alister ?! »
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyLun 20 Oct - 21:32

    Le chalet était vide…pas un bruit ne s’y faisait entendre, les jeunes ne devaient pas encore être revenus de leur sortie nocturne. Pas que cela soit une préoccupation dans l’esprit d’Alister mais il pouvait au moins profiter du silence total qui y régnait. Immobile comme une statue depuis bien 30 min, cette pose si parfaite aurait presque pu effrayer n’importe qu’elle être humain. Enfermé dans une torpeur, même ses pensées évoluaient à un flux très lent. C’est sans doute ce qui arrive quand on erre depuis des années sans but ni motivation. Ses yeux bougèrent alors à nouveau pour se poser sur un autre point de la pièce. Autant partir d’ici avant que les autres n’arrivent à nouveau, ils n’auraient pas à leur parler et il n’aurait pas à subir leur dernier récit de leur dernière chasse. Ils étaient pires que des jeunes chiens fous. Boule de nerfs et de muscles, incontrôlables, Alister ne voulait pas à devoir jouer les nouveaux lui aussi. Sans compter qu’il devait peut être lui aussi s’alimenter s’il voulait passer le reste de la journée en ville.
    La seconde d’après, Alister se tint debout alors qu’il fit craquer son cou. Enfilant une chemise sur son torse nu, il prit avec la plus grande négligence une veste au hasard et une fois dehors prit à nouveau son temps, de toute manière, plus aucun paramètre naturel ne pouvait venir le perturber, pas même le temps. Inspirant profondément, une palette d’odeur lui vint alors en tête. De vieilles traces et d’autres pistes plus fraîches. Les membres de son clan, des animaux et même des humains, sans doute des randonneurs… De quoi se nourrirait il aujourd’hui ? Cerf ? Chevreuil ? Ours ou même loup ? Dire qu’il y a des décennies de cela avec Norman , il discutait des différents goûts que pouvait avoir les humains, d’un groupe sanguin à l’autre, l’arome se trouvant subtilement transformé. Ces souvenirs n’avaient pas lieux d’être remémoré et pour ne pas les ressasser, le vampire partit en chasse, marchant d’un pas tranquille, il était à la recherche d’une bonne piste. S’il pouvait avoir un cerf de plusieurs années, ils n’auraient pas à en tuer un autre. Flemme quand tu nous tiens…
    Une brise se leva faisant voler quelques feuilles au sol et amenant jusqu’au narines du vampires de nouvelles effluves. Sa tête pivota alors vers la droite, ses pupilles foncés brillèrent alors. Il venait de flairer une piste. Sans doute à quelques kilomètres vers le Nord. Se déplaçant alors avec la vélocité si caractéristique des vampires, Alister ne tarda pas à trouver sa proie. Un cerf sans doute dans les 6 ans vu la taille de ses bois. Celui-ci était en train de marquer un arbre. Un petit grognement de contentement s’éleva de la gorge du vampire. C’était un réflexe, un instinct que l’on ne contrôle pas même avec des années. Le vampire est un prédateur même s’il fut humain avant, il n’y a pas de quoi s’offusquer, c’est ce que l’on appelle la chaîne alimentaire. Marchant d’un pas lent vers lui, l’animal leva soudainement la tête, son regard se plantant alors dans celui du vampire et il ne lui fallu pas plus de quelques secondes pour comprendre le danger. Se mettant à fuir, toute retraite était veine mais comment pouvait il le savoir ? Le vampire bondit alors, atterrissant sur l’animal qui même avec 180 kg ne fit pas le poids. De nature clémente, il ne laissa pas au cervidé de comprendre sa fin. Plongeant ses crocs dans son artère principale, il se mit à boire avec avidité, ses bras relachant doucement leur étreinte de fer pour laisser reposer avec douceur l’animal. Ses yeux s’étaient fermés et son souffle de vie s’était éteint. Buvant jusqu'à étancher sa soif, il ne marqua pas une pause et pas une goûte ne coula sur la gorge du vampire ou sur le pelage du cerf.

    Quelques minutes plus tard, le repas prit fin et Alister se releva, jetant un dernier coup d’œil à son repas, il posa quelques branchages dessus afin de ne pas attirer l’attention de quelques randonneurs trop curieux en attendant que les loups ne viennent faire leur travail. Cependant, il se coupa dans son mouvement, une autre brise de leva, amenant d’autres odeurs jusqu'à ses sens. Et l’une d’elle aurait pu provoquer un raté à son cœur ci celui-ci aurait pu battre.
    C’était impossible que cela soit vrai. Pas cette odeur, pas ici, pas maintenant. Lui qui au prix d’efforts incommensurables et pourtant vains avait tenté d’oublié tout ça.
    Le doute le prix en même temps qu’une mélancolie à vous faire tourner la tête. Que devait il faire ? Fuir de peur de savoir si ses suppositions étaient justes ou justement vérifier. Alister avait bien trop peur de savoir qu’il pouvait avoir raison. C’était bien la première fois. Pourtant le doute le rongeait déjà et reprenant sa course, il suivit cette odeur légère et champêtre pour finalement se tenir à bonne distance, il ne devait pas être repéré surtout pas. Une douleur lui prit le ventre et ses yeux se voilèrent un instant sous l’émotion.
    Elle était celle qui l’apprivoisé pour finalement le briser. Faisant de lui un solitaire morne et distant. Mieux valait ne pas raviver une douleur assez forte comme cela, s’il rebroussait chemin, elle ne se rendrait compte de rien, la traque n’avait jamais été le point fort de Livia Hagebak. Pourtant le destin en décida autrement et le vent se leva à nouveau soufflant dans le dos du vampire pour amener jusqu'à Livia l’odeur d’Alister. Il faisait déjà des pas en arrière quand elle prononça son nom de sa voix flûtée.

    Non il n’était pas un lâche, il ne pouvait fuir maintenant qu’elle l’avait senti, cela aurait été non seulement d’une bassesse inqualifiable mais également parcequ’il en était incapable. Il se contenta de ne pas bouger. Aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche, les émotions contradictoires en lui était en pleines tourmentes.
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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyMar 21 Oct - 12:40

    De par son éducation certainement, Livia n’avait jamais su quelle attitude il fallait adopter. Bien évidemment, sa mère lui avait enseigné qu’il lui fallait rester en retrait et faire en sorte que tout le travail venait des hommes. Son père avait affirmé le contraire : si elle voulait être accomplie, elle ne devait pas avoir peur de faire un pas en avant la première. Tout ça pour dire qu’elle avait toujours été divisée entre deux mondes. Et aujourd’hui plus qu’avant, elle était divisée une fois de plus. Avait-elle besoin de préciser combien elle détestait ça ? Et plus que tout autre chose, elle haïssait ce sentiment de faiblesse qui l’avait assailli au moment même où cette odeur sorti tout droit du néant, qu’elle avait passé du temps à enfouir dans un coin de sa mémoire, de le faire passer pour une vie antérieure qui n’avait eut lieu que dans ses rêves, cette odeur l’avait rattrapé et avait ravivé le trou béant qu’un seul mot avait suffit à construire au plus profond d’elle-même. Choisis. Il lui avait fallu choisir. Elle aurait dû le faire, elle n’aurait alors perdu qu’une seule partie d’elle-même. Mais ce n’était pas juste. Elle avait alors fait un choix qui faute de n’en faire souffrir qu’un avait placé les trois comparses au même seuil de douleur.

    Ses yeux d’un bleu livide se promenaient sur le manteau quasi nu de la forêt en cette période hivernale. Les sapins probablement centenaires étendaient leurs branches bienveillantes à quelques mètres d’elle, se mêlant avec les troncs décharnés des autres arbres qui n’avaient pas la chance de garder leur doux feuillage une fois l’automne passé. Il cherchait une silhouette qu’elle connaissait à la perfection. Mais elle savait que s’il avait décidé de ne pas se montrer comme son silence le laissait supposer, elle ne parviendrait pas à le trouver. Elle n’aurait même pas su qu’il avait été là si ce n’est la complicité d’un vent favorable. La jeune vampire n’avait jamais été très douée par la traque. Les années passées seule et la difficulté qu’elle avait eu de se nourrir par elle-même en témoignaient douloureusement à la lumière de l’incident. Elle n’en avait jamais eu besoin : tant Alister que Norman étaient doués en la matière. Les hommes font le travail non ?

    Grâce à Vilde qui lui avait appris quelques astuces, Aron qui lui avait enseigné quelques techniques et Pernille qui lui avait révélé la qualité la plus importante de la chasse à savoir la patience et la ruse, elle s’était améliorée. Un peu. Mais pas assez pour rivaliser avec un de ses anciens amants qui avaient déjà tant d’années au compteur. Cela devait bien faire 5 minutes qu’elle s’était exclamée son nom après l’avoir senti. Elle n’avait pas bougé, attendant quelque chose. Rien venant de lui, elle se doutait qu’il avait mal pris son départ. Elle le connaissait assez pour le savoir. Elle ne voulait pas qu’il lui pardonne d’avoir plié bagage comme ça, du jour au lendemain. Elle se savait impardonnable, tout comme ils l’étaient de lui avoir demandé de choisir. Quant bien même c’était un résultat dont elle aurait dû savoir l’imminence. Ce n’était pas lui qui allait devoir faire le premier pas. La question était de savoir si elle voulait le faire.

