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 If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']

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MessageSujet: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptySam 4 Avr - 21:57

Quelques mois plus tôt, apprendre que sa meilleure et unique amie était un vampire, l’aurait certainement plongée dans un état second, l’aurait hanté jours et nuits jusqu’à ce qu’elle se souvienne que malgré tout, elle restait Livia, cette jeune femme avec qui elle adorait passer des soirées débiles à parler de tout et de rien. Aujourd’hui, tout ça lui paraissait secondaire, le choc des premières minutes passé, elle avait relégué ça dans un coin de sa tête, comme une information subsidiaire dont elle n’avait aucune utilité pour le moment. Sa priorité, c’était lui. L’homme à qui elle avait tout donné, jusqu’à son existence et pour qui elle aurait pu aller au bout du monde, celui-là même qui se mourrait, jour après jour, devenant l’ombre de ce qu’il avait pu être, ressemblant d’avantage à un fragile vieillard qu’à la montagne de muscles et d’intelligence qu’elle avait épousé. En s’unissant à lui, Holly avait accepté d’assister au meilleur comme au pire et avait la vague impression d’avoir été blousée. Judd était un homme d’exception et chaque instant en sa compagnie donnait l’impression à la métisse d’être la femme la plus heureuse du monde, pourtant, ils ne faisaient que traverser de terribles tragédies, comme si leur amour, aussi fort et beau soit-il, n’était voué qu’à l’échec. Quand ce n’était pas le regard des autres, la maladie s’en mêlait et tentait, par tous les moyens de les séparer et cette fois, elle y était parvenue. Ils auraient bientôt tous raison.

L’idée que Livia pourrait les aider ne lui était même pas venue à l’esprit, à quoi bon troquer son amour de mari pour un monstre sans scrupule et la moindre once d’humanité ? C’était certainement pire que le perdre pour de bon. Il aurait beau se trimballer dans l’enveloppe de son cher et tendre, il ne serait pas lui pour autant et elle doutait d’être assez forte pour supporter ça. Même si la blondinette faisait partie de cette espèce et prétendait qu’il existait des êtres respectueux de la race humaine, rien ne pourrait jamais effacer ses souvenirs, la douleur après le décès de sa mère et l’horreur qu’ils lui avaient inspiré. Leurs visages déformés comme ceux des damnés dans la Bible, ces êtres maudits dont personne ne voulait, ni en Enfer et encore moins au Paradis, des âmes errantes, si tant est qu’ils aient une âme. Non, elle ne voulait pas avoir peur de Judd, elle préférait garder une bonne image de lui, leurs souvenirs, cette sécurité et cet amour qu’il lui inspirait.

Ce qu’elle perdait totalement de vue, c’était que cette décision ne lui incombait en rien. Qui était-elle pour décider qui avait le droit de vivre ou de mourir ? Etre la femme de quelqu’un ne vous donnait pas plus le droit qu’un autre de décider à sa place. Qu’aurait-elle fait si elle avait eu le choix entre l’abandonner et rester, différente, certes, mais toujours là pour veiller au grain à son bien être et à sa sécurité ? Tout ça était trop compliqué, elle ne voulait et ne pouvait l’envisager, elle s’était déjà préparée à l’idée qu’il ne soit plus, l’enterrant avant même qu’il n’ait rendu son dernier soupir, elle en avait honte mais qui savait comment il fallait agir dans ce genre de situation ? Prendre du recul fut sa seule alternative pour ne pas finir folle, en lui prenant son mari, on lui arrachait une partie d’elle et se faire à l’idée de continuer à vivre sans la plus grande partie de sa personne n’avait rien de réjouissant, bien au contraire.

En dépit de ses réticences et de ses craintes, elle mena Livia à son époux, consciente qu’elle ne rendait complice de son meurtre, lui amenant le bourreau sans état d’âme. Le géant était assez fou pour accepter n’importe quelle proposition lui évitant de quitter sa femme, s’épargnant la douleur de l’imaginer en proie à la pire des tristesses. Il avait autant envie de vivre que sa femme avait envie de disparaitre, lasse d’une vie qui ne se déroulait pas comme un long fleuve tranquille, fatiguée de subir mille tourments pour aucune récompense. Où se trouvait la justice si on commençait à s’en prendre aux meilleurs spécimens humains ? N’avait-elle pas assez donné ? Sa mère, sa naïveté, sa famille et désormais son mari ? Tout ça n’avait aucun sens. Toutes ces horreurs ne pouvaient être le simple fait d’humains aussi cupides que stupides. Si aujourd’hui, elle semblait certaine que Dieu n’existait pas, le diable, quant à lui, ne se privait pas de montrer qu’il était bien présent.

Une fois de plus, elle eut tout le loisir de le constater car lorsqu’elle ouvrit la porte, elle fut frappée par le silence qui régnait dans la maison. Ce genre de silence lourd et pesant, respirant la mort et la maladie. Sans attendre, elle accourut dans le salon et manqua de s’évanouir. Sur le sol gisait le grand brun, secoué de spasmes et au bord de la mort. Immédiatement, les larmes lui montèrent aux yeux et elle se précipita vers lui, tentant de le mettre dans une position de sécurité pour qu’il ne s’étouffe pas mais cela ne sembla rien arranger du tout. Du fond de ses entrailles, elle pouvait le sentir, c’était la fin. Lui, elle, eux et tout ce qu’ils avaient formés, tout cela ne serait plus. Il n’y aurait plus qu’elle et le reste du monde, elle et toutes ces choses qui n’avaient plus aucun sens s’il ne faisait pas parti de l’équation. Soudain apaisée par l’évidence, elle cessa de lutter, oubliant jusqu’à la présence de son amie, et s’allongea à ses côtés, attendant avec lui que la fin arrive et qu’enfin il ne souffre plus, priant de tout son être pour partir avec lui.
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyDim 5 Avr - 19:52

« Hey Holly tu veux pas monter le chauffage un coup ? Parce qu’on se gèle les fesses ici… » dit-il en arrivant dans la cuisine mais il se retrouva face à une pièce vide. Il avait déjà fait le tour de la maison sans trouver une seule trace de la métisse et une vague d’inquiétude le saisit jusqu’à ce qu’il remarque la note épinglée sur le frigo. « Partie promener. Tout ce qu’il fait dans le frigo. Love ya. » Il esquissa un sourire et ouvrit le réfrigérateur pour constater qu’il y avait là de quoi nourrir tout un régiment, comme chaque fois qu’Olaria se mettait derrière les fourneaux. Il ne savait pas d’où lui venait cette obsession avec la nourriture mais il n’avait jamais osé faire de commentaire, de peur de toucher là à quelque chose de sacré chez sa femme. De toute façon, à son grand malheur, il venait toujours à bout des montagnes de nourriture qu’elle préparait. Mais pas cette fois. Il n’éprouvait plus la faim depuis un moment et ces derniers temps il s’était forcé à avaler des trucs pour ne pas l’inquiéter outre mesure. Mais les effets étaient là, il se déplumait comme un poulet.

« Love you too babe… » murmura-t-il pour lui même en récupérant le bout de papier et en le fourrant dans sa poche avant de remonter à l’étage. Il savait que tant qu’elle serait partie en vadrouille, il avait le temps de récupérer un peu de forces pour ne pas ressembler à un cadavre ambulant lorsqu’elle serait là. Il détestait l’idée de lui offrir un visage faible alors qu’elle essayait de se montrer forte et de tenir le coup. Jamais encore elle n’avait osé pleurer devant lui et il admirait cette ténacité autant qu’il la craignait. Il avait parfois l’impression d’avoir perdu sa femme et d’avoir gagné un bloc de glace à la place. Il aurait voulu qu’elle trouve également le courage de se confier à lui et de lui parler comme elle en avait toujours eu l’habitude. Il avait adoré être sa personne de confiance.

Aussitôt installé dans son lit il sombra dans un sommeil profond, à peine entrecoupé de rêves doucereux, pour se réveiller quelques heures plus tard dans une obscurité lourde. Troublé qu’il soit déjà si tard il appela mais personne ne lui répondit et il se leva d’un bond, manquant de s’étaler en se prenant les pieds dans le tapis. A tâtons il essaya de se repérer dans la chambre pour retrouver l’interrupteur mais il eut beau appuyé sur le bouton, rien ne fonctionna. Il pesta contre cette ampoule défectueuse et fit le chemin inverse pour aller jusqu’à la salle de bain mais là aussi rien ne se passa et quand il crut comprendre la vérité un long frisson lui parcourut l’échine. Il ne faisait pas nuit, les ampoules fonctionnaient parfaitement… Le problème c’était sa vue !

Essayant de ne pas céder à la panique il passa de l’eau froide sur son visage et tâtonna dans l’armoire à pharmacie pour trouver ses pilules et en avaler une dose, appuyé contre la faïence de l’évier, il attendait qu’ils fassent effet mais cela faisait déjà quelques jours qu’ils ne pouvaient plus qu’atténuer la douleur et il n’avait que peu d’espoirs qu’ils soient efficaces cette fois-ci. Il redoutait maintenant le moment où il devrait faire face à sa femme et lui expliquer ce qui se passait. Tant qu’il était le seul au courant de ce qui se passait dans son corps il parvenait à garder pied mais dés que ça se voyait sur son visage il avait du mal à le gérer. Il refusait cette faiblesse qui bloquait tous ces gestes et le rendait impotent et surtout il détestait la lueur que cela allumait dans le regard d’Holly.


« Putain de merde… »
pesta-t-il en se cognant le pied une énième fois dans un meuble. Il finit par s’installer dans un fauteuil dans le salon pour ne plus bouger et éviter de se faire plus mal encore. Cette inactivité le bouffait, il avait toujours été quelqu’un de sportif qui ne tenait pas en place et avait besoin de se dépenser pour se sentir vivre. Autant dire que l’effet était là deux fois plus dévastateur.

« Holly ? » appela-t-il en entendant du bruit à l’extérieur, espérant qu’elle serait enfin de retour. Il guetta le moindre frémissement les minutes suivantes mais rien ne se précisa et il soupira. Cela aussi il le détestait, de devoir dépendre d’elle. Il était l’homme dans la maison et il avait toujours voulu être la personne sur laquelle on pouvait compter. Elle avait tant souffert étant plus jeune qu’il s’était promit de tout mettre en œuvre pour la rendre heureuse, quoi qu’il en coûte, et il venait de lamentablement échouer. Il se raccrochait à elle comme un noyé à sa bouée.

Il avala une autre série de pilule et inspira à fond, essayant de remplir ses poumons d’air frais mais il se bloqua au niveau de sa gorge. Comme un poisson hors de l’eau il cherchait de l’oxygène mais n’y parvenait qu’une fois sur deux. Il sentait la crise gagner de l’ampleur doucement, paralysé ses membres et irradier son corps d’une incommensurable douleur qu’il lui était de plus en plus difficile de supporter. Essayant de se lever il voulut trouver le vieil appareil qui leur servait de téléphone pour appeler de l’aide mais il se prit les pieds dans la table basse et chuta lourdement sur le sol. Ses dents s’entrechoquèrent et le goût du sang envahit sa bouche, lui donnant la nausée et rendant sa respiration plus erratique encore. Il avait l’impression que plus il luttait, plus il s’enfonçait, et il finit par cesser de se battre, jusqu’à ce que deux mains ne l’agrippe et ne tentent de le redresser. Il referma sa main sur une épaule frêle, et reconnut confusément l’odeur de sa femme. Doucement, bien que sûrement, il s’imprégna de sa présence et du réconfort qu’il pouvait en tirer pour se calmer et reprendre la bataille contre la maladie. Il ressentait avec force le désespoir d’Olaria il ne pouvait pas laisser tomber sans avoir au moins essayé. Avec une volonté à toute épreuve il réussit à reprendre posément le contrôle de son corps. Combien de temps pourrait-il encore tenir comme ça ? Il n’en savait rien mais tant qu’il lui resterait une chance il l’utiliserait.


