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 City of Delusion (libre)

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MessageSujet: City of Delusion (libre)   City of Delusion (libre) EmptyVen 12 Juin - 13:20

    Ce qu'il y avait de plus éprouvant dans la servitude était cette impossibilité à être seul. On vous volait votre sang en même temps que votre liberté. Même si les vampires étaient discrets, tapis dans les ombres, Agustin sentaient leurs regards se poser sur sa nuque dès qu'il quittait le refuge de ses maîtres. De toutes façons, il n'avait nullement envie de s'évader. D'autres esclaves avaient tenté de se faire la belle. Ils avaient tous été rattrappé, ramené et exécuté. On fait un exemple pour ôter toute vélléité d'indépendance aux autres. Et ça marche. Terrorisés, opprimés, les esclaves des vampires pensaient de moins à moins à s'échapper. Mais combien de temps pourraient-ils encore tenir? Agustin avait la sensation de plonger de plus en plus dans la dépression. Sans Lenore, sans Mason, il s'étiolait, se flétrissait, comme une plante qu'on oublie de nourrir et d'exposer aux rayons du soleil. Il avait énormément changé depuis cette nuit fatidique qui l'a déraciné. Il avait perdu du poids, l'angoisse, le stress, la malnutrition épuisant son corps en plus de son esprit. Ses bras étaient zébrés de cicatrices plus ou moins bien soignées, plus ou moins bien refermées. C'était par ces blessures que les vampires laissaient son sang s'écouler dans un quelconque récipient. Les premiers jours, il s'était débattu et s'était rendu compte qu'on se fichait royalement de ce qu'il pouvait ressentir. On l'avait plaqué au sol, maintenu immobile. Une lame froide avait mordu sa peau et un ruisselet vermeil avait coulé le long de son bras, serpentant entre ses doigts pour finir dans une coupe dans laquelle sa main était posée de force. La violence, le manque de considération, le sentiment de supériorité des vampires avaient fait le reste...Agustin avait abandonné, il se laissait docilement vidé de son sang, sachant pertinemment que ce ne sera pas de cette façon qu'il mourra. Un être humain peut vivre en perdre un litre de sang par jour. Il le régénère automatiquement.
    A ces marques qu'Agustin appelaient les "robinets" ou les "valves" s'étaient ajoutées celles des coups. Declan et Rebecca, ses maîtres, étaient comme tous les couples, ils se querellaient, se faisaient des scènes. Mais là où l'humain quittait le domicile conjugual en claquant la porte pour aller se réfugier dans un bar, les deux vampires en venaient aux mains. Les coups n'étaient pas pour leur compagnon mais pour le mortel qui leur "appartenait" de droit. Agustin avait dû essuyer de nombreuses scènes, subir des coups donnés sous la frustration ou la colère. Declan lui avait une fois ouvert la pommette et cette dernière gardera pour toujours une ligne déchiquetée horizontale, juste sous son oeil. Lenore aurait dédramatisé la chose en lui confiant que ça lui donnait un air d'aventurier et que ça en devenait presque sexy (mais moins que Clint Eastwood, le badass le plus sexy aux yeux de l'adolescente) Mason se serait enflammé contre le responsable avant de le cajoler longuement pour lui en faire oublier les circonstances.

    Mais Agustin était seul...et il devait apprendre à vivre avec ces nouveaux spectres qui avaient rejoint la légion qui le hantait lors des heures les plus sombres de la nuit. La nuit...avant avril, cette période revêtait des allures mystiques à ses yeux. Il aimait rester devant chez lui et voir progressivement l'ombre de l'est prendre possession des cieux. Le voile noir du crépuscule s'étendait, allongeait les ombres, rafraîchissait l'air et apaisait les coeurs. Maintenant, les nuits étaient angoissantes, et c'est l'estomac toujours noué que Agustin ouvrait les yeux. Qui croiserait-il aujourd'hui? Quel vampire allait se mettre à laper bruyamment la vie qui s'écoulerait de ses "valves"? Lorsque l'humain s'était éveillé cette nuit, il avait opté pour un moment de solitude qu'il savait allait bref. Il avait besoin de plus en plus de se retrouver hors de ces murs, mais pas pour tenter une évasion (à part la faire "à la française", il ne voyait comment réussir) Il allait s'asseoir sur la volée de marches en marbre blanc devant la mairie et laissait ses souvenirs l'envahir. Vivre dans le passé n'était pas quelque chose de sain, il le savait. Lorsque sa famille avait perdu son père, elle n'avait pas baissé les bras pour se morfondre dans la tristesse ou se flageller à coups de paroles qu'on avait pas pu dire au cher disparu.
    Agustin changeait et il savait que ce genre de changement ne lui serait pas bénéfique. La lutte touchait donc à sa fin? Six mois, c'était la durée maximale de servitude qu'un humain pouvait supporter avant de devenir un automate creux et sans espoir?

