Draven Van Helling | U.C | Modo En Chef |

Difficile de passer innaperçu lorsque l'on mesure un mètre quatre vingt-treize. Draven attire tout d'abord les regards de par sa carrure, impressionnante et massive. Si étant plus jeune, il n'était qu'une immense brindille donnant l'inquiétante impression de pouvoir se briser au moindre coup de vent, Draven est aujourd'hui dôté d'une musculature irréprochable que beaucoup peuvent lui envier. Son visage possède des traits durs, francs, à l'image de sa personnalité et seuls ses grands yeux en amandes d'un magnifique bleu-vert peuvent trancher avec le reste, contraste parfait entre la dureté de son coeur qui ne bat plus depuis longtemps et la profondeur de son regard. Son regard...un atout majeur, lorsqu'il vous arrive de le croiser, il vous est simplement impossible de vous en détacher, pénétrant et envoutant, il donne l'impression de lire en votre âme comme dans un livre ouvert et vous glace le sang en même temps. Draven porte ses cheveux suffisamment long pour qu'ils viennent masquer le haut de son visage, lui donnant ce côté mystérieux et inquiétant à la fois. Enfin, lorsqu'il lui arrive de sourire, son visage est capable de passer d'une expression de marbre à celle d'un véritable adolescent, mais ne croyez pas avoir le privilège de le voir sourire un jour...ou peut-être verrez-vous simplement un début de rictus déformer ses lèvres avant qu'il n'en finisse avec vous, mais dans ce cas, ce sera la dernière chose qu'il vous sera donner de voir. Dommage...

Draven n'a jamais vécu ce que l'on appelle une véritable « vie de famille » , l'histoire de ses parents est pourtant des plus romantiques. A l'époque, Seamus Van Helling, 35 ans et plutôt bel homme, tente de vivre de sa passion : la peinture. Artiste borné et extrèmement solitaire, il est nottament connu pour sa froideur et son manque évident de sympathie. Un jour, alors qu'il se rend en Irlande après un long voyage sur les eaux et dans l'espoir de trouver quelques riches acquéreurs pour ses tableaux, il rencontre Angelica. La jeune femme est d'une beauté à couper le souffle et il ne faut que très peu de temps à Seamus pour en tomber fou amoureux. Seulement un problème se pose, Angelica vient tout juste d'atteindre sa majorité et il est très mal vu, à cette époque, de voir deux personnes se fréquenter en ayant une telle différence d'âge. Mais il en faut plus à Seamus pour baisser les bras. Après avoir laissé derrière lui une lettre à sa bien-aimée lui affirmant qu'il reviendra la chercher et qu'un jour, elle sera sienne, Seamus est contraint de retourner chez lui après n'avoir vendu que deux tableaux qui ne suffisent malheureusement pas à lui offrir un séjour prolongé en Irlande. Quelques années s'écoulent durant lesquelles Seamus n'a jamais cessé de penser à sa belle Irlandaise.

Seamus a 38 ans lorsqu'il retourne au nord de l'Irlande, conquérir le coeur de la jeune Angelica. Malheureusement, il prend conscience du temps qui s'est écoulé depuis son départ et la retrouve prête à se fiancer avec un jeune homme visiblement issu de la Haute Bourgeoisie. Fou de jalousie, il décide néanmoins de tenter sa chance en dépis des conséquences et réussit à se retrouver seul en compagnie de la jeune Wilburth. Son discours est simple, il ne lui promet ni la richesse ni une vie sans obstacles mais lui garantie de l'aimer jusqu'à son dernier souffle. Une première pour cet homme au coeur de glace qui n'avait jamais montrer le moindre signe de faiblesse jusqu'à ce jour. Conquise par ses jolis mots, Angelica décide de suivre son instinct et son romantisme en repartant pour Eindhoven avec Seamus. C'est dans cette petite ville que naitra Draven, leur premier et unique enfant, quelques mois seulement après leur mariage (modeste et sans artifices) . Mais alors que jusqu'ici le petit couple vivait une vie sans encombres, la venue au monde de Draven vint tout bouleverser.

Le 2 Janvier 1736 à six heures du matin, Angelica trouve la mort en accouchant. Par chance, l'enfant s'en sort indemne mais cela ne suffit pas à appaiser Seamus, dévasté par la perte de son unique amour. Les funerailles se font en Irlande où Angelica doit être mise en terre aux côtés de ses ancètres. Et alors que le petit Draven n'a que quelques jours seulement, il doit déjà faire face à la haine de son propre père qui lui reprochera toute sa vie d'avoir été la cause du décés de son épouse.

