Amies malgré tout [PV Gabrielle]

Les rayons du soleil se reflétaient dans le lac, étendant ses châles dorés sur la surface de ce point d’eau situé en bordure de Babylon. Rebecca avait parcouru les quelques kilomètres qui séparaient Dark Gold Mansion de Deep Light Lake en à peine quelques minutes, et encore, elle avait été distraite par l’odeur alléchante d’un petit groupe de randonneurs qui se baladaient imprudemment dans les montages. Puisque la soif ne lui brûlait pas douloureusement la gorge, elle avait préféré s’éloigner, jugeant inutile et surtout, imprudent de tuer ce couple aussi près de la demeure occupée par leur clan, au cas où un humain trop futé découvrirait le lien entre les habitants de l’immense manoir et la série de meurtres sordides perpétrés en ville. La jeune femme n’attachait que rarement une si grande importance aux détails de seconde importance, mais Declan lui avait bien fait comprendre qu’il n’y avait aucun risque à prendre. Pour une fois, elle avait écouté son conseil à la lettre, cherchant peut-être, par la même occasion, à se faire pardonner pour les dernières bêtises qu’elle avait commises.

Malgré la température glaciale, bien que ce dernier détail ne l’affectât en rien, la journée pouvait facilement être qualifiée de magnifique. En cette saison, l’eau était devenue trop froide pour les baigneurs et pas assez pour les patineurs, de telle sorte que seules quelques rares personnes s’y rendaient encore à cette époque de l’année. Elle pouvait donc espérer nager quelques heures avec pour seule compagnie celle des rongeurs et des oiseaux. L’été, elle avait rarement l’occasion de piquer un saut en pleine journée, le soleil ayant tendance à révéler sa véritable nature. Rapidement, Rebecca, pas pudique pour deux sous, retira tous ses vêtements qu’elle laissa gracieusement tomber au sol, sans se préoccuper de leur état. Elle avait des tonnes de fringues, et ne portait que rarement une attention particulière à ses tenues. Belle au naturel, elle enfilait le premier tee-shirt qui lui tombait sous la main. Bref, elle n’avait rien d’une accro de la mode.

Elle plongea dans l’eau, n’étant pas le moins du monde préoccupée par la température de cette dernière. Becca fit quelques brasses avant de se diriger sous la surface. N’étant plus aux prises avec un besoin constant d’oxygène, elle pouvait rester sous l’eau des heures, une éternité s’il le fallait – le temps, ce n’est pas ce qui lui manquait. La jeune femme observait les quelques espèces vivantes présentes dans le lac. Ce n’est qu’une heure et demie plus tard qu’elle daigna remonter, tout sourire. Elle retourna sur la rive ou elle se sécha sommairement avant de se vêtir puis de laisser les rayons du soleil caresser sa peau aussi translucide et brillante que le diamant. Becca profitait pleinement de ce moment de détente, si rare avec toutes ces attaques de nouveau-nés qui leur tombaient dessus chaque semaine.

Une odeur vint cependant chatouiller ses narines et troubler le court de ses pensées. Becca, sur le qui-vive, se mit en position défensive, prête à frapper la première, avant que le parfum du vampire ne se précise et qu’elle devine la présence d’une amie. Gabrielle McGowell, membre d’un clan ennemi à elle qui elle vouait une certaine admiration. Cette relation était quelque peu étonnante compte tenu des tensions qui opposaient leur clan respectif depuis un certain temps déjà. Évidemment, beaucoup lui reprochait cette amitié périlleuse à une heure aussi sombre de l’histoire vampirique. Declan était d’ailleurs de ceux-là, sans doute parce qu’il craignait une attaque surprise ou tout simplement parce qu’il ne supportait pas les Ragnaröks. Becca n’était toutefois pas aussi systématique que lui. Généralement, elle se rangeait derrière lui, mais cette fois, son côté contradictoire et rebelle avait pris le dessus sur son amour pour lui. D’une certaine manière, elle avait confiance en Gabrielle. Au cas où elle aurait fait erreur sur sa personne, il lui était toujours possible de se défendre. Elle n’était pas une proie facile, Declan ayant veillé à ce qu’elle maîtrise parfaitement le corps à corps, mais à son avis, il ne serait pas nécessaire d’employer la force avec son aînée. D’ailleurs, cette dernière ne tarda pas à émerger de la forêt environnante, et Becca la salua au passage.