    Assis sur le marbre froid, le regard cristallin d'Agustin était perdu dans le vague. Il avait entouré ses jambes de ses bras et posé son menton sur ses genoux. Petite silhouette frêle et sombre sur le marbre immaculé. Au-delà du parc entourant le bâtiment administratif, au-delà des limites de la petite ville, il y avait une résistance. Leur nom exact, Agustin l'ignorait, les vampires qu'il côtoyait les appelaient les "bâtards", les "traîtres" ou les "faibles" selon le contexte dans lequel ces résistants étaient placés. Il y était question de nouveaux nés vampiriques à formater à leur image et qui se cherchaient, d'anciens clans qui se nourrissaient sur les animaux et que les "sanguinaires" traquaient pour finir le boulot d'Avril (ils laissent peu de survivants pour éviter l'apparition de martyrs et de vengeurs), les lycanthropes qui ne semblaient guère enclin à laisser les humains se faire massacrer et quelques mortels qui avaient pris les armes comme le Dr Van Hellsing et ses compagnons du roman de Stocker.
    Un vent balaya les marches et souleva les cheveux longs d'Agustin. Il frémit sous cette caresse froide plus par réflexe qu'autre chose. Les nuaqges qui masquaient la lune blafarde s'effilochèrent, laissant la lumière argentée éclairer le parvis de la mairie. Du coin de l'oeil, Agustin distingua une silhouette plonger de nouveau dans les ombres. Les battements de son coeur s'accélérèrent, résonnant dans sa tête, pulsant derrière ses tympans. La peur, compagne devenue familière, lui faisait prendre de courtes inspirations, serrait ses lèvres et décolorait son visage. Ses mains devinrent moites, il pouvait presque déjà sentir la morsure du métal d'un quelconque objet tranchant sur sa peau et la chaleur de son sang s'échapper dans l'air nocturne. Il était fréquemment suivi et épié, de manière aléatoire. Aucun schéma particulier dans sa surveillance. Impossible de prévoir qui allait être son chaperon pour la soirée. Agustin redressa la tête et fouilla du regard les flaques de ténèbres qui avaient pris possession du petit parc. Lentement, il se leva, enfonçant les mains dans ses poches. Il gravit une marche, tout en gardant les yeux rivés devant lui, allant de gauche à droite et de droite à gauche. Son pied se posa sur la marche suivante. Quelle douce ironie que le seul endroit où il estimait être en sécurité était la mairie, siège du pouvoir de ses maîtres, où Agustin avait autant de poids qu'une salade de pomme de terre au réfrigérateur.

    Son lent et inexorable repli fut stoppé par deux mains qui se posèrent sur ses épaules. Tout le corps de l'humain se raidit sous ce contact inconnu. Il aurait dû être plus rapide et prendre en gros, ses jambes à son cou pour une retraite lâche. Mais il voulait voir qui était là, au dehors. Il n'avait pas pensé qu'on l'attaquerait par derrière et pas de front...
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MessageSujet: Re: City of Delusion (libre)   City of Delusion (libre) EmptyLun 22 Juin - 23:55