    Une partie d’elle-même, bien enfouie et bien éveillé désormais, ne demandait que ça, lui intimait de pénétrer dans la forêt d’autant plus dangereuse qu’elle regorgeait certainement de nouveaux-nés ou pire de Black Blood dont l’expérience sanguinolente pouvait la réduire à néant en moins d’une demi seconde. L’autre partie quant à elle lui soufflait de s’éloigner, de partir le plus vite possible. Qu’il y avait eu assez de souffrances comme ça, qu’elle avait su tirer un trait sur lui, sur eux, et qu’elle ne devait pas se laisser piéger à nouveau. Finalement, c’est la première qui remporta la bataille perdue d’avance. C’était comme si elle avait un besoin vital de retrouver la Livia de ce temps là. Tellement plus joyeuse et avide de la vie. Passer toute l’existence comme elle avait recommencé à le faire ces derniers temps était inimaginables. Aussi, elle fit le premier pas, sortant du sentier de randonnée.

    Elle ne prononça pas un mot tandis qu’elle s’enfonçait dans l’atmosphère lugubre et lourde d’une forêt de montagne. Elle se contenta d’observer autour d’elle, les sens aux aguets. On n’était jamais trop prudent et il était hors de question qu’elle se laisse à nouveau surprendre. Elle avait dépassé son lot de surprise de la journée et c’était bien suffisant. Posant les mains sur les troncs secs et rugueux, elle avait les yeux tournés vers les hauteurs. Se cachait-il derrière les branches de ce sapin gigantesque ? Ou bien derrière cet immense tronc ? L’observait-il en silence également ? Ou alors s’était-il déjà enfui ? Etait-ce seulement réel ? N’était-ce pas un rêve de plus ? Finalement, elle aboutit dans un petit espace dénudé de végétation, un immense rocher comme poussé par un géant quelconque sortait de terre. Elle s’en rapprocha à reculons, observant autour d’elle et baissant les armes, advienne que peut, elle prit à nouveau la parole, quitte à parler seule.

    « Je sais que tu es là. Je tenais à m’excuser pour ce que j’ai fait. J’ai été sans doute trop brusque. Tout comme vous l’avait été. On est tous fautif dans l’affaire. »

    Elle poussa un profond soupir tandis que le cri d’un rapace se faisait l’écho à des excuses qui d’habitude ne franchissaient jamais ses lèvres de peur de les écorcher.

    « J’espère que tu vas bien. Tu me manques. Norman me manque. Ce qu’on était me manque. Mais c’est mieux comme ça, non ? »

    Non.

    « Bref, je vais te laisser. Où que tu sois. Ravie d’avoir pu te … sentir ? »

    Se rendant compte de ses paroles quelque peu décousues, elle ne put s’empêcher de rire doucement en hochant négativement la tête et en roulant des yeux vers le ciel. Elle ferait mieux de rentrer. Mais une partie d’elle-même voulait encore traîner un peu. Juste au cas où Alister serait aussi curieux qu’elle de la revoir. Une partie seulement.
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyMar 21 Oct - 20:29

    Elle semblait avancer à taton, comme une aveugle sans repere qui tente de retrouver son chemin. Dans des temps anciens, il aurait pu en rire, chasser ne faisait pas d’eux des monstres. Cette manière qu’elle avait de toujours vouloir repousser sa nature l’avait toujours amusé même s’il comprenait ses aspirations. Alister aimait de toute manière traquer pour elle au delà du divertissement et de l’adrénaline qui l’envahissait en cet instant, il avait le sentiment de se sentir encore plus précieux et important pour elle. C’était enfantin et même absurde comme ressentiment mais cela ne se contrôlait pas.
    Le vampire continuait de l’observer alors qu’elle ne le voyait pas, il aurait pu partir, , il le savait mais la douleur le paralysait. Au delà de la blessure physique et de la mort, il y a l’âme blessée qui doit se résoudre à son triste sort d’errer sans espoir de guérison.
    Elle l’aurait cherché, elle ne l’aurait pas trouvé, il n’aurait pas à eu à bouger, mais elle continua à s’adresser à lui tout en s’approchant et ressassant tous les événements. Norman et lui-même lui manquait ? Tss A la bonne heure ! C’est elle qui avait commis toute ses peines, lui donnant à jamais le sentiment de pas pouvoir combler une femme à lui tout seul. Un flot encore plus intense d’émotion se déversa en lui : Colère, vengeance, désarroi, peine, amour. Tant de passion n’avait pas pu se ternir avec le temps malgré toutes les volontés à son plus grand malheur.
    Tout explosa alors comme une réaction en chaîne, les pupilles pétillantes du vampire se mirent à brûler comme s’il venait de se réveiller de son coma transitoire. Effectuant alors un bond de plusieurs mètres assez impressionnant, il se posa sur le rocher derrière elle. La dominant elle et les alentours sur son observatoire de pieerre. Restant un instant accroupi, son regard la vrillant littéralement. Alister se redressa lentement sans la quitter des yeux. Elle venait de découvrir le nouveau vampire qu’il était devenu. Ile ne portait plus toutes ses chemises élégantes qui semblaient avoir été faites sur mesure pour lui. Son sourire charmeur et assuré n’était plus de cette époque. Un gentleman ? non, il n’était plus qu’un chasseur solitaire réduit à se camoufler parmi de nouveaux nées. Seuls ses cheveux longs tombant en quelques mèches devant ses yeux pouvaient témoigner de son passé comme un vestige immuable aux années. Il avait tant à lui dire, tant à la reprocher. Tant de haine et d’amour que cela en était trop pour un être mort déjà depuis longtemps.

    « Les excuses me semble particulièrement inappropriées à la situation » murmura t il à peine dans un souffle.

    Elle pouvait l’entendre sans problème, pas la peine de hausser la voix, son ouie fine commune à tous ceux de leur espèce lui permettait de tout distinguer avec facilité. Tant qu’il pouvait se montrer calme et impassible, Alister devait tenir bond, hors de question de s’emporter et de montrer à quel point elle avait pu l’affecter lui, celui qui l’avait sauvé. C’est sans doute ce que l’on appelle la fierté de l’ancien monde.


    « N’est ce pas toi qui est à l’origine de tout ça.. » précisa t il avec une sévérité qui lui donnait les allures d’un juge.

    Elle était partie en laissant un simple mot avec une phrase qui le faisait frémir à chaque fois qu’il la rejetait. Choisir serait nous trahir. Avait elle la moindre idée de la situation et de l’état dans lequel s’étaient trouvé les deux vampires par sa faute. Comment aurait du réagir si ELLE avait du les partager avec une autre ? Autant de reproches qu’Alister gardait en tête sans pour autant tout lui dire pour le moment.Etait il trop dur ? Non il n’en avait pas l’impression, il le devait s’il voulait se montrer fort et résister à l’envie qui le tirailler de fondre sur elle et de plonger son visage dans son cou pour y sentir cette odeur qui durant des années avait agi comme une drogue. Il s’était entièrement offert et dévoué à elle, cela n’arriverait pas à nouveau de si tôt, surtout si elle osait prononcer à nouveau le prénom Norman en sa présence.
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyMer 22 Oct - 18:28

    Elle ne fut pas surprise que soudain Alister se trouve derrière elle, la surplombant de son promontoire. Alors qu’elle s’éloignait pour sortir de la clairière et rejoindre la ville, c’était plus prudent, elle avait perçu le tintement des branches, ce bruit si particulier quand l’un des leurs brisait le vent à une vitesse que nul être humain classique n’était capable de percevoir. Aussi lorsqu’il arriva derrière elle, elle était déjà tournée, prête à attendre ce qu’il voudrait bien lui donner, calme et semblable à elle-même. Pourtant c’est bien de surprise qu’elle recula légèrement en découvrant l’allure de celui qui fut jadis sa moitié. La moitié d’un amour inconditionnelle. Il avait tellement changé qu’elle en eut le souffle coupé, quant bien même elle ne respirait plus depuis au-delà d’un demi-siècle. Il n’était plus le même qu’elle avait quitté presque sans un mot, du moins sans explication. Lui qui était toujours si distingué et attentif à l’image qu’il renvoyé. Propre sur lui. Classe. Tendre et prévenant. Il n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait devant elle à cet instant même. Ses pupilles aussi sombres que l’enfer ne laissait pas de place au doute sur les sentiments qu’il devait ressentir à cet instant. Sa position clairement d’attaque ne faisait que confirmer le feu qu’elle lisait au fond de son regard qu’elle ne reconnaissait plus. Ses traits durs se faisaient juges d’une manière qui la troublait au plus profond d’elle-même et qui lui était même insupportables. Où était-il ? Etait-ce de sa faute comme il le faisait entendre ? Non elle ne pouvait, ne voulait pas le croire mais l’évidence était là.

    Elle eut un geste instinctif de recul, mûe par une peur qu’elle n’avait plus ressenti depuis la dernière fois qu’elle avait rencontré un vampire hostile. Ce qu’elle lut dans le regard sombre de son ancien compagnon lui rappelait douloureusement le visage de celui qui avait de sa vie une mort pénible et éternelle. Et c’était sans doute ce qui lui faisait le plus mal en cet instant même. Il s’était métamorphosé. Tandis qu’il se redressait, elle ne détachait pas ses prunelles demeurées aussi clair que l’azur du ciel de Suède. Elle devinait l’ancien Alister derrière le vampire qui se tenait devant elle. Il en restait certaines choses, certains gestes, certaines attitudes. Mais c’est comme s’il avait été réduit en charpie par une bête cruelle qui n’avait eu de cesse de le torturer. Etait-ce elle ? Elle en était à se demander si elle n’aurait pas mieux fait de ne jamais se transformer lorsqu’il appuya là où la douleur était encore vive. Aussitôt, elle redressa vivement le visage pour le planter dans le sien et plus aucune attitude de crainte n’émanait d’elle. Dans l’instant même, son regard, pareil à un ciel d’été en Provence, se couvrit d’un orage imminent, le bleu marine profond envahissant progressivement sa pupille. Elle avança d’un pas et se mit çà frissonner :

    « Moi ?! Tu plaisantes ?! »

    Sans plus aucune crainte, elle se rapprocha vivement d’Alister et semblable, à son comportement, ne put s’empêcher de le pousser légèrement. Geste futile étant donné son gabarit mais qui lui permit de faire un peu passer sa frustration. Elle était de nature douce et calme, ne se mettait que rarement en colère mais lorsque c’était le cas, il n’y avait pas d’explosion dans le ciel qui pouvait s’y mesurer. Alister le savait. Il était en colère ? Eh bien, elle également maintenant. Il lui en voulait ? Ca tombait bien parce qu’elle aussi.

