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 Un vent de souvenirs... {PV Angus}

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MessageSujet: Un vent de souvenirs... {PV Angus}   Un vent de souvenirs... {PV Angus} EmptyMer 22 Oct - 15:37

    Un vent de souvenirs... {PV Angus} Ggbts-03-21 Un vent de souvenirs... {PV Angus} Sm42



    Les flocons de neige entamaient leur course au sol, poussés par de violentes bourrasques. Il devait faire froid au dehors. Un verglas s'était installé sur la chaussée, tandis que les gens au dehors se couvraient bien plus que d'ordinaire. Cependant, le temps ne paraissait pas maussade, loin de là. Le ciel était d'un blanc éclatant, éblouissant. Une vaste couverture nuageuse recouvrait la ville et ses alentours, donnant une impression étrange de clarté en ces temps si sombres.
    Accoudée à l'une des plus hautes fenêtres du North Wind Manor, une silhouette observait les tourbillons cotonneux qui tombaient avec délicatesse sous ses yeux. Cette grande bâtisse attirait le regard des habitants qui passaient devant. De par sa grandeur, sa majesté, elle dégageait un certain mystère qui intriguait tous ceux qui posaient les yeux dessus. Probablement parce qu'aucun d'eux n'avait pu y pénétrer depuis que les nouveaux propriétaires s'y étaient installés quelques mois auparavant. Tout aussi mystérieux et intrigants, ils faisaient l'objet de bon nombre des chuchotis de la modeste ville. Ragots, rumeurs. Plus les gens craignaient quelque chose, plus ils le critiquaient. Et le clan Ragnarök ne faisait pas exception à la règle. Pourtant pacifiques, leur façon de vivre et de se comporter est parvenue à en fasciner plus d'un.

    Pernille paraissait totalement immobile, les yeux rivés sur la mer blanche qui recouvrait la ville. Une sensation familière lui parcourut l'échine. Une senteur d'hiver lui chatouilla les narines, les flocons de neige formèrent une chorégraphie dont elle n'avait plus qu'un vague souvenir. Ce temps lui rappelait sa nation d'origine. L'Islande. Quel doux non pour un pays recelant de tant de valeurs. Elle y était attachée comme jamais depuis qu'elle l'avait quittée. Combien d'années s'étaient passées sans qu'elle n'y retourne ? Elle n'aurait su le dire. Pour elle, le temps n'avait plus de valeur. Une heure, un mois, un siècle. Tout cela paraissait si futile. Pourtant, elle le sentait, cela faisait désormais trop longtemps qu'elle n'avait plus remis les pieds là-bas. Mais après tout, à quoi bon ? Tout ce qu'elle souhaitait y trouver n'y était plus depuis plus de 800 ans. Tout ce à quoi elle se rattachait avait disparu lorsqu'était apparue ce que les gens appelaient plus couramment l'évolution. Oh, elle en avait vu passer des évènements. Des époques plus différentes les unes que les autres, des conflits absurdes, des technologies inutiles, des idées devenues désuètes si peu après leur parution. Les humains avaient des besoins si futiles, c'en était déconcertant.

    Avec délicatesse, Pernille s'éloigna de la vitre légèrement embuée et prit quelques vêtements dans sa penderie. Une jupe courte noire accompagnée d'un pull léger d'une couleur bleu ciel. Elle accompagna sa tenue de bas de couleur anthracite et d'un foulard de la même couleur autour de sa nuque de marbre. Les bottines noires et le manteau blanc cassé qu'elle enfila se marièrent parfaitement avec le reste.
    De façon rapide et gracieuse, ses pas la menèrent au bas de la demeure. Tout cet attirail ne lui servirait à rien, si ce n'est à sauver les apparences devant les autres habitants.

    - "Je pars travailler." dit-elle avant de franchir la porte.

    Il n'y avait personne au rez-de-chaussé, cependant elle était certaine d'avoir été entendue. Elle n'était pas la seule à posséder un bonne ouïe dans cette maison.
    Une fois dehors, le vent glacé de l'hiver souleva sa chevelure blonde. Et alors que toute personne normale aurait été parcourue de frissons, Pernille ne sentit rien, si ce n'est le plaisir de se retrouver à l'extérieur. Peut-être aurait-elle préféré ressentir le froid. Le vent qui vous mord le visage, qui vous rosit les joues et la neige qui fond délicatement sur vos lèvres. Mais cela faisait 875 ans exactement que la jeune femme ne ressentait plus toutes ces sensations Elle-même était aussi glacée que les parois extérieures des maisons alentour. Elle avait même oublié ce qu'était le soulagement de se retrouver devant un bon feu de cheminée après s'être retrouvé sous le joug de l'hiver.

    En très peu de temps, Pernille arriva à la bibliothèque. Mot audacieux pour désigner une petite maison remplis de bouquins, certes, mais elle aimait son travail. Les pièces, bien qu'étroites, étaient emplies de chaleur et d'évasion. Les nombreuses étagères occupaient la majeure partie de l'espace disponible et quelques tables étaient disposées à travers l pièces, afin de donner un peu d'intimité aux rares lecteurs qui venaient se cacher dans un autre monde que le leur, durant à peine quelques heures.
    Le travail de la jeune femme n'était pas très contraignant. Lorsque personne ne quémandait son aide, elle-même jouissait du plaisir de la lecture. Assise à un bureau, elle prenait plaisir à découvrir, page après page, de nouveaux horizons. Et ainsi, ses journées passaient rapidement.