    La nuit s’était emparée de Babylon, Andie se redressa lentement pour jeter un regard dans la pénombre de la pièce. Tout autour d’elle lui inspirait la peur et l’angoisse, la demoiselle détestait cette vie … Si l’on pouvait qualifier ce qu’elle endurait tous les jours de vie ! Ce quotidien dégoûtant qui s’emparait lentement d’elle. Andréa était plus fragile que jamais autant physiquement que mentalement, elle mangeait très mal et très peu si bien que ses forces diminuaient et que l’anorexie était bien proche. L’adolescente se leva péniblement, elle posa délicatement ses mains un peu partout au sol dans l’espoir de trouver un gros pull ou un gilet bref n’importe quoi qui pourrait la réchauffer ! Le vent s’infiltrait dans la pièce et la faisait frémir, Andie détestait ses insomnies car c’était encore pire que d’être face à des vampires … Lorsqu’ils l’humiliaient ou étaient méchants envers elle, toutes ses pensées étaient focalisées sur eux mais lorsque le silence et la solitude s’emparait d’elle, son esprit divaguait complètement. C’était assez effrayant ! La demoiselle avança dans l’obscurité sans véritablement savoir où elle allait, cette maison ne lui était pas familière … En général elle ne dormait pas là ! Ses souvenirs étaient brumeux et les évènements précédents n’étaient pas frais dans sa mémoire. La frêle survivante caressa délicatement ses bras qui étaient écorchés à plusieurs endroits, les blessures ne semblaient pas être ouvertes …

    Il n’y avait décidément personne dans cette vieille maison abandonnée depuis bien longtemps ! Andréa se demandait comment elle avait pu se retrouver seule là-dedans, c’était pire que d’être chez Declan et Rebecca. Bien sûr l’homme la pétrifiait et elle ne pouvait pas le regarder dans les yeux, il l’effrayait horriblement fort mais Rebecca était moins méchante, moins violente que les autres vampires ! Andie et elle n’étaient pas amies … Bien au contraire ! Mais parfois, l’adolescente se disait qu’elle bénéficiait d’un privilège que les autres survivants n’avaient pas obtenu. L’esclave marcha telle une aveugle dans la maison plongée dans l’obscurité la plus totale jusqu’à ce que ses mains ne se posent sur quelque chose de dur, les doigts de la demoiselle parcoururent rapidement les formes de l’objet et soudain elle fit plusieurs pas en arrière, horrifiée à l’idée de ce qu’elle venait de découvrir. Une main se posa sur ses hanches et elle fut très rapidement attirée vers l’ombre qu’elle avait effleurée de la main.

    « - Tu voulais déjà me quitter, mon ange ? »

    Le vampire s’était penché sur le cou de la belle et reniflait avec extase l’odeur enivrante que dégageait la jeune fille. La survivante se débattit et le repoussa de toutes ces pauvres forces, c’était inutile et ses gestes eurent pour effet de faire éclater de rire son bourreau. Il passa délicatement une main dans ses longs cheveux et lui caressa la joue, ce jeu pervers déplaisait fortement à l’adolescente qui parvint à se défaire de l’étreinte du buveur de sang humain. Andie recula jusqu’à ce qu’elle soit dos au mur, elle contourna rapidement la pièce et rechercha la porte. Sa main toucha enfin un objet en bois qui était sans doute la porte, Andréa se retourna et tenta de l’ouvrir malheureusement la grande main du vampire s’était écrasée sur le dernier espoir de la victime. Subitement la lumière s’alluma et le suceur de sang déclara dans un ricanement sadique :

    « - Si tu voulais que j’allume il suffisait de me le demander ! »

    Andie fit deux grands pas en arrière, elle comprit soudain qu’elle n’avait aucune chance face à ce vampire deux fois plus grand qu’elle et sans doute dix fois plus puissant. La jeune fille lui lança un regard dans lequel brillait une lueur de défi, les vampires sont des créatures assez étranges … Ils aiment torturer les humains mais lorsque leurs victimes commencent à se rebeller, ils leur apportent une attention toute particulière. La frêle esclave plongea son regard dans celui du monstre, ses yeux changeait lentement de couleur … Ce qui avait pour effet de faire totalement paniquer Andréa.

