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 My mistakes were made for you • L&A

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2 participants
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Lisbeth B. O'Connor
Admin |A woman's face is her work of fiction.
Lisbeth B. O'Connor


Féminin Nombre de messages : 2743

Age : 32
Votre Prénom/Pseudo : Margaux
Nourriture : Rhésus positif.
Humeur : A jouer à pile ou face.
Date d'inscription : 08/10/2008

TELL ME EVERYTHING.
● Âge Du Perso: 25 ans. En parait 17.
● Citation: When other little girls wanted to be ballet dancers I kind of wanted to be a vampire.
● Relations:

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MessageSujet: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptyJeu 8 Jan - 23:55

My mistakes were made for you • L&A 1232nv5

      As subtle as an earthquake I know,
      My mistakes were made for you.



    Quelle délicieuse sensation que celle du vide sous nos pieds. L'impression que la chute est proche, que le moindre balancement peut vous expédier dans le fond. Lisbeth était de ces personne que l'adrénaline pousse à tout faire. Déjà humaine, elle était une casse cou sans nom, étant la principale frayeur de ses parents. Elle avait risqué sa vie un nombre incalculable de fois, juste pour avoir l'impression d'exister. Se pendre dans le vide à la seule force de ses bras, escalader les murs des maisons, sauter d'une fenêtre, grimper dans les arbres, faire des figures inimaginables en moto... Lisbeth en raffolait. Plus le danger était là, mieux c'était. L'inconscience était un des traits principaux de son caractère et lorsqu'on lui disait que c'était trop dangeureux, qu'elle risquait de se faire mal, Lisbeth sautait sur l'occasion. Maintenant qu'elle ne risquait plus d'y perdre la vie, les challenges étaient encore plus grands, les défis bien plus intéressants. Elle regrettait un peu le danger qui disparaissait, mais il lui restait tant de choses à expérimenter qu'elle n'y pensait plus vraiment.

    D'ailleurs elle n'y pensait pas du tout à l'instant, alors que ses jambes pendaient dans le vide et que seule sa main droite était aggripée à la roche. Elle était partie d'en haut, là où une forêt dense s'arrêtait nette pour laisser place à du vide. Pas mal de personnes s'étaient fait surprendre ainsi pendant leurs ballades et depuis une centaine d'années, de grands écritaux prévenaient du danger. Peu de personne s'aventurait par ici désormais et Lisbeth appréciait le calme pour ses occupations. Elle ne tolérait aucune présence, la seule personne à qui elle avait jamais montré ses exploits étant Alexander. Maintenant, elle s'amusait seule, et se prenait parfois à regretter l'époque où il poussait de longs soupirs en la voyant agir.

    Pendue dans le vide, elle exerca une forte pression sur sa main et se propulsa vers le haut afin d'atteindre une nouvelle prise. Afin de n'être en aucun cas entravée dans ses mouvements, la jeune femme portait un short en jean assez court et un debardeur. Si elle avait été humaine, des égratignures auraient marqué ses jambes blanches, mais là, rien ne laisser supposer qu'elle passait ses journées à chasser, se battre et escalader tout et n'importe quoi. Tant mieux, elle ne faisait de ce fait jamais peur aux humains. Qu'est ce qu'une gamine si frêle pourrait bien leur faire ? Bien sûr, ils avaient tord, Lisbeth était tout sauf une enfant innocente et pouvait tuer en quelques secondes, sans un regret. Malheureusement pour eux, ils l'apprenaient trop tard.

    Alors que le vent soufflait dans les cheveux bruns de la jeune vampire, une odeur lui piqua les narines. Au premier abord, elle fut dégoûté, reconnaissant les fragrances des loups. Ils avaient une odeur assez insupportable pour les vampires et celui ci ne dérogeait pas à la règle. Puis, après quelques secondes pour s'habituer, elle reconnu autre chose. De plus familier, de déjà vu. Son coeur aurait raté un battement s'il avait encore pu le faire et une seconde bourrasque lui apporta la confirmation. Alexander.

    Citation :
    FLASH BACK. 8 ans auparavant.

    Lisbeth avait enfin réussit à traîner Alexander en dehors de sa chambre. C'était un exploit vu le froid qui régnait sur Babylon, ce mois de février. Elle avait même du lui enfiler son bonnet de force sur la tête pour parvenir à ses fins. Après une bataille de quelques longues minutes, ils étaient enfin sorti. La jeune femme se doutait que son ami aurait préféré lire au chaud mais il fallait absolument qu'elle lui montre quelque chose. Rapidement, elle prit le chemin de la forêt en lui ordonnant d'accélérer l'allure s'il ne voulait pas louper le spectacle. Au bout d'une demi heure de route, la jeune fille se saisit de la main de son ami. Le terrain devenait accidenté et, si elle ne craignait pas de tomber, elle préférait que lui ne fasse pas de mauvaise chute. Le verglas recouvrait la majorité des racines au sol et ils se surprirent à glisser à plusieurs reprises, à grand coup de 'AAAAH !'.

    Finalement, ils arrivèrent au but. Il était dans les environs de 18 heures et le ciel était d'une beauté à couper le souffle, mélange de toutes les gammes de orange possibles. L'incitant à avancer, Lisbeth passa devant Alexander. Ce qu'elle souhaitait lui montrer en particulier, se trouvait au bord des falaises. Ayant prit de l'avance, elle s'assit au sol, les jambes pendant dans le vide en attendant qu'il arrive. Là, si elle penchait son corps vers l'avant, et regardait en dessous d'elle la roche glacée, elle pouvait la voir scintiller. Le spectacle devait être impressionant d'en bas aussi mais être en haut de cette montagne de diamants lui procurait bien plus de sensations.

    Alexander l'avait rejoint, et se penchait comme elle désormais. Il ne disait rien, mais l'expression de ses yeux confortait Lisbeth dans son idée qu'elle avait eut raison de le faire sortir. Souriant, elle contempla la vue jusqu'à ce que le soleil disparaisse. Puis, d'un mouvement brusque, passa tout son corps dans le vide.

    LUI - LISBETH ! (la voyant fermement accrochée) Tu... Je.. Merde. T'es complétement tarée.

    Elle sourit. Même après des années, il se laissait encore surprendre. La paroie était glacée et glissante sous ses doigts mais Lisbeth avait envie de descendre un peu, sur le rebord à 20 mètres en dessous, pour pouvoir apprécier le panorama autrement. Alexander fixait le ciel, décidé à ne plus lui adresser un regard après la peur qu'elle lui avait faite.

    ELLE - Je descend un peu. Juste pour voir. Ce ne sera pas loin.
    LUI - Tu vas te briser la nuque.
    ELLE - Tu ne me fais pas confiance ?
    LUI - (soupirant) ...
    ELLE - Alex ?
    LUI - Si bien sûr que si. Dépêche toi maitenant.

    Déjà à cette époque, Lisbeth avait réussit à braver le danger, maintenant cela était un jeu d'enfant. Cependant, piquée par la curiosité et sentant son coeur battre à vive allure, elle décida de remonter à la surface. Ses mains agiles aggripèrent les prises et en quelques minutes, elle atteignait le sommet. Le vent était tombé, et Lisbeth n'arrivait plus à repérer l'origine de l'odeur. Celle ci était présente partout autours d'elle, mais ne semblait avoir aucune source. Se relevant, elle ferma les yeux pour se concentre. Elle n'avait pas encore réfléchi à ce qu'elle ferait alors. Si elle accourerait dans les bras de son ennemi où s'éloignerait le plus possible de son ancien meilleur ami. Les questions se bousculaient, sans plus de sens les unes que les autres. Où était il ? Avait il changé ? Etait il encore le même Alexander ? Avait il grandi ? Sa condition de loup l'avait il changé ? Que faisait il de ses journées ? Est ce qu'il pensait encore à elle ? Avait il une petite amie ? Avait il été blessé par d'autres vampires ? L'aimait il encore ? Rien qu'un peu ?

    Il était étrange pour elle, qui l'avait connu toute sa vie d'humaine durant, de ne pas savoir ce genre de détails à propos de lui, mais soudain, une brise vint emmêler ses cheveux lui apportant au moins une seule réponse. Il était derrière elle. En un quart de seconde, n'étant pas une grande joueuse du suspens, elle se retourna vers le jeune loup et l'observa silencieusement.

    ELLE - Bonjour.

    Elle avait tant de choses à lui dire et commencait par cela... Si elle avait pu se frapper la tête avec son poing, elle l'aurait fait. Quelle idiote...
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Alexander P. MacDraw

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Age : 35
Votre Prénom/Pseudo : Chris.
Nourriture : Si seulement ils étaient comestibles.
Humeur : Insatiable, jamais rassasié de la peau froide de son ennemie.
Date d'inscription : 06/12/2008

TELL ME EVERYTHING.
● Âge Du Perso: vingt-cinq ans.
● Citation: Il y a une extase qui marque le sommet de la vie, et au-delà de laquelle la vie ne peut pas s'élever. Et le paradoxe de la vie est tel que cette extase vient lorsque l'on est le plus vivant, et elle consiste à oublier totalement que l'on est vivant.
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MessageSujet: Re: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptySam 10 Jan - 19:20

    My mistakes were made for you • L&A Gr
    DAMNPRECIOUS23
    HAVE NO FEAR;
    FOR WHEN I’M ALONE.
    I’LL BE BETTER OFF THAN I WAS BEFORE.
    I’VE GOT THIS LIGHT;
    I’LL BE AROUND TO GROW.
    WHO I WAS BEFORE,
    I CANNOT RECALL.
    Il n’était pas très tard. Alexis était épuisé, cependant, et il n’aspirait qu’à retrouver son lit et ses songes. Il sentait ses traits se tirer sous les grimaces et les bâillements sonores qu’il ne tentait même plus de retenir, ses muscles étaient incapables du moindre effort sans qu’ils ne lui arrachent un soupir exaspéré. Que lui avait-il pris de la suivre ainsi ? Lisbeth l’avait éveillé aux aurores, et pas de la manière la plus douce qu’il soit. Elle s’était glissée par la fenêtre entrouverte, avait sauté sur son lit et brusquement tiré les couvertures. Il avait bien failli en mourir d’un arrêt cardiaque, son cœur avait, ensuite, mis plusieurs minutes à s’apaiser, et sa respiration saccadée à recouvrer un rythme normal. Il était accoutumé à ses entrées fracassantes, mais jamais lorsqu’elle apparaissait ainsi en pleine nuit. Elle était venue le chercher à cinq heures et demie du matin, et l’avait instamment prié de l’accompagner dans l’une de ses nombreuses aventures. Il lui avait pourtant assuré, il y avait trois jours, que c’était la dernière fois qu’il le faisait. Néanmoins, Lisbeth eut gain de cause, car il passa l’intégralité de sa journée avec elle, fermant les yeux lorsqu’elle s’aventurait un peu trop près du danger, ou lui hurlant de ne pas jouer à la cascadeuse devant lui. Elle n’avait accepté de le libérer qu’aux alentours de dix-sept heures ; ils avaient donc passé un peu moins de douze heures ensemble, à s’aventurer dans les sous-bois. Elle marchait devant, escaladait n’importe quelle paroi. Il la suivait avec peine, marmonnant quelques paroles désagréables à l’encontre d’une telle témérité. Et, finalement, il voyait la fin de cette terrible journée. Désormais, il arrivait devant le porche, ouvrait la porte en soupirant et s’enfonçait dans l’ambiance agréable qui régnait dans la maison. Sa mère était certainement en train de cuisiner, mais il n’avait la force, ni l’envie, de les rejoindre dans la cuisine. Il monta les escaliers et s’enferma dans sa chambre, ou il se laissa tomber sur son lit, et s’endormit aussitôt.

      LISBETH - « Debout là-dedans ! Je te pensais plus costaud, Alex. Je t’aurais pas surestimé ? »

    Pourquoi entendait-il donc sa voix dans son rêve, nom d’un chien ?! Lisbeth était chez elle, et lui dormait paisiblement afin de récupérer la fatigue accumulée dans la journée. Il sentit soudainement des doigts fourragés dans ses cheveux et comprit, à son plus grand désarroi, que sa meilleure amie était à ses côtés et qu’elle s’amusait à le réveiller, comme le matin même. Ses paupières se fermèrent solidement et il se tourna sur le côté, tandis qu’il la sentait s’agiter, sous l’effet d’une impatience mal contenue.