    Pernille n'avait pas remarqué que le soleil s'était couché si vite. Il allait être l'heure de fermer boutique. C'est pourquoi elle entreprit de rassembler ses affaires afin de partir, lorsqu'elle sentit quelqu'un entrer plus qu'elle ne l'entendit. Un sourire s'étira sur ses lèvres pâles lorsqu'elle reconnut le nouvel arrivant. Elle n'était pas prête d'oublier la fragrance propre à cet individu. Et elle n'eut pas besoin de se retourner pour sentir sa présence dans son dos.

    - "La bibliothèque ferme à l'instant Monsieur, peut-être pourriez-vous passer un autre jour." dit-elle sur un ton malicieux qui n'appartenait qu'à elle.
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MessageSujet: Re: Un vent de souvenirs... {PV Angus}   Un vent de souvenirs... {PV Angus} EmptyMer 22 Oct - 19:18

Si tu pouvais savoir tout ce que je vois !
tout ce que je sens ! tout ce que j'entends dans tes cheveux !
Mon âme voyage sur le parfum comme l'âme des autres hommes sur la musique.



    Les couloirs paraissaient frondeurs et presque trop silencieux alors que cette fin de journée s’étirait perfidement à l’extérieur de la bâtisse, demeure de ce clan immorale aux yeux de bons nombres d’êtres surnaturels peuplant ce monde. Car la guerre, frémissante et joueuse, s’était savamment glissée avec beaucoup plus d’intensité dès l’instant où les Black Blood avaient eu le désir de se sédentariser sur la terre de leur ancêtre. Quoi de plus naturel en vérité lorsque l’on savait qu’ils étaient responsables de la disparition d’un clan entier… ? Une secte venimeuse, fascinante et sanglante n’était qu’une brève description de l’insanité suintante de leurs êtres, de ce groupe parfois soudé, d’autres fois non. Mais cet endroit n’en restait pas moins le lieu qui leur servait de maison, et quoiqu’il advienne, celui qui s’avançait entre ces murs qui respiraient les souvenirs obséquieux des anciens habitants, n’en restait pas moins un membre à part entière… celui qu'il aimerait bien un jour diriger pourquoi pas.

    Son pas se faisait léger, presque imperceptible en un sens alors qu’il parvenait finalement devant la porte qui avait été sa destination première… personne ne se trouvait derrière ? Il l’aurait juré tant le silence y était accablant, pourtant il prit tout de même la peine de frapper à cette dernière, patientant quelques secondes avant de l’entrouvrir… mais celle-ci était effectivement vide, et elle n’entretenait que de fragiles effluves de la fragrance appartenant à son ami. Il avait espéré pouvoir lui parler, passer du temps avec lui, et pourquoi pas une soirée devant quelques jolies gorges délicates, à la manière du verre que les humains se proposaient parfois, mais il était évident qu’il serait forcé de remettre ses projets à une autre fois. Ainsi il pivota sur la pointe de ses chaussures, faisant demi-tour pour gagner sa propre porte, sa propre chambre dans laquelle il n’avait pas mis les pieds depuis quelques heures déjà, la poignée se plia sans émettre la moindre objection, et nulle odeur ne vint contredire le fait qu’il en était le seul propriétaire ou qu’il ait pu y recevoir une visite indésirable du nom de Declan par exemple…prénom choisi parmi d’autres sous un hasard parfait bien évidemment.

    Son premier geste une fois parvenu dans la pièce fut d’effleurer le drap qui recouvrait ce qui rapprochait le plus d’un piano, tout en conservant une certaine mobilité. On pouvait facilement imaginer qu’il désirait partir, mais il n’excluait jamais la possibilité d’un départ, nomade dans l’âme, s’ancrer définitivement dans un endroit ne lui plaisait que partiellement. Pourtant, il en avait vu des paysages, parcouru des contrées en compagnie de ses compagnies de sang, et ses prunelles s’attardèrent sur les livres voisins… combien avait-il pu en lire à travers le temps ? Pas assez… jamais il ne parviendrait à parcourir l’intégralité de la littérature même si son immortalité ne s’arrêtait jamais, car les écrits ne s’interrompraient pas plus. D’ailleurs… n’était-il pas le moment parfait de se choisir un nouveau livre ?

    Un léger sourire ébranla ses lèvres mutines alors qu’il s’emparait de son manteau, le passant rapidement tandis qu’il empruntait à nouveau les escaliers sous une vivacité nouvelle, la porte s’ouvrant à la volée avant de se refermer dans ce qui semblait être un même geste, tandis que lui-même hâtait sa venu vers une sinueuse bâtisse… le ciel s’assombrirait bientôt et elle quitterait les lieux. Mais voulait-il seulement la revoir, lui parler ? Bien sûr quelle question… aujourd’hui ils étaient de véritables ennemis si l’on en croyait les positions de chaque clan, mais justement, cela n’en serait que plus amusant.