    « C’est vous qui avait tout brisé. C’est de votre faute à vous. Je ne serai jamais partie si vous ne m’aviez pas demandé de choisir. Pourquoi tu ruines toujours tout ? »

    La mauvaise foi avait bon dos avec elle. Mais elle n’était sincèrement pas d’humeur pour admettre qu’elle avait aussi sa part de responsabilité. Son sang mort ou plutôt le souvenir de ce dernier bouillonnait dans ses veines depuis longtemps asséchées et ce qui aurait dû être des retrouvailles apaisées semblait devenir un affrontement dont aucun ne sortirait vainqueur.
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyJeu 23 Oct - 19:04

    Heureusement que la personne en face de lui était Livia car pour autant de mauvaise foi, il se serait jeté sur la personne en face de lui pour la briser en deux dans le sens littéral du terme. Pourtant Alister n’était pas un vampire violent, il fallait vraiment que les ponts sensibles ne soient atteints pour qu’ils perdent tout contrôle et qu’il laisse sa part de monstruosité se défouler. Livia était en train de remuer consciencieusement le couteau dans la plaie. Alors pourquoi tant de calme ? Il était tout simplement impossible pour le vampire de le lui faire le moindre mal, qu’importe ce qu’elle pouvait lui faire. C’était sans doute l’une des choses qu’il haïssait le plus dans cet attachement, cette incapacité, cette faiblesse qui le rendait si humain.

    Quand il la sentit approcher, le vampire se raidit, pas vraiment encore près pour un contact, elle n’avait pas hésité à le pousser ou du moins à essayer. Il avait péniblement essayé pendant des années de sortir son odeur de son répertoire olfactif et voila qu’elle était en train de saturer l’air ambiant de sa marque mais aussi ses habits. Comment oublier ou résister à une odeur qui vous parait tout aussi captivante que le sang ? Il avait alors fermé les yeux non seulement pour surmonter la douleur avec laquelle les paroles de Livia était en train de le meurtrir mais également pour empêcher cette dépendance violente qu’il avait créer pour elle de se nouer à nouveau.


    « Ma faute … » lâcha t il comme absent, ses mots restant suspendus dans l’atmosphère pesante.

    Un puissant soupir glacial s’échappa de sa bouche alors qu’il ouvrait à nouveau les yeux et que son regard se posait à nouveau sur elle. Les flemmes qui dansaient dans ses yeux dorés venaient de se figer comme si elles étaient devenues de la glace. Preuve impossible à cacher de la blessure qu’elle venait de lui infliger.


    « Si une personne est prête à te partager avec quelqu’un d’autres, c’est que son amour n’est donc pas inconditionnel. Il n’est qu’une imposture malsaine… Si tu disais m’aimer comme tu l’as dit il y a longtemps. Aurais tu accepté de me partager avec une autre femme ? De savoir qu’elle était logée elle aussi dans mon esprit et que son odeur se dégageait de mes vêtements. »

    Alister s’avança alors, se moquant bien des convenances et des distances, la frôlant alors qu’il tournait autour d’elle, il reprit la parole alors qu’il passait derrière elle ne pouvant s’empêcher d’humer le parfum qu’elle dégageait comme la plus dangereuse des drogues. Voila qu’il rechutait à une vitesse vertigineuse, le faisant replonger dans la peau de la personne qu’il avait été des décennies plus tôt.

    « Je connais chaque parcelle de ta peau, chaque son que ta voix peu émettre, ton odeur est marquée en moi comme avec un fer rouge. Si l’on m’avait donné la capacité de rêver, tu hanterait probablement mes songes… »

    Beaucoup de confession mais beaucoup de choses n’étaient pas nouvelles, c’était le caractère d’Alister, il s’était toujours montré d’une franchise sans borne et puis comment lui mentir à ELLE.

    « Pourrais tu supporter que quelqu’un d’autre puisse souiller tout ça…Ne me dis pas que tu n’étais pas consciente de tout cela. Tu as lu en moi comme un livre ouvert quand nous nous sommes donné l’un à l’autre cette nuit la. » termina t il alors que son visage frolait ses cheveux et que ses yeux se fermaient sous la concentration qu'il mettait à ne pas la capturer dans ses bras.
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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyJeu 23 Oct - 22:35

    Elle jouait un jeu qui aurait pu s’avérer particulièrement dangereux en temps normal. S’approcher d’un vampire en colère et qui faisait parti d’un clan adverse était déjà en soi une faute grave qui pouvait aboutir à une mort définitive cette fois-ci. Mais plus encore de le titiller et d’agir en conséquence volontairement. N’importe quel autre adversaire et Livia aurait couru à sa perte. Mais seulement voilà, ce n’était pas n’importe quel adversaire. C’était Alister. Son Alister. Et même si les années avaient passées dans leur relativité particulière pour des personnes dans leur condition. Et même s’il pouvait avoir radicalement changé entre temps, il restait toujours Alister. Celui qui l’avait veillé, avec toute la précaution et la tendresse infinie qu’elle lui avait toujours connu depuis, durant sa transformation. Celui avec qui elle avait partagé tant de choses au cours des décennies paresseusement écoulées. Celui avec qui elle avait connu pour la première fois de son existence des sensations dont elle n’avait pas même envisagé la possibilité. Il lui était impossible de le voir en ennemi potentiel. Tout comme il lui était impossible de freiner cette brusque et galopante colère. Celle-là même qu’elle avait ressentie au moment de l’ultimatum posé par les deux vampires de son éternité.

    Elle ne releva même pas le ton glacial qu’il employait, semblable à l’éclat de son regard. Elle était trop occupée à se contenir pour porter quelque attention que ce soit au défaut flagrant de subtilité qui émanait de chacune de ses réactions. La mâchoire crispée, les poings résolument serrés de telle sorte que s’il aurait resté une seule goutte de sang liquide en elle ses articulations eut été blanchies, tout ce qu’elle accordait à l’encontre de son gré était des frissons. Mais pas des frissons de froid ou de peur, non ceux de la colère contenues et plus encore des violentes émotions qui combattaient et se déchiraient son cœur dans ce corps si fin et menu qui semblait ne pouvoir contenir plus de deux sentiments à la fois. Entre douleur et bonheur, colère et apaisement, frustration et exaltation, Livia ne savait toujours pas sur quel pied danser. Que faire ? Que dire ? S’enfoncer dans la spirale de la négation et convaincre son interlocuteur de ses torts ? Elle devait déjà se convaincre elle-même pour ça. Mais elle avait toujours son caractère. Seule ou pas, avec ou sans lui, une chose n’avait pas changé au moins.

    Tandis qu’il convenait de reprendre la parole à nouveau, elle le laissa tourner autour d’elle sans broncher, sans crainte et y trouva l’occasion pour échapper à son regard dardant et accusateur. Les mots qu’il prononçait ne faisaient que la déchirer davantage. Il avait raison. Mais elle n’avait pas l’intention de s’apitoyer sur son sort, quant bien même une partie d’elle ne demandait qu’une seule chose : se mettre à terre, lui demander pardon, tout recommencer. L’autre, celle qui prédominait en ce moment, se tenait bien droite et surtout campée sur ses positions. Ce fut elle qui s’offusqua la première lorsqu’il émit la possibilité d’un partage mais l’autre la tint fermement en cage. Ce n’était pas le moment. Elle devait le laisser finir et repousser dans un coin de son esprit les images folles qui défilaient sous ses yeux clos. Alister serrant dans ses bras le corps d’une inconnue. Faisant exactement ce qu’ils avaient fait cette nuit-là qui avait scellé quelque chose entre eux sans qu’ils remarquent que de ce seul fait, quelque chose s’était effritée. Elle n’était plus la jeune et naïve Livia qu’il avait rencontré. Elle se doutait qu’il en avait rencontré d’autres mais cette simple idée la mit hors d’elle. Inutile d’y penser à cet instant précis. La jalousie n’avait pas sa place, d’autant qu’elle était clairement inappropriée.

    « Non. » fut sa réponse dans un souffle d’abdication.