      LISBETH - « Tu ne vas pas te rendormir maintenant ? J’ai mis du temps à te réveiller. »
      ALEXIS - « Je ne voudrais pas paraître désagréable, mais... Dégage Lisbeth ! »
      LISBETH - « Désagréable ? Hum. Ce n’est pas exactement le mot que j’emploierais. »

    Hé ! Venait-elle de lui mettre un coup sur le crâne ? L’incrédule se redressa brusquement, se tourna dans sa direction, ses yeux se posant sur ce visage si familier. Elle le regardait, une lueur dans ses iris clairs, visiblement totalement satisfaite de le voir se lever avec tant d’énergie. Alexis venait pourtant d’infliger un vertige à sa tête et se laissa, par conséquent, retomber sur le matelas spongieux. Il l’entendit étouffer un juron. Ce qui le fit rire, et ce qui la fit rire à son tour. Elle s’allongea délicatement à ses côtés, tournée vers son jeune ami. Ce dernier la sentait qui scrutait la moindre de ses expressions, qui sondait le moindre de ses traits. Il restait immobile, toutefois. Son esprit s’abîmait déjà dans le décryptage d’une vague d’émotions étranges. Il y avait tant d’années que les deux adolescents partageaient tout et, pourtant, il restait des secrets qu’elle ne pouvait connaître, des sentiments que le jeune MacDraw lui nourrissait et qui ne pouvait lui être familiers.

      LISBETH - « A quoi tu penses ? »

    L’interpelé se raidit. Etait-il possible qu’elle ait lu ces sentiments sur son visage ?

      ALEXIS - « Je pense que tu devrais arrêter d’entrer par ma fenêtre et frapper à ma porte. Un de ces jours, ton petit jeu va nous mettre dans une situation embarrassante. »
      LISBETH - « Comme quoi ? »

    Il sentit la pointe de provocation, de défi dans sa voix. Il se retourna vers elle et haussa les épaules.

      ALEXIS - « Je ne sais pas. D’après toi ? On n’a plus cinq ans, Lisbeth ! »
      LISBETH - « Oh, arrête de t’inquiéter pour rien. Suis-moi, la journée n’est pas terminée. »

    Il n’avait plus la force de lutter contre son obstination et, lorsqu’elle le tira par le bras, il n’émit aucune objection et la suivit jusqu’à sa fenêtre, puis jusque dans la forêt.


    ***

    Le jeune loup ouvrit brusquement les yeux. Il était allongé sur l’herbe, au beau milieu des bois, et il avait probablement dû s’assoupir quelques minutes. Il dormait mal, ces derniers temps, s’éveillais en sueur, oubliant où il se trouvait. Il rêvait fréquemment d’elle, et des journées entières qu’ils passaient ensemble, il y avait encore quelques années de cela. Lisbeth hantait constamment son esprit, son image le heurtait violemment dès que l’odeur des siens l’atteignaient. Il avait le souvenir de sa peau douce et ardente contre la sienne, lorsqu’ils s’allongeaient aux côtés de l’autre. Comment était-elle, à présent ? Alexander soupira lascivement, connaissant parfaitement la réponse. Pâle, glacée. Elle lui était complètement étrangère. Cette pensée aurait dû le rebuter d’une violence inouïe. Au lieu de quoi, il se surprit à ressentir une douleur amère au niveau de la poitrine. Les battements de son cœur s’étaient accélérés, puis avaient brusquement ralenti. Il se redressa doucement, lissai les pans de sa chemise claire, chassa le doux visage de son ennemie naturelle de son esprit. Il n’y parvint pas, et ses traits s’assombrirent. Il avait tout perdu. En quelques années, il avait été dépossédé de tout ce qu’il avait toujours aimé. Sa famille, Lisbeth. Il jouait sur les apparences, à présent. Il semblait que rien ne comptait plus pour lui, si ce n’était la lutte perpétuelle qu’il livrait contre les buveurs de sang, ces sangsues qui lui avaient tout dérobé. Le jeune homme s’aperçut soudainement de sa mobilité. Il marchait rapidement, d’un pas résolument plus assuré qu’il ne l’était lui-même. Il sortait de la forêt, rejoignait les sentiers. Il comprit où son inconscient avait voulu l’emmener, et il décida de le laisser l’y transporter.

    Avant sa transformation, les falaises n’avaient jamais été un endroit où il s’était senti à l’aise ou libre, comme le lui répétait sa meilleure amie. Il était bien trop occupé à la surveiller, afin qu’elle ne se tue pas en s’aventurant un peu trop profondément. Le lycan arriva bientôt à destination, mais resta à plusieurs mètres du bord de la falaise, absorbé par la vue qui s’étendait déjà devant lui. Et s’il s’approchait, comme ils le faisaient si souvent à l’époque ? Il sentit un frisson le parcourir tout entier, signe qu’il était plus tendu que jamais. Il inspira profondément, pour se calmer, pour regagner contenance. Cette action eut l’effet inverse, cependant. Ses narines s’enflammèrent, son estomac se retourna violemment. Un vampire. Son cœur s’affola, tous ses membres tremblaient. Lisbeth. A peine avait-il eu le temps de se remettre de sa constatation qu’elle apparut devant ses yeux, le dos tourné à lui. Elle s’immobilisa, et il chercha un moyen de s’enfuir sans qu’elle ne le remarque. Il ne pouvait prendre le risque de plonger ses yeux dans les siens. Ils étaient ennemis à présent, l’un déterminé à décimer le clan et la meute de l’autre. Elle l’avait déjà perçu, cependant. Il savait qu’elle le cherchait, et qu’il était sur le point de se retrouver devant elle ; son amour perdu, la source de tous ses tourments.

      LISBETH - « Bonjour. »

    Elle s’était retournée si brutalement qu’il n’avait eu le temps de s’y préparer. Il fit un pas en arrière, plissa les yeux et se concentra afin de ne pas répondre à l’énergie qui s’accumulait en lui, à cette poussée d’ardeur qui le consumait. Ses instincts bestiaux l’encourageaient à se transformer. Son cœur l’incitait à s’approcher. Il resta immobile, toutefois. Une brusque douleur s’attaqua à sa tête, semblable à celle qu’il avait éprouvée le soir de la mort de son frère, le soir de sa première transformation. Il serra les mâchoires, s’appliquait à demeurer stoïque.

      ALEXIS - « A la recherche d’aventures, ou est-ce une simple partie de chasse ? »

    Sa voix avait claqué dans l’air, dure et froide comme le marbre. Il s’étonna de la passivité dont il avait fait preuve, feinte du début à la fin. Il ne pouvait être plus déstabilisé qu’en ce moment. Personne n’avait un tel pouvoir sur sa personne. Lisbeth était la seule. Elle avait toujours été la seule.

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Lisbeth B. O'Connor
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Lisbeth B. O'Connor


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MessageSujet: Re: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptyDim 11 Jan - 18:15

My mistakes were made for you • L&A 35n6a9y

      Nobody said it was easy
      It's such a shame for us to part

    La jeune femme cherchait quelque chose, n'importe quoi qui lui aurait rappelé Alexander MacDraw, son meilleur ami, dans la personne qui se tenait en face d'elle. Elle ne savait pas comment il allait réagir mais se trouvait un peu prise au dépourvu par son pas en arrière. Sans doute l'odeur, avait elle pensé. Il était vrai qu'elle était aussi insupportable pour lui que pour elle. Lisbeth connaissait bien Alexander, où du moins l'Alexander de ses 17 premières années. Elle le savait calme, tranquille, mais pas froid et immobile. Il ne bougeait tout simplement pas, la regardant comme s'il ne la voyait pas vraiment, ses pupilles passant au travers de la jeune vampire.

    LUI - A la recherche d’aventures, ou est-ce une simple partie de chasse ?

    La jeune vampire fronca les sourcils sous la surprise. Ce n'était pas tant la question, c'était plutôt le ton froid, détachant chaque syllabe comme s'il s'adressait à quelqu'un qu'il aurait aimé ne plus jamais revoir. En quelques secondes, Lisbeth perdit toute envie de rester ici, de voir à quel point ils avaient changé tous les deux, cela faisait bien plus de mal que de bien après tout. Son regard devint froid à son tour et elle le détourna vers la falaise. Si leurs rapports devaient être comme ca, elle ne supporterait pas de le faire en regardant son visage.

    ELLE - Aventures. Il faut préserver le patrimoine humain, on risquerait d'être en manque de chair sous peu sinon.

    Lisbeth avait répondu sur le même ton, fixant le ciel gris qui empêchait sa peau de se parer d'éclats argentés qui l'auraient trahi. L'envie de fuir la prenait aux tripes désormais. Lisbeth n'aimait pas assister à la fin des choses auxquelles elle tenait. Cela avait été une vraie torture pour elle de devoir laisser Dwight derrière elle, même si elle se savait au fond, faîtes pour être un vampire. C'était sûrement pour cela qu'elle l'avait mordu en fin de compte, car elle ne pouvait se résigner à lui dire simplement adieu.

    ELLE - Et toi que fais tu ici ? Ce n'est pas vraiment par envie, tu n'as jamais aimé les falaises. Quoi que ca aussi ça a peut être changé. Mélancolie ? (sourire) Non plus. Elle est loin l'époque où tu avais tant besoin de me parler.

    La jeune femme n'avait pas oublié cette fameuse nuit, peu avant sa transformation.

    ***


    Flash Back - 8 ans plus tôt.

    Alexander se montrait distant depuis quelques semaines. Il l'évitait même. Lisbeth, qui avait été habituée à être avec lui comme s'ils étaient tous deux greffée l'un à l'autre, ne comprenait pas son comportement. Il s'isolait, disant souffrir de maux de tête, de ne pas vouloir de compagnie. Même sa mère et son petit frère s'inquiétaient pour lui et demandaient souvent à Elisabeth de ses nouvelles. La triste vérité était qu'elle lui était tout aussi étrangère qu'à eux. Plusieurs fois, elle avait tenté de se faufiler dans sa chambre comme avant, passant par la fenêtre. Mais maintenant, il avait prit l'habitude de la vérouiller de l'intérieur et elle se retrouvait coincée seule sur le toît.

    Aussi avait elle été très surprise lorsqu'aujourd'hui, au cours de littérature de Mr Mallery, Alexander, semblant être en grande souffrance, l'avait presque supplié de venir chez lui à minuit. Il y avait tant de peine dans ses yeux qu'elle avait aquiescer sans réfléchir, sans même penser à lui en vouloir pour ses dernières semaines où elle s'était retrouvée seule. Tout ce qui comptait maintenant, était qu'il aille, sinon bien au moins mieux.

    Elle était rentrée chez elle, seule. Ses parents s'étaient inquiétés de la disparition d'Alex les premiers jours, puis, mettant cela sur le compte d'une querelle amoureuse, n'avaient pas interrogé leur fille. Elle avait toujours su se gérer toute seule après tout. Silencieusement, Lisbeth fit signe à ses parents et à Dwight avant de monter s'enfermer dans sa chambre. Elle se rendit compte qu'en 17 ans, Alexander et elle ne s'étaient pas souvent retrouvés ici tous les deux. Lisbeth avait toujours préféré sa chambre à lui, pleine de livres. La sienne était beaucoup plus classique. Un lit, un bureau et des murs couverts de photos. A l'époque où les jeunes femmes affichaient les Beatles et autres partout, Lisbeth se contentait d'afficher les visages de ses proches.

    Au dessus de son lit s'étalaient des photos datant de ses premières années. On y voyait Lisbeth manger une glace plus grosse qu'elle, des pansements partout sur le visage. Lisbeth sur un vélo à sa taille, puis essayant de grimper sur le vélo de son père. En train de faire des grimaces sur la plage, ou courrir en entraînant le petit Dwight derrière elle. Venaient ensuite Alexander. Ils avaient une dizaine d'années et étaient perché dans un arbre, à regarder leurs pieds qui se balancaient. Il lisait et elle faisait des grimaces derrière lui. Elle faisait des acrobaties dans son jardin et il levait les yeux au ciel. Et souvent ils souriaient. Très souvent même, et maintenant il ne le faisait plus du tout. Lisbeth ne se rappellait même pas quand elle l'avait fait rire pour la dernière fois. Il semblait si triste ces derniers temps.

    La jeune femme s'éloigna du mur et comtempla l'intégralité de sa chambre. Leurs visages étaient partout et la rassuraient. Elle s'allongea en boule sur les couvertures et décida de s'accorder un peu de sommeil avant de le rejoindre. Quant arriva l'heure, la jeune femme se saisit d'un manteau chaud et s'éclipsa par la fenêtre de sa chambre. La maison des MacDraw n'était qu'à une vingtaine de minutes de marche et elle serait en avance.

    Lorsqu'elle arriva cependant, elle eut juste le temps de voir Alexis sortir de la maison comme une furie et de se ruer sur la voiture. Les cris de Madame Macdraw résonnèrent dans la rue, suivis de longs pleurs et la voiture démarra. Ne comprenant rien, Lisbeth suivis son instinc et se rua dans la demeure, juste au moment ou le père d'Alexander descendait les escaliers en courrant, blanc.