    Quelques instants plus tard, il se tenait devant cette porte, ses doigts serpentant sur la poignée qui sembla presque se mouvoir sans qu’il n’y soit pour rien, son pas de loup s’introduisant dans la pièce, son regard acéré venant s’égarer sur celle qui lui tournait imprudemment le dos. Sous une lenteur volontaire, Angus s’approcha d’elle, manquant de s’immobiliser à quelques pas seulement, ne sachant véritablement à quel accueil il pourrait avoir droit, mais celui-ci paraissait des plus intéressants. Deux ennemis pouvaient-ils encore aujourd’hui se permettre ces étranges familiarités ? Il semblait évident que oui, pourtant, il n’avait pas que glissé sur les mêmes draps qu’elle, c’était son esprit qu’il avait appris à connaître, cette force qu’il lui savait, cette intelligence qui la laissait être dangereuse.

    « Et si je refuse de partir ? Pourrais-je connaître votre prix pour ne la laisser ouverte que pour moi ce soir ? » lui glissa-t-il à la manière d’un fielleux serpent dont la langue pernicieuse aurait glissé impunément sur la gorge de son hypothétique proie, pourtant un léger reflet taquin se laissait néanmoins percevoir, seul indice témoignant du jeu qu’il accentuait volontairement entre eux. « Peut-être un poème… ‘Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main, comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air. » A mesure que ses paroles se déversaient, il s’avançait, s’approchait, jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’à quelques pas fragiles de sa délicieuse personne. « Est-ce suffisant… ? » l'interrogea-t-il d'un regard où l'amusement se perdait.


© Baudelaire – Spleen de Paris – Un hémisphère dans une chevelure.
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MessageSujet: Re: Un vent de souvenirs... {PV Angus}   Un vent de souvenirs... {PV Angus} EmptyMer 22 Oct - 22:50

    Que sa voix était douce. Que son odeur était envoûtante. Que ses paroles étaient hypnotisantes. Pernille ne connaissait que trop bien cette façon de parler, d'agir. Elle savait combien son ennemi était rusé. Et elle ne pouvait que se rappeler les soupirs poussés sous maintes caresses partagées. Des heures passées dans les mêmes draps ou autour de la même table, dans une conversation bien plus grande qu'elle ne l'aurait imaginé. Leur soif de connaissances était presque aussi insatiable que celle qui régissait leur vie à tous les deux. Elle était simplement moins vitale, quoique la jeune femme n'avait aucune idée de la façon dont elle aurait pu s'occuper durant tout ce temps si elle n'avait pu toucher à un livre de toute son existence. Et elle n'en doutait pas, il ressentait la même chose. Le même attrait de la littérature qui leur donnait un point commun bien plus important que leur immortalité. En théorie, Pernille était bien plus âgée que l'homme à qui elle tournait le dos. Cependant il était étonnant de voir à quel point il était cultivé. A presque 600 ans d'écart, ce mystérieux vampire en savait tout autant qu'elle, et ses connaissances la surprenaient toujours. D'ailleurs, ce n'était pas la seule chose qui la prenait par surprise.

    Angus était malin, elle le savait. S'il ouvrait la bouche, ce n'était pas par hasard. Chacun de ses mots avaient un sens caché, et il n'était pas difficile de comprendre pourquoi il était un ennemi redoutable. Autrefois, la jolie blonde avait partagé beaucoup plus qu'avec n'importe quel autre membre de son clan. Ils avaient beau connaître sa vie sur le bout des doigts, ils ne songeaient pas une seconde à ce qu'elle cachait dans son esprit. Pourtant, à l'instar des livres qu'il lisait, elle s'était ouverte à lui et avait échangé bon nombre de ses pensées intimes. Avant de finalement s'éloigner, chacun reprenant sa route de son côté. Et tout naturellement, l'inimitié de leurs clans respectifs avaient fait d'eux des ennemis.
    Pernille n'était pas sans savoir qu'il était capable de l'acte le plus beau, comme du plus infâme coup bas. Mais elle n'était pas sans expérience, et ce qui marcherait peut-être avec d'autre ne fonctionnait pas avec la belle Islandaise. Elle pouvait même être aussi fourbe que n'importe le quel de ces Black Blood. Et surtout, sans scrupule. Son clan n'était pas là pour rien, et tous les deux en étaient conscients. C'était d'ailleurs la raison de la lueur d'amusement qui se glissait dans leurs paroles.
    La jeune femme ne savait pas dans quel sens évoluerait leur petit tête à tête, mais une chose était sûre, elle ne lui laisserait pas avoir le dernier mot.

    Le sourire qu'elle affichait s'accentua dès qu'il eut commencé à parler. Cependant, elle retint une réplique qui lui brûlait la gorge. Avec une grâce emprunte de sensualité, elle se détourna du bureau pour croiser les yeux de celui qui était passé d'amant à ennemi en quelques fractions de secondes. Le poème récité avait un goût de nostalgie, teinté d'amertume. Les iris de la demoiselle se posèrent sur ceux de l'exquis vampire qui lui faisait face, s'avançant vers elle avec lenteur. Leur éclat bleuté prouvait qu'elle était rassasiée pour plusieurs jours, mais dans leur éclat, se mêlaient à la fois malice et suspicion. Sa question posée, elle laissa un court silence s'installer, impassible.

    - "Cela aurait été suffisant...autrefois..." répondit-elle finalement dans un murmure.

    Elle avança à son tour, assurée, comme d'ordinaire. Les gens qui la côtoyaient le savaient, elle n'était pas du genre à se laisser impressionner par qui que ce soit. Même pas par le jeune Gallaghan. Son sourire taquin ne la quitta pas lorsqu'elle approcha ses lèvres de son oreille pour continuer d'un même ton :

    - "Dis-moi Angus. Aurais-tu oublier qu'en temps de guerre on ne sympathise pas avec l'ennemi ?"