« Hey Liv’… » souffla-t-il d’une voix rauque lorsque la blondinette lui parla et essaya avec le concours d’Holly de l’installer sur le canapé. « Ca fait plaisir… »
Il fut interrompu par une nouvelle quinte de toux et pressa les mains des deux jeunes femmes dans ses grandes paluches maigres pour leur montrer à quel point il appréciait leur présence. Livia était un peu comme la sœur qu’Olaria et lui n’avaient jamais eu. Douce et drôle, elle avait tout de suite était acceptée par le couple dont les amis se faisaient plutôt rares. Judd savait qu’il pouvait lui faire confiance s’il s’agissait de prendre soin d’Holly. Personne n’en était plus digne que la jeune femme. Il émanait d’elle cette force tranquille qui avait autant fasciné qu’apaisé le géant et aujourd’hui encore, sa présence ne l’étonnait pas.
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Livia S. Hagebak
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● Âge Du Perso: 79 ans. En paraît 21, l'âge de son décès.
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyMar 7 Avr - 20:48

Vilde, Pernille et Aron devraient instituer des formations obligatoires pour les Ragnarök. C’était bien beau de ne pas se nourrir d’êtres humains et d’accepter leur condition en la restreignant au minimum. Encore fallait-il qu’ils maintiennent ce lien particulier qui était sensé les unir aux êtres humains. Aux mortels dont ils devaient partager l’existence éphémère, avec qui ils jouaient la comédie pour se noyer dans leur masse dissolue sans pour autant jamais y parvenir. Avec les décennies qui s’écoulaient lentement, Livia avait perdu pied vis-à-vis de la vulnérabilité foncièrement attachée au genre humain. La mort, elle la côtoyait bien évidemment. Mais il s’agissait alors de morts violentes et soudaines qui n’aurait jamais dû avoir lieu à l’encontre d’individus qui auraient dû bénéficier encore de décennies de vie remplie et de joie inextinguibles. Par contre, la mort lente et douloureuse. La morsure acharnée de la maladie qui ne s’arrêtait pas, malgré tous les freins mis en œuvre, malgré toutes les volontés du monde de la faire cesser. Elle ne savait pas comment réagir. Elle ne savait comment s’y prendre. Jamais elle n’avait eu à y faire face, à cette lente agonie des êtres. A cette fin inéluctable qu’on a le temps de voir arriver sans pouvoir fuir ou se retourner, incapable de détourner le regard de cet accident de parcours.

C’est ce à quoi elle devait faire face tandis qu’elle pénétrait dans l’habitation des époux Halloran. Elle se figea quelques centièmes de secondes en voyant ce géant réduit à un vulgaire et rachitique homme sur sa fin. Elle ne l’avait jamais vu de cette manière. La pensée ne l’avait même jamais traversé et lorsqu’elle s’était imaginé les derniers instants de ce couple qu’elle aimait tant, c’était uniquement les cheveux blancs et les rides comme témoignages de leur longue et paisible existence. Mais pas comme ça. Elle se reprit rapidement en voyant son amie se précipiter aux côtés de son époux et de l’aider à se redresser. Sans réfléchir plus avant, elle la rejoignit et entreprit de l’aider à l’installer sur le sofa.

« Je te reconnais bien là. Tout pour se faire chouchouter. » murmura-t-elle comme une plaisanterie qui tomba à plat. Elle n’avait pas envie de rire. Elle se sentait. L’odeur de son sang qu’elle percevait n’avait rien d’alléchant, quant bien même elle n’eut jamais goûté à ce genre de régime alimentaire. Il était bel et bien malade. Presqu’avarié. Elle se rendit compte que ce genre de pensée qui la traversait était horrible mais c’était sa condition qui lui intimait de réagir ainsi. On ne pouvait jamais lutté contre ce à quoi on était destiné. Judd en savait pertinemment quelque chose. Elle se mordilla la lèvre inférieure une fois que les époux furent installés l’un contre l’autre. Comme figé dans leurs derniers instants de leur existence. C’était une vision détestable tout comme des plus charmantes, selon qu’on s’attardait sur la pâleur du corps décharné de l’homme ou sur l’amour qui émanait de ces deux êtres extraordinaires. Livia ne pouvait prendre un parti. Mais elle se rendit bien vite compte qu’elle ne supporterait pas de les voir séparer. Holly avait déjà assez perdu. Elle n’avait rien fait la première fois. C’était trop cruel de lui infliger une telle sanction une fois de plus. Il était hors de question que la vampire se contente d’observer tapie dans l’ombre cette fois-ci. Maintenant, elle devait s’assurer que c’était ce que Judd voulait.

« Depuis combien de temps, tu es au courant ? » Elle s’installa sur le fauteuil en face du canapé sur lequel ils avaient trouvé refuge, son regard refusant de se détourner de ce couple qu’elle avait toujours admiré. Avait-elle la possibilité de vivre la même histoire ? Aurait-elle le droit un jour d’approcher une telle perfection sans craindre pour la vie de l’autre ? Et si elle n’avait pas le droit, pourquoi Holly aurait à subir ce qui devait être le poids des épaules de Livia. Elle se racla la gorge avant que Judd ne réponde. Il aurait pu prendre la question pour sa maladie. Au final, ce n’était pas important de connaître le début de celle-ci, tant la fin était proche.

Il fallait aller au plus urgent. Aussi la vampire précisa-t-elle ses paroles : « Holly m’a parlé de ton projet. Tu y crois vraiment ? » Elle lança un regard d’avertissement à son amie. C’était à lui de répondre. Elle devait savoir le fond de sa pensée et surtout s’il mesurait les conséquences de ses actes. « C’est vraiment la seule solution ? » Pure question de rhétorique eu égard à l’état dans lequel il se trouvait. Etait-ce aujourd’hui qu’il voulait mourir. « Et ferais-tu confiance à ces êtres pour t’assurer de poursuivre ton existence ? Tu penses qu’ils s’en soucient ? Et que deviendrait Holly ? Non seulement, tu représenterais un danger pour elle. Mais dans 10 ans, 20 ans, 30 ans, comment tu vous vois ? » Elle porta alors son attention sur la principale concernée : « Et toi Holly ? Tu m’as dis que tu le suivrais mais il pourrait ne plus être le mari que tu aimes tant. On réagit tous différemment. »
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyMer 8 Avr - 17:53

Alors c’était ça le pire dont le prêtre parlait quand il vous unissait à un autre être, la possibilité de voir votre moitié mourir sous vos yeux sans avoir la possibilité de le sauver, de lui venir en aide. Olaria était le témoin impuissant de la déchéance de son amant, elle aurait aimé que ses visions lui permettent de faire autre chose que de prédire l’avenir comme ce que promettaient tous ces charlatans arrivés sur le marché avec l’engouement pour la vague new age et l’occulte. Mais elle n’était qu’humaine, les magiciens n’existaient que dans les contes de fées et ce n’était pas le fait de connaitre la véritable nature de Livia qui changerait quoi que ce soit à cela. La jeune métisse n’avait d’autre choix que d’être la plus présente possible, de le soutenir de son mieux jusqu’à ce qu’il rende son dernier soupir et qu’il ne fasse perdre à l’humanité, un de ses meilleurs représentants. La mort se moquait de l’injustice, de la couleur de peau, de la nationalité et même des bonnes actions et des croyances, elle se contentait d’emporter les âmes vers d’autres horizons, elle espérait seulement que là où il partait, il ne l’oublierait pas et qu’il serait plus heureux qu’il ne l’avait jamais été à ses côtés. Le voir dépérir de la sorte la faisait souvent culpabiliser, remettant en cause sa capacité à être une bonne épouse et à prendre soin correctement de son mari, et si l’unique responsable de tout ce cirque c’était elle ? Si seulement … Tout aurait sans doute plus facile à accepter que penser qu’il ne s’agissait que d’un pur hasard, un coup de malchance comme on peut connaitre au poker, au jeu de la vie, ils avaient perdus !

Quand il pressa sa main, elle dut retenir ses larmes et dans un effort surhumain, se redressa pour que sa peine passe plus rapidement. Ce qu’elle détestait le plus, c’était la lenteur de tout ça, jour après jour, sa souffrance augmentait, comme une punition pour quelque chose qu’il n’avait pas commis. Qu’y avait-il de pire qu’une mort lente ? Une mort éternelle, comme Livia ? Elle ignorait quel attrait on pouvait trouver à cette vie de non mort, quel goût pouvait avoir la vie si on ne possédait pas tous les paramètres pour en profiter. Etait-ce la solution à tous leurs problèmes ? Remplacer la mort par une autre ? Pour sa part, la décision était prise, elle ne voulait pas de ça pour lui bien qu’elle savait pertinemment que la question ne lui serait certainement pas posé à elle et qu’il était assez désespéré pour prendre tout ce qui venait, elle n’en démordait pas, il ne méritait pas ça. Ne supportant plus l’atmosphère oppressante, elle prit la fuite en prétextant devoir faire du café mais une fois sortie du salon, elle prit le chemin des toilettes, vidant le contenu de son estomac. La fatigue se faisait de plus en plus sentir, si elle avait baissé les bras depuis un bout de temps, les effets n’étaient visibles que maintenant. Ces cernes sous ses yeux, sa mine triste et ce poids qu’elle perdait en même temps que lui, comme si elle se laissait mourir alors qu’il se battait pour vivre. Son père avait bien tenté de la raisonner mais il semblait que l’amour qu’elle portait au géant dépassait tout ce qu’il avait pu connaître, son attachement à son mari était tel qu’elle n’envisageait pas sa vie sans lui et voyait comme un déshonneur le fait de refaire sa vie, cela n’avait jamais fait parti de ses plans d’avenir et ce n’était pas aujourd’hui que cela le serait.

Chancelante, elle gagna la cuisine où elle se rinça le visage avant de préparer du thé et de le ramener, juste à temps pour saisir l’essentiel. Nerveusement, elle posa son plateau sur la table basse avant de s’installer près de Judd, saisissant sa main à nouveau pour la serrer dans les siennes. Ce qu’elle voulait lui faire comprendre ? Elle l’ignorait elle-même, elle voulait juste qu’il fasse le bon choix et mesure la conséquence de ses décisions, ce que cela impliquerait pour elle mais surtout pour lui. Se rendait-il compte que par amour, que pour elle, il se transformerait en monstre, qu’il a ferait éternellement culpabiliser car elle serait l’unique responsable de son état. Et si ce sang de démon le rendait méchant, le transformait au point où il ne voudrait plus entendre parler d’elle, au point où il la haïrait tant qu’elle n’aurait aucunement sa place dans sa nouvelle vie ? Non, elle n’était pas prête à endurer tout ça, oui elle préférait le voir mourir plutôt qu’il la déteste et se mette à massacrer tous les gens de la ville.