    PERE - (sonné) Je... Il...
    ELLE - (inquiète) Que se passe-t-il monsieur ?
    PERE - C'est Caleb. Retrouve Alexander.
    ELLE - (interdite) Mais je...
    PERE - (furieux) Maintenant !

    La jeune femme aquiesca doucement sous l'ordre et sortit en courrant de la maison. Elle ne prit pas la voiture et décida de couper par la forêt. Elle ne savait pas où il avait pu aller, mais tant qu'elle courrait, elle avait l'impression de servir à quelque chose. Elle atteint rapidement les falaises, mais personne n'y était alors elle retourna dans la forêt. Il faisait nuit et elle ne voyait rien, c'était dangeureux et elle le savait, mais Lisbeth devait à tout prix courir. Brusquement, elle entendit des bruits de course à côté d'elle et s'arrêta.

    ELLE - Alex ? Alexander ?

    L'homme surgit à ces côtés. Le visage pâle, les yeux rouges, il inspirait la crainte mais Lisbeth était juste obnubilée par sa beauté envoûtante et ne fit pas le moindre pas. Quelques heures après, la jeune femme qui s'éveillait n'avait plus rien à voir avec ce qu'elle avait été.

    ***


    Il n'avait jamais pu lui parler. Ou lui expliquer ce qu'il avait sur le coeur, parce que Lisbeth n'avait jamais revu Alexander depuis cette nuit là. Elle avait apprit par les journaux la mort de Caleb, tué férocement par un vampire et elle avait toujours soupçonné Angus, celui qui l'avait transformé, d'être à l'origine du carnage. Elle avait assisté de loin à l'enterrement, les restes de son existence humaine la poussant à assister au spectacle. Par la suite, on l'avait averti de la présence des loups garous, et de l'un des leurs, qui tuait sans merci les vampires et se nommait Alexander. Elle avait rapidemment comprit.

    Finalement, Lisbeth décida de mettre un termes à ses retrouvailles amères. Elle préférait garder en elle le souvenir de leur ancienne amitié, plutôt que de la voir s'effriter sous ses yeux.

    ELLE - On se reverra.

    Elle lui adressa un dernier regard et sauta de la falaise. C'était un départ très théâtrale, mais la jeune femme avait toujours rêvé de faire cela. L'immortalité et ses avantages lui permirent d'une pression, de se raccrocher de nouveau à la paroie abrupt avec ses quatre membres. Elle était parfois plus araignée que vampire.
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MessageSujet: Re: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptyDim 25 Jan - 16:25

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    Know, you'd know it
    You'd know when my eyes roam
    Through the fog and hail, a scene I missed
    Nowhere, nowhere, nowhere.
    Should I know where ?
    Il avait deux personnalités bien distinctes, mais si intégralement complémentaires qu’il avait appris à en faire une force. Pourtant, en ce moment-même, ces deux personnalités semblaient être sa plus profonde faiblesse. Alexander était affreusement loin du jeune loup confiant et belliqueux, celui dont il prenait la forme lorsque ses iris se posaient sur l’un de ses ennemis mortels, celui dont la force de caractère le transportait entièrement et faisait s’évanouir tous ses repères. Il avait saisi depuis longtemps quelle partie de son caractère triomphait, face aux vampires. Ils avaient cette fâcheuse capacité à faire surgir les pires traits de sa personnalité si dénaturée, tout son corps réagissait à cette présence. Ses muscles se contractaient, ses poings se refermaient vivement, et tout son visage s’assombrissait. Face à cette ennemie, néanmoins, face à Lisbeth, il ne réagissait pas. Seul son cœur s’emballait et s’exhortait, sous le poids des paradoxes brutaux qu’elle réveillait en lui. Sa condition de lycanthrope, sa raison l’ordonnaient de se transformer, et de l’attaquer sans scrupule aucun. Son corps, ses sentiments l’encourageaient à faire un pas dans sa direction, et à lui révéler à quel point sa présence à ses côtés lui avaient fait défaut. Alexis ne s’était lui-même jamais aperçu à quel point Lisbeth lui avait manquée. Elle était une partie de lui, une partie de la personnalité qui l’avait quitté le jour-même où il avait appris sa transformation. Il quitta doucement ses pensées douloureuses, et concentra son regard clair sur le visage de celle qu’il aurait dû considérer comme son ennemie. Quels changements avaient donc subi ces traits qu’il connaissait si bien ? Ses doigts en fourmillaient encore, sous le terrible désir de les effleurer lentement. Selon le jeune lycan, Lisbeth avait toujours posséder cette beauté naturelle. Presque arrogante. Une arrogance qui lui avait toujours plu, et touché plus qu’il ne lui était réellement permis. Désormais, elle était plus mirifique encore, et il lui était difficile de rester insensible à ce pouvoir qu’elle exerçait sur lui. Il avait beau être lycan ; il semblerait qu’elle eût le pouvoir de réveiller l’homme en lui, plutôt que le loup. Concentré à explorer la moindre parcelle du visage envoûtant de sa meilleure amie de ses yeux scrutateurs, Alexis avait remarqué l’effet que ses paroles lui avaient infligé. Il en était, pour ainsi dire, soulagé. Un comportement purement égoïste ; mais il était heureux que son ton l’ait déstabilisée. Cela ne prouvait-il pas qu’il comptât toujours pour elle ? Il l’espérait. Aussi violemment qu’il le lui était possible.

      LISBETH - « Aventures. Il faut préserver le patrimoine humain, on risquerait d'être en manque de chair sous peu sinon. »

    Un soupir s’échappa de ses lèvres entrouvertes avant qu’il n’ait eu le temps de le réprimer. Alexander quitta son visage des yeux et s’abîma dans la contemplation de la vue qui se déroulait sous leurs pieds. Ils s’évertuaient à creuser le gouffre profond qui les séparait déjà, et le jeune homme n’en saisissait toutes les raisons. Il respira profondément, laissant l’odeur de Lisbeth brûler ses narines. Etrangement, cela en devenait presque agréable. Une douce consolation. Il ouvrit la bouche, hésita, pourtant, à répondre à son assertion. Il garda le silence en se retournant vers elle, les yeux assombris par le voile de tourments et d’interrogations qui l’assaillaient.

      LISBETH - « Et toi que fais-tu ici ? Ce n'est pas vraiment par envie, tu n'as jamais aimé les falaises. Quoi que ca aussi ça a peut être changé. Mélancolie ? Non plus. Elle est loin l'époque où tu avais tant besoin de me parler. »

    Cette fois, Alexis fronça les sourcils, ne comprenant pas les sous-entendus auxquels il était promptement soumis. Il croisa vivement les bras sur son buste, et leva les yeux au ciel. Avait-il bien saisi ces propos ? Lisbeth lui reprochait-elle de ne plus avoir besoin de lui parler ? Elle ne pouvait être plus en tort. Il avait besoin de la voir, de lui parler. Il avait presque autant besoin de cela comme il avait, en cet instant précis, le dangereux besoin de posséder ses lèvres. Des lèvres qui avaient tant de fois goûté à l’essence des innocents qu’il tentait sauver quotidiennement. Le jeune MacDraw était en proie à des sentiments qu’il abhorrait. Il s’évertuait à chasser ces pensées de son esprit, à se concentrer sur ce qui se déroulait devant lui ; cette scène tragique qui s’étalait devant ses yeux.

      ALEXIS - « Qu’importe ce que tu es en train d’essayer de faire... Ne joue pas à ce jeu avec moi, Lisbeth ! »

    Ses propres paroles se répercutèrent dans son esprit, douloureuses, mais familières. N’avait-il jamais prononcé ces mots en sa présence ? Ils avaient seize ans à peine. Deux jeunes âmes allongées sur l’herbe, au beau milieu d’une forêt qu’elles connaissaient par cœur, désormais. Il se laissa s’abîmer dans ce souvenir, ses iris ancrées, comme hypnotisés par les traits de Lisbeth.

    ***

    Ils étaient sereinement allongés l’un à côté de l’autre. Alexis laissait ses iris errer dans le ciel gris, à la recherche d’une parcelle de ton plus clair, tandis que sa meilleure amie l’interrogeait de sa voix inquisitrice. Il souriait, afin de masquer le trouble, à chaque prénom que Lisbeth évoquait. Depuis plus d’une demi-heure, elle tentait de lui attribuer une fiancée qui serait susceptible de lui plaire. Visiblement, le perpétuel célibat de son ami ne la contentait pas.

      LISBETH - « Mary ? Hmm. Oh oui ! Tu sais, elle me fusille du regard à chaque fois que je m’approche de toi. Tu lui plais, c’est certain. »

    Elle lui décocha un sourire innocent. Ses yeux malicieux la trahissaient d’une telle façon, cependant, qu’elle aurait aussi bien pu l’interroger tout de go, sans détour aucun. Pourquoi cherchait-elle à lui soutirer des paroles qu’il n’avait la force de prononcer ? Ni la force, ni l’envie. Depuis plusieurs semaines, malheureusement, sa meilleure amie semblait se complaire à l’interroger quant à ses relations sentimentales. Cela semblait terriblement dérisoire, lorsque l’on connaissait l’âpre vérité. Alexander n’avait aimé, ni même véritablement regardé ; excepté elle. Tous ses proches étaient au courant, ils le poussaient constamment à aborder le sujet avec la principale intéressée, mais le jeune adolescent n’en avait jamais trouvé le courage nécessaire. Son sourire s’évanouit finalement. Il leva les yeux au ciel, soupirant pour la énième fois en quelques courtes minutes. Il était épuisé par la douleur qui s’insinuait dans son être à chaque nouvelle allusion. Si, parfois, il avait le vague espoir que ses sentiments les plus profonds étaient partagés, cette folle espérance était immédiatement brisée par cette même discussion. Néanmoins, il pouvait se réjouir du fait qu’elle ne lui eût pas encore parlé de ses propres conquêtes.

      LISBETH - « Bien, d’accord ; tant pis pour Mary. Tu préfères les blondes ? »

    Un grognement s’échappa de ses lèvres, et Alexis se tourna vivement vers elle en la fusillant de ses yeux verts.

      ALEXIS - « Lisbeth, si tu insistes encore, je... Ne joue pas à ce jeu avec moi ! »

    Le jeune homme la sentit bousculée par le ton qu’il venait d’employer. Alexander l’implorait, bien plus qu’il ne l’ordonnait. Lisbeth se tut immédiatement, croisa les bras sur sa poitrine ; et il se redressa doucement. Il s’agissait de la première fois qu’il osait lui demander de ne plus lui parler de la gente féminine qu’ils côtoyaient quotidiennement au lycée. Il avait toujours subi sans broncher, il s’était toujours évertué à chasser son prénom de son esprit, de crainte de vouloir le prononcer de vive voix. Il se leva rapidement, attrapa son blouson. Sa meilleure amie arqua un sourcil, surprise.

      LISBETH - « Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne vas pas rentrer ? D’accord, je change de sujet. Assieds-toi, Alex... »

    Alexis enfila le veston qu’il venait d’attraper au sol et hocha la tête. Il avait l’impression qu’il finirait inévitablement par exploser, s’il restait à ses côtés. Sans lui adresser un regard, il tourna les talons et commença à s’enfoncer dans le bois.

      LISBETH - « Alexander ! »

    L’interpelé soupira, se retourna cependant. Elle s’était redressée, le contemplait de son regard interrogateur. Il haussa vivement les épaules, levant les bras. Il se sentait si impuissant face à cette situation, à ces sentiments qui le tenaillaient. Il ne pouvait lui expliquer son comportement qui devait lui paraître étrange.

      ALEXIS - « Et toi, Lisbeth ? Quel est donc le garçon qui hante tes rêves ? »

    Il lui offrit un dernier sourire discret, afin de ne pas l’inquiéter, et il la planta là, en proie à de furieux doutes quant à la santé mentale de son jeune ami.

    ***

      LISBETH - « On se reverra. »

    Le lycan quitta ses souvenirs, reportant toute son attention sur la jeune femme devant lui. Il n’avait jamais pu lui révéler ses véritables sentiments et, pourtant, ils étaient toujours là ; ancrés en lui. Ces dernières années, Alexis avait vainement tâché de les enfouir au plus profond de son être. Soutenu par son amie - et non moins louve - Phyllis, il était parvenu à considérer Lisbeth comme une ennemie, sans oser s’attaquer à elle, néanmoins. Il n’avait suffi que d’une seule rencontre fortuite, que d’un seul regard pour anéantir tous ses violents efforts. Et, à présent, elle menaçait de le quitter. Le jeune MacDraw osa un pas en avant, ouvrit la bouche pour l’empêcher de le quitter ainsi, une nouvelle fois. Mais elle était trop rapide ; elle avait sauté.