    Ils l'avaient décidé tous les deux. Leurs idéaux n'étaient pas compatibles et la séparation avait été la décision qui s'imposait. Et naturellement, chacun s'était retrouvé dans le camp ennemi par la force des choses. Pernille se rendait bien compte que si la situation avait été différent, peut-être ces simples vers auraient-ils suffi à baisser sa garde. Mais elle le savait fourbe, autant qu'elle-même l'était, c'est pourquoi elle gardait ses sens éveillés. Ce n'était pas le moment de flancher...
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MessageSujet: Re: Un vent de souvenirs... {PV Angus}   Un vent de souvenirs... {PV Angus} EmptyJeu 23 Oct - 19:52

On pourrait se méprendre,
Mais...


    Sous une légèreté lascive, il la vit se retourner sous cette apparente fragilité qui n’existait que dans le souffle troublant qui esquissait l’humanité lorsque sa présence ondulait sur la venelle d’une simple existence. Rassurés… ces misérables crétins pouvaient l’être en sa présence, ressentir qu’elle ne les toucherait pas, ses lèvres gourmandes ne s’abreuvant qu’à ces gorges moribondes, au contact si déplaisant aux yeux du vampire qu’il était. La menace raisonnable de son être avait flâné à ses côtés un temps, appréciant ces instants partagés, tandis que ruisselaient le carmin de la vie entre ses lèvres… quelques instants seulement avant qu’il ne la retrouve, le goût sucré grisant encore son être qui s’insinuait autrefois comme il venait de le faire à cet instant, ses doigts ruisselant dans l’immatérialité de son âme sous les myriades de ses souvenirs. Il n’aurait eu qu’à clore son fastidieux regard pour revivre ces heures oubliées et tremblantes, mises à mort sous un pacte mutuel… distance volontaire sous les différences qui n’avaient eu de cesse de serpenter à leurs côtés, poison pernicieux de ces discussions… Mais elle n’avait jamais perdu espoir dans les premiers temps de lui faire apprécier les rivières animales, de permettre à ces doigts de remords de tracer sa marque sur sa chair, de le guider, de l’entrainer jusqu’à rejoindre un autre clan, le sien peut-être, puisque celui du vampire n’aurait jamais pu comprendre un tel revirement.

    Pourtant elle n’y était parvenu… peut-être s’il l’avait aimée d’un amour déchirant et tourmenteur, peut-être aurait-il renoncé… pour elle, pour la brûlure indécente de ses lèvres, de son âme. Peut-être… Mais il n’y avait eu qu’une liaison dont tous deux connaissaient la fin avant même qu’elle ne commence, car il ne l’avait jamais prise au sérieux sur ses questions d’éthiques vampiriques, dès qu’elle sortait de ces sentiers dont ils aimaient battre la plaine ensemble. Il était, et elle le savait, d’une autre étoffe, plus rigide, moins fragile mentalement face aux douleurs de l’espèce humaine lorsqu’il venait y cueillir le fruit originel à même leur peau candide. Mais n’avait-il pas tué sa propre sœur ainsi, son propre sang… aussi était-il si surprenant de percevoir le cynisme moqueur de ses réponses à ce sujet ? Même le souffle insidieux du vent qui s’était aventuré parmi ces livres tandis qu’il s’introduisait dans la pièce n’aurait osé plaider le contraire.

    Et la sienne… le laissa esquisser un sourire plus amusé, porteur muet des poésies qu’elle refusait d’entendre sous le prétexte de la réalité. Une ennemie… son ennemie… qu’il connaissait bien trop pour parvenir à la leurrer, l’amadouer, tout comme cela lui serait finalement difficile à son tour. Il savait donc inutile de prêcher le faux pour apprendre ce qu’il souhaitait… à moins qu’il n’ait simplement désiré la revoir, se perdre à nouveau dans la pâleur suave de son teint délicat qui appelait désespérément les doigts de l’artiste. Curiosité déplacée de ces secondes fugaces puisqu’il ne la craignait pas, se contentant de la juger avec justesse comme un danger potentiel s’il devait l’affronter un jour, mais devait-il être forcément celui-ci ? Un livre… était la raison première de ces pas en ces lieux dont il n’avait jusqu’ici pas poussé la porte, non pas par peur de la revoir puisqu’il avait laissé son regard glisser sur elle depuis la rue voisine, mais simplement parce qu’il n’y voyait pas l’utilité. Elle… la seconde, amoureux des jeux, soupirant de leurs discussions sans pareille, devrait-il reconnaître qu’elle lui avait finalement manqué ? Que le rêve enlise celle qui se rapprochait de lui à cet instant si elle espérait l’entendre le lui murmurer, fébrile secret de son être qui naissait telle une perle sur le boulier de ce que ses lèvres taisaient.

    Un rire bref s’en déversa d’ailleurs lorsqu’il entendit sa question… et elle, qu’avait-elle oublié en entamant les prémisses de cette étrange partie ? Mais elle était méfiante, à juste titre, lui-même ne jouerait qu’avec précaution ; les échecs, fourbe talent de l’esprit qu’ils possédaient tous deux et auquel il avait aimé se mesurer pour apprendre, et aussi étrange que cela puisse paraître, partager. Mais aujourd’hui il ne pouvait en être question, et si errance dans les affres du passé il devait y avoir, le silence serait de mise sur bien des choses… et elle n’en pensait pas moins.