« Le mal qu’il pourrait me faire, ce n’est pas ce qui m’inquiète ! » fit-elle plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu

« Ce que je crains, c’est qu’il choisisse cette option pour les mauvaises raisons. »

Serrant plus fort la main du grand brun, elle posa les yeux sur lui.

« Mon Amour, je ne veux pas que tu fasses ça pour moi, rends toi compte du sacrifice, devenir un monstre juste pour rester ici, avec moi … Je ne mérite pas ça. Et si tu n’avais plus rien avoir avec la personne que tu es aujourd’hui, crois-tu que ça en vaut vraiment la peine ? »

Si c’était sa décision, elle se rangerait à son avis, elle n’avait plus aucune alternative, lui, cependant, possédait toutes les cartes en mains, elle espérait juste qu’il prendrait la bonne décision.

HJ/ Désolée de ce poste merdique j'ai honte!
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyVen 10 Avr - 15:04

« Tu sais que j’adore avoir les femmes à mes pieds… » lâcha-t-il, son sourire goguenard contrastant avec la pâleur de sa peau. Il essayait de son mieux de ne pas penser à la chape de plomb qui s’était abattue sur la pièce et au ton tendu des deux femmes qui l’accompagnait. Bien qu’il ait perdu sa vision depuis peu, il devinait sans peine les expressions de leur visage et il s’en voulait d’être la cause de tant de peine et de soucis. Autrefois leurs réunions étaient bercées par leurs éclats de rire et le bruit des fourchettes se heurtant à des assiettes vidées. Ils avaient passé de nombreuses soirées à refaire le monde, à leur image, et le géant avait prêté sans peine Holly à Livia pour qu’elles s’enivrent dans leurs escapades. Même s’il n’aimait pas qu’elles fument et qu’elles se trimballent seules et sans protection il ne s’était jamais opposé à cette incroyable amitié. Car on ne faisait pas plus différentes que la blondinette et la métisse et pourtant personne ne semblait aussi proche. Il se demandait parfois si Olaria osait raconter ses exploits sexuels - car entendons-nous bien il s’agissait bien d’exploits – et qu’elles décortiquaient ensuite sa virilité. L’idée l’avait séduit bien sûr mais il n’avait jamais eu l’audace de demander ce qu’elles pouvaient bien trafiquer à leurs soirées.

S’il y avait bien une chose que la maladie n’avait pas enlevé au grand brun c’était son amour immodéré pour la vie et les gens qui l’entourait. Livia faisait parti de ce groupuscule de personnes qui avaient su suscité son admiration et ne l’avait jamais déçu. Autant dire que pour une âme généreuse et pure comme celle de Judd, la tâche n’était pas aisée, puisqu’il suffisait d’un rien pour lui rappeler que l’homme était un animal comme les autres. Même s’il avait cherché, il n’aurait sans doute pas deviné que la blondinette était un de ces monstres de légende qui effrayait tant les populations, alors qu’aucune preuve réellement tangible de leur existence n’avait encore été apportée. Il en serait certainement venu à la conclusion que les vampires n’avaient rien des bêtes que l’on pouvait décrire avec tant d’horreur et qu’il n’y avait pas plus de différence à en être un que d’être noir ou blanc. S’il avait su à cet instant qui elle était, il n’y aurait eu aucune hésitation dans sa prise de décision, il aurait su à la seconde quoi faire. Il serait devenu un nouveau lui, ce roc qu’il avait tant espéré être pour sa femme.

Il posa son regard aveugle dans la direction d’où lui parvenait la voix de Livia. La vision en moins, son timbre lui paraissait étrange, profond et doux à la fois, et il semblait qu’il n’émanait pas de ses lèvres mais du creux de sa poitrine, comme un appel vibrant. L’aurait-il voulu qu’il n’aurait pu se soustraire à l’attraction de ces syllabes jetées à son oreille, et il en venait à se perdre dans la mélodie de ses mots sans en chercher le sens. Son silence dû passer pour une hésitation puisque déjà elle reprenait la parole, le lançant sur un sujet qu’il avait cru enterré tant la réaction de sa femme avait été violente. Il ne comprenait pas la raison des questions de Livia et pour dire vrai elles faisaient naître un certain malaise en lui, en particulier à cause de leur caractère biaisé. A l’entendre parler c’était une idée stupide mais il ne pensait pas qu’elle l’était vraiment plus que de croire que des potions pourraient miraculeusement le guérir ou qu’en priant très fort il serait épargné. Il n’y avait pas vraiment de failles dans son plan, excepté le fait que rien ne lui prouvait que les vampires existaient.

Il sentit à nouveau la présence d’Olaria à ses côtés et à voit la façon dont elle pressait sa main dans les siennes il la devinait anxieuse. Voir même irritée ? Et son ton ne faisait que le confirmer. Fronçant les sourcils il laissa les paroles des deux femmes glisser sur lui, refusant de s’en imprégner et de s’attarder sur la désagréable impression qu’il avait que sa résistance dérangeait et qu’il aurait mieux valu pour tous qu’il ait déjà disparu. Ca ne pouvait pas être sa femme qui disait, pas la même personne qu’il l’avait traînée d’états en états pour lui faire bouffer des couilles de je-sais-pas-quoi et des yeux de trucs bidules.


« Ce que je sais c’est que je n’ai pas envie de mourir. Que j’ai encore trop de choses à faire et que je suis victime d’une putain d’injustice, parce que je n’ai rien fait qui mérite tout ça, bien au contraire. »

Il fit une pause pour reprendre son souffle, sa voix soudain rauque. « Mais je dois vous avouer les filles que je comprends pas vraiment l’intérêt de tout ça. A quoi ça sert de savoir à quoi je serais prêt ? C’est presque un jeu cruel… balançons le à la flotte pour voir s’il va réussir à nager… Je suis pas con au point de me cacher la vérité. Dans 30 ans elle sera toujours là mais pas moi. »

Et ça le rendait fou de penser qu’elle pourrait un jour appartenir à un autre et qu’elle lui ferait les enfants qu’elle lui avait promit à lui. Elle dormirait dans le même lit que lui et elle lui frotterait le dos quand il prendrait son bain. Il serait assis dans son fauteuil, et mangerait toutes les tartes à la patate douce qu’il voudrait alors que lui boufferait les pissenlits par la racine. C’était ça le destin. Un cul-de-sac.

« Je vois plus rien… Même pas à deux mètres… Je suis aveugle. »
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● Citation: Vous avez tort. J’entends les cris, je vois l’effroi, l’horreur, le sang, la mer, les fosses, les mitrailles. Je blâme. Est-ce ma faute enfin ?
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyDim 12 Avr - 16:11

C’était douloureux pour elle d’assister à ce dernier sursaut. Si elle n’offrait pas la solution d’un renouveau, elle était parfaitement consciente qu’elle était en train d’être le témoin des ultimes instants du couple humain le plus uni qu’elle ait jamais eu la chance de voir depuis sa transformation. En les observant, une image s’imposait à elle. Une histoire que lui racontait sa nourrice pour l’endormir. Le contre de deux petites bonnes femmes enfermées dans une bulle de cristal. L’une poussait l’autre, constituant un équilibre précaire mais bien présent et plus solide que n’importe quel métal ou bois. Un jour, on retire l’une des deux femmes. L’autre tombe alors dans ce qui avait été le domaine de l’autre, perdant jusqu’à son identité. Son domaine initial devient alors froid et silencieux. Mort. Le couple Halloran lui faisait penser à cette histoire scandinave. Ils se soutenaient l’un l’autre. Ils n’allaient pas l’un sans l’autre. Si l’un des deux disparaissait, Livia craignait que l’autre n’y survive pas. Et elle était le témoin extérieur de ces prémices.

Pendant un instant, la vampire aurait souhaitait sortir de cette pièce à l’atmosphère irrespirable même pour quelqu’un de son espèce qui n’en a pas besoin. Elle avait l’impression de gêner, de rentrer dans l’intimité d’un couple qu’elle adorait. Elle aurait voulu conserver l’image qu’elle avait eue de Judd jusqu’alors. Celui du solide gaillard, bien campé dans ses bottes et qui semblait pouvoir affronter n’importe quelle tempête sans souffrir de la moindre égratignure. Mais le Judd qu’elle avait sous les yeux n’avait plus rien à voir avec ce port d’attache, ce roc sur lequel se reposer dans la plus sombre des tourmentes. Et Holly, joyeuse et pétulante, n’était plus que l’ombre de celle avec qui elle partageait ses fous rires. La mort semblait avoir aspiré leur personnalité, leurs caractéristiques qui faisaient leur humanité. C’était une vision insupportable.

Elle conserva le silence, étudiant la physionomie de plus en plus décharnée de Judd. A ce rythme là, il ne tiendrait pas longtemps. Furtivement, elle jeta un coup d’œil sur son épouse qui venait de pointer le doigt sur les données premières du problème. La scandinave fronça légèrement les sourcils. Bien évidemment, si jamais ils parvenaient à un accord, elle ferait en sorte qu’il rejoigne les Ragnarök. Ceux-ci étaient parfaitement placés pour prendre soin des nouveaux nés en quête de rédemption. Elle en était plus qu’au courant. Mais en attendant, il fallait qu’elle mette les choses au point. Ce ne serait pas une partie de plaisir, ça ne l’était jamais. Elle se racla la gorge avant de reprendre la parole suite aux propos de Judd qu’elle avait consciencieusement écouté :

« Parce que ce que ce sera définitif. Et parce que tu désires, je connais des personnes qui sont capables de te l’apporter. Je peux moi-même le faire mais je ne me suis jamais occupée de nouveaux nés. C’est une tâche difficile et dangereuse. » Elle attendit quelques instants la réaction de Judd face à cet aveu de sa part. Elle ne savait pas comment il allait le prendre. C’était toujours délicat de révéler sa véritable nature quand ce n’était pas dans un but nourricier. L’expérience qu’elle avait eu avec Holly avait porté plus ou moins ses fruits, mais les réactions humaines étaient différentes les unes des autres.

Elle se leva pour aller les rejoindre. Mais plutôt que de s’installer sur le canapé avec eux, elle s’accroupit en face de Judd et posa son regard doré dessus. Non, il pouvait ne pas devenir un monstre. Avait-elle vraiment changé de l’enfant qu’elle était. Bien sûr, le massacre de sa famille l’avait bouleversé au plus profond d’elle-même et elle était capable des pires ignominies. Mais elle avait conservé cette force de caractère qui lui soufflait de toujours rester fidèle à ce qu’elle était. Elle voulait croire que pour Judd, c’était la même chose. Elle en était même persuadée.