    « - Je dois retourner auprès de Rebecca ! Si elle ne boit pas mon sang avant l’aube, elle va s’énerver et il lui faudra un coupable … »


    C’était la roue de secours d’Andie, sa technique à elle pour se libérer des agresseurs un peu trop collants … Le vampire sembla hésitant durant de longues minutes, il observait extrêmement perplexe la silhouette d’anorexique de la miss. Il lâcha enfin un long soupire et ouvrit la porte tout en désignant d’un geste de la main la sortie. Andréa n’attendit pas une seule seconde de plus pour fuir à toute vitesse, les rues sombres et effrayantes de Babylon étaient toujours aussi désertes. Des individus cachés dans la pénombre observaient avec délice la survivante qui déambulait dans la ville fantôme si tôt le matin. Alors qu’elle allait exploser en sanglots, par la faute d’une accumulation de peur et de tristesse, elle distingua un homme dont l’identité ne lui était pas totalement inconnue : Agustin McConnell. C’était un des esclaves du couple Declan et Rebecca … Le pauvre homme avait déjà été sévèrement violenté.

    La belle brune se souvenait vaguement de ce jour où elle l’avait aidé à se soigner alors qu’il s’était pris un coup de poing ou une énorme gifle … Elle n’avait pas jugé nécessaire de lui demander ce qu’il avait enduré. Agustin était bien plus à plaindre qu’elle ! Andie vivait la dolce vita comparé à lui, la seule torture insoutenable qu’ils avaient en commun était les coupures répétées dans les bras. Ce qui la différenciait de lui était qu’elle appartenait à Rebecca et pas véritablement à Declan … Cela dit Andie ne se permettrait pas de lui refuser quoi que ce soit ! Mais c’était presque toujours dans la bouche de Becca que son sang coulait. Le rôle d’Agustin dans cette charmante famille était celui du punching-ball … Il les aidait à décompresser et à se défouler, les moments de rage de l’un ou de l’autre se tournait sur lui.

    Andie courut vers lui pour le rejoindre le plus rapidement possible et prendre de ses nouvelles, entre derniers survivants humains de la ville il fallait être solidaires et se serrer les coudes ! L’adolescente savait parfois bien remonter le moral des troupes … C’était son domaine la candeur, la douceur, le réconfort et les démonstrations d’affections. La miss gravit quelques marches et posa ensuite ses mains sur les épaules d’Agustin sans réfléchir aux conséquences de son acte, elle ne lui avait pas annoncé que c’était elle ! Il pourrait prendre peur et craindre de tomber nez-à-nez avec un vampire assoiffé de sang. Andie afficha un petit sourire et contourna Agustin pour se place face à lui, elle le fixa droit dans les yeux et lui murmura ensuite sur un ton doux et rassurant :

    « - Bonsoir Agustin ! Je suis vraiment désolée de ne pas m’être annoncée … Je ne voulais surtout pas t’effrayer. »


    La survivante ne pouvait pas prétendre être une amie du jeune homme, elle ne connaissait absolument rien de lui ! Son passé lui était totalement inconnu et son présent était légèrement lié à celui de la belle brune … Ce qui la contraignait parfois à se mêler des affaires d’Agustin. Depuis qu’ils étaient tous réduit à l’esclavage, beaucoup s’étaient renfermés sur eux-mêmes refusant l’aide de qui que se soit pour sortir de leurs problèmes ou du moins pour les oublier durant un instant éphémère. Andréa n’était pas dans ce groupe ! Elle croyait fermement qu’un jour elle serait sauvée et qu’elle retrouverait son grand frère adoré Kale. En attendant, elle se maintenait en vie tant bien que mal ! Tout ce qui pouvait être mangé finissait dans sa bouche et tous les vêtements qu’elle trouvait dans des maisons vides ou parfois même dans la rue atterrissaient dans un coin de « sa chambre ». Agustin semblait très préoccupé, plus qu’il ne l’était d’habitude et la miss se sentit obligée de poser délicatement une main réconfortante sur son épaule.

    « - Ils t’ont encore fais du mal ? »

    Comprenant que sa question pouvait être déplacée ou qu’elle pouvait le mettre mal à l’aise, Andie leva les yeux vers le ciel un instant pour chercher ses mots ensuite elle se lança stupidement dans un bref monologue dans le but de réparer sa petite erreur.

    « - Je n’ai plus de souvenirs de ce qu’il s’est passé hier … Je me suis réveillée dans une chambre sombre et froide et la seule personne que j’ai croisé est un vampire qui n’était pas d’humeur à m’expliquer quoi que ce soit. »


    Elle lui fit un sourire qui se voulait amusé mais qui sur son visage marqué par la fatigue et le manque cruel de nourriture semblait très triste.

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