    « Et toi à quel point allier l’utile à l’agréable peut être plaisant ? » susurra-t-il à son tour, expiant un souffle factice, glacé, sur l’opale de sa gorge tandis que ses doigts, peut-être trop rêveurs, sinuaient presque religieusement sur la ligne gracile de sa taille. « Dis-moi… quelle terre a bien pu te révéler ses secrets durant ces heures où nous n’étions plus ? »

    Faillirait-elle sous l’effluve d’un passé peut-être trop vivace, au parfum vaporeux de ces instants que ni l’un ni l’autre n’avaient oubliés ? Sans doute que non… mais le jeu… possédait le charme de ces paroles d’autrefois qui lui manquaient.
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MessageSujet: Re: Un vent de souvenirs... {PV Angus}   Un vent de souvenirs... {PV Angus} EmptyVen 24 Oct - 0:33

{OMG, j'adore vraiment ta façon d'écrire <3}

    L'azur de son regard vrillait le sien, de cette même intensité qu'autrefois. Pour peu que ses paupières se soient baissées, elle se serait crue dans un songe, tant la scène était semblable à celles qui appartenaient désormais à un autre temps. Rien que lui et elle. Les yeux dans les yeux, son souffle dans le sien. Des murmures échangés, échos d'une relation passée, emprunts d'une complicité qui n'était plus la même. Les mots prononcés n'avaient plus la même saveur, ils n'étaient que le reflet de ce qui avait été, de ce qui aurait pu être. Ils n'étaient plus aussi doux, ni aussi tentateurs. Ils avaient traversé le temps, ainsi que les conflits. Et à présent, ils étaient teintés d'une amertume, traduisant peut-être le regret. Elle n'aurait su le dire. Pernille avait souvent laissé on esprit s'égarer dans le souvenir de son amant perdu. Un être avec le quel elle avait partagé bien plus que ses nuits. Et si l'issue n'avait pas été imposée dès le départ, que ce serait-il passé ? Se serait-elle attachée ? Aurait-elle voulu demeurer à ses côtés ? Ou plutôt... Maintenant qu'elle se trouvait en face de lui, ses questions étaient tout autre. Pourquoi se rendait-elle compte à cet instant, malgré leur inimitié réciproque, qu'il lui avait manqué ? Avait-elle véritablement baissé sa garde au point de tomber dans le piège d'une attirance qui n'avait pas lieu d'être ? Et surtout, pourquoi les murmures échappés de ses lèvres ne lui donnaient-ils pas envie de le chasser de sa bibliothèque ? Ses lèvres que sa mémoire se rappelait douces et agréables, antre d'un désir qu'elle se refusait de reconnaître. Il n'avait pas changé, et les sensations qu'il faisait naître en elle n'en étaient pas moins différentes. A l'instar de l'arôme que dégageait son souffle lorsqu'il prenait la parole, sa façon de la regarder ne s'était pas tellement modifiée. Et même ses mots les plus pernicieux ne pouvaient dissimuler ce qui restait de la lueur dans son regard. Lueur identique à celle qu'elle arborait.

    Ce parfum...combien de fois l'avait-il enivrée, elle qui se disait si forte ? Et inutile de se leurrer, elle l'était. Ne pas toucher au sang humain durant huit siècles démontrait une grande force morale. Elle était capable d'une patience sans limites et d'un sang froid surprenant. Cependant, lorsqu'elle avait reconnu la saveur du jeune homme au coin de la rue, son esprit avait immédiatement songé à suivre sa trace. Car oui, elle savait qu'il se trouvait en ville. Maintes fois, au détour d'une rue, elle avait perçu l'arôme si particulier de ce Vampire aux idéaux différents. Parfois, il lui arrivait de le sentir aux abords de la bibliothèque, mais jamais elle n'était allée le voir. Et pour quelles raisons ? La peur ? Son nouvel ennemi ne l'effrayait pas. Elle craignait simplement un retour de flammes de la part de son esprit, de son souvenir. Sa mémoire avait gardé de lui le souvenir, certes d'un être aux idéaux contraires aux siens, mais également celui d'un homme élégant et délicat. Et s'il avait changé ? S'il était devenu l'un de ces êtres sanguinaires qu'étaient les membres de son clan ? Force fut-elle de constatée que ses manières étaient demeures inchangées. Bien que cruel envers le genre humain, son langage et ses gestes distingués n'avaient en rien perdu la séduction d'autrefois.

    Et son rire...Pernille avait oublié combien il était mélodieux. Mais rien dans son regard ou dans ses gestes ne laissaient présager qu'elle se perdait dans le souvenir des envoûtements du passé. Tout cela n'était plus, ils l'avaient décidé ainsi et s'y tiendraient, d'autant plus que cela ne les mènerait à rien.
    La jeune femme était très proche à présent, et tandis qu'il lui répondait par une autre question, elle ne répondit pas. C'était inutile, il connaissait d'ores et déjà la réponse qu'elle avait formulé dans son esprit. Aussi bien qu'elle-même devinait ses intentions, alors que ses mains se promenaient sur ses hanches, que son souffle effleurait son cou. Elle laissa écouler de nombreuses secondes, humant le parfum d'une ivresse insolente qui se dégageait de sa nuque. Elle laissait ses effluves ramener ses souvenirs à la surface sans ressentir le besoin de rompre ce silence. C'était l'une des caractéristiques de son espèce. Le temps était devenu tellement relatif pour eux, qu'un silence qui durait ne possédait pas le même impact que pour un être ordinaire. Et ce ne fut qu'après de nombreuses secondes qu'elle se décida à briser le silence dans un même murmure.