« Si je te demande ce que tu sais sur eux, c’est pour m’assurer que tu ne formules aucun fantasme romantique comme on retrouve dans les contes fantastiques. Que tu ne prêtes pas fois aux coutumes locales. Je veux savoir si tu as bien conscience de ce qu’implique le fait de devenir une de ces choses. »

Elle avança sa main et saisit celle immense du géant. Elle semblait tellement fluette dans le creux de sa paume mais étrangement, des deux, c’était la peau blanche et glacée de Livia qui semblait vigoureuse. « Dans 30 ans, si tu choisis cette voie, elle sera toujours là et toi aussi. Mais alors qu’elle sera vieille et ridée, tu conserveras cette jeunesse éternelle en plus de cette faim qui tenaille. »
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyVen 17 Avr - 19:13

Elle détestait l’entendre dire toutes ces choses et parler de la sorte mais elle ne pouvait le contredire, sachant pertinemment qu’il avait raison du début à la fin et c’était ce qu’elle détestait. De savoir qu’il partirait, victime d’une machination et puni pour un crime qu’il n’avait pas commis. Ils avaient à peine consommé leur mariage que déjà Dieu le rappelait à lui, l’empêchant de fonder une famille comme il y aspirait tant et rien que pour cela, Olaria refusait de remettre, ne serait-ce, que l’orteil dans une église. Si une puissance supérieure existait, elle les avait abandonné depuis longtemps ou n’avait aucunement conscience de leur existence, sinon, jamais elle ne les aurait laissé supporter ça ! Aujourd’hui, le seul regret d’Holly était de ne pas avoir été capable de donner un enfant à son géant de mari qui lui avait souvent glissé l’idée et fait comprendre qu’il désirait agrandir la famille par deux ou trois allusions peu subtiles. Même si ça l’avait toujours amusée, elle avait toujours refusé de lui accorder cette faveur et maintenant, elle se sentait coupable. On lui répéta souvent qu’une âme pleine de regrets ne trouvait jamais la paix et elle ne tenait pas particulièrement à faire de lui une âme errante, si cela existait.

La métisse ne se sentait plus à sa place dans sa propre maison, comme si toutes ces babioles et autres meubles ne lui avaient jamais appartenues et que la seule chose qui la retenait à tout ça, c’était lui. Sans le grand brun, tout le reste perdait son sens et elle ne voyait plus l’intérêt de posséder autant si on ne pouvait le partager avec personne d’autre. Depuis l’annonce de sa maladie, un fossé s’était creusé entre eux, au point ou par moment, elle se demandait si elle se tenait bel et bien face à son époux, s’il s’agissait bien de l’homme qu’elle avait épousé tant son agressivité la laissait pantoise. C’était la raison principale la poussant à refuser toute aide extérieure et surtout celles impliquant la transformation de Judd, il était déjà une autre personne et Holly n’était pas certaine d’avoir la force de supporter un autre changement drastique. Certes, elle avait un seuil de tolérance élevé mais ses réserves de patience s’amenuisait au fil des jours et la crise de nerfs n’était pas loin, le moment où elle laisserait échapper son ressentiment et sa colère approchait et planait au-dessus de sa tête comme une menace. Qui sait de quoi est capable une personne qui n’a plus rien à perdre ?

Serrant la tasse de thé entre ses mains, un frisson glacé la parcourut alors que la température à l’intérieur de la maison était plutôt bonne. Aveugle ? Alors voilà son énième punition, la dernière trouvaille de celui qui les maltraitait sans répit ni remord ? Lui ôter une des dernières choses qu’il possédait, lui retirer un de ses derniers plaisirs, contempler les choses. Un cri de désespoir monta du fond de ses entrailles sans qu’elle soit en mesure de l’extérioriser, elle se contenta de se faire discrète, laissant Livia faire ce qu’elle avait à faire, de toute façon, ça faisait un bon moment qu’on l’avait oublié et son avis avec. Quoi qu’elle dise, elle ne parviendrait pas à retirer cette idée folle de l’esprit à la dérive de son cher et tendre et préférait rester silencieuse sous peine de déverser sur eux, tout son désespoir et son incompréhension et ce avec bien plus de violence qu’elle avait pu en montrer dans toutes ses disputes avec son mari.

Il fallut attendre que la blondinette évoque le prix à payer pou cette seconde pour qu’enfin elle se sente concernée et lève le nez de sa tasse qu’elle fixait avec acharnement depuis plusieurs minutes. Allons bon, il la verrait vieillir puis mourir, le problème demeurerait le même au fond, à nouveau ils seraient séparés, seulement cette fois, il n’y aurait aucune possibilité de se retrouver dans l’au-delà. Lui resterait sur terre et en vie, du moins vivant une pseudo existence et elle, errerait au paradis ou en Enfer, sans la moitié de son âme qui lui manquait. C’était ça qu’on lui proposait ? Rester ensemble plus longtemps pour finalement être séparé ? Ca n’avait aucun putain de sens et elle ne put s’empêcher d’émettre un grognement qui poussa Liv’ à poser les yeux sur son amie.


« Le problème restera donc le même, tôt ou tard on sera séparé et alors, quand je serai vieille et au bord de la mort, qu’est-ce que tu feras Judd ? Tu me transformeras à ton tour ? Tu me sauveras de la mort naturelle et certaine ? Tu me garderas plus longtemps ? C’est de la merde tout ça, cette solution n’est qu’une putain d’illusion, la vie éternelle peut-être mais vous êtes des errants, jamais vous ne retrouverez votre chemin, jamais ! Et c’est ça que tu veux Halloran ? » s’emporta-t-elle en haussant la voix

« CA ! » répéta-t-elle plus fort

« Bordel de merde ! Ne me dis pas que la maladie a liquéfié ton cerveau ! »

Hors d’elle, elle se leva, renversant la tasse de thé qu’elle ne se souvenait pas avoir sur ses jambes pour se diriger vers la fenêtre qui donnait sur leur petit jardin tout près de la forêt. Comme une enfant, elle colla son visage à la vitre, regardant le ciel qui semblait aussi menaçant que l’atmosphère de la pièce, des larmes d’impuissance roulaient sur ses joues sans qu’elle ne puisse les contenir.

« Tu peux bien faire ce que tu veux. » murmura-t-elle enfin
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptySam 18 Avr - 16:24

Il aurait préféré qu’un camion lui roule dessus et mourir sur le coup. Tout aurait de toute façon été préférable à cette douleur qu’il ressentait et qui ne faisait que grandir au fil des jours. Pas la douleur physique non, elle était devenue tellement anodine qu’il l’accueillait maintenant avec indifférence, comme si elle avait toujours été sa compagne de route, mais la douleur morale qu’il éprouvait à chaque fois qu’il pensait à ce à quoi il serait bientôt réduit et ce qui arriverait à tout ce qu’il avait toujours adoré. Pour lui les choses étaient simples, il mourrait et le jeu était fini mais que dire du reste et des autres ? Que deviendraient-ils ? Et lui quelle place laisserait-il dans leur vie ? Tant de questions qui lui filait le tournis et le laissait penser qu’il ne pourrait jamais être heureux, quel que soit l’endroit qui lui était destiné.

Et puis au milieu de toute cette confusion apparaissait soudain un puissant rayon de lumière qui venait dissiper toutes ses appréhensions. Elle était l’une des leurs. Livia était une de ces créatures mythique qui ne pouvait pas mourir, et de quelques mots à peine elle venait de faire d’une hypothèse brumeuse un réel espoir. Et ce n’était pas le seul miracle dont elle venait de se montrer capable. Elle venait également de lever tout un pan du mystère qu’elle avait toujours représenté pour lui. Il lui avait toujours trouvé quelque chose d’unique et de singulier sans jamais parvenir à trouver en quoi cela résidait et voilà que toutes ses interrogations avaient enfin trouver une réponse. Il comprenait mieux pourquoi la blondinette était plus dans l’action que dans le partage, même s’ils avaient passés des heures innombrables à papoter. Elle n’avait jamais eu l’habitude de se raconter, et le géant avait fini par prendre ça pour de la réserve ou de la discrétion. Aujourd’hui il savait qu’elle avait essayé de les préserver de la vérité et qu’elle avait sans doute cherché à se protéger également, craignant qu’ils ne s’éloignent d’elle en apprenant qu’elle était vampire. Il savait que la réaction normale qu’il aurait du avoir à cet instant aurait été de la craindre, mais au fond il ne s’était jamais sentit aussi à l’aise en sa présence qu’à cet instant. Simplement il esquissa un sourire et opina du chef comme un vieux sage qui avait en mains toutes les vérités du monde. Cela levait également le voile sur une autre affaire qui le tourmentait depuis des mois, les disparitions des habitants de la ville.


« C’est donc ça… » se contenta-t-il de lâcher pour tout commentaire, retrouvant aussitôt le silence pour la laisser poursuivre ses explications.

La suite devait néanmoins nettement moins lui plaire puisque des propos de la blondinette il crut sentir couler toute sa désapprobation et il ne put saisir la raison qui la poussait à cracher ainsi sur sa condition. Il n’avait pas d’idées préconçues sur les vampires mais en sachant que Livia en faisait partie il ne comprenait pas réellement où pouvait se situer le problème. Bien sûr comme toute épreuve celle-ci serait difficile mais il n’y voyait rien d’insurmontable. Peut-être était-il réellement naïf mais il ne voyait là qu’une chance de rester avec ceux qu’il aimait et non une mauvaise chose. Quand elle se saisit de sa main il eut l’impression que ce geste était censé le ramener sur terre et le rendre plus raisonnable. Une gifle n’aurait pas eu plus d’effet. Et en plus de ça il dut se heurter à l’hostilité de sa femme, qui elle refusait catégoriquement d’envisager cette option et le poussait jusqu’à la tombe à coup de pieds dans les fesses. Pourquoi s’inquiéter maintenant d’un problème qui ne se poserait pas avant un demi-siècle ? Pourquoi voir le mauvais dans cette chance qui leur était offerte de vivre leur vie à fond ?

Il essuya sa colère sans broncher, sentant toujours la présence silencieuse de Livia qui, il le savait, devait approuver chacune des paroles de la métisse. Et soudain la rage l’étouffa à son tour, parce qu’il ne comprenait pas qu’on soit là à faire miroiter une seconde chance devant ses yeux pour ensuite la piétiner et le pousser à l’oublier. Pourquoi ne pas avoir gardé le silence si elles s’étaient déjà faites une opinion ? Pourquoi le pousser devant un tel choix ?

Excédé il repoussa la main de la vampire et se leva à son tour, vacillant à cause du manque de repères dont il souffrait.
« Vous pouvez me dire à quoi sert cette discussion si vous avez déjà choisit votre camp ? Parce que les deux choix qu’on me donne c’est vraiment ça ? Crever ou me mettre tout le monde à dos ? C’est ça qu’il me reste comme option ? Livia dis moi comment tu peux te regarder dans un miroir en ayant une si petite opinion de ta vie ? Est-ce que tu es paumée au point de ne plus savoir qui tu es ? Tu te rends compte que tu viens de te décrire comme un monstre ? Pourtant je n’ai pas vu de bête… Depuis le temps qu’on se connaît, je ne crois pas avoir vu personne plus ‘humaine’ que toi… »

Il fit quelques pas, d’abord hésitants puis de plus en plus assurés, la colère l’aidant sans doute à naviguer entre des meubles qu’il connaissait depuis des années sans s’y heurter, comme si l’assurance du sort qui lui était réservé lui ôtait toute barrière physique. « Je crois bien que mon cerveau est devenu de la compote. Parce qu’apparemment je suis le seul ici à me vouloir en vie. »

« J’vous laisse choisir les couronnes de fleurs toutes seules. Moi j’en ai assez d’être le seul à me battre ici… »
lâcha-t-il à la fois avec aigreur et tristesse, essayant de blesser autant qu'il pouvait l'être.

