Break of minds | Norman - Gaby |

Parfois, lorsque l‘on goûte de très près à la mort, il arrive que nous ne voyons plus les choses de la mêmes façon. Tout d’abord, tout ce que l’on peut dire à propos de cet instant est passablement vrai, du moins, que l’on voit toute notre vie se défiler devant nos yeux. Par contre, lorsque l’on semble être sur le bord de trépasser dans cet état de surprise il arrive que notre mort est assez incalculée. Nicolas avait prévu de la tuer depuis bien longtemps apparemment, comme pour préserver sa petite protégée de ce corps, jusqu’à des temps encore indéfini. Hélas, lorsqu’on a aucune idée de la race des vampires, et surtout comment on le devient, il est normal de trouver cet acte immoral. Au fond, il l’avait mordu, et il avait laissé longuement son sang coulé, jusqu’à ce que, au bout de trois jours, et entre autres vivant d’atroces souffrances, l’on se transforme à une créature de la nuit. Durant, ces trois jours Gabrielle ne faisait que répéter sans cesse à son supposé sauveur de l’achever, pourquoi s’il voulait l’aider la faisait tant souffrir? La douleur insensée lui parcourrait le corps alors que le vampire souffrait lui aussi de la voir ainsi. Il avait passé ce temps en lui expliquant toute leur histoire, l’histoire de la chose qu’elle deviendrait. Dans cet état, elle ne faisait que se raccrocher à la voix de l’homme pour parvenir à oublier son mal. Elle avait donc écouté le tout dans les moindres détails, doutant de temps en temps de ses faits. C’est seulement après cette épreuve qu’elle pu comprendre son «père» et surtout la nouvelle créature qu’elle était devenue. Voyant cette transformation comme un cadeau pour une grande vengeance, elle n’avait pas écouté les paroles du vampire.

Au fond, lorsqu’elle avait tué toutes ses personnes, à chaque cri, à chaque goutte de sang coulé, elle se sentait de plus en plus mal. Au début, ça avait été un vrai enchantement… Mais à force… à force de faire couler plus de sang qu’elle n’aurait jamais put pouvoir avaler dans toute sa vie… La seule solution avait été pour elle de se tourner vers ce clan mystérieux, ceux qui préservaient la vie des humains. Encore aujourd’hui, à chaque fois qu’elle rencontrait des vampires autres que son clan, ils la sous-estimaient. Depuis son arrivée à Babylon, cette ville où tout commença, elle avait pensé que ce serait différent. Pourtant, il y en a toujours de ceux qui n’en font qu’à sa tête. Elle avait néanmoins la chance d’avoir beaucoup plus d’expériences qu’eux, ce qui, au final, terminait par un match nul.

Agenouillée dans l’église, la vampire semblait se repentir de tous ses péchés. Pourtant, ce geste aurait put être crédible si elle avait été un instant catholique. Étant vivant, elle était puritaine, et depuis qu’elle était morte, elle ne croyait plus en aucun dieu. Elle adorait simplement venir dans cet endroit de sérénité, où elle pouvait mettre en ordre ses pensées, qui depuis 312 ans maintenant se trimballaient dans tous les tiroirs de son esprit. En cette soirée plutôt froide, elle s’était vêtue d’un chemisier à manches longues, mais dont les boutons supérieurs avaient été lassement déboutonnés. Gabrielle n’aimait pas vraiment cacher tout son corps tout simplement parce que de cette façon, elle avait plus de pouvoirs. Ce qui est impressionnant chez la femme c’est que voulant parfaire l’attente masculine, elle doit travailler deux fois plus forts pour arriver au même résultat. Alors qu’elle semblait à l’abri de tous, elle entendit quelqu’un ouvrir les lourdes portes de l’église. Ni d’une ni deux, et surtout à la vitesse de l’éclair elle alla jusqu’à l’intru, le plaqua au mur et enfin, regarda son visage.

« Fitzpatrick? Tiens donc, voilà qui est amusant.»

Elle relâcha sa prise, sans pour autant dégager son corps de contre le sien. Comment pouvait-on autant détester une personne et vouloir la toucher en même temps? Peut-être que le fait qu’il soit un élément de «chasse-gardée» en quelque sorte par son amie Livia…

« Tu l’as vu?»

« Qui?»

« Tu sais très bien de qui je parle, je sens son odeur sur toi.»

« Ah… Oui, mais on n’a fait que se battre, comme la plupart du temps d’ailleurs.»

Comment est-ce que Livia espérait qu’elle se sente avec toutes ses questions? Enfin, je veux dire, elle pourrait comprendre ce qui se passait si elle daignait lui expliquer son histoire avec Fitzpatrick. Elle vivait dans l’ignorance complète concernant le passé de son amie et son ennemi. Norman, elle ne savait même pas pourquoi mais elle ne pouvait s’abstenir de vouloir lui foutre une raclée à chaque fois qu’elle le voyait. Peut-être était-ce à cause de son parfait minois et surtout avec la façon qu’ils avaient de se regarder? Hélas, ce qu’on l’on dit souvent à propos de la haine est vrai, il se rapproche étrangement de l’amour. Bon, peut-être que dans ce sens c’était lus tôt un pur envi sexuel mais il en convenait toujours qu’elle ne le haïssait pas dans ses moments là. Jusqu’à présent ils n’avaient jamais été plus loin que des baisers bestiaux et de simples caresses qui ressemblait plutôt à des coups. Ils avaient néanmoins leur façon de voler le sang de l’autre, de se mordre que pour ressentir plus de mal. Le mélange de brutalité durant des périodes d’excitation ne faisait qu’attiser le feu qui brûlait au fond de son corps.