    Il avait raison mais dans le même temps il se trompait lourdement. Les choses n’étaient pas comparables. Ce qui les unissait alors était tellement fort qu’elle doutait qu’ils puissent en avoir trouvé un quatrième pour les rejoindre. Ils s’aimaient les uns les autres. Lui et Norman étaient les meilleurs amis du monde avant. … Avant elle. Au final, c’était elle qui avait tout gâché. Sur ce point, il avait finalement raison. Mais elle était trop fière pour l’admettre. Et si elle respectait sa pensée, elle ne pouvait s’empêcher d’objecter. Tout avait été si parfait jusque cette nuit là pourtant au summum de la perfection. Sans plus réfléchir, elle tourna la tête vers lui pour lui faire face à nouveau et ses yeux azur lui lancèrent des éclairs aussi indomptables qu’ils luttaient contre des émotions qui étreignaient sa gorge :

    « Si c’est ce que tu veux entendre alors d’accord. J’ai vu les choses arriver, inévitables. J’ai essayé de les empêcher. Je n’ai jamais voulu vous faire du mal. Si je n’étais pas partie qu’est-ce qu’il se serait passé ? Vous vous seriez entretués ? Pour rien en plus. Je ne suis rien en comparaison en ce que vous représentiez pour moi, en ce que tu étais pour moi. Je ne voulais pas vous perdre. Savoir que vous ne seriez même plus ici à admirer le même ciel étoilé. Comment tu crois que j’aurais vécu ça ? Savoir que j’étais la cause de cette haine qui grandissait et prenait le pas sur ce qui nous avait réuni ? Être la seule responsable de vos morts respectives ? Et me retrouver coincée ? J’aurai fini par aller provoquer les Volturi. Si c’est ce que tu veux que j’admette, d’accord. Je suis un monstre d’égoïsme qui voulait que vous viviez plus que tout au monde. Je ne pourrai jamais te dire le nombre de fois où j’ai failli revenir en arrière en sachant que ça aurait été perdu d’avance. Tu ne me croirais pas. Et je ne vais pas te demander pardon pour le mal que j’ai causé, sachant pertinemment qu’il est impardonnable. C’est mon fardeau. »

    Les violents sentiments qui la déchiraient en mille morceaux bataillaient de manière encore plus acharnée maintenant qu’il était plus proche d’elle. Il lui était impossible d’aligner deux pensées cohérentes tant la présence proche, l’odeur d’Alister la troublait. Il aurait suffi de presque rien. Qu’un oiseau s’envole des branches des sapins environnants. Qu’un souffle de vent les enveloppe de sa protection. Presque rien pour que tout bascule.
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyVen 24 Oct - 0:01

    Comme à chaque fois qu’il pensait à elle ; Alister ne pouvait s’empêcher de se remémorer de nombreux souvenirs, leurs éclats de rire à trois, leurs jeux souvent puérils ou au contraire leurs longues discussions philosophique sous les étoiles mais surtout les moment privilégiés ou ils s’étaient retrouvés seuls, les mêmes images revenant souvent par flash dans sa tête. Pas vraiment d’une grande d’aide quand on décide que le mieux à faire et de rayer les dernières décennies de sa vie de sa mémoire. Autant le forcer à manger des carottes. Le défi était impossible alors maintenant qu’elle était à nouveau à ses cotés, bien vivante ( On se comprend ) et dégageant une part de doute, le vampire en fut surpris mais ne montra rien. Son ancienne vie lui manquait mais il lui était impossible de reconsidérer le passé, Norman était un ennemi et il lui avait laissé un souvenir en cadeau, une belle cicatrice en forme de lune édentée sur le flanc droit. S’ils devaient se recroiser comme il était en train de le faire en ce moment même avec Livia, cela serait sur un champs de bataille et cette fois ci, il ne se contenterait pas d’une morsure comme monnaie de retour. Se rappeler ses souvenirs fit passer un orage devant les yeux du vampire alors qu’il écoutait justifications qu’il trouvait bien entendu très bancales.

    Alister se planta alors en face, faisant reculer d’un mouvement de tête les mèches qui traînaient devant ses yeux pour s’assurer que son regard était dans les siens. Elle pouvait se mentir à elle-même mais cela ne prendrait pas avec lui, cette nuit la rien n’avait été mensonges, lui-même s’en était aperçu. Une fureur le prit alors tout entier quand il se demanda si depuis elle avait connu d’autres vampires et l’envie de les retrouver pour les broyer un part un fut tentante. Il s’abstint cependant de manifester la moindre curiosité ou de laisser rien transparaître. C’était au moins l’avantage d’être un vampire qui commençait à être âgé, le stoïcisme ça vous connais-en général excepté pour les triangles amoureux-.


    « Donc si je comprends… je n’étais pas capable de te satisfaire pleinement…. Tu peux donc me dire sans la moindre hésitation que je n’ai pas été toujours la pour toi, que je suis bien trop superficiel pour être à ton niveau et que cette fois ou nous nous sommes unis fut une énorme erreur. »

    Planté devant elle, il attendait impassible, son expression fermée, ses mains enfoncées dans ses poches afin de cacher les tremblements qui agitaient ses mains sous le flot d’émotions. Quand on s’est habitué à posséder la capacité émotionnelle d’une cuillère à café depuis les 30 dernières années et se retrouver sous un flot d’émotions contradictoires, il faut s’attendre à des effets indésirables…

    « Si ce qui t’as poussé c’est avant tout ton devoir de l’amitié alors cela ne devrait pas te gêner. » ajouta t il alors qu’il se penchait au dessus de son cou pour y renifler son odeur.

    Sa bouche s’ouvrit par réflexes, laissant apercevoir ses dents blanches alors que son haleine fraîche se rependant sur sa peau comme une brume matinale. Le bout de ses crocs effleura sa peau avec douceur alors qu’il remontait jusqu'à son menton se détachant finalement de quelques centimètres, cette proximité l’embrouillait mais il avait au moins la satisfaction de savoir qu’il n’était le seul dans cette situation, il ne la connaissait que trop bien.


    « Dis le ! » dit il d'un seul trait alors qu'il perdait patience. Comme il pouvait la haïr de l'aimer autant!


Dernière édition par Alister D. Moses le Ven 24 Oct - 8:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyVen 24 Oct - 0:58

    Pourquoi fallait-il que tout aille de travers depuis ces derniers temps ? Elle était apparemment incapable de faire ce qu’il y avait de bien à faire. Ca avait commencé depuis qu’elle s’était retrouvée seule, à croire que la décision initiale de partir avait été la première d’une longue série d’erreurs irréparables. La jeune vampire – notez l’ironie – poussa un petit cri exaspéré suite aux propos cyniques d’Alister et tenta de l’étouffer en posant ses mains sur son visage, manie qu’elle avait gardé de son enfance et qu’on ne cessait de lui reprocher depuis. Etait-ce elle qui s’exprimait aussi mal sur ses sentiments confus qu’elle avait tant de mal à démêler ? Ou bien était-ce lui et sa tête de bourrique qui prenait un malin plaisir à faire semblant de pas saisir la nuance exacte de sa répartie ? N’était-il pas sensée la comprendre et la savoir par cœur comme il venait de le déclarer dans une impudeur totale et qui aurait été totalement déplacée s’ils ne s’étaient pas retrouvés seuls ? Mais au moins, cela eut le don de la calmer plus ou moins et lentement la seconde partie d’elle-même qui s’était fait discrète jusqu’alors commença à résonner avec de plus en plus d’amplitude. Elle retira les mains de son visage afin de pouvoir regarder pleinement et sans obstacle le visage toujours aussi parfait mais irrémédiablement glacial de celui qui était encore aujourd’hui tellement de choses pour elle. Secouant négativement la tête, elle planta ses yeux, toujours aussi assombri, dans ceux de son interlocuteur avant de constater amèrement :

    « C’est justement parce que ce n’étais pas une erreur et que tout ça a eu un sens à cet instant. »

    Voilà, elle avait avoué l’inavouable. Ce qu’une jeune fille bien sous tout rapport ne devait jamais révéler sous peine de jeter l’opprobe non seulement sur elle mais également sur toute la famille et la société qui l’avait accueilli. Ce n’était pas quelque chose de convenable qu’elle venait d’avouer et la partie d’elle qui dominait jusque là criait au scandale, enfouie rapidement par la Livia d’Alister.

    « Mais ça a aussi été l’élément déclencheur qui a tout brisé, Alister. Ne le reconnais-tu pas ? Après cette nuit, aussi merveilleuse fut-elle, tout a changé. »

    Mais non. Ca n’avait jamais été de l’amitié entre eux. Elle devait bien le reconnaître. Et au-delà d’amour fraternel, ça avait toujours été plus que ça. Les frissons qui lui parcouraient l’échine alors qu’il s’amusait à allumer un brasier qui avait été si longtemps éteints, simples cendres couvrant des braises ne demandant qu’à être rallumés, ne faisaient que le confirmer. Elle n’avait jamais froid pourtant elle frissonnait. Elle tâchait d’être toujours maîtresse d’elle-même, mais tout en elle était troublé. Et si ses yeux s’éclaircissaient, cela n’avait rien à voir avec de l’apaisement mais au contraire, un tumulte qui arrivait au galop et titillait des parties de son être qu’elle avait caché. Elle aurait même jurer entendre son cœur battre la chamade, ce qui était physiquement impossible.

    « Alister … » le prévint-elle, la voix étranglée. « Ne fais pas ça. »

    Mais trop tard. A peine avait-elle prononcé ces derniers mots qu’elle se voyait, étrangère à elle-même, céder à une tentation des plus délicieuses et qui lui avait fait cruellement défaut ses dernières années. Ses lèvres rencontrèrent celle d’Alister, ayant eu si peu de chemin à faire et pourtant un gouffre profond les avait disjointe. Et comme dans un chemin mille fois empruntés, quasi-naturel, elle retrouva le corps d’Alister contre le sien, comme si il avait été fait pour elle. Comme si ils avaient été taillés dans la même pierre et qu’ils se retrouvaient enfin. Un point d’ancrage. Un port d’attache. Là où elle était toujours restée. A défaut de l’avoir dit, elle l’avait fait. A cet instant, elle ne réfléchit pas. Etait-ce une erreur de revenir en arrière ? De passer outre la lente et difficile reconstruction de ces dernières années ? Il n’y avait rien à détruire puisque tout trouvait enfin sa place. Là où elle avait toujours appartenu. C’était une telle évidence. Comment et pourquoi avait-elle pu la fuir ? Elle fit taire pour de bon cette fois-ci l’autre Livia. Elle n’aurait plus mot à dire à partir de maintenant. Elle avait trop souffert à cause d’elle et pis, elle avait déjà fait trop souffrir Alister. Elle allait devoir apprendre le silence maintenant.
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyDim 26 Oct - 18:21

    Que pouvaient-ils y faire si Norman n’avait pas supporté qu’il l’aime en entier. Il n’avait pas joué avec elle et n’avait cherché à la forcer en quoi que ce soit. Pouvait-on leur reprocher de s’aimer ? Ou était le mal ? Il est vrai que pour des vampires aussi âgés, en particulier Alister, la retenue en cet instant n’avait pas été son fort. L’amertume avait guidé leur vie pendant des années et quelques minutes en face d’elle avait comme effacé tous ses moments difficiles.