      ALEXIS - « Elisabeth ! »

    Aujourd’hui encore, il craignait les hauteurs et les rebords. Il s’était élancé, cependant, de crainte de la perdre. L’aventureux s’accroupit, osa un regard en contrebas et l’aperçut enfin, plaquée contre la paroi de la falaise. Elle était dotée des mêmes capacités que ces congénères, ceux contre qui le loup livrait un combat sans merci. Dans son esprit, ceci étant dit, elle n’était des leurs. Elle ne pouvait être l’un de ces monstres. Elle restait Lisbeth ; celle qu’il aimait et qu’il désirait plus que tout au monde.

      ALEXIS - « Reste avec moi... »

    Il avait parfaitement conscience de l’implorer, mais cela n’avait guère d’importance pour lui, tant qu’elle acceptait. Il connaissait ses facultés pour les avoir déjouées maintes et maintes fois et il savait que, si Lisbeth le désirait, elle pouvait le rejoindre d’une simple pression. Pourtant, il ne put s’empêcher de lui tendre la main, poussé par le désir de sentir sa peau contre la sienne.


Dernière édition par Alexander P. MacDraw le Jeu 29 Jan - 19:16, édité 2 fois
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Lisbeth B. O'Connor
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MessageSujet: Re: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptyMer 28 Jan - 21:13

My mistakes were made for you • L&A 34nqqns

      Come with me my love, to the sea of love
      I want to tell you, how much I love you.

    Agrippée à la roche, son corps se fondant dans le décor, Lisbeth observait calmement la vue qui s'offrait à elle. A couper le souffle littéralement si elle avait eut la nécessité de respirer encore. Mais ce n'était plus le cas, et de plus, elle avait tant de fois assister à ce spectacle que désormais il ne l'émerveillait plus. Etait ce le prix de l'immortalité que de finir par se lasser de tout et de ne plus s'étonner de rien ? Elle ne l'espérait pas. Elle voulait simplement que le fait de ne jamais mourir lui permette de faire toutes les folies qu'elle s'était interdite pendant de longues années. Le vent en bourrasque résonnait à ses oreilles, pourtant elle entendit la voix d'Alexander, comme un léger murmure, un peu fragile mais existant. C'était son prénom qui résonnait. Son prénom dans son intégralité. Pas de Lisbeth, il l'avait appelé Elisabeth. Et cela n'était pas arrivé depuis des années... Il n'y avait que les personnes qui ne la connaissaient pas pour l'appeler ainsi. Souhaitait il la considérer comme une étrangère à ce moment ? Voulait il mettre de la distance ?

    Les habitants de Babylon eux même avaient appris à appeler la jeune fille Lisbeth, n'utilisant son patronyme en entier que lorsque la situation était grave. La dernière fois qu'elle l'avait entendu d'ailleurs, remontait maintenant à quelques longues années.

    ***


    Flash Back - 7 ans plus tôt.

    Aujourd'hui, elle était décidée. Fière, du haut de ses dix sept années, elle allait enfin le faire ce grand saut. Depuis le temps qu'elle en rêvait d'ailleurs. Elle avait tout calculé, de sa trajectoire à la distance qui séparait ses deux points de repères. Tout devait être parfait. Tout le serait. La journée de cours lui paraissait plus longue qu'à l'ordinaire et les minutes défilaient lentement sous son regard agacé. Alexander était de l'autre côté de la salle, appliqué à écouter attentivement le cours de Littérature Anglaise. Une boulette de papier la sortit de sa contemplation et la jeune femme se pencha pour la ramasser discrètement et lire le message d'un de ses camarades. Il venait de deux rangs derrière, de Cameron, l'une de ses connaissances qu'Alexander n'appréciait pas.

    Le jeune homme avait mauvaise réputation à Babylon. En cette période un peu perturbée où beaucoup de jeunes devaient prendre position par rapport à la guerre au Vietnam, et à toutes sortes de choses auxquels ils devaient faire face, Cameron lui, en profitait pour faire son petit commerce d'herbe au sein de l'établissement. Ce n'était pas une chose qui gênait Lisbeth plus que cela, elle était très indifférente à tout cela. Elle appréciait d'ailleurs pas mal la compagnie du jeune homme lorsqu'elle n'était avec Alexis.

    « Hey Lis', si ton petit ami ne te colle pas à la récré, j'ai quelque chose pour les filles en quête de sensations fortes. »

    Lisbeth le fusilla du regard à la lecture de 'petit ami collant', ce à quoi il répondit par un sourire en coin en haussant les épaules. Il revint rapidement au cours lorsque le professeur l'interrogea et la jeune femme se concentra sur sa réponse. Elle ne savait pas vraiment ce que mijotait le jeune homme, mais les sensations fortes, elle adorait cela. Elle lui fit un léger signe de tête pour approuver sa proposition et la sonnerie de fin de cours ne tarda pas à retentir dans l'établissement.

    D'un bond, elle se leva de sa chaise. Lisbeth n'avait jamais vraiment trop su se tenir tranquille un long moment. Elle rangea sans ménagement ses livres dans son sac et le passa autours de son épaule lorsque Alexander traversa la pièce pour la rejoindre. Il était rare de les voir séparément, en dehors des heures de cours. Ils s'isolaient pour manger tous les deux, allaient et repartaient du lycée ensemble; si bien que la plupart des élèves qui avaient cessé de les prendre pour un couple ou des frères et soeurs, pensaient qu'ils étaient vraiment hautains et inaccessibles, n'acceptant que rarement la compagnie d'autrui.

    LUI - Tu manges à la maison ce soir ? Caleb voudrait te montrer l'un de ses nouveaux livres d'images. Ca parle de la mythologie, quelque chose comme ça... Il a dit que ça te plairait.
    ELLE - (regardant Cameron qui lui faisait signe) Pas ce soir Alexis. J'ai quelque chose à faire.
    LUI - (surpris) Oh. (regardant dans la même direction qu'elle, appercevant Cameron) Je vois.
    ELLE - (haussant un sourcil) Tu vois quoi ?
    LUI - Ce n'est pas une bonne fréquentation.
    ELLE - (énervée) Arrête de juger les gens sans les connaître et... et... Arrête de me materner Alexander ! Je suis assez grande !
    LUI - (fronçant les sourcils, vexé) Très bien. Débrouille toi.

    Son meilleur ami tourna vite les talons et Lisbeth rejoignit en maugréant Cameron qui l'attendait, adossé à la porte.

    CAMERON - Crise de couple ?
    ELLE - (énervée) Tais toi. (avançant) Bon, qu'est ce que tu me voulais ?
    CAMERON - (sourire triomphant) Ca. (sortant un sachet de poudre blanche de sa poche)
    ELLE - (le poussant brusquement dans un couloir) Ca va pas ? Tu veux qu'on se fasse choper ?
    CAMERON - Relax, tout le monde s'en fou. Ils ne disent jamais rien.
    ELLE - (soupirant) Bref, qu'est ce que c'est ?
    CAMERON - Un truc assez puissant, rien à voir avec l'herbe de d'habitude. LSD ma jolie. Avec ca tu vas vraiment en avoir pour ton argent.
    ELLE - (lui tendant un billet) Ok. La prochaine fois, montre toi plus discret.

    Rapidement, Lisbeth s'éloigna. Aujourd'hui, elle avait prévu d'escalader la façade du bureau du Sheriff et, grâce à de l'élan et une bonne impulsion, sauter du toit jusqu'à la clinique, le bâtiment d'à côté, séparés par 4 mètres de vide. Cependant, elle avait apparemment mieux sous la main. Elle glissa le sachet sagement dans sa poche intérieure et décida d'aller s'installer dans un coin tranquille pour pouvoir tester ce nouveau produit. La jeune femme n'avait pas recours souvent aux drogues, à vrai dire, elle les testait juste une fois chacune, afin de voir l'effet que cela lui procurait et souvent, n'en reprenait plus après.

    Une heure après, elle s'était relevée. Le monde autours d'elle ne tournait pas vraiment, elle ne se sentait pas euphorique le moins du monde. Cameron allait l'entendre, cette substance ne marchait absolument pas. Elle avait juste froid et était fatiguée. Marchant doucement, elle se dirigea vers sa maison. Elle se retourna brusquement en entendant des bruits derrière elle, prise d'une soudaine montée d'angoisse. Ne voyant personne, elle décida d'accélérer le pas, afin de rentrer plus rapidement en sécurité. Les rues de Babylon lui faisaient peur à cette heure. Un nouveau bruit se fit entendre et, les yeux agrandis de peur, Lisbeth se mit à courir maladroitement sur le chemin. Les maisons se ressemblaient trop et elle n'était même pas sûr d'être sur la bonne route.

    Brusquement une main se saisit de son bras et elle hurla. Son coeur battait à cent à l'heure, et elle qui ne connaissait pas la panique, était prise au dépourvu. Elle ne pensa même pas à s'échapper et l'individu lui saisit les deux bras en la regardant, inquiet.

    LUI - Elisabeth ? Qu'est ce qu'il t'arrive ? Elisabeth !

    Le reste fut noir.

    ***


    Lisbeth se souvenait encore parfaitement de tout cela. Elle n'avait rien oublié de ce jour là. Quand elle s'était réveillée, elle était dans un des lits de la petite Clinique de Babylon. Ses parents étaient à côté d'elle, et, après s'être pris une claque de la part de sa mère, celle ci avait pleuré dans ses bras quelques minutes. Plus de peur que de mal, c'est ce qu'avait dit les médecins. Ils étaient habitués désormais, beaucoup de jeunes adolescents usaient de substances illicites et se retrouvaient là pour quelques heures. L'homme avait ajouté qu'elle se sentirait nauséeuse pendant quelques heures, encore une peu tendue sûrement mais que tout rentrerait dans l'ordre. Bien entendu après, ce fut le Sheriff qui vint lui faire la moral pendant une bonne demi heure sous le regard sérieux de ses parents. Dwight, son cousin, arriva au bout d'une heure, essoufflé. Il venait d'apprendre la nouvelle et gratifia sa cousine d'une légère tape sur la tête et d'un regard noir.

    LUI - Reste avec moi...

    Soudainement sortie de ses souvenirs par le murmure d'Alexander, elle releva son visage d'albâtre vers celui ci. Il était penché légèrement au dessus de la falaise, les yeux rivés sur elle et sa main se tendant en sa direction, telle une invitation. Il n'était plus froid, il n'était plus vraiment un loup, il était juste Alexander. Retrouvant dans ses yeux, une sorte de tendresse cachée qu'elle avait eut l'habitude de cotoyer, elle se décida à le rejoindre. Elle n'arrivait de toute façon jamais à lui tourner le dos. D'une pulsion du poignet, elle bondit et, sans se saisir de la main tendue, réussit à se hisser à ses côtés. Elle ne voulait pas vraiment le toucher. Malgré son odeur, il ne la dégoûtait pas le moins du monde mais elle savait que désormais, leurs deux épidermes étaient radicalement opposés et elle ne voulait pas augmenter la distance entre eux deux pour l'instant.

    Elle le dévisagea un instant, repensant à cette journée dans la Clinique de Babylon en observant une petite cicatrice discrète sur la tempe du jeune loup.

    ***


    Il n'était pas venu, Lisbeth n'avait pas comprit. Ses parents lui avaient bien précisé que c'était lui qui l'avait retrouvé dans la rue, alors qu'elle était dans un très mauvais état. Que c'était lui encore, qui l'avait amené ici avant de prévenir ses parents et qui avait veillé des heures, le temps qu'elle se réveille. Où était il passé alors maintenant ? Elle voulait le remercier, lui parler, se retrouver en sécurité dans l'étreinte confiante d'Alexander. A la place, il avait préféré sortir et la laisser seule avec le Sheriff et sa morale. Plus tard, il était finalement revenu dans sa chambre, du sang séché couvrant plusieurs endroits de son visage.

    ELLE - (inquiète) Alex ? Tu vas bien ? Que s'est il passé ?
    LUI - (froid) Ce n'est pas à toi de poser la question, je ne suis pas dans un lit d'hôpital moi.
    ELLE - Merci.
    LUI - Je te materne trop, je sais.
    ELLE - (haussant les épaules) Ca a parfois du bon.
    LUI - Ne recommence plus jamais.
    ELLE - Je suis désolée.
    LUI - Je m'en fiche. Promet le moi.
    ELLE - Je n'en prendrais plus. Promis.
    LUI - (soupirant) Tu m'as fais la peur de ma vie Lisbeth...
    ELLE - (curieuse) Où étais tu passé ? Qu'as tu fais à ton visage ?
    LUI - Une visite à Cameron. Maintenant tais toi et dort.

    Pour une fois, elle avait obéit sans sourciller.