Un jour, il faudrait bien que son amie daigne lui révélé son passé, Gabrielle pourrait en même temps passer toutes les choses futiles qu’elle aurait put lui cacher, comme ça elles se sentiraient mieux toutes les deux. Le secret est certes un mécanisme purement affable qui rend les gens pervertis. C’était parfois trop exagéré de dire ça, mais à force de se forger en soit des mensonges, aussi minces soient-ils, ça fini par en faire beaucoup trop. C’est pourquoi la vampire essayait du plus profond d’elle-même d’être franche avec tout le monde, chose qui se voyait retourner vers elle la plupart du temps. Il fallait avouer que sa façon de dire tout ce qu’elle pensait n’était pas toujours gentil.


Quoiqu’il en était, la tension était en train de monter dans la petite chapelle de la ville. Elle savait à partir du moment où il y était entré qu’elle s’amuserait fortement. Cela devait maintenant faire quoi, au moins 3 jours qu’elle ne s’était pas battu avec quelqu’un et depuis qu’elle avait croisé son regard elle savait qu’ils le feraient. Il avait cette façon tout à lui d’appeler aux vices, de venir chercher en elle ses instincts de tueuse, tout ce qu’elle redoutait en tout point. Du moins, tant qu’elle restait dans cet état avec lui ce n’était pas inquiétant. C’était plutôt si elle ressentait ce sentiment en présence d’humains qu’elle devrait penser à déguerpir au plus vite. Parce qu’au fond, ce n’était seulement que cet envi de combattre qui la rendait si forte contre ce vampire.

Toujours collée contre lui Fitzpatrick lui fit un commentaire qui vaudrait tout simplement son retour à la mort. De toute façon, il n’avait pas totalement tord, pourquoi est-ce qu’en cet instant elle ne c’était tout simplement pas décollée de lui sans attendre? Peut-être simplement qu’un grand manque sévissait en elle depuis maintenant trop de jours. Vous savez, jusqu’à un point que votre corps suit totalement ses pulsions, sans écouter le cerveau. Pourtant, à l’endroit où il avait tord c’était de l’appeler sa chère amie, et puis quoi encore? Autant dire qu’ils étaient mariés et ça sonnerait aussi drôlement aux oreilles de la blondinette. Il était après tout, qu’un simple vampire de basses espèces, ceux qui s’abaissent à tuer les humains. Qu’est-ce que ce fait pouvait être démodé de toute façon. Elle aurait bien sagement dressé quelques insultes à son égard sauf que le vampire se retrouva en moins de deux à l’autre bout de l’église genoux au sol. Elle se déplaça elle aussi jusqu’à lui, se retenant de pouffer devant une image aussi drôle et absurde. Non mais attendez, elle devait vraiment prendre une photo dans ses pensées parce que ce phénomène arriverait qu’une fois dans sa vie, aussi longue soit-elle. Ensuite, comme si ce n’était pas assez comme ça, il ajouta la phrase fatidique, celle que Gabrielle n’aurait jamais crut qu’elle pourrait sortir de sa bouche.

« Ne dis pas n’importe quoi, tu sais aussi bien que moi que dieu ne t’ouvrira jamais tes portes. Et quant à moi, tu peux aussi bien te repentir, comme ça tu sortiras de la chapelle au temps de l’apocalypse. J’aurais plein de temps pour moi, tu te rends compte?»

Son rire fusa, simple, cristallin mais tellement mélodieux qui semblait sortir d’une diva. Elle avait néanmoins passé toute sa vie d’humaine à chanter, un don qui avait évolué depuis sa transformation. Elle s’approcha du vampire, doucement, puis déposa un de ses doigts froid en dessous du menton du vampire pour qu’il croise son regard avec le sien. Elle lui fit une moue digne d’une grande actrice ayant gagné plein d’oscars et ajouta :

« Non, finalement je retire ce que j’ai dit. Sinon, avec qui je pourrais entretenir une telle relation de haine dis-moi?»