    Quand Livia l’embrassa en se blottissant sa réaction fut instantanée, ses bras se refermèrent doucement autour d’elle pour la garder prés de lui, il lui fallut cependant quelques secondes pour tout assimiler, ce contact était si grisant, comme on ravisse une flamme sur le point de mourir. Lui rendant enfin son baiser comme il se devait, une brulante envie de vengeance le prit… Il aurait du la repousser et une fois de plus la maudire pour la peine qu’elle lui avait laissé, pour lui avoir retiré toute envie de jouer de son piano, ce qui fut tout dans sa vie de mortel. Mais il en était incapable, pourquoi toute forme de cruauté le quittait quand elle était près de lui ? Le vampire devait sans doute être minable à ses cotés, habillé comme le plus humble des vampires nomades.
    Même si c’était ce qu’il avait voulu devait il y succomber, cela valait il vraiment le coup de se sentir à nouveau vivre avant de finalement replonger âpres. Elle l’avait abandonné une fois, elle pouvait recommencer. Il lui fallu un moment, long dans son esprit pour trouver la force d’arrêter son contact, détachant doucement ses lèvres des siennes, son front se posa contre le sien, alors que ses yeux fermés sous la concentration l’aidait à tenir. Il devait à présent ne plus respirer pour ne pas sentir à nouveau son odeur. Dans un coin de sa tête, enfouie dans son inconscient, il avait attendu se moment malgré tout. Devait il y céder maintenant ? Il fallait que les choses ne soient mises au point avant qu’ils ne se fassent à nouveau du mal, les blessures qui malgré le temps ne se referment pas sont sans doute les pires pour des créatures immortelles.


    « Livia… » parvint il à murmurer alors qu’un frison lui parcourra le dos. Depuis combien de décennies n’avait il plus prononcé ce prénom à voix haute ?

    Une fois certains qu’il pouvait affronter ses yeux bleus qui vous poignardent l’âme, il les ouvrit à nouveau pour la regarder alors qu’il se détachait, ses mains se posèrent sur ses joues, certes elles étaient un peu sales mais même avec un peu de boue sur le visage, elle serait toujours aussi belle.


    « Que veux-tu ? Que cherches-tu ? Peux-tu faire à présent un choix que tu n’as pas su faire des années auparavant. Je ne veux pas à avoir à nouveau à parcourir le monde pour tenter de te chasser de mon esprit, alors tant que je peux espérer fuir dans une direction opposée à la tienne, je te demande de me donner une réponse. »

    Un ultimatum ? Non c’était plus une supplique pour lui et non choix à imposer comme à l’époque. Il était arrivé à vivre sans elle ou du moins à survivre. Il pouvait encore continuer comme ça, il lui suffisait de partir loin d’ici, loin de tous ses vampires et de vivre en solitaire. Mieux valait encore perdre la tête que de devoir se faire à nouveau à son absence. Alister ne serait pas une lourde perte pour son clan, Anja le remplacerait en l’espace d’une semaine, Lisbeth finirait par apprendre la discrétion qui lui manquait pour chasser, ses nouveaux nés n’avaient pas besoin d’un ancien à leur coté et il n’aurait plus à mentir et à s’emmurer dans son silence.
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyDim 26 Oct - 20:08

    C’était comme si 14 années venaient de se perdre dans le néant le plus total. Comme si ces années d’errance seule avaient disparu comme par enchantement et qu’elle se retrouvait des années en arrière. Pourtant, rien n’était comme avant, comme à cette époque d’insouciance. Ils avaient soufferts, chacun de leur côté. Ils avaient traversé certaines épreuves dont ils avaient parfois eu du mal à se relever. Ils avaient commis des erreurs qu’ils ne pourraient jamais réparer. A l’instant où elle avait pris cette décision, elle avait pensé que c’était la bonne. Mais rien de tout cela n’était vrai. Ce qui l’était. Ce qui était authentique c’était d’être dans les bras d’Alister, de sentir ses lèvres contre les siennes, d’humer son odeur qui lui avait manqué comme un cœur peut manquer à un être humain. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, maintenant qu’elle le serrait dans ses bras, elle n’avait plus l’intention de le laisser partir. Ce n’était même pas envisageable. Elle avait l’agréable sensation de ne l’avoir jamais quitté. Elle se rendit subitement compte que c’est ce qu’elle aurait dû faire. Partir n’avait jamais été la solution.

    Le contact retrouvé avec lui sembla durer un battement d’aile de papillon et une éternité à la fois. Prisonniers du temps comme seuls pouvaient l’être des personnes comme eux mais surtout comme seuls en sont capables les amoureux, elle calma les rythmes effrénés de son cœur lorsque ses lèvres se détachèrent finalement des siennes. Mais ce dernier ne semblait vouloir rien comprendre à l’affaire tout comme l’oxygène qui semblait vouloir lui manquer alors qu’en 56 ans elle n’en avait jamais eu besoin. Elle se sentait si … humaine. Terriblement humaine dans les bras d’Alister. Le froid inhérent à son espèce était comme envolé. Elle ne se sentait plus si forte et indestructible. Elle n’était plus semblable à une statue de pierre. Elle n’était plus qu’un brasier inassouvi et si cela avait encore été possible, son sang aurait reflué dans ses jours pour les teinter légèrement de rouge. Mais cela n’était pas possible.

    Elle dut se mordre la lèvre inférieure lorsqu’elle l’entendit à nouveau prononcer son nom avec une douceur et une tendresse qu’elle avait l’impression de plus avoir résonné depuis des siècles. Sa voix lui avait terriblement manqué. Tout comme ses yeux dans lesquels elle se plongeait sans plus aucune crainte, s’y livrant toute entière. Et son sourire … ce sourire qu’il lui tardait de voir réapparaître sur les traits fins et délicats d’Alister. Elle passa discrètement sa langue sur les siennes, goûtant un parfum retrouvé et longtemps recherché bien malgré elle. Comme si chacun de ses pas, chacune de ses errances avaient été faite dans le seul but de le retrouver. Elle qui avait un corps de pierre se sentir défaillir lorsqu’il entoura son visage de ses mains de pianistes qui avaient cependant perdu de leur douceur. Seulement par sa faute.

    Que voulait-elle ? Etait-elle capable de faire un choix alors qu’il n’y avait plus rien en contrebalance sinon les souvenirs ? Alors qu’elle avait essayé une possibilité qui s’était révélée tellement plus douloureuse que de rester et de briser un cœur, peut-être deux. Elle ne pouvait nier qu’une partie d’elle, celle qui accordait tant d’importance au passé et celle qui lui avait soufflé la solution il y a 14 ans, celle-ci était toujours bien présente et continuer son œuvre sournoise. Mais aujourd’hui, elle ne l’écouterait pas. Elle l’avait fait une fois et cela n’avait jamais fonctionné. Elle posa sa main sur celle d’Alister et y déposa un baiser tendre et douloureux à la fois. Tendre parce qu’elle écoutait son cœur. Douloureux parce qu’elle enterrait une partie d’elle-même. Puis elle releva la tête pour plonger son regard dans celui du vampire qui ne l’avait jamais vraiment quitté et dans un sourire timide lui répondit :

    « On a essayé à trois, ça n’a pas marché. On a tenté chacun de son côté, ça n’a pas vraiment fonctionné. Aujourd’hui, je suis prête à tenter à deux. »

    Au-delà de lui demander pardon qui était tout bonnement inenvisageable, serait-il capable de tout recommencer. De faire table rase du passé et de ne penser qu’à eux ? Elle voulait y croire. Elle devait y croire. Elle ne pouvait plus supporter cette vie d’éternité morne et insipide qui se profilait à l’horizon. Il y avait dans le creux de son ventre un trou béant jusque là et il lui avait suffit de sentir son odeur pour qu’il soit comblé à nouveau, pour que l’espoir rallume le regard coupable de la jeune vampire. Elle comprendrait bien sûr s’il ne souhaitait pas souffrir à nouveau. Elle ne pourrait décemment pas lui jeter la pierre. Elle espérait juste qu’il l’aimait comme elle avait fini par se l’avouer entièrement et totalement. Comme elle l’aimait et n’avait jamais cessé de le faire. Elle entremêla ses doigts à ceux d’Alister et demanda peu sûre d’elle, d’une toute petite voix, le visage plongé dans la contemplation du bout de ses godillons, attendant la sentence.

    « Si tu veux de moi… »
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptySam 1 Nov - 1:08

    Silencieux, Alister l’écouta parler du passé non sans en ressentir les effets, évoquer ses vieux souvenirs malheureux avait toujours la faiblesse de faire remonter l’amertume. La gorge du vampire se fit un peu plus sèche alors qu’il avait soudainement du mal à déglutir, la soif se fit sentir alors qu’il avait chassé, il n’y a même pas une heure pourtant il n’avait pas envie que de sang mais aussi de vengeance. Paradoxalement il avait essayé de sortir cette rage qui l’animait. Cette impossible colère qui étouffe le chagrin jusqu'à ce que la mémoire des êtres chers ne soit plus que du poison dans vos veines et un jour..On souhaite que cette personne que l’on a aimé n’est jamais existé et qu’ainsi on puisse apaiser sa souffrance.
    C’est ce qui conduit un vampire à se retirer dans la solitude jusqu'à rejoindre les siens qui ne sont que des étrangers et qui vous voient comme tels.