Il manqua de s’étaler en se prenant les pieds dans le tapis mais tint bon et parvint à trouver la porte d’entrée et à sortir de la maison en la claquant avec toute la force dont il était encore capable, comme un gosse capricieux. Une fois à l’extérieur il posa sa main sur la barrière du porche et le longea jusqu’à trouver la petite balancelle qui avait été installée sur l’un des côtés de la maison et sur laquelle il avait toujours adoré passer du temps parce que de là, il avait toujours eu l’impression d’être le roi de son royaume, et qu’il avait une vue imprenable sur le postérieur d’Olaria lorsqu’elle se mettait à jardiner. Ses ressorts métalliques grincèrent lorsqu’il s’installa dedans, s’agrippant au dossier d’une main pour essayer de retrouver son souffle. Il avait l’impression que la colère l’étouffait, l’empêchant de reprendre sa respiration normalement et il s’obligea à se calmer et à ne plus penser à la discussion qui avait eut lieu à l’intérieur. Mais ses efforts restaient vains et il se rendit soudain compte que ce n’était pas la colère qui comprimait ses poumons mais belle et bien sa vieille charogne d’amie. Le manque d’air lui donnait le tournis et ses lèvres avaient virées au bleu. Il aurait été incapable de crier, ou d’aller chercher de l’aide et au fond il se demandait à quoi bon, puisqu’on prenait les décisions pour lui et qu’il était exactement à la place qu’on lui avait assigné. Et alors qu’il pensait à tout ce qu’il était en train de perdre, il sombra lentement dans l’inconscience.
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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptySam 25 Avr - 17:12

Holly avait parfaitement cerné le problème que Livia voyait dans la transformation éventuelle de son époux. C’était un des épineux problèmes qui freinait la vampire. C’était reculer pour mieux sauter. La question de l’âge, du moins de son marquage sur les traits du visage et du corps, se poserait chaque année de plus en plus jusqu’au point de non retour. Et à la mort naturelle d’Olaria que deviendrait Judd ? Livia avait du mal à concevoir l’avenir de l’homme sans sa moitié. Et si Holly devait être séparé de lui très prochainement, son calvaire, car elle était sûre que cela s’y rapporterait, ne durerait que quoi ? 40 ans ? 60 ans tout au plus. Mais pour Judd, c’était l’éternité sans Holly. Le supporterait-il en plus de tous les désavantages d’une vie vampirique. Non, contrairement à ce qu’Anne Rice et Bram Stocker avait tenté de faire passer, être vampire n’avait strictement rien de romantique. L’autre difficulté consistait justement dans le fait que la suédoise n’était pas particulièrement pas enjouée à l’idée de faire subir une telle existence à un autre consciemment et volontairement. Elle ne savait que trop bien la douloureuse expérience de la transformation et une vie qui pouvait s’avérer dénuée de sens si l’on n’avait pas les bonnes personnes pour nous entourer. Ces vingt dernières années avaient particulièrement été douloureuses en ce sens. Devait-elle prendre la responsabilité d’une transformation alors qu’elle-même n’aspirait qu’à ne plus être cette bête assoiffée de sang qu’elle parvenait tant que faire ce peut à mesuler ?

« C’est parce que je ne vous ai montré que la partie la plus humaine de ce que qu’on m’a forcé à devenir. C’est un combat de tous les instants pour le demeurer. J’ignore comment tu vas réagir à la transformation. Elle peut être mortelle pour toi, pour les autres. » répliqua-t-elle. Elle était sincèrement ravie et rassurée de voir qu’aux yeux des humains, elle donnait le change. Mais à aucun moment, elle ne devait oublier qu’une bête sommeillait au fond d’elle-même et que cette dernière était capable du pire.

Elle se mordilla la lèvre inférieure, se sentant gênée et au prise avec les sentiments de deux des trois êtres humains qu’elle aimait le plus. Elle observa Judd s’éloigner, les veines saillantes de colère. Elle le comprenait aisément. Ca n’était pas facile de devoir faire face à la mort, de se rendre compte que notre existence ne se comptait plus en décennie, en année voire même en jours. Et se rendre compte qu’il existait une solution pour défier cette faucheuse mais que l’entourage ne semblait pas vouloir cautionner. Elle poussa un profond soupir, se rendant compte qu’elle avait cessé de respirer, et posa un regard inquiet sur Olaria. Le silence perdura quelques instants, lourd et tendu. Impuissante, elle avait l’impression de les voir se disloquer. Et c’était impossible à imaginer. Le silence malheureusement ne perdura pas. La rupture de ce dernier ne fut pas le fait d’Holly mais bien de son mari. En l’entendant à l’extérieur lutter pour respirer, elle se redressa. Les bruits aux alentours semblèrent la prendre de court mais elle se concentra sur les battements de cœur de l’humain. De plus en plus éloignés, de plus en plus hiératiques. Ce n’était même pas en jours ou en heures réalisa la vampire. C’était une question de minute. Elle dut prendre rapidement une décision et entrevit brièvement l’avenir de son amie sans son époux. La balance pencha immédiatement d’un côté. Se levant, elle murmura à l’encontre de cette dernière :

« Excuse-moi Holly. »

Elle sortit avec une telle rapidité de la maison qu’en moins d’une seconde, elle se trouvait auprès de Judd. Il semblait totalement inconscient. Et au vu de sa pâleur morbide, des battements irréguliers de son cœur et de sa respiration difficile, il semblait qu’il aurait du mal à se sortir de cette crise. Elle n’hésita qu’une seconde. C’était la première fois qu’elle faisait ça après tout. Elle contrevenait aux règles imposées par son clan. Elle allait même à l’encontre de ce à quoi elle s’était toujours conformée jusqu’à présent. Même pour sa survie, elle avait toujours refusé de goûter au sang humain. Et voilà qu’aujourd’hui, elle allait violer ce précepte de vie. Enfin, d’existence plutôt et pour être exacte. Finalement, ne sachant comment procéder, suivant ce qui lui semblait la meilleure solution, elle planta ses crocs dans le cou de Judd. Ce qu’elle ressentit était indescriptible. Elle comprenait maintenant pourquoi la majorité des siens ne pouvaient envisager de se nourrir de sang animal. L’humain, même malade, même frelaté comme semblait l’être celui de Judd à l’arrière goût rendu douteux par sa maladie, était d’un goût exquis. Milles explosions de saveurs, un feu d’artifice et une ribambelle d’existence inonda les veines asséchés de la vampire. Seulement à cet instant, elle se rendit compte de la bêtise qu’elle venait de commettre. Alors que le liquide vermeil quittait le corps de Judd, lui soustrayant à chaque instant un peu plus de sa vie, le conduisant au seuil d’une mort bien présente, Livia avait de plus en plus de mal à décrocher. Elle devait le faire pourtant. Elle le savait. Si elle continuait à aspirer l’élixir humain, il serait mort pour de bon et cela ferait d’elle un monstre, ce monstre contre lequel elle luttait. Finalement, c’est en imaginant le visage bouleversé d’Holly qu’elle se détacha finalement du corps de Judd et lâcha prise. Aussitôt elle recula et se passant la main sur ses lèvres à l’éclat ensanglanté, elle entreprit de mettre deux doigts dans sa bouche. Elle ne pouvait supporter d’avoir du sang humain pour la nourrir en elle. Le rejetant dans la terre meuble et humide de l’hiver, l’abreuvant d’un liquide inédite, elle se sentit vidée. Mais elle retourna dans l’instant auprès de Judd qui devait souffrir le martyr si tout se passait bien.

Le soulevant dans ses bras comme s’il s’était agi d’un fétu de paille, elle le ramena à l’intérieur de la maison et le monta à l’étage, l’installant dans un lit. Il allait avoir mal, très mal. Même si elle ne se rappelait pas les conditions de sa transformation, elle savait ce par quoi il allait passer. Elle avait des bribes de ce qu’avaient fait Alister et Norman pour elle. Elle tenterait de le reproduire au mieux sur la personne de Judd malgré son peu d’expérience en la matière. La scène n’avait pas duré plus de 5 secondes. Elle redescendit au rez-de-chaussée et croisant Holly, d’un seul regard, elle lui fit comprendre qu’elle n’avait pas eu d’autre choix. Pressée par le temps de la transformation et des dispositions à prendre, elle lui fit ses recommandations :

« Ne rentre pas dans la chambre d’amis. Tu vas l’entendre hurler. Il va souffrir, énormément. Il se peut qu’il ne s’en sorte pas. Ca va durer trois jours mais je vais m’en occuper. Je vais aller chasser de l’ours ou du puma, quelque chose de consistant pour l’aider. Mais ne t’approche de lui en aucun cas. Il va avoir beaucoup du mal à se contrôler quand il se réveillera. Et il sera beaucoup plus fort que mois. Je vais passer au manoir et ramener le nécessaire. Ca va bien se passer. »

Livia tenta de sourire à son amie pour la rassurer. Elle prenait les choses en charge. Les prochains jours allaient être serrés mais elle avait confiance. Judd était quelqu’un de fort et il avait une raison à laquelle se raccrocher. La douleur incommensurable le mettrait sans doute à genoux mais elle savait qu’il se relèverait.

« Je reviens vite. » lui assura-t-elle, le regret perçant dans sa voix. Elle n’avait pas eu le choix. Elle se raccrochait à ça.
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyDim 26 Avr - 23:21

Tout s’était enchaîné sans qu’elle n’ait la possibilité de stopper quoi que ce soit, sans qu’elle n’ait le moindre contrôle sur sa vie et celles de ceux qu’elle aimait. Quel terrible sentiment que l’impuissance, jamais encore elle ne s’était sentie aussi inutile que le jour de sa transformation, que durant ce moment charnière de l’existence de son mari. Il avait fait un choix qu’elle ne cautionnait pas et pourtant, qu’elle devrait également assumer avec lui, avait-il réellement mesuré les conséquences que cela aurait sur elle, sur eux et leur vie de couple ? Elle ignorait même si ce qu’il formait survivrait à pareil changement, elle doutait de tout et sans doute trop, certainement pour oublier le traumatisme qu’elle avait subi. L’imaginer se faire vider de son sang était pire que si la métisse y avait assisté et elle ne cessait d’avoir des images de ce qui avait pu se passer sur son propre porche et puis cette facilité avec laquelle Livia avait emmené son géant de mari dans leur chambre, il n’avait jamais semblé plus faible qu’à cet instant, ressemblant plus à une poupée de chiffon qu’à un homme, le sien. Mais le pire restait à venir et rien n’avait préparé Olaria à la souffrance qu’occasionnerait toute cette merde.

La présence de son amie de toujours à ses côtés ne changea rien à la donne, elle affrontait ça toute seule et ne parvenait pas à trouver la meilleure façon de surmonter tout ça, la perte de l’homme qu’elle avait toujours connu, qu’elle avait aimé et chéri jusqu’à la fin pour en retrouver un autre qu’elle ne connaissait pas et qu’elle doutait de pouvoir, ne serait-ce, qu’aimer. Mais personne ne semblait se préoccuper de ce qu’elle pouvait penser, pas plus de ce qu’elle ressentait ou faisait. La solitude n’était pas un sentiment qu’elle était habituée à gérer, toujours entourée, d’abord par son père, puis par son époux et son amie, Holly n’avait jamais véritablement connu l’abandon, juste l’absence et la mise à l’écart mais cette solitude là n’avait rien avoir avec ce qu’elle connaissait et avait déjà subi. Ce sentiment pernicieux laissait un goût amer sur sa langue et lui donnait la nausée, si bien qu’elle n’avait pas trouvé mieux que de se réfugier dans un coin du salon, recroquevillée sur elle-même, comme lorsqu’elle était petite fille et que la tristesse la submergeait au point où sa vue était brouillée par les larmes et son corps incapable du moindre mouvement.