« Ça fait un bail que je ne t’avais pas vue. Les querelles entre clan jouent contre nous. Tu es venue pour faire un saut dans le lac où tu espérais me trouver ici ? Auquel cas, je suis ravie de te revoir. Alors, comment vas-tu ? Résistes-tu toujours aussi bien à la tentation de boire du sang humain ? »

« Gabrielle… Que fais-tu?»

Assise en position indienne la vampire avait également déposé ses mains sur ses genoux, paumes vers le haut et pouce et majeur se touchant. Les yeux fermés de façon solennelle elle laissait aller parfois quelques plaintes sensé se rapproché des cieux et également de mieux se concentrer. Elle avait vu ça souvent à la télé mais c’était seulement aujourd’hui qu’elle avait décidé de tenter l’expérience, qui sait peut-être atteindrait-elle plus vite le chemin de l’élévation spirituelle avec tout le temps qu’il lui restait? Néanmoins, c’était normal que la voix d’Aron aille autant sonné bizarre; ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir Gabrielle tranquille dans un coin sans faire de chichis. Même qu’il ne croyait ne l’avoir jamais vu aussi calme, même à l’anniversaire de la mort de Jackson si on peut prendre en exemple cette comparaison. Avait-elle été piqué par une mouche d’une espèce encore non-identifié?

La blonde devait par contre avouer que ce genre de manœuvre était plutôt difficile à suivre. Pire que lorsqu’elle devait sentir l’odeur d’un lycan. Non qu’elle avait de la misère à ne pas bouger pendant plus de cinq minutes, parce que oui, en fait elle venait de commencer sa méditation et elle trouvait ça l’enfer. Comment les moines bouddhistes arrivaient-ils à supporter tout ça? Et ce n’était pas parler des Sâdhus qui étaient encore plus ascète que tous les autres moines. Elle qui n’arrivait seulement pas à penser rester dans cette position durant plus de quinze minutes. Pourtant, maintenant qu’elle avait un spectateur elle devait faire comme une vraie adepte, elle avait un peu d’honneur à tenir quand même! La blondinette ouvrit un œil afin d’ausculter l’ancien.

« Et bien, je crois que c’est évident non? Je fais de la méditation, pour épurer mon âme.»

« Ton âme? Laquelle?»

Les deux yeux de la belle lancèrent un regard noir à Aron avant de faire une moue. Qu’est-ce qui faisait le plus mal, douter de son envie à faire de la méditation ou seulement se faire rappeler qu’elle n’avait plus d’âme?

« C’est pour celle d’avant.»

Aron ne préféra rien ajouter, voyant bien qu’il était impossible de résonner la plus jeune, ou tout simplement parce qu’il était exaspéré. Qu’avait mérité la vampire pour être aussi incomprise?! Cinq minutes après le départ du chef du clan, elle avait finalement fermement décidé que la méditation n’était pas pour elle. Gabrielle regarda par la fenêtre du hall du clan des Ragnarök avant qu’un immense sourire vienne éclairer son visage. Pourquoi n’avoir pas pensé plus tôt à aller se faire bronzer au bord du lac alors qu’il faisait aussi beau? Bon, peut-être qu’un humain aurait dit parce qu’il faisait froid mais ça elle s’en fichait. Elle enfila ses running shoes blanches et sortit en emportant sa veste.

Ce qu’elle aimait probablement le plus dans son état c’était leur vitesse de course! Bon sang qu’elle avait plus de temps pour elle maintenant! Qui plus est, elle semblait courir plus vite que jamais, peut-être que sa méditation avait fait son effet! Il y avait peut-être aussi le fait qu’elle c’était relaxé qui avait tout changé, hélas, nous le saurons jamais puisqu’elle ne referait pas l’expérience de si tôt. Plus elle approchait du Deep Light lake et plus un immense sourire s’affichait sur son visage. Son nez ne se trompait jamais et l’après-midi risquait d’être fortement amusante! La blondinette franchit les bois avec un vitesse incomparable et elle se rapprocha de son amie tranquillement. Cela faisait définitivement trop longtemps qu’elle n’avait pas vu Becca, et ça lui faisait un peu de peine d’y penser. La réalité était qu’un lien d’amitié entre le deux clans ennemis n’était pas quelque chose de facile à vivre, surtout quand on savait à quel point Gabrielle tenait à Rebecca. Qui plus est, le fait que son amie soit la femme du chef du clan n’arrangeait pas les choses, mais bon l’interdit est beaucoup plus amusant vous ne trouvez pas? Ce fut la BB qui se prononça en premier sous le sourire heureux de Gabrielle.