    ***


    Silencieuse, elle continuait à dévisager ces traits à la fois familiers et étrangers. Elle retrouvait des détails de leur vie passée qui la faisait de temps à autre sourire alors que le vent s'amusait à faire voler ses longues mèches brunes dans tous les sens. Imperceptiblement, elle s'était rapproché de lui, son épaule touchant presque la sienne maintenant, alors que leurs jambes pendaient dans le vide, bercées par le vent. Tout était silencieux autours d'eux et la boule de nerf qu'était Lisbeth, tentait de profiter de l'instant mais l'éxitation la gagnait à savourer ces retrouvailles. En temps normal, elle aurait voulu le serrer dans ses bras, commencer à se bagarrer gentiment avec lui comme les deux enfants qu'ils avaient toujours été, mais le moindre geste maintenant, était emprunt de sous entendus. Elle ne savait pas quoi lui dire vraiment, les premiers mots étaient difficiles à trouver après tant d'absence, et puis finalement, ils franchirent le pas de ses lèvres naturellement, dans un souffle.

    ELLE - Tu m'as manqué tu sais. C'est long six ans...
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Alexander P. MacDraw

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● Citation: Il y a une extase qui marque le sommet de la vie, et au-delà de laquelle la vie ne peut pas s'élever. Et le paradoxe de la vie est tel que cette extase vient lorsque l'on est le plus vivant, et elle consiste à oublier totalement que l'on est vivant.
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MessageSujet: Re: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptyDim 1 Fév - 15:49

    Alexander avait parfaitement conscience de jouer avec le feu, de se complaire à dépasser les limites qu’il s’était minutieusement fixées. Il était, pourtant, étrangement confiant, à l’inverse de Lisbeth qui semblait hésiter longuement. Il observait attentivement ses traits, penché au dessus d’elle, avec une précaution toute définie, afin d’analyser ses différents réactions. Le jeune loup s’amusait à la regarder méditer sur les différentes options qui s’offraient à elle. Si la main de son ami - ennemi - était tendue, rien ne la forçait à y déposer sa paume et, si elle le souhaitait, elle avait également la possibilité de le laisser là, seul. Il était évident que ce dernier n’aspirait qu’à la voir le rejoindre, se hisser à ses côtés. Quelques secondes s’écoulèrent terriblement lentement dans ce silence contemplatif. Les deux jeunes ne se quittaient du regard, MacDraw voulait lire sa décision dans ses yeux avant même qu’elle ne s’exprime, ou qu’elle n’exécute le moindre mouvement. Alors que l’impatient ouvrait la bouche pour lui demander si elle avait confiance en lui, il croisa son regard insistant et comprit qu’elle abandonnait. Ses remparts s’écroulaient, Alex était parvenu à ouvrir une brèche qu’il avait estimée emmurée depuis des années. Il pinça sa lèvre inférieure, l’observa empoigner une nouvelle prise et, d’une seule tension, le rejoindre rapidement. Elle n’avait pas adressé un regard à la main tendue, elle ne l’avait pas même frôlée. Le lycan détourna instamment mes iris, troublé par cette constatation, fourrant ses mains dans les poches de son blouson noir. Etait-il possible qu’il se soit trompé ? Il n’était pas parvenu à briser la protection, l’armure dont elle s’entourait. Désormais, il avait lui-même des doutes quant à sa capacité à supporter la présence de celle qu’il aimait. Il ferma les paupières durant quelques secondes, respirait calmement ; le temps de se remémorer leur première rencontre, la première fois qu’ils s’étaient effleurés. Ils n’étaient alors que des enfants. Le garçon avait cependant déjà parfaitement saisi toute la gravité et l’intensité de leur dyade ; il avait compris que son existence serait éternellement liée à celle de son amie, quoi que fussent les chemins qu’ils emprunteraient.

    C’était le cas. Qu’importe leurs conditions et leurs agissements, Lisbeth et lui étaient puissamment unis. Il avait fréquemment comparé ces six dernières années à l’Enfer. En réalité, c’était exactement la représentation que le jeune homme s’en faisait. Il avait traversé plusieurs ans de sa vie sans elle, et il s’agissait déjà d’une souffrance suffisamment intense. Ce n’était pas le pire, cependant ; l’imaginer glacée, morte relevait de la pure torture. Il rouvrit doucement les yeux, ne rompit pas le silence, néanmoins. Il ne le dérangeait pas. Alexis avait évidemment bon nombre de choses à lui révéler mais, tous ses propos se bousculant dans son esprit, il préférait se concentrer sur son unique présence à ses côtés, la fraiche aura qui caressait sa peau brûlante.

      LISBETH - « Tu m’as manqué, tu sais. C’est long six ans... »

    Il acquiesça doucement, sans se retourner vers son interlocutrice. Cela faisait donc exactement six ans qu’elle s’abreuvait de l’essence de ceux qu’il protégeait ; six ans qu’il traquait ceux avec qui elle vivait. Cela faisait exactement six ans qu’ils étaient considérés comme des ennemis, et qu’ils s’évitaient avec application. Durant ce temps, il avait souvent reconnu Lisbeth dans les récits que la meute lui rapportait à la ferme. « Une jolie brune, fougueuse et arrogante ; si agile qu’elle m’a échappé avant que je n’aie tenté le moindre mouvement. » Si cette description pouvait certainement convenir à d’autres vampires, il avait toujours pensé qu’il s’agissait de Lisbeth. De sa nouvelle elle, du moins, car il croyait fortement qu’elle n’avait rien en commun avec celle qu’il avait toujours connu. Alexander constatait à présent qu’il s’était trompé. Les expressions de son visage, sa voix, ses gestes ; il parvenait à reconnaître tout cela. En un sens, elle était restée sa Lisbeth, et la preuve était là.

      ALEXIS - « Long et difficilement supportable, je sais. »

    Il n’osait lui adresser un regard, s’évertuait à abîmer ses yeux dans le paysage qui s’étendait sous leur corps. Le jeune loup n’avait pas compris son refus, il n’avait pas saisi les raisons qui l’avaient poussée à ignorer sa main tendue dans sa direction. N’avait-elle plus confiance, ou voulait-elle simplement d’avantage creuser la distance qui les séparait ? Chose qu’il avait déjà tenté de faire auparavant, et cela remontait à six ans, quelques jours avant sa toute première transformation.

    ***

      LISBETH - « Est-ce que je peux passer ? »
      ALEXIS - « Depuis quand tu m’appelles pour me demander la permission ? »
      LISBETH - « Depuis que tu m’évites, précisément. »
      ALEXIS - « Hmm ? Je ne t’évite pas, Lisbeth, j’ai beaucoup de travail, je suis fatigué et... »
      LISBETH - « Tu as des migraines, tu me l’as répété cent fois. »
      ALEXIS - « Ouais, et ça ne t’a pas suffi, apparemment. »
      LISBETH - « Alors ? Je peux ? »
      ALEXIS - « Tu peux. Plus tard. »
      LISBETH - « Plus tard ? Je ne vais pas passer ma journée à te courir après, Alex ! A tout de suite. »

    S’il évitait Lisbeth, comme elle l’avait si bien remarqué, ce n’était pas seulement parce qu’il ne parvenait plus à cacher ses sentiments à son égard, mais bel et bien pour les raisons qu’il lui avait données. Alexander avait accumulé beaucoup de travaux en retard, pour les cours, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Il se sentait perpétuellement épuisé, néanmoins. A bout de force, il lui était bien difficile de tenir le rythme. Caleb l’interrogea sur ses projets de la soirée ; le grand frère éluda la question, quitta la salle de séjour et s’élança avec fièvre dans les escaliers. Fièvre, c’était le mot. N’était-il pas en train de couver une mauvaise grippe ? Certainement. Il ferma la porte de sa chambre derrière lui, laissa échapper un long soupir exaspéré, ouvrit la fenêtre en grand et abandonna son tee-shirt dans un coin de la pièce. Les premières bourrasques de vent apaisèrent immédiatement le feu dans ses veines, les charbons ardents sur sa peau brûlante. En quelques secondes, sa tête lui apparut beaucoup plus légère. Il respirait, finalement. Le jeune homme s’installa nonchalamment sur le bord de son lit, attrapa un livre mais ne l’ouvrit pas. Ses yeux venaient de croiser son reflet dans le miroir, contre le mur, et il était obsédé par les changements physiques opérés sur son corps d’adolescent. En réalité, il constatait avec fierté qu’il avait tout d’un adulte désormais, et que ces transformations s’étaient opérées à une vitesse hallucinante. Quelques jours seulement avaient suffi pour le changer entièrement. Cette pensée s’attardait dans son esprit. Alexis devenait adulte ; ne devait-il pas agir en conséquence ? Connaissant Lisbeth, elle mettrait encore quelques minutes à arriver jusqu’à la maison ; il avait donc un peu de temps devant lui afin de se préparer. Comment allait-il bien pouvoir la confronter à ses sentiments ? Rien de plus simple que de les lui avouer. Il devait pourtant se préparer à l’éventualité d’un amour à sens unique. L’adolescent se laissa tomber sur le dos, fermant les paupières avec force.

      ALEXIS - « Okay, hum. Lisbeth, j’aurais quelque cho... Nul. Hmm. Ne t’emballe pas, Lisbeth ! Je t'... »
      LISBETH - « Qu’est-ce que tu fais ? »

    Il se tut, interrompu par celle qui n’aurait dû assister à cette scène. Il se redressa violemment, attrapa son tee-shirt et l’enfila plus rapidement qu’il ne l’avait jamais fait.

      ALEXIS - « Enfin mxrde, Lisbeth, tu pourrais frapper. »
      LISBETH - « Et manquer ce genre de choses ? Tu veux rire ? »

    Le jeune MacDraw lui adressa un regard peu amène, s’appliqua à retrouver tout son calme et à remettre de l’ordre dans ses pensées bousculées. Il n’avait plus qu’une question en tête : avait-elle saisi ses allusions ? Jamais elle n’aurait dû les entendre, pourquoi s’était-il donc mis à méditer à haute voix ? Tandis qu’il se maudissait, Alexander ne remarqua pas sa meilleure amie qui scrutait la fenêtre ouverte avec étonnement et désapprobation.

      LISBETH - « Non, mais tu es fou ? Tu veux attraper la mort ? »

    L’interpelé se retourna vers elle, la couvant d’un regard interrogateur. Il n’était pas certain d’avoir bien compris. Venait-elle de faire allusion à la mort ? Il la vit alors refermer les battants avec force et roula des yeux éberlués, ayant compris qu’elle se plaignait certainement du froid ; il avait pourtant besoin d’air frais, il avait la désagréable sensation de se consumer de l’intérieur. Il réprima le soupir qui s’échappait déjà de ses lèvres et concentra son attention sur la jeune O’Connor.

      ALEXIS - « Qu’est-ce que tu veux ? »
      LISBETH - « J’ai besoin d’un prétexte pour entrer dans ta chambre, maintenant ? »
      ALEXIS - « Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je voulais simplement savoir ce qui t’avait poussée à venir si rapidement. »

    La jolie brune détourna le regard, et son ami comprit que sa question n’avait pas été bien accueillie. Il était vrai qu’il s’était montré brutal depuis qu’elle était entrée.

      ALEXIS - « Ecoute, je sui... »
      LISBETH - « Toi, Alexander. C’est toi qui me pousse à venir si rapidement. J’avais envie de te voir. AVAIS. Fais-le-moi savoir, lorsque cette envie sera partagée à nouveau. Bonne soirée. »

    Ebranlé, il hocha la tête, l’apercevant s’approcher dangereusement de la porte. Rien n’allait comme il l’avait prévu. Il ne comprenait plus ses agissements, il ne répondait plus de ses réactions. Alexis avait imaginé cette soirée comme le grand soir, celui où il lui confierait ses plus grandes angoisses, et ses sentiments les plus mystérieux, au lieu de quoi ils venaient tout bonnement de commencer une nouvelle dispute. Il s’élança, lui bloqua l’accès et planta son regard dans le sien.

      ALEXIS - « D’accord, je suis désolé. Et elle est partagée, cette envie, tu le sais très bien, Lisbeth. C’est juste que... C’est délicat. Tu ne peux pas comprendre. »
      LISBETH - « Alors explique-moi. »

    Il souffla lentement, eut un mouvement d’épaules.

      ALEXIS « Je ne peux pas. »
      LISBETH - « Tu ne peux pas ? »
      ALEXIS - « Pas maintenant. Pas dans cet état. »
      LISBETH - « Laisse-moi passer ! »

    Elle fit un pas vers la droite, mais le garçon suivit son mouvement, et attrapa même son bras afin d’être véritablement certain qu’elle ne puisse sortir de la pièce. Il ne voulait pas qu’ils se quittent ainsi, il ne pouvait pas la laisser s’imaginer des scénarios étranges, penser qu’il en voulait alors que, plus que jamais, il la désirait près de lui.