Combien de temps elle resta prostrée dans cet état ? Elle n’en avait pas la moindre idée mais il fallut que Livia s’en mêle pour qu’elle réagisse enfin et se rende compte qu’il existait un monde en dehors de sa bulle, qu’autour d’elle, il faisait incroyablement sombre et que des cris déchirants venaient perturber la quiétude de cette nuit sans lune. C’était justement ce qu’elle avait cherché à fuir avec tant d’efforts, ce qu’elle avait refusé d’entendre et de subir, elle ne méritait pas de souffrir encore et certainement pas comme ça et devant elle, se tenait la responsable de ça. Plutôt que de leur apporter une réponse, elle avait trouvé une fausse solution qui n’était qu’un problème supplémentaire à ajouter à la longue liste de ce qui emplissait la vie morose des Hallorans. Bon dieu ce qu’elle pouvait la haïr à cet instant, elle et sa grâce trop parfaite, ses magnifiques cheveux blonds parfaitement en place, son sourire bienveillant et toutes ses bonnes intentions qui ne faisaient que détruire ce que la pauvre métisse avait peiné à construire au fil des ans. Certes, tenir responsable la pauvre vampire de leurs maux étaient d’une facilité déconcertante, mais à qui pouvait-elle s’en prendre ? Le destin ? Trop inconsistant ! La mort ? Trop abstraite ! Il fallait un responsable et ayant eut le malheur de vouloir les aider, Livia semblait être toute désignée, malheureusement pour elle.


« Il faut que j’aille l’aider, pousse toi ! »

Mais une prise ferme l’empêcha de bouger et elle eut beau se débattre, il n’y eut rien à faire et quand elle en prit conscience, elle fondit en larmes. Qu’est-ce qui avait pu déconner au point qu’il décide de jouer avec la mort, de braver le destin et la vie pour rester, juste pour elle ? Elle ne le comprenait plus et n’était plus en état de se pencher sur la question. Morte de fatigue, elle finit par échouer sur le canapé et s’endormit pour ouvrir les yeux qu’en fin d’après midi. La maison était vide et étrangement calme, cependant, elle n’osa pas gravir les escaliers et affronter ce qui n’était plus son mari mais bel et bien un monstre. Essayant de combler ce temps intelligemment, elle entreprit d’astiquer la vieille bicoque mais s’aperçut bien vite de l’inutilité de tout cela, à quoi bon ?

Ce ne fut que le troisième jour qu’elle céda à la petite voix qui emplissait son esprit et la poussait à gravir les marches pour enfin ouvrir cette porte et soutenir de son mieux celui qu’elle avait épousé, envers et contre tout. Ses plaintes étaient insupportables et ses cris piétinaient le cœur de la jeune femme, si bien qu’elle profita d’une absence de la blondinette pour enfreindre la première règle qui avait été fixé. Les marches craquèrent sous ses pas et cela sembla suffisant pour faire taire les gémissements provenant de la chambre. Avançant à pas de loup, elle essayait de se faire discrète avec le sentiment que cela ne servait à rien puisqu’il savait qu’elle était là. Devant la porte de leur chambre à coucher, elle marqua un temps d’arrêt avant de pousser la porte, inconsciente du danger qu’elle encourait, seulement guidée par son amour et sa tristesse.
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyLun 27 Avr - 23:58



Très vite la douleur qu’il avait ressentie sans relâche depuis des semaines s’était envolée et ce fut comme si un poids avait été ôté de sa poitrine. Il avait l’impression d’être plus léger, alors que son corps lui se mourrait, que chacune de ses cellules agonisaient et qu’il s’éloignait de ceux qu’il aimait. Il était facile de mourir, beaucoup plus que de s’acharner à rester en vie et maintenant qu’il était face à l’évidence il se demandait pourquoi il s’était tant obstiné et ce qui l’avait poussé à se battre encore et encore. Il avait oublié Holly, sa famille, ses amis, son boulot, toutes ces choses qui avaient toujours compté pour lui et par lesquelles il s’était sentit défini. Il n’appartenait plus qu’à lui seul et pouvait faire ses propres choix. Celui du moment consistait en se laisser porter par la sensation qui l’enveloppait peu à peu et le coinçait dans un cocon chaud et doux dont il ne voulait pas s’extirper. Il sut qu’il avait crié quand deux mains l’avait agrippé et que la douleur de la morsure s’était répercutée dans tout son organisme mais les hurlements n’avaient pas franchis ses lèvres et il s’était sentit peu à peu de nouveau happé par le froid et la souffrance, sans pouvoir y faire quoi que ce soit.

Il ne sut pas très bien ce qui se passa par la suite mais quand il émergea et qu’il fut à nouveau conscient de ce qui se passait autour de lui il eut l’impression que ses os étaient en train de fondre et que sous sa peau son organisme s’était transformé en gelée. Le moindre mouvement qu’il effectuait lui soutirait des hurlements d’agonie et il avait l’impression que sa poitrine allait exploser sous la douleur. S’il avait pu il aurait arraché les lambeaux de peau qui le brûlait avec ses ongles mais chaque fois des mains rassurantes venaient se poser sur lui et étouffaient l’espace de quelques secondes tout le mal qu’il pouvait ressentir. Seulement l’apaisement n’était que passager et en général la douleur le rattrapait avec plus de violence encore et il se tordait sous ses aiguillons, priant, criant, beuglant pour qu’on ait enfin pitié de lui et qu’on le laisse en paix. Il avait l’impression d’avoir emmagasiné la souffrance de milliers de personnes et n’était plus capable de l’endurer plus longtemps.

Tout ça ne lui laissait pas le temps de penser, ni de s’appesantir sur ce qui était en train de se passer. Aucune pensée cohérente ne franchissait la barrire de son esprit si ce n’est le fait qu’il avait l’impression que lentement ses membres se nécrosaient sur place. Il ne pouvait plus bouger du tout maintenant et ses hurlements s’étaient réduits à de faibles gémissements qui s’essoufflaient à mesure que le temps passait. Un feu dévorait l’intérieur de ses veines, faisait éclater ses poumons et il ne pouvait que rester allonger là, à supporter cette torture. Les vêtements qu’il portait, le drap qui était posé sur lui semblaient peser des tonnes et l’empêchait de respirer et en même temps il prenait doucement conscience que ses poumons ne se remplissaient d’air plus que par habitude. Il ne savait pas depuis combien de temps qu’il était là, ni si s’était la fièvre qui le faisait délirer ainsi, mais les sensations qui l’envahissait n’avait rien d’humain, rien qu’il n’ait déjà expérimenté et cela lui foutait autant la trouille que cela l’excitait.

Un craquement se fit entendre dans le couloir et tous ses muscles se tendirent, attentifs à ce qui approchait. Il sentait son parfum filtrer à travers le panneau de bois de la porte, et il lui donnait le tournis si bien qu’il ferma les yeux afin de ne pas se laisser rattraper par son instinct. Mais c’était plus fort que lui, quand la porte s’ouvrit, ses pupilles se fixèrent sur la personne qui venaient d’entrer, billes enflammées par la faim et la curiosité, et il analysa chacun de ses mouvements, découvrant les centaines d’endroits où il pourrait planter ses dents avant même de la reconnaître. Peu à peu ce n’était plus de la douleur qu’il ressentait, c’était la faim, ou la sensation qui s’en approchait le plus qui le tiraillait et devenait le centre de son attention. Sa principale préoccupation. Il lui sourit et en un éclair se trouva debout pour la plaquer contre un mur, avec violence.


« Holly… » souffla-t-il en posant ses énormes mains sur ses fesses pour l’attirer à lui et profiter d’avantage de l’odeur suave de sa peau. Il se pencha légèrement vers elle et salivant presque comme un cabot devant un os il posa ses lèvres sur la veine qui palpitait au creux de sa nuque, puis du bout de la langue suivit le tracé de sa ligne, ses mains remontant sur ses hanches, agrippant ses vêtements, s’enfonçant dans sa peau pour la fondre toujours plus contre lui. Les battements précipités de son cœur faisaient écho à sa poitrine silencieuse, qui avait arrêté de le faire souffrir. Il se sentait neuf, avec la peau d’un nouveau-né et l’appétit de quelqu’un qui n’avait jamais pu satisfaire ses envies. Soudain l’impatience le saisit et il referma sa main sur sa tignasse noire et renversa sa tête en arrière, exposant sa poitrine généreuse à sa vue. Il avait envie d’y mordre, de déchiqueter la peau tendre qui frémissait à son contact et de se gorger du sang qui coulerait de ses blessures. Le sang. Le sang. Le sang… C’était devenu une idée fixe.

Il se pencha, prêt à la mordre, puis se stoppa au milieu de son geste, soudain tiraillé entre deux envies, deux besoins. La femme qu’il tenait dans ses bras, c’était la sienne, la prunelle de ses yeux. Celle qui justifiait cet appétit morbide qu’il avait maintenant. Celle qui l’avait poussé à vouloir vivre, alors que tout le condamnait. Celle pour qui il avait repoussé toutes ses limites et voilà qu’il était sur le point de tout gâcher. Un feulement d’impuissance s’échappa de sa gorge et il la libéra de sa prise, réalisant soudain qu’il avait pu lui faire mal. Son regard était redevenu doux, celui d’un agneau et il recula de quelques pas. Au moment où il reprenait doucement conscience, il croisa le regard affolé de Livia et il recula d’avantage, retenant un flot d’excuses qu’il savait inutile. C’est à cette instant qu’il eut la conscience aiguë d’avoir changé tout en étant resté le même et il le devait à ce petit bout de femme aux cheveux d’or qui se révélait avoir plus de force que 100 hommes et bien plus mystérieuse qu’il ne l’aurait jamais soupçonné. Dans un mouvement gracieux, étonnant étant donné ses deux mètres de haut et ses larges épaules, il se laissa tomber sur le lit qui n’émit pas la plus petite protestation.


« J’ai faim. » justifia-t-il. « Bébé je suis désolé. Ca m’a pris par surprise. » marmonna-t-il, de nouveau plus calme. Sa nature généreuse et tendre n’avait pas été feinte et livré à l’instinct d’un animal, il n’en était pas moins demeuré le même grand abruti au cœur de guimauve. Incapable du moindre mal. Il se tourna de nouveau vers Livia et esquissa un sourire à son adresse. « Merci. C’est peu mais c’est tout ce que j’ai à te donner pour le moment. »

Puis. « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je croyais que… »
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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptySam 2 Mai - 15:12

Elle comprenait Holly. Si elle avait été à sa place, elle n’aurait pas réagi autrement. Elle se rendait compte de l’image que Judd avait renvoyée. Jusqu’à présent, même à travers la maladie qui l’assaillait, il représentait ce géant qui avait juré de l’aimer et de la protéger jusqu’à ce que la mort les sépare. Et le voilà transporter comme une simple et vulgaire poupée de chiffon, pas plus solide qu’une feuille de papier trempée du climat humide de Babylon. Livia aurait aimé resté un peu plus longtemps pour expliquer de la meilleure façon la transformation à Olaria mais le temps pressait. Elle devait vite aller chasser, retirer le sang humain de sa bouche pour lui retirer toute envie d’y goûter à nouveau, issue fatale pour le premier être vivant qu’elle serait amenée à rencontrer. Et elle devait ramener des proies pour Judd, pour lui faciliter la transformation. Des petites au début. Avant qu’il ne soit capable de chasser. De chasser du gibier animal l’espérait-elle. Elle ne s’opposerait pas à ce qu’il aille à l’encontre du régime alimentaire qu’elle s’était fixé mais une chose était sûre : elle ne le laisserait pas semer la mort parmi les habitants de Babylon par sa faute.