    Le vampire releva alors les yeux pour tenter de percer ce fantôme en face de lui qui avait repris vie, pourquoi fallait il que tout se ravive si vite car il le savait il était incapable de la repousser. La solitude et la souffrance l’avait rendu si froid et si amer que ses paroles sortirent d’elles même.


    « S’il s’était trouvé à ma place, lui aurais tu dis les même mots ? »

    Pas la peine de préciser qui était ce il, comme un prénom innommable qui est trop difficile à prononcer mais qu’il faut cependant évoquer, car il était impossible de faire comme ci rien ne s’était passé. Alister le savait, cette jalousie ne partirait jamais quand ils se retrouveraient ensemble, il ne pourrait pas s’empêcher de se demander si leur ancien compagnon occuperait ses pensées. Si elle l’avait croisé avant, serait encore à errer parmi ses nouveaux nés ?
    Il savait que ses manières étaient impardonnables et qu’il était abrupte mais il le fallait. Si ses réponses n’étaient pas donné aujourd’hui, ils ne partiraient jamais sur des bases saines, car aujourd’hui s’il l’acceptait à nouveau à ses cotés, dans ses peau, dans son esprit, il fallait qu’il réapprenne des valeurs et des sentiments humains. Se laisser guider par des instincts est excellent pour la survie mais il ne faut pas espérer en tirer plus.
    Avant qu’elle ne réponde, Alister posa à nouveau con front contre le sien, inspirant profondément son odeur, par peur que cela soit la dernière fois, c’était mal il le savait si jamais il devait se séparer à nouveau cette rencontre ne l’aiderait pas, elle l’intoxiquait littéralement. Prenant quelques secondes, il fit un pas en arrière, il fallait qu’ils s’éloignent pour avoir cette conversation sous peine de se coller l’un à l’autre et d’être incapables d’avoir une réflexion cohérente.


    « Je ne veux pas que tu me dises ce que j’ai envie d’entendre, je veux juste la vérité, je te promets que quelques soit la réponse je ne m’énerverai pas mais tu dois aussi comprendre que selon ce que tu me dis, il sera pour moi impossible de te revoir. »

    Ce n’était pas un ultimatum, juste l’énoncé de la vérité, il ne pourrait pas supporter de la partager même avec un fantôme, il est impossible de se battre contre de la brume ou des souvenirs, on ne peut que rendre les armes et accepter l’inévitable.
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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptySam 1 Nov - 23:56

    Elle aurait juré être à court d’oxygène. C’était physiquement impossible. Et pourtant, c’était bien ce qu’elle ressentait. La grande bouffée d’air frais qu’elle prit en s’offusquant des propos que venait de prononcer Alister lui fit un bien fou. C’était pourtant impossible. Et comment osait-il ? Elle préféra fermer les yeux, se redonnant une contenance. Elle avait moins d’un siècle à son compteur et si elle maîtrisait relativement ses émotions, ces dernières pouvaient encore la dominer et aboutir à ce qu’elle ne soit plus la maîtresse de son propre corps. Elle déglutit difficilement et détourna le visage. Elle se doutait qu’il allait prendre la chose mal. Peut être l’interpréter de la mauvaise manière. Mais elle s’en fichait. Elle devait au moins reconnaître ça à ses années de solitude : ce qu’ils pensaient d’elle n’était plus sa priorité. Evitant soigneusement son regard – non parce qu’il était insoutenable à cause d’une quelconque vérité douloureuse mais plutôt pour éviter que sa main ne suive son instinct primaire et ne vienne se coller sur sa joue, aussi parfaite soit-elle – elle poussa un profond soupir et la voix sourde, répliqua :

    « S’il s’était trouvé à ta place, je lui aurai dit qu’il me manquait bien évidemment. Que vivre sans vous deux avait été difficile. Mais que c’était la bonne solution et j’aurai repris ma route. J’aurai sans doute tenté de le convaincre de faire la paix avec toi parce que votre amitié était ce qui comptait le plus au monde. Parce que je ne voulais pas vous faire souffrir. »

    Finalement, son sang nécrosé cessa de bouillonner et elle put reposer le regard sur Alister, les traits adoucis et ses yeux emplis d’une sincérité troublante lorsqu’elle le vit s’éloigner doucement. Un éclair de douleur assombrit furtivement ses yeux avant qu’elle ne continue sur la lancée :

    « Mais c’est toi. Et à toi, je ne peux pas te dire ça. Parce qu’il y a eut cette nuit là. Cette nuit qui me hante depuis 16 ans. Il est heureux que je n’ais pas besoin de me reposer car jamais je ne pourrai le trouver à cause de toi. Parce qu’en fin de compte, j’ai pris la mauvaise décision. Et que, plus que jamais, j’ai envie d’être égoïste et de piétiner votre amitié pour t’avoir tout à moi. Parce que ce que je ressens pour toi est plus fort que les liens qui vous unissaient et que je n’ai pas envie d’avoir l’éternité avec ce trou béant en moi. »

    Oui, pour une fois, elle avait envie d’être égoïste. Elle le voyait chez les autres : cela rapportait plus que de devoir penser aux autres, tout faire pour ne pas leur faire de mal. Mais au final, quand ça faisait autant de bien que de mal, voire plus de douleur, quel en était le but ? Elle les aimait tous les deux, chacun à sa manière. Elle ne pouvait le nier et elle n’en avait pas la moindre attention. Elle avait beau être partie, s’être éloignée d’eux brutalement, il demeurait qu’ils n’avaient jamais quitté son cœur. Elle s’humecta les lèvres et tenta d’accrocher son regard dans celui d’Alister, tentant de lui transmettre ses sentiments à son égard. S’il pouvait lire dans ses pensées, dans ses souvenirs, il n’aurait plus aucun doute. Mais comment l’en blâmer ?

    « Je t’ai toujours dit la vérité, Alister. Je peux te la redire encore et encore. Elle n’a pas changé. Au détail près que les pièces du puzzle se sont mises en place dès l’instant où j’ai senti ton odeur. Ce n’était pas Norman, et ne te met pas sur la défensive quand je prononce son nom s’il te plaît. Ce n’était pas lui que je quittais. C’était nous, c’était toi. Parce que je ressentais, ce qui irradiait dans mon cœur indifférent depuis longtemps, ça me faisait peur et c’était trop pour quelqu’un comme moi. Je n’avais pas l’habitude de ces choses là. »

    Elle sentit sa gorge se serrer, les émotions lui monter aux yeux mais elle les réfréna une fois de plus. Parce que ce n’était pas convenable.

    « La vérité, c’est que je t’aime comme jamais je n’ai aimé quelqu’un et que ça me terrifie, tu ne peux même pas imaginer. »

    Elle avait l’impression qu’un silence oppressant s’était installé. Plus un seul oiseau ne gazouillait joyeusement. Pas le moindre souffle de vent pour faire frémir les feuilles. Comme si tous attendaient la réponse. Il en fallait moins que ça pour la faire tomber.

    « Mais j’ai grandi. J’ai mûri. Et je n’ai qu’une seule envie : affronter mes peurs. Du moment que tu es à mes côtés, il ne pourra rien m’arriver de mal, non ? »
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyDim 2 Nov - 18:23

    Comme une statue, Alister attendait le jugement, celui qui déciderait s’il pourrait recommencer à vivre comme un vampire civilisé ou s’il passerait à nouveau sa vie à roder dans les bois à satisfaire cette soif égoïste et indomptable. Son regard imperturbable focalisé sur cette petite bonde qui lui avait fait tourner la tête plus d’une fois. Sa paix apparente fut troublée à de nombreuses reprises, l’évocation du prénom interdit lui provoqua un affreux frisson. C’était le passé : c’était mort tout ça ! Elle en était la seule survivante, le fantôme qui arriverait à lui redonner le sourire. Il l’écouta sans broncher ou presque pas un grognement ne vint perturber son explication et pour une fois être vampire fut un avantage, pas de larmes à retenir ou de rougeur dérangeante. Jamais on ne lui avait dit de telle chose, enfin de son vivant quand il était artiste de nombreuse jeunes femmes s’étaient jetés dans ses bras en disant l’aimer mais qu’aimait elle de lui à l’époque, sa musique, sa célébrité ? Ce qu’il avait partagé avec Livia dépassait tout. Comme quelque qui peut transcender tout ce que l’on sait sur les relations humaines. Certes ils n’étaient plus humains mais n’étaient pas eux aussi peu armés fassent à tout ça. L’immortalité permettait d’acquérir de l’expérience, de prévoir les réactions de chaque humain de base, de tomber dans un quotidien monotone qui vous donne l’impression de tout savoir et de vous prendre pour un dieu dont le quotidien est l’ennui et la dérision. Devait il retomber la dedans ? Ou au contraire se laisser aller. Autoriser cette bouffé de chaleur qui lui montait à chaque paroles que Livia prononçait à son encontre avec ce regard si profond.

    Alister se détourna finalement faisant quelques pas pour s’éloigner, son regard observant le sol avant de finalement lever la tête vers la cime des arbres. Lui tournant le dos son regard se posa sur un oiseau de proie perché à des mètres d’eux. La question qu’il fallait se poser à présent était simple, Est-ce sage de céder à tout ça ? De se laisser aller au point de vouloir satisfaire ce qui nous tiraille depuis si longtemps. Comment exprimer tout ça, une idée lui vint alors se retournant vers elle, il lui cita ce passage :


    « L'amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c'est une flamme qui étincelle aux yeux des amants ; comprimé, c'est une mer qu'alimentent leurs larmes. »

    Après tout d’origine anglaise, il était évident que la source de cette tirade lui provenait de Shakespeare. Il avait étudié Roméo et Juliette de son vivant alors qu’il n’était encore qu’un jeune étudiant, à l’époque tout cela lui avait paru si fou, si improbable, comment pouvait on en venir à une telle torture mais tout cela lui était clair à présent. Il en avait eu tous les symptômes, il avait tenté de s’en guérir mais après tout ces plaisirs violents, ont des fins violentes, dans leur excès, ils meurent tels la poudre et le feu, que leur baiser consume.
    Que pouvait il faire à par céder ? Sans compter qu’elle n’avait pas de contact avec Norman, s’il reprenait sa place à ses cotés, Alister serait le premier à savoir que celui-ci s’était à nouveau rapproché d’elle. La dernière lueur d’hésitation disparue dans les yeux du vampire, retrouvant sa place en une seconde aux cotés de Livia, ses bras s’étaient à nouveau enroulés autour de la jeune femme. C’était sans doute l’un des défauts du vampires, être entier, ne pas savoir faire a part des choses. Elle pouvait au moins être rassurée, elle ne pourrait obtenir plus belle protection que la sienne.