      ALEXIS - « Lisbeth... »
      LISBETH « Alex ! »

    Lui avait imploré, elle avait menacé. Alexander arqua un sourcil, surpris par le ton détaché qu’elle venait d’employer. Il lâcha sa prise, lui rendant son bras, et s’écarta du pas de la porte. Lisbeth ne bougea pas, cependant, et il en profita pour s’excuser une dernière fois.

      ALEXIS - « Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Ne m’en veux pas, Lisbeth, je ne suis plus moi-même ces derniers jours. On se voit demain. Je t’appellerais. Sans faute. »

    A peine eût-elle franchi la porte et disparut dans les escaliers qu’elle lui manquait affreusement. Le jeune homme avait envie de se jeter derrière elle, de l’implorer de revenir avec lui, de l’embrasser. Il resta immobile, pourtant, les membres figés par la surprise, puis claqua violemment la porte. Il était entièrement prisonnier des pensées qui l’assaillaient, et du feu qui inondait tout son être. Il rouvrit la fenêtre, et s’endormit négligemment sur le lit. Le lendemain, il ne rappela pas. Le surlendemain, il ne rappela pas. Ce fut leur dernière discussion, jusqu’au jour de sa transformation. Puis, le jeune lycan apprit que sa meilleure amie, sa meilleure moitié, son amour était devenue vampire, et qu’ils étaient, par conséquent, des êtres radicalement opposés, l’un devant lutter afin que l’autre périsse.
    ***

    Alexander était immobile, respirait profondément tandis que le vent fourrageait dans ses cheveux et se glissait dans les pans de sa chemise. Il appréciait cette sensation, la fraîche collision de l’air sur sa peau toujours trop ardente. Le jeune loup laissa les souvenirs, les émotions l’envahir sans même chercher à les décrypter avec précision. Il était simplement soulagé, sans aucun doute, par la présence de Lisbeth à ses côtés. Il sentait, par ailleurs, son regard scruter ses traits, silencieuse et concentrée ; et il se retourna finalement vers elle. Les deux jeunes amis se fixèrent quelques secondes en silence, jusqu’à ce qu’une pensée n’affole l’esprit du loup-garou, obsédante, oppressante. L’imprudent avait envie de la toucher, il avait besoin d’un contact afin d’être réellement certain qu’il s’agissait bien de la réalité. Il rêvait fréquemment de telles retrouvailles, il ne serait donc pas étonnant qu’il ne s’agisse que d’une pure invention de son esprit. Poussé par une quelconque pulsion - de la folie, très certainement - Alexis sortit les mains de son blouson. Lisbeth dut saisir le signe, car il la sentit se crisper. Pour toute réponse, il plissa les yeux et hocha la tête.

      ALEXIS - « Qu’essaies-tu de fuir, Lisbeth ? Je ne te ferais rien.»

    Il respirait doucement, tandis qu’il approchait son visage de celui de la jeune femme.

      ALEXIS - « Ne bouge pas...»

    Le jeune lycan fut surpris de constater que sa voix n’était plus qu’un souffle, et que sa respiration commençait à se saccader. Il n’en fut suffisamment ébranlé, cependant, car il ne mit que très peu de temps à tendre un bras, et à déposer délicatement sa paume sur la joue de Lisbeth. L’effet de ce contact était étrange, entièrement indescriptible. MacDraw remarqua enfin que le tambourinement insistant qu’il percevait depuis plusieurs secondes venait tout droit de sa poitrine ; son cœur s’affolait complètement. Il déglutit, plissa les yeux - toujours ancrés dans ceux rouges sang de Lisbeth - et, poussé par un dernier accès d’aliénation pure, il suivit la courbe de ses lèvres - meurtrières - à l’aide de son pouce, y laissant une empreinte tiède. Invisible, mais persistante.
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Lisbeth B. O'Connor
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MessageSujet: Re: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptyLun 2 Fév - 21:55

My mistakes were made for you • L&A Cht00

      Cause all the stars are fading away,
      Just try not to worry you will see them some day.

    Même avec l'ouïe développée dont disposait la jeune vampire, aucun son ne parvenait vraiment à ses oreilles, hormis les lentes respirations de son compagnon. Elle regardait sa poitrine se soulever et s'affaisser lentement, à un rythme régulier, comme tout être vivant. Plus qu'une différence d'espèce entre les deux amis, il y avait simplement une différence d'état. L'une était morte, le sang ne circulant plus dans ses veines et la vie n'étant plus présente dans son souffle, l'autre bel et bien en vie. Bel et bien devenu un homme. Et quel homme ! Lisbeth qui avait abandonné derrière elle un jeune garçon, qui l'énervait à la dépasser de quelques centimètres, aujourd'hui il avait bien une tête ou deux de plus qu'elle. Elle qui arrivait avant à rivaliser par un peu de ruse dans leurs bagarres infantiles, se retrouverait aujourd'hui enserrée par ses muscles. Enfin, s'ils avaient à se battre maintenant, elle disposerait de tout nouveaux atouts.

    Alexander cessa de fixer obstinément devant lui pour tourner son visage vers elle. Il n'était pas dur, pas vraiment froid, mais une distance étrange demeurait entre eux. Un gouffre de six ans en réalité. Comme pour tenter vainement de le franchir, il tendit le bras vers elle. Le premier réflexe de la jeune femme fut un léger recul, instinct de prédateur. Instinct animal d'une femme qui n'avait connu que des corps à corps brutaux depuis maintenant six années.

    LUI - Qu’essaies-tu de fuir, Lisbeth ? Je ne te ferais rien.

    Il approcha son visage et la jeune femme ressentit un brutal poids dans son estomac, sans réellement savoir d'où il provenait. Tout ce qu'elle savait à cet instant était qu'elle n'était pas celle des deux qui avait fuit l'autre. Elle n'était pas celle qui l'avait éviter, celle qui l'avait laissé tomber. Parfois, quand elle y repensait, Lisbeth le détestait pour cela. D'avoir utilisé ses migraines, ou une surcharge de travail pour l'évincer. S'il ne voulait plus qu'elle traîne dans ses pattes, il n'avait qu'à le dire.

    LUI - Ne bouge pas...

    ***


    Flash Back - 9 ans plus tôt

    La nuit était tombée depuis quelques heures sur Babylon. Alors qu'elle marchait d'un pas rapide dans les rues sombres de la ville, Lisbeth fut prise d'un léger frisson. Elle enroula ses bras frêles autours de sa veste et augmenta la cadence, ce n'était pas vraiment le moment de tomber malade. Comme beaucoup de samedi soir, elle avait finit par déserter son lit. La jeune fille de quinze ans avait le sommeil léger et lorsqu'elle n'arrivait pas à sombrer, elle allait souvent faire des visites nocturnes à son meilleur ami.

    Lorsqu'elle arriva près de la maison de celui ci, elle se saisit de l'échelle qu'il laissait toujours là pour ses escapades et monta sans bruit jusqu'à la chambre aux volets clos. Lisbeth frappa deux petits coups pour le réveiller et attendit patiemment qu'il vienne lui ouvrir. Quelques secondes après, elle entendit le loquet s'ouvrir et aperçu son meilleur ami torse nu, les yeux embués de sommeil, qui la fixait distraitement. Le regard de Lisbeth s'égara quelques secondes sur le torse d'Alexander et, devenant soudain rouge de honte, elle rentra rapidement dans la chambre pour cacher sa gêne.

    LUI - Laisse moi deviner. Tu n'arrivais pas à dormir alors tu as décidé de venir m'embêter.
    ELLE - (regardant le mur) Exact...
    LUI - (soupirant) Je suis creuvé Lisbeth...
    ELLE - J't'empêche pas de dormir. Tu peux aller te recoucher.
    LUI - (haussant un sourcil) Et tu vas faire quoi ?
    ELLE - (sourire) Regarder la belle au bois dormant.
    LUI - Très drôle.

    Alexander haussa les épaules en voyant qu'elle ne bougeait pas de la fenêtre contre laquelle elle était appuyée. Il bailla et se dirigea vers son lit dans lequel il se recoucha rapidement sur le dos. Fixant la jeune fille, il lui fit signe de le rejoindre.

    LUI - Allez viens, il faut que tu dormes aussi.
    ELLE - (fronçant les sourcils) Arrête de me materner...
    LUI - (soupirant) Comme tu veux.

    Il lui tourna le dos et elle regretta vite ses paroles. Elle n'avait pas envie qu'il s'endorme et qu'il la laisse toute seule. Lisbeth était toujours angoissée quand elle était la seule à ne pas réussir à fermer l'oeil. Au bout de quelques instants, alors qu'elle le voyait respirer de plus en plus régulièrement, la jeune fille retira rapidement ses chaussures qu'elle laissa choir dans un coin de la pièce, ôta sa veste et son pull et se rapprocha du lit.

    ELLE - (soulevant la couverture) Pousse toi marmotte...
    LUI - Mmh...

    Soulevant la couette, elle se glissa près d'Alexander, qui cessa de lui tourner le dos pour venir se coller à elle, passant son bras autour de sa taille. La jeune femme s'arrêta alors de respirer inconsciemment, ne souhaitant plus bouger la moindre parcelle de son corps. Les yeux grands ouverts dans le noir, elle écoutait le silence ambiant. Celui ci n'était même pas troublé par la respiration d'Alexander. Ecoutait il lui aussi ? En réponse, il poussa un long soupir et détacha ses bras de la taille de la jeune femme.

    ELLE - (chuchottant) Alexis ?
    LUI - (bas) Oui ?
    ELLE - Bouge pas...

    Rapidement, elle se retourna vers lui, et, malgré le noir complet de la pièce, trouva sans heurt le chemin jusqu'à ses lèvres. L'instant dura de longues minutes, sans qu'elle ne comprenne rien. Puis quand tout commenca à s'éclaircir, qu'elle sentit réellement leur étreinte, la jeune femme bondit hors du lit.

    ELLE - (rouge) On est amis !
    LUI - (surpris) Je n'ai pas dit le contr...
    ELLE - (le coupant) Non. C'est plus simple comme ca. J'voulais essayer c'est tout. Mais tous les deux, nous sommes amis. (inquiète) N'est ce pas ?
    LUI - (soupirant) On est amis...

    ***


    Ils avaient été amis. Longtemps après l'incident du baiser. Et puis ils avaient emprunté des chemins on ne peut plus éloignés. Elle se demandait d'ailleurs s'il en avait embrassé beaucoup d'autres depuis. Lisbeth avait longtemps essayé de le pousser dans les bras d'autres filles, redoutant le moment où il partirait pour de vrai, mais ne pouvait s'empêcher de toujours merder un peu avec lui. La jeune femme se rendit compte qu'elle n'avait pas fait le moindre mouvement depuis qu'il lui avait demandé de ne pas bouger. Comme cette nuit là, elle était une parfait statue de pierre, attendant qu'il bouge. Les yeux du loups ne fixaient plus les siens mais étaient ancrés dans son visage. Sa main se leva, hésitante, vers son visage. Puis, après de longues secondes d'attente, sa paume, brûlante, se posa sur sa joue glacée. Le choc des températures la fit frissoner. Le contact n'était pas désagréable après le dérangement premier. C'était juste étrange de se rendre vraiment compte que la vie avait quitté le corps quand on se sentait encore tellement exister.

    Pourtant toute la différence était là, et le jeune homme avait beau passer son pouce sur les lèvres dangeureuses de la jeune vampire, le baiser du Prince Charmant ne la ramenerait pas à ce qu'ils étaient avant. Elle le laissa agir pourtant, elle l'aurait laissé faire ce qu'il voulait à cet instant tant elle n'avait pas envie de bouger. La main d'Alexander s'imobilisa, après avoir parcouru ses lèvres.

    ELLE - (sourire) Elles sont aussi froides que la mort. En comparaison, tu brûles.

    La jeune femme posa sa main sur celle de son ami et la retira doucement de son visage. Elle ne voulait pas continuer à espérer qu'ils puissent rester amis maintenant. Lisbeth en avait marre des faux espoirs.

    ELLE - (se relevant) Et je ne te fuis pas Alexander.

    Elle le domina quelques secondes de toute sa hauteur, alors qu'il était encore assis sur le rebord de la falaise. La jeune femme jetta un coup d'oeil au soleil qui avait désormais disparu derrière la chaîne de montagne avoisinant Babylon. La nuit allait bientôt tomber et avec elle les dangers de l'endroit. Les vampires, même s'ils pouvaient sortir le jour, préféraient la nuit pour leurs parties de chasse, trouvant cela plus exitant. A fixer l'horizon ainsi, la jeune femme s'inquiéta du sort qu'on réserverait à Alexander si on le trouvait avec elle ici. Elle pourrait s'interposer, mais elle connaissait trop bien la haine qui unissait les deux espèces pour qu'elle puisse espérer raisonner l'un des deux camps. Et dans cette bataille, elle sera le vampire qui aimait un loup. Que se passerait il si Dwight et Alexander venaient à s'opposer ? Qui choisirait elle de son frère ou son meilleur ami ? Une ride d'anxiété vint se frayer un chemin sur son front. Elle devrait pas traîner trop longtemps ici. Ce ne serait bon pour personne. Lisbeth ne craignait pas qu'un loup l'agresse, l'attaque, la morde. Non. Juste qu'il lui arrive quelque chose à lui. Et ce, malgré la rancoeur qu'elle conservait à son égard depuis de longues années. Son amour serait quand même le plus fort des deux.