Comme promis, elle fut rapidement de retour au sein de la maison des Halloran. L’ambiance avait changé depuis la dernière fois où elle avait partagé un moment mémorable avec les hôtes de la maison. L’atmosphère joyeuse et chaleureuse avait laissé place à une chape de plomb qui pesait sur les épaules, la tête et le cœur des résidants de la maison. C’était en partie sa faute mais elle n’avait pu laisser la mort emporter le géant. Il en était hors de question. C’était trop facile, tout comme l’avait été la transformation en espérant qu’elle s’achèverait en positif. Qui plus est dans cette dernière solution, la vie d’Holly était préservée. Du moins c’est ce à quoi elle croyait dur comme faire, n’imaginant pas l’espace d’un instant que son mari puisse se retourner contre elle.

Elle passa rapidement devant le salon où elle distingua la silhouette de son amie endormie, épuisée pour dire la vérité. Elle se mordilla la lèvre inférieure, consciente qu’elle la voyait autrement désormais et pas en bien. Sans doute leur amitié allait souffrir de la situation, peut être allait-elle disparaître mais au final, est-ce que le sacrifice d’une amitié aussi profonde qu’impossible ne valait pas la chandelle pour la conservation d’un amour aussi profond et sincère que celui qui réunissait les époux ? Elle se détourna de la vision et monta rapidement à l’étage pour soulager un minimum Judd de sa peine.

Malheureusement, elle ne put rien faire pour lui si ce n’est apposer ses mains glacées sur son front brûlant de mort, lui murmurer des paroles réconfortantes au son de sa voix hypnothisante. Elle savait parfaitement par quoi il passait. Elle ne connaissait que trop bien l’incendie intérieur qui inondait les veines et se répandait dans des parties du corps dont vous preniez soudainement et douloureusement confiance, la lourdeur des poumons et la difficulté de respirer jusqu’à ce que cela ne soit plus utile. C’était une épreuve. La première des épreuves des nouveau-nés. Un moyen comme un autre de déterminer qui était suffisamment fort et digne pour entrer dans la famille de ces êtres de la nuit, le dernier maillon de la chaîne alimentaire, trônant tout en haut de cette stupide pyramide.

Trois jours durant, elle l’aida du mieux qu’elle put sans savoir ce qui pouvait alléger sa souffrance, sans savoir si ce qu’elle faisait l’aidait en quoi que ce soit ou était aussi futile qu’une plume d’oiseau. Après tout, la seule transformation à laquelle elle avait assisté était la sienne et ce qui en restait n’était que des bribes de souvenirs entre deux douleurs insurmontables. Aujourd’hui encore, le simple fait dd’ y penser faisait ressortir des rhumatismes désagréables. Finalement, elle développa l’impression que Judd était sur la bonne voie et rapidement, elle en acquis la conviction. Il survivrait à la transformation. C’était la raison pour laquelle elle s’était absentée quelques instants du domicile. Elle se doutait que la transformation était bientôt terminée et une fois qu’il serait réveillé, la faim le rongerait. Elle avait l’intention de lui ramener un puma comme amuse-gueule afin qu’il trouve une emprise suffisante sur lui-même pour partir en chasse dans la forêt. Quelle ne fut pas sa surprise en arrivant dans la chambre, l’animal encore évanouie dans ses bras, pour assister à la scène qui se déroulait devant ses yeux.

« Judd … » débuta-t-elle, choquée mais en vain puisqu’il s’éloignait lui-même de son épouse. Sa surprise ne fut encore que plus grande. C’était la première fois qu’elle voyait un nouveau-né résister à l’attrait du sang. Elle laissa tomber l’animal évanoui à terre près du nouveau vampire et se plaça entre le couple, juste au cas où. « Bois. » Elle jeta un coup d’œil sur Olaria et vérifia qu’elle allait bien même si elle était bien évidement choquée, elle le comprenait aisément. La vampire sourit légèrement à Judd et sincèrement lui répliqua : « Tu n’as pas à le faire, je suis contente que tu t’en sois sorti. » Elle se maintint debout entre eux et se retourna vers son amie, s’informant : « Ca va Holly ? » Malgré le fait qu’elle l’avait prévenu, elle n’allait pas le lui faire remarquer même si elle aurait pu y rester. Elle se retourna ensuite vers Judd et fronça les sourcils.

« J’en sais rien Judd, je ne sais pas comment t’as fait pour résister. » Certes, elle avait également résisté en son temps mais c’était différent. L’humain apporté par Norman, volontaire pour se faire mordre dans un fantasme romantique, s’était trouvé dans la pièce d’à côté ; elle ne l’avait pas plaqué contre le mur et promener ses lèvres sur son cou. Si elle l’avait fait, elle savait pertinemment qu’elle n’aurait pas résisté. Même si ça avait été son fiancé de l’époque. « Tu es sensé resté éloigné des humains jusqu’à ce que tu sois capable de ne pas les attaquer comme tu viens de le faire. Mais j’ai l’impression que s’agissant d’Holly, l’humain est toujours là. » Elle l’enviait d’une certaine façon. Elle aurait tant aimé gardé également sa part d’humaine, cette part derrière laquelle elle courait en vain. « C’est la première fois que je vois ça. Je n’ai jamais entendu parler d’une telle maîtrise. » Son regard ne cessait d’aller l’un à l’autre, s’assurant que l’un comme l’autre. « Comment tu te sens ? » interrogea-t-elle Judd. « Ca va mieux ? »
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyLun 4 Mai - 22:06

Olaria assimilait difficilement la nouvelle identité de son époux et comment lui en vouloir ? Ca faisait à peine trois jours qu’il était devenu un autre et on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle avait vraiment eu l’occasion de le voir et de communiquer avec lui. Ses gémissements de douleur furent la seule chose qui lui firent penser qu’effectivement, il était encore en vie, ou presque. Autrefois, jamais, ni l’un ni l’autre, n’auraient été en mesure d’endurer une si longue séparation. Depuis leur rencontre, ils faisaient tout ensemble ou presque et ne se quittaient que quand ils y étaient forcés. Alors devoir se tenir tranquille et loin de lui pendant que Livia s’occupait de son état, relevait de l’impossible pour la jeune femme. Elle avait la vague impression de l’abandonner, de ne pas être là pour lui, de ne pas remplir correctement son rôle de femme et ça la rendait folle, elle n’avait pas le droit de déléguer toutes ces tâches à Livia. Et puis, si ces deux là passaient trop de temps ensemble, elle craignait qu’il finisse par préférer la perfection implacable de la blondinette plutôt que son tempérament emporté et ses gaffes. Certes, cela n’avait aucun sens quand on savait qu’elle était la cause de sa transformation mais si elle pouvait cacher son inquiétude derrière de la jalousie, elle le ferait aisément et sans état d’âme.

Pourquoi elle ouvrit la porte ? Elle l’ignorait elle-même, tout comme ce qui avait bien pu être si fort pour qu’elle enfreigne toutes les règles qu’elle avait accepté lorsque Liv les avait patiemment énumérées. Ah oui, elle avait le doigt dessus : Lui. Un seul regard vers le lit et elle prit conscience de la force de ses sentiments pour cet homme et combien son absence l’avait meurtri. Seulement, elle s’aperçut également de changements, infimes pour le commun des mortels mais certainement pas pour celle qui partageait sa vie depuis un moment maintenant. Ses yeux luisaient d’une lueur presque malsaine et son attitude déclencha un frisson le long de sa colonne vertébrale sans qu’elle ne contrôle quoi que ce soit. Jamais encore il ne lui avait foutu la frousse, même les quelques fois où il était sorti de ses gonds, mais là c’était différent, peut-être parce qu’elle savait que d’un simple geste, il pouvait lui briser la nuque comme s’il ne s’agissait que d’une brindille entre ses doigts puissants.

Il ne se passa qu’une seconde entre l’instant où elle le vit se redresser et celui où elle atterrit contre le mur et soudain, elle se mit à détester ces changements qui bouleversaient non seulement leur équilibre mais remettait en question tout ce qu’ils étaient l’un pour l’autre. La violence n’avait jamais fait parti de leur relation et elle ignorait si elle serait en mesure de gérer ce petit plus qu’elle n’avait pas spécialement tenu à posséder. Ses larges mains s’égarèrent sur ses courbes généreuses tandis que sa langue redessinait ses veines avec une précision qui fit battre son cœur plus vite sans qu’elle ne parvienne à déterminer si c’était à cause de la peur ou de l’adrénaline. Quand sa poigne de fer se referma sur ses cheveux ébène, elle comprit qu’il y avait de la peur et rien d’autre. Voilà donc à quoi ressemblerait son quotidien, si elle parvenait à dépasser les 26 ans d’existence, elle serait condamnée à perpétuellement le craindre, parce que lui, posséderait le pouvoir d’écourter sa vie en un clin d’œil. N’existait-il pas une autre option ? Visiblement non !

Les yeux fermés, elle attendait, sans broncher, qu’il termine ce qu’il avait déjà bien entamé mais rien ne vint et il finit même par la relâcher, reculant de plusieurs pas, montrant une autre facette de sa personnalité qui lui rappelait d’avantage l’homme qu’elle avait épousé et présenté à son père que ce monstre qu’il était désormais par sa faute. Mais il fallut l’arrivée du vampire pour qu’il se décide à s’écarter vraiment d’elle et de l’épargner de tout danger. Il y eut un moment de flottement durant lequel Holly déglutit difficilement avant de porter sa main à son cou et de reculer pour se caler dans un coin, là où elle serait presque invisible. Cet incident c’était déjà bien plus qu’elle ne pouvait en supporter et son cerveau, pour sauver ce qui lui restait de santé mentale, marchait au ralentis, si bien qu’elle n’assimilait pas encore ce qui venait de se produire.

Ne prenant même pas la peine de leur répondre, elle les laissa déblatérer sur les progrès incroyables de Judd avant de finalement reprendre conscience et de se redresser, les sourcils froncés, plus en colère que jamais. Bien sûr, c’était de sa faute, on lui avait formellement interdit de franchir cette porte mais bordel, elle était chez elle non ? Il était son mari encore aujourd’hui et par conséquent, personne n’avait le droit de lui interdire quoi que ce soit, même si c’était pour sa sécurité, surtout s’il s’agissait d’une question de sécurité. Les poings sur les hanches, elle entendait bien reprendre sa place dans cette maison, si comme Livia le prétendait, il avait fait preuve d’une maîtrise incroyable, elle n’avait plus aucune raison de vivre en recluse dans son salon.