    - "Une terre assez éloignée pour que mon esprit ait l'obligeance de t'oublier, mais pas assez pour qu'il se rende compte combien il m'était aisé de te rejoindre si l'envie m'en prenait..."

    Sa mains effleura le torse du vampire, de haut ne bas, dans une caresse imperceptible alors que son visage était resté logé au creux de son cou. Finalement, sans crier gare, elle se recula, mettant un terme aux prémices de ce qui semblait être les retrouvailles d'amants perdus de vue durant des décennies. Pernille avait cela d'intéressant qu'elle était totalement imprévisible. Elle pouvait crier noir alors que quelques secondes plus tôt elle murmurait blanc. Et elle avait pris sur elle, afin de montrer à son interlocuteur que malgré tout ce qu'elle pouvait bien ressentir à son égard, que malgré tout ce qu'elle avait éprouvé autrefois, seul le présent comptait. Et le présent, c'était un conflit dont ils faisaient partie. Adversaires par choix, leurs retrouvailles ne devaient pas avoir un goût de passé.

    - "Si tu es venu ici pour une raison précise, ne tarde pas trop. ajouta-t-elle soudain d'une voix à nouveau normale, teintée d'amusement. Je vais fermer, alors sers-toi."

    Elle se détourna alors à nouveau face au bureau, s'apprêtant à récupérer son manteau, mais c'était sans compter la réaction de son interlocuteur...
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MessageSujet: Re: Un vent de souvenirs... {PV Angus}   Un vent de souvenirs... {PV Angus} EmptySam 25 Oct - 18:59

J’avais perdu l’habitude…
J’avais oublié…


    A quel point elle pouvait être changeante, éternelle créature aux gestes insensés, contradictoire de ce que ses lèvres pouvaient déverser malgré ce silence sournois et abyssale qui s’était glissé telle une brume pernicieuse à leurs côtés. Mais ce n’était qu’illusion, car il la connaissait pour être resté auprès d’elle, cheminant sur cette venelle incertaine de leurs êtres. Quelques notes de piano se déversant du miroir de ces souvenirs lorsqu’il laissait ses doigts effleurer ces touches palpitantes, empruntes d’une vie propre, et la mélodie s’échouant sur leurs peaux frémissantes… sans qu’il ne cherche à fredonner un air quelconque, juste… un autre plaisir qu’il avait eu l’audace de partager avec elle, mélopée d’instants où les mots pour quelques fois se trouvaient être de trop. Et tout ceci revenait sous les quelques paroles fatidiques qu’elle lui déversait, comme pour lui faire comprendre que si elle avait voulu le rejoindre, si son être s’était réellement tendu douloureusement à la recherche du sien, ses pas auraient retrouvé les traces néfastes de ceux dont le sang était aussi noir que leurs dessins.

    Mais il n’avait eu l’espérance ou l’audace de croire que son esprit aurait souffert de son absence, de leur séparation… car il n’avait pas été victime d’une déchirure quelconque, son absence ne l’avait nullement torturé dans les affres d’un amour blessé. Non… leur séparation lui avait paru naturelle, logique, immuable sur la courbe de ce destin joueur. Pourtant, c’était à cette seconde funeste qu’il saisissait à quel point ce qu’elle représentait avait d’important en un sens, une… mais qui n’était qu’une ennemie, inutile de s’obstiner dans des réalités désastreuses et ennuyantes dont il se moquait bel et bien. Aussi, lorsqu’elle recula sous le fiel du poison de la distance, ses lèvres ne portaient qu’un sourire cynique où l’amusement riait avec indolence. Car c’était le regard tourné vers cet avenir frondeur qu’il vivait sans cesse, ne laissant au passé l’obsédante possession de ses pensées, de ses songes. Rien n’aurait été capable de lui ravir ces souvenirs qui reposeraient sur la stèle de son être, mais le marbre avait cela d’éternel, d’immobile, d’inviolable, papillon éphémère d’un moment trop fugace où des mains ébaucheraient la glace de ces heures d’un soir. Maintenant, elle cherchait à lui rappeler les affres de la guerre malgré les jeux aux goûts d’autrefois qu’il avait cherché à glisser entre ses lèvres, caresse fluette qu’elle avait poursuivit avant que ses actes ne voient finalement se confirmer ce qu’elle lui disait.