    ELLE - Je ne suis pas celle qui fuit. Je n'ai jamais eu peur... Je n'ai pas peur. (croisant les bras en fixant les falaises) Du moins, je n'ai jamais craint quoi que ce soit pour moi. (le regardant) La seule personne pour laquelle je me suis inquiétée, c'était toi.

    La lumière du jour se faisait de plus en plus rare alors que le ciel s'obscurcissait. Un vent d'air frais venait jouer avec les longues mèches de sa chevelure. Elle allait terminer le fil de sa pensée, évacuer le peu de colère qu'elle éprouvait contre son abandon, puis elle partirait. Elle s'évaporerait dans les bois qu'elle connaissait par coeur, sans même se retourner. Il ne fallait pas qu'on les trouve ensemble, elle ne pourrait se battre vraiment contre l'un des siens. Et si c'était un Black Blood qui leur tombait dessus, elle ne pensait pas être assez forte pour le battre en le protégeant lui.

    ELLE - Tout ce que t'as trouvé à faire, c'est me repousser. Ou me fuir, le mot serait plus exact.

    Elle soupira en reposant ses yeux rouges sur le jeune homme. Il était de marbre, tout comme elle. Immobile.

    ELLE - Si tu voulais que je parte, tu n'avais cas le dire Alexander. Je t'aurais laissé si j'avais comprit quoi que ce soit. Si tu m'avais dit... Je... J'en sais rien moi ! Que tu étais devenu un loup, que tu t'étais trouvé d'autres personnes qui pouvaient mieux te comprendre. J'aurais pu comprendre. Et t'as même pas essayé... Je ne suis pas celle qui a fuit tu sais.
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Alexander P. MacDraw

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TELL ME EVERYTHING.
● Âge Du Perso: vingt-cinq ans.
● Citation: Il y a une extase qui marque le sommet de la vie, et au-delà de laquelle la vie ne peut pas s'élever. Et le paradoxe de la vie est tel que cette extase vient lorsque l'on est le plus vivant, et elle consiste à oublier totalement que l'on est vivant.
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MessageSujet: Re: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptyDim 15 Fév - 16:09

    My mistakes were made for you • L&A Untitled-1copy2-2
    DAMNPRECIOUS23
    It’s only love, it’s only pain.
    It’s only fear, that run through my veins.
    It’s all the things you can’t explain.
    That make us human.
    Il ne respirait plus. Alexander n’osait un mouvement, par crainte de briser ce qu’il lui semblait avoir retrouvé. Un semblant d’humanité. Finalement, le loup-garou qui grondait en lui s’évanouissait lentement, laissait sa place à l’homme qu’il était devenu. Pourtant, sans qu’il ne puisse en distinguer les multiples raisons, un malaise s’insinuait en lui, tandis que grandissait cette certitude. Le jeune loup ne connaissait les réactions de cet homme, ni ses désirs, ni même celui qu’il était réellement. Depuis un peu plus de six années, rien ne comptait plus, excepté la traque des vampires, et il s’était toujours exécuté avec une telle fièvre, une telle vigueur, qu’il en avait abandonné l’être humain. Repoussant les doux souvenirs de l’enfance qui rouvraient inlassablement une plaie, repoussant les doux souvenirs de l’adolescence qui le meurtrissaient physiquement tant la douleur était insupportable, Alexis s’était lui-même emmuré. Le prisonnier comprenait que deux parties de lui se livraient bataille, et qu’il était certainement à l’origine du gouffre qui se creusait entre Lisbeth et lui. Ce manège était la cause de leur distance. Tout comme elle s’était oubliée en devenant vampire, ne vivant plus que par le désir d’assouvir sa soif, il s’était négligé en ne pensant qu’à la traque, au sentiment de justice et de vengeance qu’il éprouvait lorsque l’une de ces menaces trouvait la mort. Le décès - meurtre sanglant, devrais-je dire - de Caleb avait toujours été son combustible, l’élément tragique qui le poussait à en désirer d’avantage, à chaque coup porté à ces créatures. Jusqu’à aujourd’hui, car il retrouvait l’élément plaisant, celle qu’il n’était jamais parvenu à oublier.

    Quand bien même le lycan avait le sentiment qu’ils se retrouvaient, il savait parfaitement qu’il ne s’agissait que d’un songe un peu trop réel. Ils étaient si différents, si opposés, qu’il serait bien impossible de recouvrer l’amitié qui les avait si longuement soudé l’un à l’autre. En y méditant avec attention, il n’en était pas déçu. Attristé, certes, mais il se rendait compte que ce n’était plus ce qu’il désirait. Ils étaient adultes, à présent - lui, du moins. Ils avaient grandi, et compris que la vie n’était pas ce qu’ils avaient vécu jusqu’à leurs dix-sept ans. Il était pourtant évident qu’Alexander voulait retrouver sa meilleure amie, sa vie n’était qu’un amas de décombres si elle n’en faisait partie intégrante, mais il ne recherchait plus seulement l’amie. Il voulait plus.

    LISBETH - « Elles sont aussi froides que la mort. En comparaison, tu brûles. »

    Le contact de sa peau de glace sur celle du loup, ardente, lui fit l’effet d’un choc électrique, un éclair qui avait rapidement traversé ses veines, qui avait fait bouillonner son sang. Il inspira longuement, plissa les yeux en la voyant se lever. Depuis qu’elle avait tenté de s’en aller, il craignait qu’elle ne l’abandonne, ne supportant sa présence plus longuement. Comme répondant à ses pensées, Lisbeth braqua ses yeux rougeoyants sur lui, qui s’immobilisa.

    LISBETH - « Et je ne te fuis pas Alexander. »

    L’interpelé laissa un soupir s’échapper de ses lèvres. Elle le fuyait. Evidemment qu’elle le fuyait. Comment expliquait-elle, alors, qu’elle ne supportait leur contigüité, qu’elle ne voulait comprendre ce qu’il essayait de lui exprimer ? Depuis toujours, il lui avait semblé qu’elle avait fui cette évidence, la partie de lui qui l’aimait sans en avoir l’autorisation.

    ***

    Le jeune adolescent était fier. Du haut des ses quinze années, il se souvenait n’avoir jamais éprouvé un tel sentiment de puissance et d’effectance. Avant ce matin, Lisbeth était celle qui étonnait toujours, elle n’était jamais à court d’idées lorsqu’il s’agissait de l’entrainer dans les endroits les plus fous. En ce jour, néanmoins, elle était celle qu’il fallait surprendre, et le jeune homme allait s’y appliquer avec précaution. Alexander marchait hardiment dans la nuit, la lune était pleine et il relevait souvent la tête afin de la contempler, un sourire béat sur les lèvres. Bientôt, il parcourut toute la distance qui s’étendait entre sa demeure et celle des O’Connor, et son regard buta sur la grande bâtisse qu’il connaissait si bien. S’il arrivait plus fréquemment qu’ils se rencontrent chez le garçon, ils inversaient parfois - bien que très rarement - et c’était Lisbeth qui l’invitait à la rejoindre. Comme ce matin. A la différence près qu’elle ne s’y attendait pas le moins du monde. Et qu’il n’était que quatre heures, à peine. Alex arriva enfin devant sa fenêtre, grimaça à la vue de la hauteur. Il jeta un coup d’œil autour de lui, aperçut une espèce de treillis où grimpait une plante. Il lui serait assez aisé d’y monter et d’atteindre sa fenêtre. Il avait déjà fait pire, poussé par sa meilleure amie.

    Perché gaiment sur le toit, il frappa quelques coups brutaux contre les volets fermés. Comme il l’avait prévu, il n’avait eu le moindre problème à se hisser jusqu’en haut. Connaissant Lisbeth, c’était cette partie qui lui causerait le plus d’ennuis. Lorsqu’elle dormait, il était bien impossible de l’éveiller. L’adolescent frappa à nouveau.

    ALEXIS - « Lisbeth ?! Bon sang, réveille-toi, je me gèle là... »

    La fenêtre s’ouvrit à la volée, l’opportun s’interrompit brusquement. A l’inverse de lui lorsqu’il allait lui ouvrir, Lisbeth semblait amusée, presque enchantée de le voir juché là, à sa fenêtre.

    LISBETH - « Je peux jouer avec toi ? »
    ALEXIS - « Haha, très drôle. Laisse-moi passer et habille-toi ! »

    Elle se décala, pinça les lèvres, et il masqua le sourire qui s’épanouissait sur ses lèvres. Alexander savait qu’elle s’était attendue à une autre réponse. Quelque chose de plus festif, c’était certain. S’il se trouvait là, à cette heure si reculée de la matinée, il en avait bien une raison. L’anniversaire de sa très chère meilleure amie. Jamais il ne l’avait manqué. Cela ne l’empêchait cependant pas de lui faire croire que c’était le cas, qu’il lui était complètement sorti de la tête.

    LISBETH - « Où est-ce qu’on va ? »

    Il haussa les épaules, s’avança jusqu’à son lit et s’assit nonchalamment sur les draps. Il avait décidé de garder le silence, de la contraindre à lui poser d’avantage de questions. Plissant les yeux, il jeta un coup d’œil circulaire à la pièce et les reposa enfin sur Lisbeth, qui avait croisé les bras sur sa poitrine. Elle était résolue à ne pas bouger tant que son ami ne répondait à son interrogation. Poussant un soupir, il resta le plus vague possible.

    ALEXIS - « Plus vite tu seras habillée, plus vite tu le sauras. »
    LISBETH - « Alex ! »
    ALEXIS - « N’insiste pas, les rôles s’inversent aujourd’hui. »

    Il la vit lever les yeux au ciel, attraper quelques vêtements et sortir de la pièce en trainant des pieds. Il était assez de rare d’assister à une scène comme celle-là, et Alexander s’en amusait beaucoup. D’ordinaire, Lisbeth était derrière lui, le poussant à accélérer la cadence, car elle voulait lui faire découvrir un énième endroit, une énième folie sur laquelle elle était elle-même tombée la veille, lors de ses rares escapades en solitaire. Même s’il détestait la voir grimper et escalader - car il risquait bien, un jour, de la voir se rompre le cou - il l’accompagnait dès qu’elle le lui demandait. La porte se rouvrit doucement, et sa meilleure amie apparut. Une vision que le cœur du futur lycan ne supporta pas sans réaction, car il manqua un battement. Elle lissait son tee-shirt, un air désabusé sur le visage entravé de quelques mèches brunes. Pensait-elle réellement qu’il avait oublié ce jour si spécial ?

    LISBETH - « Je suis prête. »

    Elle lui fit signe de la suivre silencieusement, disparut à nouveau derrière la porte. Le jeune garçon ne bougea pas, néanmoins, restait mollement installé sur le matelas spongieux. Quelques secondes s’écoulèrent dans le silence le plus complet, avant qu’elle ne s’aperçoive de l’absence et qu’elle ne remonte les escaliers avec humeur.

    LISBETH - « Bon, tu viens ? »
    ALEXIS - « Tu n’oublies pas quelque chose ? »

    Il avait chuchoté, et il n’avait même pas compris pour quelles raisons ce souffle s’était échappé de ses lèvres. Elle fronça les sourcils, hochant opiniâtrement de la tête. Il pouvait presque lire en elle ; elle se disait certainement que c’était lui qui oubliait quelque chose. Une chose évidente, et elle en était extrêmement déçue. Alors, amusé au plus haut point, un sourire provocant naquit sur les lèvres d’Alex, il se releva et lui lança une petite boîte qu’il venait de sortir de sa poche.

    ALEXIS - « Joyeux anniversaire. »

    Elle ne put réfréner une exclamation de surprise, tandis qu’elle attrapait l’écrin. Elle ne l’ouvrit pas, relevai ses yeux clairs sur son ami.

    LISBETH - « J’ai cru que t’avais oublié... »

    Le rire de l’adolescent s’éleva dans la pièce et il acquiesça rapidement.

    ALEXIS - « Je sais. Tu pensais aussi que j’étais un ami indigne, et que tu allais me balancer par la fenêtre. Ou les falaises, tu hésitais enco... »

    Sa phrase resta en suspend ; elle venait de courir dans ses bras.