« Ça fait un bail que je ne t’avais pas vue. Les querelles entre clan jouent contre nous. Tu es venue pour faire un saut dans le lac où tu espérais me trouver ici ? Auquel cas, je suis ravie de te revoir. Alors, comment vas-tu ? Résistes-tu toujours aussi bien à la tentation de boire du sang humain ? »

« Tu sais que ça fait beaucoup de question comme bonjour Becca? Mais tu as raison, cette guerre de clan ne fait que nous éloigner de plus en plus. C’est vraiment nul. Et en faite, tu ne le croiras jamais mais j’étais en train de faire de la méditation quand je me suis dit que je devais profiter de cette belle journée en piquant une petite bronzette. Ce qui est tout de même relatif, sous plusieurs points je dirais. Ensuite, je vais hyper bien, comme d’habitude tu sais, se serait assez ennuyant de passer l’éternité à ronchonner.»

Gabrielle regarda son amie avant de lui sauter au cou pour lui faire une accolade. Elle lui avait vraiment manqué et elle détestait se dire qu’elle ne pourrait rien changer. Elle se décolla un peu, laissant ses mains sur les épaules de la vampire avant de remarquer qu’elle avait les cheveux mouillés.

« Tu m’as manqué tu sais? Et tu t’es déjà baigné? Ah, oui au fait, non je ne lasse pas de mon végétarisme. Je ne sacrifie plus de vie humaine, j’en ai déjà assez fait et tu le sais autant que moi. Tu devrais essayer les cers de Virginie, ils sont divinement bons.»

La guerre entre clans. Becca ne savait plus trop quelle position adopter à ce sujet. Naturellement et légitimement, elle devait accorder son appui aux Black Blood, sa maison, sa fratrie. La jeune femme, pourtant, conservait un statut plus ou moins neutre qui ne plaisait pas à tous les membres de son clan. Têtue, égoïste, rebelle, anarchiste, on lui donnait tous les défauts du monde, alors qu’en réalité, il s’agissait simplement d’un moment d’hésitation, d’un questionnement tout à fait logique et sensé. Gabrielle était son amie, et bien qu’elle ne fût pas aussi proche d’elle que de Linoa, elle lui vouait tout de même une certaine admiration. Les Ragnaröks et Black Blood se défiaient et se provoquaient délibérément plusieurs fois par jour, mais Becca ne ressentait aucune animosité de la part de son aînée. Il aurait été stupide et absolument injustifié d’affirmer qu’elle agissait aveuglément, guider par sa naïveté. Elle avait beau se montrer ouvertement sympathique, elle n’en demeurait pas moins quelque peu méfiante à l’égard de la blondinette.

Il lui arrivait souvent de prendre de grands risques, mais jamais elle n’aurait songé à mettre en danger la vie de tous les membres de son clan en fraternisant avec l’ « ennemi ». Gabrielle ne représentait pas une menace directe à ses yeux, et c’est pourquoi elle ne se montrait pas réticente et révulsée à l’idée de la côtoyer. On avait beau lui reprocher cette relation, Becca se contentait de hausser les épaules. Elle ne trahissait personne, les deux demoiselles ne discutant jamais des affaires internes de leur clan respectif. Becca sourit légèrement et repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille en entendant la réponse de son interlocutrice à ses nombreuses questions. Le vent soufflait légèrement dans la clairière entourant le lac, et ses cheveux trempés voltigeaient légèrement sur ses épaules. Agacée, elle remonta sa longue crinière blonde en un chignon sommaire, avant de s’adresser à nouveau à Gabrielle.