    Car demain… ils devraient peut-être tenter d’abattre l’autre… hésiteraient-ils ? Peut-être oui, l’espace d’une demi-seconde, le temps de s’esquiver de ses rêves, juste l’occasion de quitter ces lieux, cette pièce qui devait sous l’approbation du ciel et des enfers retrouver les couleurs d’un duel des langues et de l’esprit, si ce n’était des corps. Il pouvait le lui promettre si cela la rassurait sur le fait que ces frêles instants ne changeraient rien à ce qui se tramait à l’extérieur… peut-être qu’ici, la course du soleil s’immobilisait pour que Rimbaud brandisse de sa tombe ces vers putrides ‘Elle est retrouvée ! - Quoi ? - L'Éternité. C'est la mer mêlée au soleil.’ Mais voici qu’elle cherchait à mettre un terme à ces sourdes retrouvailles qui n’avaient de place sur le tombeau d’un clan achevé par les siens, amis de la famille de la jeune femme, et il avait été de ceux qui les avait exterminé, mais avec plus de douceur, ce qui rendait sa cruauté sans doute plus intolérable encore. Etait-ce important ?

    Ennemis hier, ennemis demain, mais ce soir compagnons de lecture, d’écriture, d’aventures imaginaires et flamboyantes. Grimper sur le paquebot d’un fou ! Devenir le pion hésitant d’un échiquier malade ! Elle ne voulait se laisser tenter par l’intolérable, mais il avait prévu cette éventualité comme la plus évidente ! Pourtant c’était mal le connaître que de penser à un abandon pur et simple, et peut-être oui, espérait-il au fond qu’elle hésiterait à le combattre ensuite, même s’il n’y croyait pas vraiment. Affaiblir l’adversaire, jouer des coudes, des pieds et finalement toutes ses cartes pour combler ses envies, ses désirs… Non, le dernier mot il l’obtiendrait, il ne la laisserait gagner. Etait-ce ainsi que le combat s’instaurait autrefois ? Par le verbe et l’esprit, jusqu’à en devenir aliéné, dingue, azimuté ; il fallait saluer avant que les épées ne s’aiguisent dans les recoins des âmes chagrines et combatives. Car les plus grandes batailles se jouaient autour d’une table, ainsi le disait l’histoire, l’issue de celles-ci dépendant surtout de supposés stratèges…

    « Serais-tu attendue ? » lui glissa-t-il en passant à ses côtés sans même daigner s’arrêter ou attendre une réponse, ce ne fut qu’un regard qui se tourna vers elle, tout aussi équivoque que le reste de ses paroles le fut. « Et bien il attendra plus longtemps, j’ai besoin de toi. Ne compte pas que je parte d’ici là, tu me connais, il est difficile de me raisonner. »

    Et s’il restait seul ici, que ferait-il ? Et si la police s’en mêlait, oserait-il égorger les humains sans le moindre état d’âme ? Oui… parce qu’il avait intégré cette information à ses délirantes prévisions, comme s’il la mettait au défit de lui apporter ces petites souris qu’il prendrait grand plaisir à déposséder de leurs existences une à une. Venir les mains vides, sans idée, sans torture… n’était pas de son cru, de son habitude. Il avait toujours haït ce monde pour tant de raison, l’adorant pour tant d’autres… ses doigts se tendirent dans sa direction sous l’attente évidente qu’elle y glisserait les siens…

    « Une trêve passagère n’est-elle pas envisageable ? »


[HJ : Merci, j'adore également la tienne <3]
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MessageSujet: Re: Un vent de souvenirs... {PV Angus}   Un vent de souvenirs... {PV Angus} EmptyDim 26 Oct - 15:35

    Elle se rappelait les longues nuits en sa présence. Elle se rappelait chacun des mots de leurs conversations. Elle se rappelait chaque soupir, chaque sourire. Elle se rappelait chacune de ses envies, chacune de ses manies. Et elle se rappelait très bien son caractère. Non, il n'abandonnerait pas, il n'abandonnait jamais. Cette façon de persévérer, de continuer à suivre ses envies, que ce soit pour une bonne ou une mauvaise raison. C'était un trait de caractère qu'elle trouvait autant insupportable que charmant. Il faisait partie de lui. Et s'il le perdait, il ne serait plus le vampire qu'elle avait tant affectionné. Il ne serait plus Angus.
    Cependant, elle n'était pas moins entêtée que lui, ni moins joueuse. Et cette partie ne pouvait que se jouer à deux. A présent, ils avaient tous deux avancé leurs pions, il ne restait plus qu'à savoir quelle défense tomberait en premier. Pernille avait de son côté neuf cents ans d'expérience dont elle pouvait tirer profit. D'expérience, de sang froid, de patience. Quant à lui, il avait pour lui un charisme et une détermination à toute épreuve. Et élément à ne pas négliger, leur relation d'autrefois pesait en sa faveur. Ce n'était pas pour autant qu'elle baisserait les bras. Penser qu'elle pouvait le changer était un espoir auquel elle ne devait plus faire l'erreur de s'attacher. Bien qu'elle ait connu l'issue d'une telle relation, cette idée était parvenue à s'immiscer dans son esprit, jusqu'à ce que leurs routes se séparent pour de bon.