    ***

    Toute l’attention de Lisbeth était portée sur l’horizon, la nuit qui tombait doucement et la lune qui dérobait sa place au soleil. Alexander fut terriblement déçu de constater qu’il n’avait plus la capacité de deviner ses pensées. A une époque, il n’avait qu’à croiser son regard pour supposer une réflexion. Alexander ne le pouvais plus, à présent. Ils étaient trop différents. Pourtant, il gardait le sentiment qu’ils se ressemblaient encore, sur certains points, sur certains choix qu’ils avaient pris. En six ans, ils ne s’étaient jamais attaqués, ni même suivis ou pourchassés. Comme un accord tacite entre deux amis de longue date, ils s’étaient promis de ne jamais se faire du mal. C’était, néanmoins, ce qui arrivait ; le jeune alpha avait mal. Cette différence le tuait.

    LISBETH - « Tout ce que t'as trouvé à faire, c'est me repousser. Ou me fuir, le mot serait plus exact. Si tu voulais que je parte, tu n'avais cas le dire Alexander. Je t'aurais laissé si j'avais comprit quoi que ce soit. Si tu m'avais dit... Je... J'en sais rien moi ! Que tu étais devenu un loup, que tu t'étais trouvé d'autres personnes qui pouvaient mieux te comprendre. J'aurais pu comprendre. Et t'as même pas essayé... Je ne suis pas celle qui a fui tu sais. »

    Le loup souffla doucement, se releva violemment. Il comprit que Lisbeth lui en voulait, mais cette pensée ne lui était pas supportable. Comment voulait-elle qu’il réagisse ? Evidemment, il avait tenté de la retrouver, il n’avait jamais voulu la perdre mais, en apprenant ce qu’elle était devenue, il avait cessé toute entreprise. Ils étaient opposés, des ennemis. Cette barrière lui avait semblé infranchissable. Au contraire, à cet instant, rien ne lui semblait plus fragile que cette barrière. Il se rapprocha lentement.

    ALEXIS - « Ce n’était pas toi que je fuyais. Je fuyais notre condition, notre trop grande différence. Imagines-tu ce que j’ai ressenti lorsque j’ai appris que tu étais l’une des leurs ? Que voulais-tu que je te dise ? »

    Ils étaient proches. Trop proches. Pourtant, le jeune lycan ne s’arrêtait pas d’avancer. Jusqu’à ce que sa respiration ne devienne rauque, brisée. Ses yeux scrutaient inlassablement les iris rouges, à la recherche d’une réponse, tandis que son esprit s’évadait déjà, que son corps se crispait sous la contigüité.

    ALEXIS - « Empêche-moi d’aller trop loin, Lisbeth... »

    Le gel et la chaleur. La lune et le soleil. La nuit et le jour. Comme ces éléments, ils étaient antithétiques. Une connaissance qui ne l’empêcha pas de franchir l’ultime distance, de briser toutes les règles. Il était fou, insensé. Il embrassait sa parfaite ennemie.
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Lisbeth B. O'Connor
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MessageSujet: Re: My mistakes were made for you • L&A   My mistakes were made for you • L&A EmptyMar 24 Fév - 15:54

My mistakes were made for you • L&A W7kj9g

      And though they say it's possible,
      To me, I don't see how it's probable.

    Étrangement, Lisbeth était soulagée après avoir laissé le flot de paroles s'échapper de ses lèvres. Il y avait eut beaucoup trop de non-dits ces dernières années, et la jeune vampire n'était pas le genre de femme à se taire et laisser les malaises grandir. Elle préférait même le voir comme ça, debout devant elle, la dominant de toute sa stature, les traits figés par la colère et les yeux froids. Elle aurait du se douter qu'il ne laisserait pas passer de telles accusations et au fond, elle avait espéré l'affrontement verbal, de pouvoir évacuer toute la tension entre eux. Rapidement. Déjà, il s'apprêtait à lui répondre et elle avait ancré ses prunelles rouges dans les siennes.

    LUI - Ce n’était pas toi que je fuyais. Je fuyais notre condition, notre trop grande différence. Imagines-tu ce que j’ai ressenti lorsque j’ai appris que tu étais l’une des leurs ? Que voulais-tu que je te dise ?

    Il y avait plein de choses qu'elle aurait voulu qu'il lui dise en réalité. Même des mensonges, elle s'en fichait. Cela aurait fait moins mal que le silence. Et l'ignorance. Ils avaient fait comme s'ils ne se connaissaient pas, comme s'ils n'avaient jamais rien été l'un pour l'autre. En parlant, il s'était rapproché d'elle, et même à quelques centimètres elle pouvait sentir sa chaleur sur sa peau froide. Son regard était toujours fixé sur lui, froid et distant. Il pouvait crier lui aussi, elle ne trouvait pas ses excuses valables. Pas après des années de silence. L'avait-il pendant tout ce temps, considéré comme morte ? Au même titre que Caleb, tué par des vampires qu'il s'acharnait à détruire désormais ? La réponse n'était pas dans ses yeux à lui, qui semblaient chercher quelque chose dans les siens. Aujourd'hui, il n'y avait plus que des interrogations entre eux.

    LUI - Empêche-moi d’aller trop loin, Lisbeth...

    Et une réponse. Leurs lèvres s'entrechoquèrent et elle se crispa. Immobile.

    Flash-Back - 7 ans plus tôt.

    Cela faisait des heures que Lisbeth était étendue, silencieuse sur le lit de son ami. Il était assez rare de la voir dans un état de pareil calme d'ailleurs. Alexander était à côté d'elle, un livre en main et ses affaires de cours étendues un peu partout autours de lui. Il lisait en respirant calmement alors qu'elle observait le plafond. Il devait être dans les alentours de dix huit heures et comme souvent Lisbeth avait passé son après midi avec lui. D'ordinaire, ils ne restaient pas des heures dans la chambre du jeune homme, elle le forçait tôt ou tard à sortir de la maison et aller faire un tour. Pourtant aujourd'hui, elle était resté sage, l'avait laissé lire en silence alors qu'il lui jetait quelques regards surpris de temps à autre. Avec le temps leurs parents s'étaient habitués au fait qu'ils se séparaient assez rarement. La jeune femme devait passer autant de temps dans la maison des MacDraw que chez elle. Il n'était pas rare que la mère d'Alexander prévoit les repas directement pour 5 personnes.

    Silencieuse, la jeune femme était perdue dans ses pensées, alors que ses yeux se fermaient lentement mais sûrement. De légers coups se firent entendre à la porte et une petite tête décoiffée passa par la porte. Caleb adressa un grand sourire à la jeune fille lorsqu'il l'aperçu et n'attendit pas l'approbation de son frère pour se jeter sur le lit entre les deux adolescents. Celui-ci râla un peu, dérangé dans sa lecture, mais son petit frère n'en prit pas compte.

    CALEB - Tu es là depuis longtemps Lis?
    ELLE - (sourire) Depuis les huit derniers chapitres du livre de ton frère.
    CALEB - (jetant un coup d'oeil à Alexander) Tu pourrais mieux t'occuper de tes invités !
    LUI - (levant les yeux au ciel) Caleb, tu...
    CALEB - (le coupant) Dis, Lisbeth, tu veux venir jouer dehors avec moi ? Hein, dis ?
    LUI - Elle n'a peut être pas envie de jouer avec un enf...
    ELLE - (le coupant) Avec joie ! Tu t'es entraîné à sauter du toit ?
    CALEB - (affichant un grand sourire) Oui ! Regarde mes bleus !

    L'enfant lui montra ses genoux écorchés et recouverts de pansements avant de sauter hors du lit et se diriger vers la fenêtre de la chambre de son frère, comme le faisait habituellement Lisbeth. Alex, inquiété par les projets fou de sa meilleure amie et de son petit frère, reposa brusquement son livre et tenta de les raisonner vainement. A bout, il soupira et décida de passer le premier pour rattraper Caleb en cas de chute.

    ELLE - (une fois Alexander en bas) Merci Caleb, j'ai cru que jamais je ne le ferais décoller de son livre.
    CALEB - Pas de prob...
    LUI - (criant d'en bas) Lisbeth ! Tu as intérêt à descendre maintenant !

    Fin du Flash Back

    Parfois Lisbeth aurait simplement aimé pouvoir profiter d'un baiser comme n'importe quelle jeune fille. Au lieu de cela, son ouïe lui indiquait le nombre de battement du cœur d'Alexander par minutes, lui faisait entendre le chant des oiseaux de toute la forêt... ainsi qu'une menace. Rapidement, elle entendit des pas furtifs dans les alentours. Une démarche féline qui devait venir d'un membre de son espèce. Alertée, la jeune femme resserra brusquement son étreinte autours de son meilleur ami. Son corps de pierre se lova dans ses bras, profitant des derniers instants avant, elle le savait, de partir précipitamment. Une rafale de vent apporta son lot d'informations à son cerveau. Le vampire qui s'approchait était un membre de son clan, sûrement parti sur sa trace. Et le seul capable de la poursuivre dans la forêt pour s'assurer de sa sûreté ne pouvait être que Dwight, son cousin. Le danger pour Alexander n'était pas grand, mais il valait mieux éviter la confrontation elle le savait. Si ses instincts de prédateurs à elle, se calmaient étrangement en la présence de son meilleur ami, il n'en serait pas de même pour tous les membres de son espèce. Si elle voulait intercepter Dwight, il lui restait une dizaine de secondes.

    Flash Back - 7 ans plus tôt

    La demeure MacDraw était plongée dans le plus grand silence. Pour cause, il était cinq heures du matin et toute la famille dormait. Caleb avait repoussé les couvertures de son lit d'enfant et dormait en travers du matelas. Dans le chambre, les époux MacDraw dormaient profondément, alors que dans la chambre en face somnolait leur fils, Alexander. A côté de lui, Lisbeth fixait le plafond en réfléchissant. Ce n'était plus une surprise pour personne que Lisbeth passe parfois des weekend entiers chez son meilleur ami, et ils avaient toujours dormi ensemble depuis leur plus jeune âge. Au moment où Lisbeth se retournait dans le lit pour la vingtième fois en dix minutes, Alexander poussa un soupir et se redressa sur ses coudes.

    LUI - Je peux savoir ce que tu as en tête ? Au moins je saurais pourquoi je ne peux pas dormir.
    ELLE - Désolée...
    LUI - (soupirant) Lisbeth...
    ELLE - Je crois que je vais coucher avec Cameron.
    LUI - (après un silence) Cameron ?
    ELLE - Ouais. Il est dans notre classe, tu sais le brun avec...
    LUI - Je vois qui c'est merci. Et pourquoi cette révélation nocturne subite ?
    ELLE - Sans raison particulière. On a dix sept ans, je le trouve mignon, il me tourne autours... Ça pourrait être une bonne expérience.
    LUI - Tu en es amoureuse ?
    ELLE - (se récriant) Non ! Bien sûr que non ! D'où tu sors ça ? J'ai jamais dit que je l'aimais.
    LUI - (levant les yeux au ciel) C'est dans ce genre de contexte que les gens couchent ensemble.
    ELLE - J'ai juste envie d'essayer.
    LUI - (soupirant) Ce n'est pas comme sauter du toit d'un immeuble Lisbeth.
    ELLE - Qu'est ce que t'en sais ? Tu l'as déjà fait peut être ?
    LUI - (se retournant) Ça ne te regarde pas. Et puis maintenant dors, j'espère que la nuit te portera conseil et que tu cesseras de dire des bêtises.
    ELLE - Alex ! C'est qui la fille ? Tu es mon meilleur ami tu pourrais au moins me dire des trucs comme ça !

    La main du jeune homme s'abattit sur la bouche de Lisbeth pour qu'elle cesse de s'égosiller et ne finisse par réveiller toute la famille. Il lui murmura de se taire et la jeune femme se débattit quelques secondes mais la poigne d'Alexander l'empêcha de bouger. Il lui fit promettre de se taire avant de la relâcher et dès qu'elle fit mine d'ouvrir la bouche, il lui fila un léger coup de coude dans le ventre.

    Fin du Flash Back

    Lisbeth détacha brusquement ses mains du cou de d'Alexander, elle se recula rapidement afin de laisser entre eux d'eux, assez d'espace pour qu'ils ne puissent plus se toucher. Dwight était à l'orée de la forêt et attendait, patient de voir ce qu'il se déroulait sous ses yeux. Lisbeth revêtit alors son masque d'impassibilité et de froideur. Son air suffisant de prédateur qui avait acculé sa proie.

    ELLE - (froide) La prochaine fois, je te mord. Reste dans ton trou, sale chien.

    Il ne fallait pas qu'elle reste devant lui, si elle croisait ses yeux son beau rôle s'envolerait et il verrait qu'elle n'en pensait pas un mot. Seulement il devait s'en persuader maintenant. C'était mieux pour eux deux. En une seconde, elle s'enfonça dans la forêt en attrapant le bras de son cousin afin de l'éloigner des lieux.

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