« Les vampires ont sans cesse besoin de guerre pour éviter de s’ennuyer. Je suppose que l’éternité passe plus vite quand on a de quoi s’occuper. » Commença-t-elle, philosophe, avant de poursuivre sur un ton plus léger : « De la méditation ? Vraiment ? Tu as tenu combien de temps ? Trente secondes avec de la chance ? »

Becca lui présenta un sourire moqueur pour lui signifier qu’elle se payait gentiment sa tête. Elle ne rencontrait que rarement Gabrielle et par hasard la plupart du temps, évitant ainsi la colère et l’indignation du clan, mais elle savait suffisamment de chose sur elle pour pouvoir affirmer que vampire ou pas, elle n’était pas du genre à se tenir immobile indéfiniment. La jeune femme, au contraire, pouvait demeurer sans bouger pendant plusieurs heures, en haut d’une montagne, s’émerveillant devant le spectacle qui s’offrait à elle. Gaby avait, quant à elle, besoin de bouger, de se distraire. Peut-être était-ce une part de l’humaine qu’elle était qui était demeurée même après la transformation. D’ailleurs, une fois assise, elle ne demeura pas calme. Non, elle préféra plutôt enlacée Rebecca, qui, surprise, ne lui rendit que tardivement son étreinte. Elle n’avait pas l’habitude se montrer aussi affectueuse avec quelqu’un. Elle serrait ainsi dans ses bras une seule et unique personne, Declan. La vampire reprit toutefois rapidement confiance et esquissa un petit sourire.

« Hm, pareil. » répliqua-t-elle, légèrement mal à l’aise dans ce moment quelque peu sentimental. Elle enchaîna donc rapidement pour dissimuler sa gêne : « J’ai déjà essayé. Personnellement, je trouve que ça a un goût avarié. Je préfère le sang humain. C’est dans notre nature, on y peut rien. Si tu veux mon avis, on dirait même que les hommes cherchent délibérément à se transformer en encas pour vampire assoiffé. Je compte plus le nombre qui attende fébrilement que je leur propose d’aller dans un coin plus éloigné lorsque je chasse en ville. »

Becca haussa les épaules, minant l’indifférence face au sort réservé aux proies des vampires. C’était un besoin primaire qu’ils se devaient tous de combler, par obligation. Certains, comme Gabrielle, choisissaient de se nourrir du nectar des animaux de la région. Elle n’aimait ni l’odeur ni le goût. Elle prenait plaisir à chasser des humains imprudents, utilisant sa beauté surnaturelle pour les charmer et les éloigner du reste de la civilisation. Son amie désapprouvait bien évidemment ses choix, mais Rebecca n’accordait que très peu d’importance à son opinion. Elle avait choisi de vivre ainsi, peu importe l’avis des autres, elle n’avait pas l’intention de modifier son régime alimentaire. Elle respectait un certain code d’éthique, et ne chassait que par réelle nécessité, jamais par amusement, bien qu’elle prît toujours beaucoup de plaisir lors de ses virées à la recherche d’un goûté. Ça lui suffisait pour être en paix avec sa conscience.

« Alors, les amours ? C’est toujours le calme plat ? L’éternité doit être longue, sans compagnon. »

Défier l’autorité. Était-ce un envie pour tout le monde où est-ce que la vampire était-elle à part? Ça m’étonnerait grandement, vu que justement les bêtes de la nuit vivaient pour défier tout ce qui bougeait. Ne faisaient-ils pas bien de défier Dieu, ou toute autre personne qui se pointait sur son chemin? Du moins, c’était ce que Gabrielle semblait penser et si elle pouvait ne serait-ce que se lancer des propres défis elle le ferait. Son amitié avec la femme du chef du clan des BB – qui maintenant ne l’était plus vraiment- représentait oui une envie de se foutre des règles de la société. Pourtant, la première raison qui la poussait à l’aimer autant était tout simplement parce qu’elle était une très, très bonne amie. Elle se fichait qu’elle soit dans le clan ennemi tout simplement parce qu’elles ne se voyaient que seule à seule, sachant que dans le cas contraire ce serait surement impossible. Elle voulait écouter son instinct pour une fois et si celui-ci lui dictait de ne pas la laisser tomber à cause de leur différence, elle le ferait sans flancher. Tant qu’elles ne chassaient pas ensemble elles pouvaient laisser de côtés leur histoire de guerre entre clan et s’amuser comme deux petites folles sorties de la maternelle. Si elles avaient eut la chance d’être dans le même clan, elles seraient probablement les meilleures amies du monde. Pourtant, Gabrielle avait choisit de devenir végétarienne pour préserver les humains de ses anciens carnages, et Becca quant à elle avait choisit de ne pas contrer sa propre nature ce qui ne faisait que les séparer davantage.