    « Nous ne sommes pas dans le même clan, je ne sais plus me montrer civiliser … je ne veux pas essayer… » lâcha t il en la fixant dans les yeux.

    Aussitôt, le vampire se pencha au dessus de son aimée pour l’embrasser à nouveau, sans retenue, sans tenir compte des principes d’usages. Ces préceptes avaient été fait pour des humains par des humains aujourd’hui, ils ne partageaient avec qu’eux l’apparence. Se détachant de Livia, il termina sa phrase :

    « Je veux le faire. »
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyJeu 6 Nov - 21:53

    L’espace d’un instant, elle eut peur. Lorsqu’il s’éloigna d’elle. C’était fou combien il avait pu révolutionner sa vie en l’espace de quelques instants. Elle avait passé ces dernières années à apprendre à vivre sans lui et Norman et elle s’était faite une raison. Elle avait même assez bien réussi l’épreuve, si on exceptait ce jour glacial en France. Mais voilà à peine quelques minutes qu’elle l’avait retrouvé et dès le moment qu’il s’éloignait d’elle, même de quelque pas, il semblait emporter avec lui son cœur, son souffle, son être entier, la laissant vide, désert glacial. Elle l’observa calmement, attendant sa réponse avec fébrilité et en entendant sa voix douce percer le silence pesant qui s’était installé entre eux à la complicité des animaux alentours. Et elle ne put s’empêcher de poser un regard charmé sur lui ainsi qu’un sourire se dessinant tout doucement sur ses lèvres. Il n’était pas étonnant au final qu’ils se soient trouvés et si bien entendu, se souvint-elle en l’entendant citer Shakespeare. La culture et la grâce les réunissaient sans la moindre contestation possible. Bien sûr, lorsqu’on posait un regard sur eux la première fois, les jeunes femmes ne pouvaient s’empêchaient de se demander ce qu’une fille aussi jeune que Livia pouvait faire avec des hommes de cet acabit. Le physique n’avait rien à voir. Il y avait une connexion évidente entre eux trois. Eux deux aujourd’hui.

    La jeune vampire garda le silence, se mordillant la lèvre inférieure et manqua de mettre les mains dans ses poches, attendant sagement qu’Alister prenne sa décision. Elle n’avait aucunement l’intention de lui mettre la pression pour lui forcer la main dans telle ou telle direction. Elle ne l’avait jamais fait et n’avait jamais admis le subir, alors elle n’allait surtout pas changer d’avis aujourd’hui. Et puis, ils avaient l’éternité pour eux, non ? Une éternité qui serait bien plus heureuse à deux. Finalement, il se retourna vers elle et reprit la parole pour lui donner sa réponse. Le temps d’un battement d’aile de papillon, elle crut sentir son cœur sur le point de l’implosion. Avant qu’il ne la rassure en la prenant délicatement dans ses bras et en l’embrassant tendrement comme lui seul avait jamais été autorisé de le faire. Sans plus attendre – trop de temps était passé qu’elle se devait de rattraper – elle répondit passionnément à son baiser, se laissant emportée, retrouvant l’ivresse de ces journées passées à ces côtés qui ne paraissaient pas si lointaines au regard de l’éternité qui s’offrait à eux mais qui lui semblaient pourtant dater d’il y a des siècles. Une autre vie. Lorsque le baiser prit fin, elle ne put s’empêcher de se détacher légèrement de lui afin de pouvoir lui donner un petit coup sur l’épaule – petit coup qui aurait décapiter le premier être humain venu mais on ne se rend pas compte de sa force quand on est invincible.

    « Tu m’as fait peur ! »

    Ca ne se faisait pas de jouer avec les nerfs d’une demoiselle de cette façon. On ne le lui avait donc jamais appris ? Et surtout avec les siens. Mais elle retrouva bien vite son sourire et sa gaieté d’avant, du moment où ils étaient trois et qu’elle pensait ne jamais pouvoir retrouver. Reposant à nouveau ses lèvres sur celle d’Alister, elle encercla son cou de ses bras et rapprocha au maximum leur deux corps, appréciant plus que jamais de le retrouver entier dans ses bras. Il lui avait tant manqué, au-delà de l’imaginable ou même du supportable. Elle alla même jusqu’à lui sauter dessus. Elle le tenait, elle ne le laisserait plus jamais partir à partir de maintenant et sa place serait à ses côtés tant qu’on le lui permettrait.

    « Alors faisons-le. » lui répondit-elle dans un murmure.

    Toujours solidement attachée à lui, sans intention de descendre, elle posa sa tête dans le creux de son cou, respirant à pleins poumons son odeur qui lui avait tant manqué. Elle pourrait rester là pour toujours. Elle avait enfin retrouver, une place, un but dans son existence qui s’annonçait certes longue et pas si malheureuse mais sans saveur. Alister était ce qui rendait son après-vie intéressante. Soudain, elle se redressa, comme se rendant compte d’un fait des plus importants, et planta son regard dans celui du vampire :

    « Mais au juste … qu’est ce que tu fais ici ? »
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyDim 16 Nov - 19:19

    Ce fut un véritable plaisir qui le submergea en voyant avec quel enthousiasme elle répondait à sa décision. A une autre époque, il aurait pu rire au éclat, la faire voler dans ses bras alors qu’elle lui sautait au coup mais chaque chose en son temps. Apprendre à vivre à nouveau serait un peu plus long, comme on s’habitude à un nouveau milieu, Alister allait devoir se relâcher un peu. Livia n’avait bien sur rien à craindre de lui, il avait beau être redevenu sauvage, elle était bien la seule à pouvoir faire ce qu’elle voulait de lui. Incluant l’ébouriffage de cheveux en passant par le câlin de bisounours(spécial dédi Razz) sans risquer de se faire arracher la tête. Il parviendrait à redevenu tendre et aimant, avec Livia à ses cotés tout semblait naturel. D’ailleurs le vampire s’y essaya immédiatement, arrangeant doucement une mèche de cheveux de la jeune femme, il n’osa pas en faire plus, elle était comme à son habitue habité par une prestance d’un autre monde et une élégance naturelle qui avait toujours charmé le vampire et lui…et bien…en d’autres circonstances, il aurait pu faire le parfait cavalier mais pour le moment il tenait plus du traqueur qui avait arpenté la foret de long en large. Toujours silencieux, il ne parvenait pas à se remettre de ses derniers événements, c’était si insensé, elle lui revenait comme dans le plus grand hasard, la colère aveuglante leur avait au moins permis de s’avouer franchement leur flamme dont le temps et la douleur n’avait pu venir à bout.

    La question de Livia le fit sortir de sa réflexion silencieuse, revenant au moment présent, son regard se posa plus intensément sur elle alors que ses yeux prenaient une couleur plus claire. L’interrogation le pris de court…Comment ce qu’ils faisaient ici ? N’avait il pas le droit de chasser ? Apres tout la montagne était le terrain de jeux de son clan, ou du moins de ce qui lui servait de clan de substitution. Enfin si l’on pouvait appeler ça un clan, les nouveaux nés étaient tellement occupés à s’entre déchirés qu’il n’y avait pas de vrai hiérarchie. Tout cela n’était pas pour déplaire à Alister qui pouvait au moins jouir de l’indifférence des autres et il faisait un plaisir de leur rendre.


    « Ce que je fais ici ? Il me semble que cela se voit et se sent, je chassais. » répondit il d’abord de manière toute aussi innocente que sa question. « Cela te poserait il un problème ? » lui demanda t il alors qu’un sourire narquois naissait sur ses lèvres.

    S’il était tombé sur elle, cela n’avait été que le cruel jeu du destin, une petite brise qui avait transporté sa marque olfactive jusqu'à son nez. En chasseur aguerri, il n’avait pas mi longtemps à faire le rapprochement à la trouver, a vrai dire il pouvait lui retourner la question. Ils venaient de peut être de se retrouver comme s’ils ne s’étaient jamais séparé mais ces question venaient de prouver qu’il y a avait un gouffre entre eux, un fossé qui s’était fait quand elle avait décidé de les quitter. En pensant à nouveau à ça, l’esprit d’Alister fut à nouveau brûlé avec un fer à blanc et une petite moue discrète apparue sur son visage avant d’arriver à faire passer ce malaise.


    « J’ai rejoins la ville il y a quelques mois, j’ai trouvé un bon refuge dans les montagnes, la solitude et la chasse permettent peut être d’occuper l’esprit mais elle ne sont pas vraiment des alliés quand il s’agit de garder un régime végétarien. Au moins je suis assuré que la solitude ne m'abandonnera pas.»

    Il le savait, il n’aurait jamais du prononcer cette dernière phrase mais cela avait été plus fort que lui, la rancœur était encore la, il fallait arriver à la chasser. Il avait été trop loin mais comment se faire comprendre. Il regrattait vraiment tout ça, les mots et les émotions devaient à nouveau être domptés. Ses sourcils se fronçaient donnant un visage soucieux aux vampires alors que celui-ci prenait doucement l’une des mains de sa compagne avec délicatesse. Une demande de pardon non verbal ? Oui en quelque sorte.