« Je crois qu’il se sent mieux, oui ! » répondit-elle à sa place
« Je suppose qu’on mesure ça aux tentatives qu’il fait pour venir à bout de moi ? » ajouta-t-elle, cynique au possible, blessante peut-être aussi

« J’en ai assez de cette histoire de sang, de vampires et de vous deux ! Je vais aller prendre un bain et quand je sortirai, vous ne serez plus dans cette chambre ! J’ai besoin de dormir dans un vrai lit alors faites ce que vous voulez mais sortez de là ! »

Caporal chef Olaria avait parlé et disparut, drapée dans sa pseudo autorité.
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptySam 9 Mai - 1:55

Lorsqu’il avait posé la question, ce n’était pas sur le sujet de sa maîtrise qu’il avait voulu s’étendre mais maintenant que les mots avaient franchi la bouche de Livia il comprenait aisément l’inquiétude qui avait pu saisir les deux femmes lorsqu’il avait enfin été capable de tenir sur ses jambes et d’avoir un raisonnement censé. Dans le miroir déformant de leurs rétines il se voyait désormais plus comme une bête que comme un être humain et ce statut le dérangeait puisqu’il n’avait pas l’impression lui d’avoir changé. D’ailleurs il fixa l’animal évanouit avec dégoût les premières minutes, avant que le parfum de son sang ne lui parvienne et ne l’enivre.
Non lui ce qu’il souhaitait savoir c’était comment ils étaient passés du moment où elles avaient clairement signifié qu’elles n’étaient pas pour cette transformation à ce moment précis. Que s’était-il passé pour qu’elles changent d’avis si subitement ? Cela ne semblait pas très important au vu des circonstances mais pour le vampire nouveau-né cela révélait d’une importance capitale. Le doute qu’il ressentait était presque aussi insupportable que la douleur qui l’avait accompagné ces derniers jours.

Pourtant il ne dit rien, conscient que ce n’était pas le moment pour se jeter dans de tels débats. Livia le fixait comme s’il était une chose curieuse, une bête de foire et Olaria elle le regardait comme s’il était devenu un monstre et les deux combinés étaient une véritable torture. Il aurait voulu leur crier d’arrêter, leur dire que sa peau était peut-être froide mais qu’il était toujours le propriétaire de ce corps et que ce qui avait changé n’était qu’insignifiant. Mais cela aurait été se mentir. Il ne pouvait lui-même y croire quand il avait littéralement sauté au cou de sa femme et avait eu l’irrépressible envie d’aspirer chaque goutte de sang chaud de son corps. Pourtant cette envie n’avait été qu’un murmure dans son esprit, couvert par le bruit infernal que faisaient ses sentiments. Il avait Holly dans la peau, plus que n’importe quelle maladie ou connerie de transformation.

« Je me sens très bien. Je ne crois pas m’être déjà senti aussi bien pour être honnête. C’est très bizarre, surtout en comparaison à ce que je ressentait il n’y a pas longtemps. »

Encore une fois il avait envie de la remercier, sans se douter de la vraie signification qu’avait eu le geste de Livia. Elle ne lui avait pas seulement accordé une deuxième chose, elle lui avait donné toute sa confiance, mettant sa vie et celle d’autres personnes en péril juste pour ne pas voir le couple Halloran séparé. Combien de personnes pouvaient-elles se vanter d’être prête à un tel sacrifice ? Il n’en connaissait pour ainsi dire aucune et cela rendait son geste d’autant plus beau. Il savait qu’il avait contracté une dette envers elle à vie et qu’il ne pourrait jamais s’en acquitter. Au moins essayerait-il et il commencerait par se rendre digne de cette confiance qu’elle avait mise en lui. Si tout se déroulait selon ses envies, elle n’aurait jamais à regretter de l’avoir transformé.

« J’ai juste… » commença-t-il avant d’être brutalement interrompu par Olaria.

Il n’avait pas besoin d’un décodeur pour se rendre compte qu’elle était hors d’elle et il avait du mal à en comprendre les raisons. Il avait dérapé certes, mais n’avait pas eu la sensation d’être si menaçant que ça et le plus important de tout, il était en vie. Ils avaient tant lutter pour essayer d’éloigner la maladie ces derniers mois qu’il croyait qu’elle serait soulagée de le voir en forme mais c’était tout le contraire. Il avait carrément l’impression qu’elle aurait préféré le voir mort que d’être confrontée à lui maintenant. Il ne pouvait pas se voir dans la glace maintenant mais il se demandait si son physique avait été transformé au point qu’elle ne soit pas capable de le reconnaître ou si la confusion et le soulagement l’empêchait de se détendre. Il voulu faire un geste dans sa direction mais elle l’envoya promener, lui et Livia, et disparut dans la salle de bain en claquant la porte, ce qui le laissa sans voix. Jamais encore elle ne l’avait chassé.

Il leva un regard triste et étonné vers Livia puis bougea son immense carcasse et se saisit de la bête à moitié morte puis descendit au rez-de-chaussée où loin de la vue de sa femme il put planté ses crocs dans la bête et se repaître de son sang. Il se rendait compte alors que tout le temps qu’avait duré leur conversation une partie de son esprit avait été entièrement obnubilée par son envie de se nourrir. Il s’était sentit bien, comme il l’avait dit à Livia, mais ce n’était rien en comparaison de ce qu’il ressentait maintenant, accroché au cou de la biche alors qu’il la vidait de son fluide vital. Lorsqu’il laissa retomber la carcasse sur le sol, il en éprouva très vite le besoin d’en avoir plus et cette constatation fit naître un gémissement douloureux au fond de sa gorge. Il était bien un monstre au final. Sinon comment expliquer ce qu’il ressentait à cet instant ?


« C’est horrible Livia mais je crois qu’elle me déteste. Et comment lui en vouloir ? j’avais juré de la protéger. Mais pas comme ça… Pas comme ça… »
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Livia S. Hagebak
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MessageSujet: Re: If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv']   If you decide to go away, just whisper me goodbye [Judd,Liv'] EmptyLun 11 Mai - 22:39

Livia était sur le qui vive. Judd semblait visiblement se maîtriser et de manière spectaculaire. Mais il fallait toujours rester sur ses gardes avec les nouveaux nés. Ils avaient systématiquement des réactions imprévisibles et il n’avait aucune idée de leur force, ne se rendant pas compte du mal qu’il pouvait causer aux autres êtres vivants, vampires compris. Livia n’avait jamais été très forte surtout eu égard à la force monstrueuse que devait posséder le géant désormais. Mais elle était agile, vive et connaissait parfaitement les faiblesses des membres de son espèce. A coup sûr, elle s’interposerait s’il osait encore menacer son épouse de son nouveau statut. Elle avait déjà eu du mal à se contenir une fois que le choc et la surprise de la situation qu’elle avait sous les yeux avaient disparu. Après tout, elle parlait de Judd en nouveau né mais elle oubliait souvent qu’elle l’était elle-même également. Encore 23 ans et c’était bon. Mais en attendant, elle était aussi soumise à ses émotions que Judd, quant bien même elle se maîtrisait un peu plus … un peu.

Elle observa la sublime métisse se laisser emportée la colère et la rancœur puis disparaître dans la salle de bain. Elle ne put s’empêcher de sourire, légèrement évidement pour ne pas attirer l’attention et ne pas attiser les foudres de sa caractérielle amie, en hochant doucement la tête. Voilà la Holly qu’elle retrouvait, ce piquant, cette audace, cette autoritarisme qu’elle démontrait parfois, pendant de son côté doux et déluré que les champignons révélaient. Tout comme son époux, elle jugeait plus intelligent de se retirer et de la laisser couver sa rage, ronger son frein et se calmer. Elle la comprenait. Elle ne la comprenait que trop bien et il fallait lui reconnaître ce mérite de ne pas se laisser envahir par la peur panique. Une moins courageuse qu’elle aurait déjà fait une crise de nerf ou aurait au moins fait dans sa culotte face à l’attaque de Judd. Si cela lui était arrivé du temps de son humanité, il y avait fort à parier que Livia aurait fait une syncope au mieux. Quant au pire …

Livia était ravie d’apprendre que Judd se sentait bien. Forcément, après des mois passé dans ce corps malade dont elle avait encore l’odeur du sang avarié dans le fond de sa bouche, il n’y avait rien d’étonnant. Cela devait faire une sacré différence dont il en ressentait les bénéfices. Elle approuva de la tête, voyant parfaitement ce sur quoi il pointait le doigt. L’ouïe accru qui permettait dans un premier temps à distinguer le moindre des battements d’ailes d’un papillon. Les senteurs que dégageaient les objets, les êtres humains alors même que dans la vie précédent ces essences ne parvenaient pas jusqu’à notre appareil olfactif. La vue qui offrait une toute autre perspective sur l’univers autour de soi. Cette impression d’être jeune à nouveau, une fraîcheur et une vivacité comme après une sévère douche froide. Et cette essence dans le creux de ses veines, cette symbiose d’éternité dans un corps capable de soulever des montagnes. Elle le laissait apprécier les bons côtés. Il serait toujours assez tôt pour lui de découvrir les mauvais.

Elle l’observa se repaître de l’animal évanoui, retirant chaque goutte de sang, s’en délectant alors que la bête était secouée de légers spasmes sporadiques de plus en plus invisibles à l’œil nu jusqu’à l’extinction totale. Mieux valait ça que celui d’un humain. Elle secoua négativement la tête lui déniant tout droit de croire à de telles sornettes.

« Elle ne te déteste pas. C’est juste nouveau et après ces longs mois, c’est trop soudain comme changement. Trop d’informations, trop d’évènements en si peu de temps. Il faut lui laisser le temps de s’habituer à ce que tu es devenu. Tout comme il te faudra du temps pour apprivoiser cet être qui vit en toi et qui va ne cesser de vouloir te voler ton corps pour en faire sa marionnette. »

Livia posé le regard sur la bête morte à leur pied. Au final, ils allaient pouvoir tout récupérer. Judd s’occuperait du sang tandis qu’Holly se repaîtrait de la viande en elle-même. Elle sera sans doute la première femme de Babylon à pouvoir se vanter de manger du grizzli. Première femme humaine, s’entendant. Les chiennes ne comptaient pas. Les chiennes ne comptaient jamais. Elle jeta un coup d’œil à l’étage où Holly semblait en avoir fini d’après les bruits qui émanaient du haut des escaliers.

« C’est une chose avec laquelle il va falloir t’apprendre à vivre. Maintenant, la faim ne va presque jamais te quitter, surtout si tu optes pour le mode végétarien. » Elle jeta un coup d’œil significatif sur la carcasse de l’animal au sol avant de poursuivre : « Je te présenterai mon clan si tu le souhaites, même si tu en connais déjà quelques uns sans doute. Nous ne nourrissons que de sang animal. C’est le seul moyen que nous avons trouvé pour pouvoir vivre en paix avec les êtres humains et s’intégrer parmi eux. »

Elle haussa les épaules avant de reprendre : « On peut dire qu’on fait office de parias en quelque sorte. La majorité des vampires considère le fait de se nourrir exclusivement d’animaux comme contre nature. Ils sont plus forts que nous, l’élixir humain offrant des bienfaits comme nul autre, mais ils sont moins civilisés. Ils n’ont aucune conscience du bien et du mal, en ceci ils se rapprochent des bêtes sauvages. » Elle secoua négativement la tête, comme portant un jugement négatif de valeur sur ces derniers. Puis elle posa ses prunelles dorées dans celles encore ourlée de sang de son interlocuteur : « Tu as des interrogations ? » Elle ne savait pas comment ça marchait et se souvenir de ses propres débuts était trop douloureux.
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