Le soleil réfléchissait sur son corps comme si ça peau était faite de diamant. Elle adorait sentir cette chaleur sur elle et ce qui lui déplaisait c’était qu’elle ne pouvait pas le faire trop souvent, étant contrainte à ne pas passer pour extra-terrestre devant les humains de Babylon. Elle avait opté pour une camisole drôlement trop dénudée pour le froid qu’il régnait sur la ville. Elle avait beau faire de ressentir le froid, le soleil lui convenait parfaitement et elle voulait profiter de cette après-midi comme il le fallait, avec son amie, à bronzer et à piquer une tête de temps en temps. Cette après-midi promettait d’être amusante et assez relaxante et elle comptait bien la passé avec son amie. Elle lui fit par de ses pensées par rapport au fait que les vampires adoraient se battre et elle avait tout bonnement raison, c’était dans leur nature. Gabrielle aussi, malgré son physique de jeune poupée faible avait la force de se battre contre d’autres vampires et même de gagner. Son agilité et son intelligence acquis en combat lui permettait d’en faire renvoyer plus d’un. Elle n’avait pas grand chose à répondre à ce sujet, du moins jusqu’à ce que Becca lui parle de la méditation. Je vous le dit, tout le monde ne le comprenait pas! Elle avait bien le droit de méditer si elle le voulait alors pourquoi personne ne pouvait comprendre qu’elle en était capable? Du moins, durant sept bonnes minutes!

« Je suis amplement capable de me recentrer tu sais! Et puis, j’aurais put tenir plus longtemps que sept minutes, c’est Aron qui est venu interrompre mon oasis de paix.»

Puis, après son étreinte, Gabrielle souriait à l’intérieur d’elle-même, tout en se posant plusieurs questions. Elle savait que Rebecca n’était pas très démonstrative émotionnellement, du moins outre la colère, et l’affection que Gabrielle lui portait semblait parfois la déranger. La blonde elle, n’avait aucun problème avec ça, surtout qu’elle était du genre à vouloir toucher à tout, et surtout à tout le monde. Elle essayait néanmoins de ne pas trop le faire avec son amie puisqu’elle savait que ça la mettait mal à l’aise. Les seules fois où elle se laissait aller c’était quand elle agissait sans penser. Pour changer le sujet, la BB lui expliqua son régime alimentaire qui fit trémousser le nez de la Ragnarök. Rien que d’entendre ce genre de choses lui suffisait à lui donner froid dans le dos, elle avait vraiment changé depuis le temps.

« Je ne me rappelle même plus quel goût ça a. Et sans mentir ça ne m’ennui pas du tout. On finit par s’habituer j’imagine. Et en plus je préserve des vies innocentes, ça me fait du bien vu le nombre que je n’ai pas sut épargner il y a longtemps.»

Elle soupira profondément avant de plonger son regard vers le soleil, celui-ci irrita sa rétine jusqu’à ce qu’elle décide à fermer les paupières. Elle ne comprenait pas pourquoi les BB se bornaient à tuer des humains alors que le sang de pumas ou de grizzlis leur était assez nourrissant. Après tout, pourraient-ils vivre sur une terre où aucuns hommes ne vivraient? Qui se chargerait de construire les choses, d’inventer des technologies? Certainement pas les créatures nocturnes. Et puis, dans ce cas extrême, les vampires finiraient bien par devoir se nourrir des animaux!

Trêve de bavardage sur leur différence de clan, la blonde lui demanda des nouvelles dans son cercle amoureux. Elle était largement chanceuse qu’elle la lui pose puisqu’elle n’était avec Lestat que depuis quelques jours. Becca avait raison que la vie était bien moins palpitante sans une âme sœur avec qui la partager, elle avait le sien, Declan, un homme tout aussi caractériel que sublime. Lâchant le soleil, elle se retourna vers son amie pour lui envoyer un magnifique sourire, celui d’uen femme heureuse et en amour sur tous les bords.

« Pour une fois je peux te répondre que non. Lestat et moi avons renoués, ça me fait du bien. L’amour que je lui porte est sincère et j’espère qu’il finira par ne voir que moi. Je sais que je ne t’ai jamais parlé de lui mais je peux te dire qu’il te plairait. Nous nous sommes rencontrés durant mon siècle d’infamies. Aujourd’hui c’est différent, il vient d’entrer dans notre clan et on est tous les deux plus en accords avec notre passé.»