Après le décés de son père et la lente agonie qui l'avait précédée, Draven avait ressenti ce besoin urgent et innexplicable de quitter sa ville natale, quitter le pays, et dans la mesure du possible : ne plus jamais y revenir. Determiné et plus aucun lien ne le retenant sur place, il partit avec un bien maigre bagage sur l'épaule, passant de bateaux en bateaux jusqu'à rejoindre sa première escale : Dublin, en Irlande. Il avait depuis quelques temps ce besoin de parler à sa mère, de lui montrer qu'en dépis des vingt-trois années qui s'étaient écoulées sans qu'il ne soit venu se receuillir sur sa tombe, il n'avait jamais cesser de penser à elle. C'est donc à l'aube qu'il se retrouva accroupi dans le sol boueux du Glover Cimetery où Angelica Van Helling reposait. Il y passé presque la matinée entière, parlant à cette roche glaciale comme si elle pouvait l'entendre et appaiser ses nombreux remords. Puis, lorsqu'il eût l'impression d'avoir soulager un tant soit peu sa conscience, il referma le portail grinçant du cimetière pour rejoindre le coeur de la ville dont l'animation trancha immédiatement avec le calme presque terrorisant de l'endroit lugubre où il venait de passer plus de quatres heures.

Dans l'urgence, il pénétra dans la première taverne dont l'enseigne lui tapa dans l'oeil : Le Portobello.
Il lui fallait de l'alcool, des litres d'alcool, de quoi noyer sa douleur, sa colère et tous les sentiments qui noircissaient son âme en cette période de reconstruction. Alors il but, énormément. L'endroit était sombre et tout juste éclairé par une quelques bougies qui lui donnaient l'impression d'être assis dans la grande salle d'un chateau médiéval, et les silhouettes qui remplissaient les tables n'avaient rien de sympathiques, bien que la plus inquiétante eût été celle d'un homme, tapis dans l'ombre et dont seul la bague qu'il arborait à l'annulaire brillait dans la pénombre. Installé au bar, Draven ne distinguait pas les traits de son visage mais devinait ses mouvements et son regard insistant, un regard qui finit par le déranger et qui l'obligea à quitter les lieux.

L'alcool qu'il avait ingurgité ce soir là rendit ses jambes cotonneuses et sa vision si trouble que les visages qu'il croisa sur le chemin de sa sortie lui parûrent incroyablement diformes. Lorsqu'il eût atteint l'extérieur, le froid glacial de la nuit lui fouetta le visage et eût au moins l'avantage de le remettre légèrement d'applomb, ou suffisamment pour qu'il ne trouve le courage de longer le trottoir sans heurter quoi que ce soit. Il dut cependant s'arrêter en cours de route, sentant un regard pesant dans sa nuque, et alors qu'il crut sentir une brise glaciale lui effleurer la peau, il ne réalisa que trop tardivement qu'il s'agissait en fait de l'haleine dénuée de vie d'une créature de la nuit.

En temps normal, Draven se serait défendu, mais l'alcool qui coulait dans son sang mélangé au désespoir qui l'emplissait ce soir là firent qu'il ne lutta pas une seule seconde lorsque l'homme, qu'il dépassait pourtant d'une bonne tête le plaqua contre le mur de briques, l'emprisonnant d'une telle force qu'il se sentit comme prisonnier d'un immense étau.

« Allez-y , prenez ma vie, elle ne vaut rien... »

Là où d'autres auraient été morts de peur, Draven ne flancha pas une seconde. Ni quand il sentit l'homme le compresser de plus en plus fort si bien qu'il n'eût plus aucun doute sur sa capacité à le réduire en cendres de ses propres mains, ni même lorsqu'il crut appercevoir au reflet d'un lampadaire deux canines bien aiguisées, tranchant avec sa rangée de dents impeccablement blanches. Il n'avait jamais été réticent aux comtes et légendes, aussi, il ne se posa aucune question quand à la nature de l'homme qui était sur le point de lui ôter la vie.

« Tu ne crains pas la mort?
- Je méprise plutôt la vie cette nuit. »

Il eut tout juste le temps de voir le regard de son agresseur s'obscurcir jusqu'à ce que ses pupilles ne forment que deux billes parfaitement noires, et la douleur qui s'en suivit fut de loin la plus atroce qu'il eut jamais à subir. Il ferma les yeux, acceptant le fait que le ciel d'encre de Dublin serait la dernière chose que ses yeux seraient donnés de voir, puis ce fut comme un trou noir, la vie quittant peu à peu son corps et la créature, le vampire, s'abreuvant de son sang jusqu'à la conduire à l'évanouissement.