    «Je vis au jour le jour sans penser à l'avenir ni au passé.» lui avoua t il alors que ses yeux fixaient un point au sol, son regard n'était pas supportable en cet instant. Comme cette révélation lui coutait...
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptyVen 21 Nov - 14:28

[Bisounours powaaa !! Désolée pour le délai. J'ai enfin fini mon concours. Je serai plus présente]

    Pour la première fois depuis 20 ans, depuis qu’elle les avait quitté, elle se sentait enfin heureuse et complète. Ou du moins presque. Ses yeux se ravissaient de voir Alister juste devant elle, toujours de sa superbe prestance. Il existait chez lui une sorte de noblesse naturelle qui ne le quittait pas et lui donnait l’air d’un prince de sang d’une quelconque dynastie du vieux continent. Terriblement britannique et qui causait nombre de manquement de battement de cœur chez les jeunes filles en fleur et les femmes plus âgées et expérimentées. Il n’avait pas tellement changé que ça. Le fait qu’il ait la jeunesse éternelle de son décès devait aider en la matière et même s’il n’avait plus ces vêtements taillés sur mesure du meilleur artisan de Milan et qu’il se préoccupait moins de son apparence qu’aux temps heureux où ils étaient trois, il était toujours le même. Son Alister. Celui qui avait toujours été là pour elle. Celui qui l’avait toujours comprise d’un simple regard. Et celui surtout qu’elle avait lâchement abandonné en se laissant submergé par sa peur de le perdre, par sa peur de le gagner. Et maintenant qu’elle l’avait retrouvé, elle avait bien l’intention de ne plus jamais s’échapper. De toute façon, lui et elle était une chose d’inévitable. Depuis cette première fois où elle avait ouvert ses yeux sur lui au cœur de sa douleur, elle avait su. Elle avait su en apprenant à les connaître tous les deux qu’ils allaient courir au désastre parce que le bonheur frappait à sa porte. Et le bonheur n’arrive jamais seul pour bien longtemps. Elle en savait quelque chose. Cette soif inextinguible en était la preuve vivante.

    Lorsqu’il répondit malicieusement à sa question, la jeune vampire ne put s’empêcher de sourire davantage. Heureusement que leur condition à l’un et l’autre était de l’ordre de la perfection parce qu’elle se souvenait très bien que du temps de son humanité, à force d’être aussi heureuse, elle finissait toujours par avoir mal aux joues. Mais vinrent ensuite les véritables explications qu’elle voulait. Elle retrouva alors tout son sérieux et une légère barre se forma entre ses yeux, sur son front. Cette barre qui chuchotait à tous les regards avisés qu’elle était dans un état d’intense réflexion. Elle se mordilla la lèvre inférieure, son cerveau bouillonnant et mêlant les informations les unes avec les autres, éclatant de joie à certaines d’entre elles, s’inquiétant pour d’autres.

    « Tu vis seul ?! » s’étonna-t-elle.

    Cette information l’inquiéta grandement. Elle éprouvait soudain une peur panique rétroactive. Depuis combien de temps vivait-il entourés de ces dangers sur pattes ? Etait-il devenu suicidaire ? Nul n’ignorait que les montagnes étaient dangereuses. Babylon était encore civilisée et relativement sûre, hormis lors que les cruels Black Blood opéraient une descente. Mais les montagnes, c’était une autre paire de manche. Elles étaient infestés de vampires sanguinaires, de loups-garous qui prenaient un peu trop à cœur leur mission et surtout de nouveaux-nés par définition incontrôlables et à la force monstrueuse. Ils étaient des animaux, des bêtes de l’enfer que rien ni personne ne pouvait arrêter. Il y avait des exceptions bien sûr, elle en était l’exemple mais la plupart étaient hautement dangereux. Pourquoi ne pas rejoindre un clan civilisé plutôt que de rester isolé ? La question était toute légitime après tout. Aucun vampire indépendant ne mettrait les pieds à la Mecque des vampires. C’était trop dangereux et pour quel intérêt spirituel ? On ne pouvait pas dire que les créatures de la nuit comme on continuait à les appeler n’était pas en grande harmonie avec les instances célestes.

    Sans doute son cerveau était lent à la détente ou trop occupé à s’inquiéter rétroactivement pour celui qui définissait son ciel, son azur, sa vie en somme mais elle ne pointa en avant le fait qu’il ne soit végétarien qu’après coup. Lentement un sourire perça parmi les nuages de ses yeux et elle ressentit une joie débordante qui s’apprêtait à faire exploser son cœur en milles scintillements. Elle était tellement fière de lui, qu’il ait continué à maintenir le régime draconnien qu’elle leur avait imposé des temps heureux. Mais la joie céda à nouveau la place à la culpabilité. Son corps était trop menu pour toutes ces émotions qui s’entredéchiraient. Elle resserra davantage l’étreinte délicate de sa main dans celle d’Alister et ressentit toute la douleur qu’il avait dû ressentir. Elle s’en voulait tellement. Si elle pouvait revenir en arrière, elle aurait trouvé le courage d’affronter la vérité. Elle ne voulait pas faire souffrir et au final tout le monde avait eu mal.

    « Est-ce que je peux faire quelque chose pour réparer ce que j’ai causé ? Même un peu ? Demande moi n’importe quoi, je le ferai. »

    Il était sa vie. Elle n’avait besoin de rien ni de personne pour s’en sortir. Elle l’avait et c’était tout ce qui comptait dans son existence grise qui avait enfin retrouvé la technicolor de la vie.
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MessageSujet: Re: You are forcing me to remember [Alister]   You are forcing me to remember [Alister] EmptySam 7 Fév - 15:01

C'est moi qui m'excuse pour le retard inacceptable...

    A sa question le vampire releva les yeux sur son aimée. Le mot seul n’était ni faux, ni vrai. Il avait trouvé un clan de jeunes vampires et s’était fondu dans la masse, jouant de temps en temps les hargneux sans avoir à se forcer, il faut dire qu’avec les années, il était devenu haineux et aigris. Se bagarrant parfois pour des broutilles, une proie volée, une parole dite trop haut, un regard de travers. Il n’avait pas eu de mal à se passer pour l’un des leurs, un animal agressif et désorienté. La comédie avait été très facile à jouer. Posant une main sur sa poitrine à cette pensée, il hésitait à lui avouer tout ça. De toute manière, elle l’apprendrait tôt ou tard, elle n’aurait qu’à jeter un coup d’œil sur son corps pour en voir les cicatrices en formes de demi-lunes pour comprendre.

    « Je n’ai vécu réellement seul que durant les premières années, j’ai rejoins par la suite les Cruor ac Corpus. Ils ne posent pas vraiment de question et laisse plutôt libres de mouvements. On voit à quel point ils sont jeunes et ignares. » Lâcha t il à la fin en raillant.

    Il n’avait pas réellement d’amis dans ce clan, si ce n’est quelques jeunes prometteurs qui semblaient plus aptes à se contrôler que d’autres, des jeunes à qui il avait glissé quelques conseils bien cachés dans une conversation. Il y avait eu aussi quelques vampires avec qui il avait passé des nuits pour apaiser sa solitude… Tout cela lui paraissait si sordide à présent qu’il avait retrouvé Livia. Sentant la main de son aimée se resserrer dans la siennes, elle lui arracha un sourire en coin. Déposant un baiser sur son front, il posa son visage contre le sien pour fermer les yeux. C’était comme ci le cauchemar venait de prendre fin. Cependant d’autres questions se posaient dans sa tête. Connaissant Livia, elle n’avait pas pu vivre seule, elle était celle qui avait besoin de contacts et d’échanges et lui ne pouvait pas laisser comme ça du jour au lendemain, les enragés de la vie sans risquer de la mettre en danger. Et puis, Alister devait s’habituer à nouveau à une présence si forte et importante, il ne voulait pas la décevoir. Redevenir celui qu’il avait été était presque impossible et le chemin serait long pour se sociabiliser à nouveau.


    « Quoi qu’il en soit, ils me pensent des leurs et je dois continuer encore cette mascarade pour le moment. Je préfère qu’ils n’aient pas conscience de ton existence ou du moins du lien que tu représentes pour moi. Et puis… Je ne voudrais pas te décevoir. Je ne sais pas si je suis capable de bien me tenir en société. »

    Affichant un sourire mêlée de souffrance, il tenta de son mieux pour lui montrer à quel point il désirait un futur à ses cotés. Sa deuxième question, le déconcerta quelques instants, il ne lui avait jamais d’ordres, il lui avait seulement demandé un choix il y a de nombreuses décennies. Jamais il ne pourrait faire plus. Chassant la surprise son visage, il la lâcha sa main pour la prendre dans ses mains.

    « Je veux juste que tu sois à mes cotés. Il est mieux de rester dans nos clans respectifs pour l’instant mais je ne veux pas qu’une journée ne s’écoule sans que l’on ne se soit pas vue. Apprenons à nous connaître à nouveau et apprends-moi à redevenir plus humain. »

    Sa phrase à peine terminée, son visage alla se nicher dans sa chevelure pour s’imprégner une fois de plus de son odeur. Cette drogue terrible qui l’avait mis à mal durant des années mais qui aujourd’hui parvenait à le rendre aussi doux qu’un agneau.

    « Pourquoi ne pas commencer maintenant, nous avons la journée et la nuit devant nous, allons en ville, j’y descends si peux. A tes cotés, je sais que je ne pourrais que bien me comporter…Si tu acceptes que l’on me voit à tes cotés bien sur. J’ai bien peur que ma garde robe ne se résume à ce que je porte.» lui avoua t il en lui adressant un sourire désolé.
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