Tentation, satisfaction, tous ces mots pour signifier l’état dans lequel se trouvait la jolie blonde alors qu’elle se trouvait au même endroit que Fitzpatrick. Cet homme était tout simplement le diable humain de la beauté haïssable, toujours là au mauvais moment. Une bataille ne suffisait qu’à attiser encore plus cette envie insatiable qui était dans tout le corps de la blonde. Elle savait qu’elle le détestait, chose qu’elle faisait d’ailleurs, elle avait beau écouter les protestations à ce sujet de la par de Naëlle, elle ne pouvait se résoudre à lui promettre qu’elle pourrait se retenir. À chaque fois qu’elle croisait ton joli minois, une colère se faisait ressentir dans tout son être, elle aurait bien put l’écouter et le tuer si elle en aurait eut envie mais le fait était qu’elle ne pouvait pas vivre sans ses prises de bec, qui malheureusement, ne finissait jamais parce que Gabrielle souhaitait réellement. Que de baisers, que de caresses, c’est fortement agaçant lorsqu’on souhaite beaucoup plus, cet union de deux personnes qui en leur cas d’immortel pouvait durer de longues heures interminables, sans que l’un ou l’autre ne veulent s’en défaire. Est-ce que la végétarienne était elle en manque d’affection pour être autant aux aguets en cette soirée agréable? Les pulsions qui régissaient son être avaient toujours été aux portes de son esprit à chaque fois qu’elle en avait l’occasion, ce n’était pas compliqué, tout son corps tremblait devant ça. C’était comme empêcher les loups-garous de se transformer alors que l’appel était trop fort. Elle devait sans doute rattraper de ses années passées en solitaire, du moins, en excluant Lestat. Il fallait avouer que le fait que le BB lui prodigue un tel effet était décuplé parce qu’ils n’étaient jamais passés à l’acte. Quand c’est ce qui nous chatouille le plus l’esprit on ne peut rien faire contre, oui dites-le, la blonde était tout bonnement dans un élan de chaleur.

À quelques pas du croqueurs de femmes, Gabrielle tentait bien que de mal de se contrôler. Qu’avait-il fait pour qu’elle soit aussi sur ses gonds? Aux dernières nouvelle, il faisait l’idiot – ce qui n’était aucunement une surprise étant donné ses sautes d’humeurs – et ne provoquait pas la végétarienne. En parlant de saute d’humeur, n’était-elle pas le meilleur exemple en cet instant? Fitzpatrick la sortit de la torpeur lorsqu’il répondu à ses mots et le rire de la blonde fusa devant tant d’amusement. Il avait raison, mais bon, surtout qu’en lui parlant, elle pouvait se concentrer sur autre chose que ses envies dignes d’une adolescente. Du moins, le tout aurait put être bien plus drôle si le vampire ne s’était pas retrouvé la larguant avec une dague sur sa jugulaire. Elle avait beau être la plus aiguisée au monde, il ne la tuerait jamais, ça elle en était sûr à au moins 90%. Les autres 10% représentait le fait que les BB se révélaient être de vrais incompris de la vie. Gabrielle sentit la lame glissé le long de son corps dur comme le marbre sans pourtant la percée. Elle ferma les yeux sous cette sensation qui ne fit que revenir de plein fouet toutes ses autres pensées. Lorsqu’elle se retrouva une épaule découverte de ses vêtements, elle ouvrit les paupières aussi vite que l’éclair et envoya un sourire digne d’une poupée machiavélique à l’être qui se trouvait devant elle. Il la cherchait, c’était évident, allait-elle laisse ses pulsions gagnés, allait-elle le laissé gagné?

« Personne.»

Elle était déjà en prise de pouvoir, directement après avoir dis ces mots; elle lui avait prise sa dague, qu’elle avait envoyé se pointer directement au toit de la chapelle. Puis, elle lui sauta à la gorge, de toute sa force irrévocablement puissante malgré sa taille. Elle devait penser à la bataille… Elle devait penser à… Il était à terre, sous elle, prit sou l’étau de ses deux mains sur ses épaules. Son sourire avait déjà envoyé ses intentions avant même qu’elle n’y aille penser. Elle n’avait guerre besoin d’un ridicule couteau pour lui déchiré sa chemise, chose qu’elle se borna à faire avec une brutalité démesurée. Comme le vampire l’avait fait quelques secondes auparavant, elle se mit à rire devant la situation, un tant soit peu différente; il était clair qu’elle voulait autre chose que la bataille en cette soirée. Pourtant, elle était bien habituée des choix périlleux et cruels de N. Il pourrait aussi bien la laisser en plan, diaboliquement, du moins jusqu’à ce qu’une vraie bataille éclate. Il était clair que l’ancienne bourgeoise n’aimait pas se faire rejeter. Elle se rapprocha à quelques centimètres du visage parfait de l’homme pour sentir son odeur si particulière. Sa voix brisa à nouveau le silence, toujours le même mot cependant :

« Personne.»

Il était invraisemblement possible de penser que dans seulement quelques jours, la blonde devrait se tenir à l’écart de tous hommes, du moins autres que son futur. Jamais elle n’aurait crû quiconque s’il lui avait lancé à la figure qu’elle reviendrait en couple avec Lestat. Pourtant, tout ce qu’elle ferait en cette soirée n’aurait aucune influence sur l’avenir parce qu’ils n’auraient que faire du passé. Du moins, pour l’avis de Gabrielle, mais on parlait plutôt ici des amourettes. Quoiqu’à bien y penser… Savoir qu’il a aimé profondément une telle parviendrait à la rendre folle. Il fallait donc, s’attarder encore plus à cette nuit, qui serait l’apogée de son existence en tant que célibataire.