    En attendant, il n'avait pas encore abattu sa dernière carte. Tel un serpent, il se glissa pernicieusement auprès d'elle, sifflant des paroles qui lui réservaient mille promesses, mais qui n'effaçaient aucunement le conflit qui régnait, sous-jacent. Il avait utilisé le mot trêve, ce qui laissait entendre que lui non plus n'oubliait pas ce qui se tramait en arrière-plan. Et pourtant, il n'en avait que faire. Son envie de renouer avec un passé qui n'était plus la laissait perplexe. Était-ce un réel désir de sceller leurs retrouvailles ou une simple mise en scène destinée à la déstabiliser lors d'un combat prochain ? Elle le savait assez vicieux pour cela. Et elle ne serait sûrement pas la première à faire les frais de ses stratégies aussi fourbes qu'intelligentes. Oh, elle n'était pas dupe. Elle avait vécu assez longtemps à ses côtés pour comprendre ce qui se cachait sous son sourire et sous cette demande. N'était-il pas l'un de ceux qui avaient mis fin à l'éternité d'un clan puissant, très proche d'eux ? Pernille ne l'oublierait pas de si tôt, comme elle n'oublierait pas qu'il s'est allié à des vampires qu'elle haïssait jusqu'au plus profond de son âme. Rien que leur nom la rendait irascible. Et pourtant, il les avait rejoint. Il était devenu leur allié, aussi froid et avide de sang qu'eux. Pour elle c'était clair, il n'aurait pas pu faire plus mauvais choix. Elle ne parvenait pas à comprendre ce qui l'avait motivé à se joindre à eux, ni pourquoi un être qui pouvait se montrer aussi doux, élégant et cultivé choisissait le clan le plus sanguinaire. Peut-être ne lui montrait-il qu'une seule de ses facettes. Celle de l'homme passionné par ce qui l'entoure. Qui a soif de culture, de connaissances. Qui en oublie ses envies sanglantes et ses pratiques de fin manipulateur. Et une fois éloignés, il retournait aux mœurs des Black Blood, vampires assoiffés de besoins primaires, voire primitifs. Se nourrir, massacrer des humains. Voilà qui ne paraissait pas des plus évolués. Alors que l'homme qui se tenait à ses côtés paraissait être un parfait opposé de ces idéaux.

    A nouveau, Pernille se détourna afin de lui faire face. La mains tendue dans sa direction était une porte ouverte à mille et un souvenirs, à des désirs qu'elle avait probablement encore au fond d'elle. Ses iris clairs remontèrent pour observer le visage de son adversaire de jeu. Qu'avait-il donc en tête ? Pensait-il réellement qu'elle cèderait aussi facilement ? Il la connaissait assez bien désormais pour savoir qu'elle détestait ne pas avoir le dernier mot, même si cela devait tourner à une bataille puérile entre elle et son interlocuteur. Elle tentait de déceler ce qui se cachait sous son regard. Il était difficile de savoir s'il était sincère ou s'il se jouait d'elle. Et les deux étant tout à fait possible, elle ne réagit pas immédiatement. Ses lèvres pâles s'étirèrent en un sourire amusé. Jusqu'où irait ce petit jeu ? Se risquerait-il à la provoquer si elle ne cédait pas ? Ou prendrait-il sur lui et repartirait-il à l'attaque une autre fois ? La première hypothèse était bien plus plausible, bien qu'il pouvait être tout aussi imprévisible qu'elle. Une façon de déstabiliser ses victimes sans doute. Cependant, elle ne se laisserait pas prendre aussi facilement. Et puis, contre toute attente, la situation se révélait être plutôt amusante. Il était intéressant de voir jusqu'où deux têtes de mule comme eux étaient prêts à aller pour arriver à leurs fins.

    - "Tu n'es pas sans savoir que ton entêtement est aussi absurde qu'inutile, n'est-ce pas ?"

    En un pas, elle se retrouva près de lui, prenant la main qu'il lui tendait. Contradictoire pensez-vous ? Pas du tout. Car c'est d'un geste ferme et sûr qu'elle replia les doigts tendus dans sa direction et les repoussa vers son propriétaire, sans pour autant s'éloigner ensuite.

    - "Je sais ce que tu veux Angus, ajouta-t-elle à mi-voix. Mais une chose est certaine, tu n'obtiendras rien de moi ce soir."

    Elle serait au moins ferme sur ce point. Rien de ce qu'il dirait ne la ferait changer d'avis. Peu désireuse de retomber dans des désillusions, elle ne serait pas celle qui céderait en premier. Son regard était éloquent, il en émanait à la fois de l'assurance et du défi. Malgré tout ce qu'elle pouvait se dire, elle était joueuse, mais également curieuse de savoir quelle serait sa prochaine approche. De quels trésors d'imagination ferait-il preuve pour la tenter ? En tout cas, une chose était sûre, il ne la laissera pas partir aussi facilement. L'idée d'appeler la police ou des membres de son clan l'avait effleurée, mais la pensée d'impliquer d'autres personnes dans cette histoire la répugnait. Et puis, avait-elle véritablement envie de stopper la partie immédiatement ? Peut-être pas. Peut-être préférait-elle qu'elle dure encore quelques instants, rien que pour le plaisir d'avoir un adversaire à sa taille. Et c'est la raison pour la quelle elle ne se détourna pas. Celle-là même pour la quelle elle n'avait pas encore pris ses affaires avant de s'en aller à toute vitesse, sachant pertinemment que ça n'empêcherait pas Angus de la suivre, de la rattraper, de continuer à jouer. Et c'est également pourquoi elle ne le quitta pas des yeux une seule seconde, vrillant les siens avec intensité.
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Declan W. Bowden
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MessageSujet: Re: Un vent de souvenirs... {PV Angus}   Un vent de souvenirs... {PV Angus} EmptyMar 2 Déc - 3:23

Le premier Angus ayant été supprimé. Je vérouille et j'envois à la corbeille.
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